<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 22:27:58 Nov 05, 2015, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide
http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00143

Le Kankurang, rite d’initiation mandingue

Inscrit en 2008 (3.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (originellement proclamé en 2005)

Pays : Gambie, Sénégal

Identification

Description

Le Kankurang, rite d’initiation mandingue

Le Kankurang est un rite initiatique pratiqué dans les provinces mandingues du Sénégal et de la Gambie, correspondant à la Casamance, et dans la ville de Mbour. Selon la tradition, le Kankurang serait issu du Komo, une société secrète de chasseurs dont l’organisation et les pratiques ésotériques ont contribué à l’émergence des Mandingues.

Le personnage central du Kankurang est un initié qui porte un masque fait d’écorce et de fibres rouges d’un arbre appelé faara ; il est vêtu de feuilles et son corps est peint de teintures végétales. Il est associé aux cérémonies de circoncision et aux rites initiatiques. Son apparition est marquée par une série d’étapes rituelles : la désignation de l’initié qui portera le masque et son investiture par les anciens, sa retraite dans la forêt avec les initiés, les veillées et processions dans le hameau des nouveaux initiés. Ces rites ont généralement lieu entre les mois d’août et de septembre. Le Kankurang parade toujours entouré d’anciens initiés et des villageois qui suivent avec respect ses faits et gestes, et l’accompagnent de leurs chants et danses. Ses apparitions sont ponctuées d’une danse saccadée qu’il exécute en maniant deux coupe-coupe et en poussant des cris stridents. Ses suivants, armés de bâtons et de feuilles de rônier, marquent la cadence de leurs refrains et tambours.

Le Kankurang est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. Ce rituel, qui s’est étendu à d’autres communautés et groupes de la région, est l’occasion pour les jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent la cohésion du groupe, les secrets des plantes et de leurs vertus médicinales ou des techniques de chasse. La tradition connaît un recul en raison de la rapide urbanisation de la plupart des régions du Sénégal et de la Gambie, et de la réduction des surfaces des forêts sacrées, transformées en terres agricoles. Le rituel s’en trouve banalisé, minant l’autorité du Kankurang.

Diaporama

Vidéo



Ces vidéos (et bien d’autres) sont aussi consultables depuis le site des archives multimedia de l’UNESCO

Projet de sauvegarde (11-2006/04-2009)

Esprit protecteur incarné par un homme costumé et masqué, le Kankurang est au coeur d’un système rituel comprenant chants, traditions et rites initiatiques pour les jeunes garçons. Il assure l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques constitutives de l’identité culturelle mandingue.

Ce projet de sauvegarde vise à protéger l’environnement naturel dans lequel est exécuté le rite du Kankurang, à créer des espaces de rencontre ou « musées de pratique » où les communautés pourront pratiquer et partager leurs connaissances, à soutenir l’inventoriage des pratiques associées au Kankurang afin de mieux les connaître et à sensibiliser l’opinion publique à son importance. Il sera par conséquent axé sur la mise en place de structures de gestion appropriées dans les deux pays, en créant deux centres pilotes dans les régions où le Kankurang est pratiqué, en recueillant des données et en produisant du matériel promotionnel. La protection du milieu naturel dans lequel le rite est pratiqué sera assurée par le classement des forêts sacrées, par des actions de formation sur la gestion des aires protégées et par la réintroduction des espèces végétales indispensables pour le rite.