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Le champ de bataille de Waterloo, la fin de l’épopée napoléonienne

Date of Submission: 08/04/2008
Criteria: (ii)(iii)(vi)
Category: Cultural
Submitted by:
Division du Patrimoine de la Région wallone de Belgique
State, Province or Region:
Province de Brabant wallon, Région wallonne
Ref.: 5362
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Word File
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Property names are listed in the language in which they have been submitted by the State Party

Description

Après avoir abdiqué à Fontainebleau et obtenu la souveraineté de l'île d'Elbe, Napoléon débarque à Golfe-Juan (France), le 1er  mars 1815.  Il atteint Paris le 20 mars et lève une armée de 200.000 hommes pour affronter les troupes anglaises et prussiennes massées en Belgique. Son objectif est d'affronter chaque adversaire séparément avant de se rendre maître de Bruxelles.

Il entre en Belgique le 15 juin. Le 16 juin il bouscule les Prussiens à Ligny tandis que le maréchal Ney contient les troupes de Wellington aux Quatre Bras. Ce dernier a installé son quartier général dans une auberge face à la Chapelle royale. Il a choisi lui même le champ de bataille en tenant compte des commentaires de Ferraris et d'une mission de reconnaissance britannique. Son ambition est claire : mettre fin à cette nouvelle épopée napoléonienne qui selon lui ramène la guerre et la ruine dans toute l'Europe.

Les forces qui s'affrontent sont à l'échelle de l'enjeu : Napoléon, avec une armée de 65.000 hommes et 250 canons affrontent l'armée anglo-néerlandaise composée de 65.000 hommes commandée par Wellington alliée à l'armée prussienne du Bas Rhin constituée de 55.000 hommes placée sous les ordres du maréchal Blücher.

Wellington, qui dispose de moins d'artillerie que son adversaire, a placé ses troupes à contre pente, à l'abri des tirs directs de l'artillerie française. Seule une mince ligne d'infanterie est visible de l'ennemi. A la vue de ces troupes, Napoléon aurait confié à son état major que : « Ce sera l'affaire d'un déjeuner. ».

Le 1 8 juin, les premiers coups de canons résonnent vers 11 heures, ils prendront fin après 21 heures. Ce sera l'un des combats les plus effroyables de l'histoire, l'un des plus sanglants. A la tombée de la nuit, 12 000 morts et 35 000 blessés jonchent le champ de bataille.

Ces 10 heures d'affrontement seront riches en péripéties et rebondissements. L'empereur après une diversion sur le château f m e d'Hougoumont, tente de percer le centre gauche anglo-néerlandais par une grande attaque d'infanterie vers 14 heures. Il épuise ensuite sa cavalerie en chargeant, sans grand succès, la droite anglo-néerlandaise de 16 à 18 heures. Obligé d'utiliser ses réserves pour contrer les Prussiens qui, venant de Wavre à marche forcée menacent sa ligne de retraite à Plancenoit, Napoléon joue son va-tout en lançant la Garde impériale dans un ultime assaut vers 20 heures. L'arrivée de nouveaux renforts prussiens (Zieten) entraîne la déroute de l'armée française.

Lorsqu'il rédige son bulletin de victoire et afin de mieux localiser celle-ci, Wellington appose à côté de sa signature le nom de Waterloo. C'est ce nom que l'histoire retiendra même si l'essentiel des combats se sont déroulés sur le territoire de la commune voisine de Braine-l'Alleud.

De nombreux ouvrages retracent et analysent cette journée du 18 juin 1815.

Waterloo marque la fin de la politique d'hégémonie européenne menée par la France

Monarchique, depuis qu'elle a été entamée par Richelieu aux Traités de Westphalie.

Pour les Alliés, cette victoire est celle de l'Europe contre la France mais également contre les principes révolutionnaires d'égalité et de liberté.

Très vite Waterloo devient célèbre dans l'Europe entière et dans les jours, les semaines qui suivent de nombreuses têtes couronnées s'y rendent. Ainsi le roi Georges III d'Angleterre, le roi Guillaume des Pays-Bas, le tsar Alexandre de Russie, le roi de Prusse et bien d'autres têtes couronnées y vinrent en pèlerinage. Les familles des officiers morts sur le champ de bataille firent placer, sur les murs de la Chapelle royale, une trentaine de plaques funéraires et l'édifice fut dédié aux combattants alliés tombés à Waterloo.

