L’objectif initial du réseau des biens du patrimoine mondial était, entre autres choses, d’assurer la conservation des valeurs naturelles et culturelles des sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Alors que notre planète se retrouve aujourd’hui confrontée à l’impact croissant du changement climatique, l’existence de ce réseau revêt désormais une importance capitale, car il s’agit aussi, dès lors, de surveiller l’évolution des conditions climatiques et de mettre au point des solutions efficaces sur le terrain.

Comme l’expliquent les auteurs de l’article principal de ce numéro, le changement climatique « est sans aucun doute le plus grand défi environnemental et social de notre époque ». Or, ce changement n’affecte pas tous les sites culturels et naturels du patrimoine mondial de la même manière. Une compréhension approfondie de ces divers effets facilitera la préservation de chaque site concerné. Par ailleurs, les sites classés au patrimoine mondial possèdent déjà des solutions d’atténuation et d’adaptation au changement climatique grâce aux services que leur fournissent leurs écosystèmes, comme l’eau et la régulation du climat, et au carbone que stocke leur patrimoine forestier. Le patrimoine culturel, de son côté, permet de transmettre des savoirs traditionnels qui favorisent la résilience face aux changements à venir, nous assurant ainsi un avenir plus durable.

Les connaissances accumulées par les communautés traditionnelles et locales en ce qui concerne les plantes, les animaux, le cours des saisons et les phénomènes naturels font désormais partie intégrante du patrimoine culturel immatériel. Comme l’indique clairement Rahul Goswami dans son article, ce patrimoine s’est, de longue date, avéré une précieuse source d’informations mais depuis peu, aussi, les chercheurs s’intéressent de plus en plus au rôle prééminent que joue la culture dans la lutte contre le changement climatique. Le réseau de surveillance exceptionnel des sites du patrimoine mondial offre à toutes les nations des connaissances pointues touchant aux caractéristiques naturelles et culturelles qui, dans toutes les parties du monde, vont jusqu’à affecter la nature de notre existence.

L’UNESCO a été le fer de lance de l’étude sur l’impact du changement climatique sur les sites du patrimoine mondial. En 2007, sous la direction du Comité du patrimoine mondial, l’organisation a mis au point un rapport de Prévision et de gestion des effets du changement climatique sur le patrimoine mondial, ainsi qu’une compilation d’Études de cas sur le changement climatique et le patrimoine mondial, et un Document d’orientation sur les impacts du changement climatique sur les biens du patrimoine mondial (en 2008). En mai 2014, l’UNESCO a également publié un guide pratique d’Adaptation au changement climatique pour les sites naturels du patrimoine mondial et continue à renforcer les capacités des gestionnaires de site pour faire face à cet enjeu.

La Convention du patrimoine mondial a progressivement évolué pour devenir un outil spécialisé permettant de surveiller l’évolution du changement climatique et de proposer des mesures concrètes et pertinentes visant à atténuer et à s’adapter à son impact, non seulement du point de vue des espèces végétales et animales, mais aussi de la vie humaine dans son ensemble. Les études de cas de ce numéro nous offrent un remarquable aperçu de certains défis que pose le changement climatique aux sites du patrimoine mondial dans différentes parties du monde.

Table des matières

Message de Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO

Le role du patrimoine mondial face au changement climatique

Avec les changements climatiques, les gestionnaires de sites du patrimoine mondial et des aires protégées doivent sensibiliser et communiquer leur action au-delà des partenaires et des partisans de la conservation.

Des réponses communautaires au changement climatique à Vanuatu

L’emplacement stratégique des biens principaux repose sur les connaissances profondes de la communauté, de l’historique des cyclones, des tsunamis et d’autres catastrophes naturelles, et sur les connaissances des ancêtres.

Implication des communautés au Parc national des Oiseaux du Djoudj

Il est important d’accroître les connaissances des communautés et des gestionnaires des sites du patrimoine mondial sur les interrelations entre les communautés, le changement climatique et ces sites d’importance internationale.

Le patrimoine culturel immatériel face à un monde en pleine mutation

Les peuples autochtones ont activement géré la terre et l’environnement pour une existence durable en se déplaçant à travers de nombreux types de paysages terrestres et marins.
Les réserves de biosphère des observatoires essentiels pour l’action

Les réserves de biosphère sont des sites privilégiés pour tester et mettre en oeuvre le concept de « science de la durabilité » et pour les approches interdisciplinaires permettant de comprendre et de gérer les changements et les interactions qui apparaissent au sein des systèmes sociaux et écologiques.

Nouveaux sites du patrimoine mondial 2015