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Le Centre du patrimoine mondial s’inquiète de la recrudescence du braconnage et de la multiplication des attaques armées contre le Parc National, qui ont eu lieu ces deux derniers mois. Ainsi, les autorités congolaises déplorent le massacre de 78 éléphants depuis le mois d’avril 2014, soit environ 4% de l’effectif de la population de pachydermes.

Le Comité du patrimoine mondial, lors de sa 38ème session qui s’est tenue en juin dernier, a réitéré sa préoccupation quant à la diminution alarmante de la population d’éléphants, estimée à 85% depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en 1980.

Le Parc National de la Garamba est situé dans la Province orientale en zone de savane,  au nord-est de la République démocratique du Congo. Cette situation géographique le rend vulnérable car il est  convoité par trois groupes de braconniers qui opèrent dans différentes zones, dans et autour, du bien: le domaine de chasse d’Azande, à l’ouest, mais également le domaine de chasse de Gangala-Na-Bodio, à l’est, et enfin une base a été identifiée au nord du Parc. 

En dépit des efforts constants de l’Institut Congolais de la Conservation de la Nature (ICCN) et d’African Parks (l’autorité de gestion mandatée par l’ICCN) et la multiplication des patrouilles de lutte anti-braconnage, les autorités du parc ne peuvent plus faire face aux attaques perpétrées régulièrement par ces groupes. Ces assauts sont d’une violence inouïe, puisque neuf éléphants ont été abattus depuis un hélicoptère et des grenades sont régulièrement utilisées contre les agents du parc, démontrant ainsi que les braconniers sont des professionnels équipés et armés en conséquence.

Depuis, African Parks a bénéficié d’appuis extérieurs, notamment de la  Regional Task Force des Etats-Unis, pour survoler le Parc National de la Garamba et identifier les bases d’actions des braconniers, et les patrouilles ont été renforcées. Toutefois, les responsables notent que le braconnage local est toujours présent et que plusieurs hélicoptères extérieurs continuent de planer au-dessus du site du patrimoine mondial.

La valeur universelle exceptionnelle de ce bien est toujours menacée sous l’effet du braconnage qui réduit considérablement le nombre d’animaux sauvages. Ainsi, le rhinocéros blanc du Nord, dont la présence n’a pas été confirmée depuis plusieurs années, est en danger d’extinction.

L’augmentation croissante du braconnage, affectant en particulier les éléphants et les rhinocéros d’Afrique, se poursuit, en raison de l’accroissement du commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages. Une coopération internationale, et de haut niveau, est nécessaire pour garantir une action efficace pour lutter contre ces menaces qui pèsent sur l’intégrité des sites du patrimoine mondial et contre ce fléau qui touche de nombreux Etats parties en Afrique.