Trois sites du patrimoine mondial à Chypre et un quatrième en Italie bénéficieront d'une « protection renforcée » de la part du Comité pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé qui a tenu sa cinquième réunion du 22 au 24 novembre au siège de l'UNESCO. Les sites, qui sont les premiers à bénéficier de ce statut, sont les suivants : Choirokoitia, Paphos (sites I et II), les Eglises peintes de la région de Troodos à Chypre, ainsi que Castel del Monte en Italie.

« Nous ne voulons jamais plus assister à la destruction de sites culturels tels que le pont de Mostar en Bosnie-Herzégovine ou des attaques comparables à celles commises contre la vieille ville de Dubrovnik en Croatie pendant le conflit des Balkans », a déclaré le Président du Comité, Nout van Woudenberg. « La protection renforcée accroît les mesures légales prévues pour empêcher d'aussi terribles atteintes au patrimoine culturel mondial », a-t-il estimé.

La « protection renforcée » est l'une des dispositions du Deuxième protocole relatif à la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, adopté en 1999. L'octroi par le Comité d'une telle protection en faveur de sites situés dans des pays qui sont parties au Deuxième protocole peut être fait en fonction de trois conditions : que ce site revête la plus haute importance pour l'humanité ; qu'il soit protégé par des mesures internes, juridiques et administratives, adéquates, qui reconnaissent sa valeur culturelle et historique exceptionnelle et qui garantissent le plus haut niveau de protection ; et qu'il ne soit pas utilisé à des fins militaires ou pour protéger des sites militaires.

Ces dispositions, qui vont au-delà du régime de protection générale, signifient que les Etats ne peuvent invoquer l'argument d'une « nécessité militaire impérative » pour utiliser ou prendre pour cible des sites culturels en temps de guerre. Elles impliquent l'obligation de la part des Etats de rendre passibles de poursuites en justice des attaques intentionnelles contre des sites identifiés, ou l'utilisation de tels sites y compris leurs environs immédiats, en appui à une action militaire.

Cinquante-six Etats sont parties au Deuxième protocole. Les membres du Comité ont appelé ceux qui ne sont pas encore parties à ce traité d'envisager de s'y associer.

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