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Press release

Le Prix UNESCO/Jikji Mémoire du monde 2020 décerné au Musée du génocide de Tuol Sleng (Cambodge)

04/09/2020

Le Prix UNESCO/Jikji Mémoire du monde 2020 a été décerné au Musée du génocide de Tuol Sleng, au Cambodge.

 « La mission du Musée du génocide de Tuol Sleng est fondamentale pour promouvoir la paix et assurer, grâce à ses archives, que ces crimes atroces ne se reproduisent jamais », a souligné la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « C’est la raison pour laquelle nous travaillons ensemble depuis plus de dix ans pour sauvegarder et numériser ces archives et les rendre accessibles à tout le monde. Le travail de ce musée est essentiel pour que nous gardions la mémoire du génocide au-delà des années et de la disparition progressive de ses victimes comme de ceux qui l'ont perpétré ».

Le musée se trouve sur le site même du « Bureau de sécurité S-21 », centre de détention, de torture et de mise à mort du système de répression mis en place par le régime du « Kampuchéa démocratique » qui a dirigé le pays de 1975 à 1979. Situé au cœur de la capitale cambodgienne, cet ancien établissement scolaire qui avait été aménagé en prison conserve dans ses archives les preuves de la mécanique totalitaire mise en place par les « Khmers rouges » afin de terroriser la population et « d’épurer » l’appareil d’Etat de ses opposants avérés ou supposés tels. Ceux qui survivaient aux interrogatoires, après avoir avoué leur participation à des crimes et complots la plupart du temps imaginaires, étaient ensuite transférés vers le centre de mise à mort de Choeung Ek. En raison d’un principe de « culpabilité par association », des familles entières pouvaient être incarcérées. Il n’était pas rare que les détenus ignorent les raisons de leur arrestation.

Plus de 18 000 personnes – hommes, femmes, enfants, ressortissants étrangers – ont été détenus et assassinés au centre S-21, ainsi que l’attestent les archives du régime. Au moins 1,5 million de Cambodgiens ont péri durant la terreur khmère rouge, d’exécutions, de famine ou par manque de soins.

Les archives du Musée du génocide de Tuol Sleng, qui sont classées au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO, ont bénéficié d’un projet de conservation et de numérisation permettant d’en assurer l’accès, notamment aux familles de disparus à la recherche d’informations sur leurs proches, ainsi qu’aux historiens. Dans le cadre du projet, l’UNESCO fournit en outre une assistance technique afin de renforcer la capacité du personnel du musée de conserver et gérer durablement les archives.

Il s’agit du fonds documentaire le plus complet sur le système carcéral du Kampuchéa démocratique. Il comprend notamment les photographies de plus de 5 000 prisonniers ainsi que leurs « aveux » et leur biographie. Plus de 400 000 pages ont été sauvegardées, soit un ensemble de plus de quatre millions de données qui seront rendues accessibles au public via un site internet qui doit être lancé d’ici la fin de l’année. Le projet est financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).

Le Prix UNESCO/Jikji Mémoire du monde commémore l'inscription au Registre de la Mémoire du monde du Buljo jikji simche yojeol, ouvrage coréen considéré comme le plus ancien livre ayant été imprimé à l'aide de caractères métalliques mobiles. Doté de 30 000 dollars, financé par la République de Corée et décerné habituellement tous les deux ans, par la ville de Cheongju, ce prix récompense les efforts visant à contribuer à la préservation et à l’accessibilité du patrimoine documentaire, en tant que patrimoine commun de l'humanité. Comptant originellement deux volumes dont un a disparu, le Jikji est conservé à la Bibliothèque nationale de France.

 

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Plus d’informations :

Contact médias : Clare O’Hagan, c.o-hagan@unesco.org, +33 (0)1 45 68 17 29