Différents monuments commémoratifs ont été érigés sur le site du champ de bataille. Le plus remarquable et le plus spectaculaire est sans doute la « Butte du Lion » érigée à l'instigation du roi Guillaume à l'endroit même où le prince d'Orange avait été blessé à l'épaule. Il s'agit d'une colline artificielle de 43 mètres de haut, d'un volume de 290.000 mètres cubes surmontée d'un lion en fonte de fer. Erigée entre 1824 et 1826, elle devint rapidement un pôle d'attraction touristique, notamment pour la vue qu'elle offre du haut de ses 226 marches sur ce qui témoigne encore aujourd'hui de ce qu'était un champ de bataille au début du XIXe siècle. Plus de 135 monuments commémoratifs dédiés à des nations ou des personnalités ayant participé aux évènements ont été érigés sur le site. Outre la Butte du Lion, on citera l'Aigle Blessé, le monument aux Belges, le monument des Hanovriens, la colonne Gordon, etc.

Justification of Outstanding Universal Value

L'épopée napoléonienne qui se déroule 1796 à 18 15 a marqué l'histoire de l'Europe et même au-delà. A Waterloo une page de l'histoire s'est tournée, la France a perdu son rôle militaire de premier plan. Elle sera encore importante mais sa voix ne sera plus prédominante. Cette défaite sonnera également la fin de l'Empire qui avait marqué l'Europe de son empreinte dans de nombreux domaines. Dans de nombreux pays, le code napoléonien a constitué une base juridique réglant la vie du citoyen et du pays. Waterloo marquera aussi le début d'une grande période de paix en Europe, période qui durera environ un siècle, exception faite de l'épisode de la guerre franco-allemande de 1870.

Statements of authenticity and/or integrity

Le site de Waterloo nous est parvenu dans un état très proche de celui qui existait au XIXe siècle. Ce bon état de conservation se comprend par la vocation agricole du site qui s'est maintenue durant tout le XIXe siècle, cette partie de la Région wallonne n'étant que peu concernée par l'industrialisation. Le projet de sauvegarder le champ de bataille d'une urbanisation anarchique est née A l'approche de la célébration du centenaire, notamment pour contrer une spéculation foncière engendrée par la proximité de Bruxelles. L'opinion publique britannique s'est montrée très sensible aux risques encourus par le site et des fonds importants furent récoltés pour permettre au gouvernement belge d'indemniser les propriétaires. Après de brefs débats au Parlement, la loi du 26 mars 1914 pour la préservation du champ de bataille de Waterloo fut adoptée. Il s'agit de la première loi de protection du patrimoine en Belgique.

Elle est unique en ce qu'elle concerne un site déterminé.

Les autorités allemandes n'ayant pas manifesté le même intérêt, la protection s'est limitée au champ de bataille franco-anglais. Une procédure d'extension est en cours afin de protéger trois zones importantes qui permettront de mieux comprendre le déroulement de cette journée.

Après la bataille, divers monuments commémoratifs ont été construits renforçant la valeur mémorielle du site.

Comparison with other similar properties

Le champ de bataille de Waterloo est sans conteste l'un des grands symboles de l'épopée napoléonienne qui, de 1796 à 1815, marqua l'histoire européenne. Il en est aussi l'un des derniers témoins authentiques. Si les noms de Montenotte, de Rivoli, de Marengo, d’Ulm, d'Auzterlitz, d’léna, d'Eylau, de Friedland, de Wagram, de Dresde ou Leipzig sont gravés à tout jamais dans les livres d'histoire, force est de constater que la plupart de ces sites ont perdu leur authenticité. Certes à Austerlitz, à Iéna, à Marengo, les autorités locales ont tenu à protéger certains paysages ou sites chargés d'histoire mais Waterloo a pu préserver un paysage à peu près similaire à celui qui existait au XIXe siècle. Du haut de la butte du lion, on a la vision de ce que devait être un champ de bataille au début du XIXe siècle et les f m e s qui l'animaient sont toujours présentes et dans un état proche de l'époque. Par ailleurs, le site est également membre de la Fédération européenne des Cités Napoléoniennes qui est présidée par le Prince Charles Napoléon. Cette Fédération a pour but la valorisation du patrimoine historique de l'épopée napoléonienne. Il est prévu de travailler en concertation avec cette Fédération pour développer une proposition transnationale des champs de bataille napoléonienne les mieux préservés.