Deux nouveaux sites et l’extension d’un site polonais ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial dimanche après-midi, ce qui porte à 19 le nombre total de biens ajoutés à la Liste au cours de la 37e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient actuellement à Phnom Penh. 

Les derniers sites inscrits sont :

Bergpark Wilhemshöhe (Allemagne)

Descendant la longue pente d’une colline couronnée par la statue géante d’Hercule, les jeux d’eau monumentaux de Wilhemshöhe furent créés à partir de 1689 par le landgrave Charles de Hesse-Cassel autour d’un axe est-ouest. D’autres éléments ont été apportés par la suite. Des réservoirs et canaux aménagés derrière le monument d’Hercule apportent l’eau au système complexe de dispositifs hydropneumatiques alimentant le vaste théâtre d’eau baroque du site, sa grotte, ses fontaines et sa grande cascade de 350 mètres de long. Outre cet ensemble, les lignes sinueuses de canaux et voies d’eau artificielles traversent cet axe, en alimentant une série de chutes d’eau spectaculaires et de rapides tumultueux, la grande fontaine et son geyser jaillissant à une hauteur de 50 mètres, le lac et les bassins isolés qui animent le jardin romantique créé au 18e siècle par l’arrière-petit-fils de Charles, l’électeur Guillaume Ier. La grande taille du parc et de ses jeux d’eau, ainsi que l’imposante statue d’Hercule, constitue une expression du pouvoir absolu en Europe et l’ensemble témoigne des conceptions esthétiques des périodes baroque et romantique.

Villas et jardins des Médicis en Toscane (Italie)

Ces douze villas et deux jardins d’agrément, disséminés dans la campagne toscane, témoignent de l’influence exercée par les Médicis sur la culture européenne moderne par le biais de leurs mécénats. Réalisés en harmonie avec la nature entre le 15e et le 17e siècle, villas et jardins représentent un système original de constructions rurales dédiées aux loisirs, aux arts et à la connaissance. Les villas innovent par leur forme et leur fonction, créant un nouveau genre d’habitation princière à la campagne, totalement différent des fermes possédées à l’époque par tous les riches Florentins mais aussi des châteaux, emblèmes des puissances seigneuriales. Premier exemple de la connexion entre l’habitat, les jardins et l’environnement, les villas représentent une référence constante pour tous les ensembles italiens et européens analogues de résidences princières. Leurs jardins et leur intégration dans l’environnement naturel ont contribué à l’émergence d’une sensibilité esthétique au paysage caractéristique de l’Humanisme et de la Renaissance.

Les Mines royales de sel de Bochnia (Pologne) ont été inscrites comme extension des Mines de sel de Wieliczka, inscrites sur la Liste du patrimoine mondial en 1978, désormais appelées Mines royales de sel de Wieliczka et Bochnia. Le bien est complété par la « saline-château » de Wieliczka, qui servit à la gestion des mines. Les mines de sel gemme de Wieliczka et de Bochnia sont exploitées depuis le 13e siècle. Ce sont les plus anciennes de ce type en Europe. S’étageant sur de nombreux niveaux, elles forment plus de 300 kilomètres de galeries avec des chapelles souterraines, des entrepôts et d’autres salles où sont sculptés dans le sel des autels et des statues. L’ensemble témoigne de l’histoire séculaire d’une grande entreprise industrielle européenne.

Au total, cinq sites naturels ont été inscrits : Tianshan au Xinjiang  (Chine), Mont Etna (Italie), Réserve de biosphère El Pinacate et le Grand désert d’Altar (Mexique), Erg du Namib (Namibie), Parc national tadjik (montagnes du Pamir) (Tadjikistan).

 Quatorze sites culturels ont été inscrits : Bergpark Wilhelmshöhe (Allemagne), Station baleinière basque de Red Bay (Canada), Paysage culturel des rizières en terrasses des Hani de Honghe (Chine), Monuments et sites historiques de Kaesong (République populaire démocratique de Corée), Ville portuaire historique de Levuka (Fidji), Forts de colline du Rajasthan (Inde), Palais du Golestan (République islamique d’Iran), Villas et jardins des Médicis en Toscane (Italie), Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique (Japon), Centre historique d’Agadez (Niger), Tserkvas en bois de la région des Carpates en Pologne et en Ukraine, Université de Coimbra – Alta et Sofia (Portugal), Site archéologique d’Al Zubarah (Qatar), Cité antique de Chersonèse Taurique et sa chôra (Ukraine).

Trois sites ont bénéficié d’une extension : Mont Kenya-Conservatoire de faune sauvage de Lewa (Kenya), Bien du patrimoine mondial transfrontalier Maloti-Drackensberg (Lesotho-Afrique du Sud), Mines royales de sel de Wieliczka et Bochnia (Pologne).

Le site de Bam et son paysage culturel (République islamique d’Iran) a été retiré de la Liste du patrimoine en péril. Les six sites de la République arabe syrienne et Rennell Est (Iles Salomon) ont été inscrits sur la Liste du patrimoine en péril.

 La Liste du patrimoine mondial compte désormais 981 sites inscrits ; 759 culturels, 193 naturels et 29 mixtes répartis dans 160 Etats parties. Au cours de cette session, le Comité a inscrit un premier site au Qatar et à Fidji.