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بناء السلام في عقول الرجال والنساء

L’éducation à l’honneur des débats de la COP 21

04 كانون اﻷول (ديسمبر) 2015

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Najat Vallaud Belkacem, Florentin Moussavou, Rachid Belmokhtar, Ségolène Royal et Irina Bokova
© UNESCO/P. Chiang-Joo

Valeurs, compétences et savoirs d’avenir : la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova a plaidé pour la prise en compte de l’éducation au développement durable dans l’accord final sur le climat en appelant à une mobilisation renforcée pour transformer les systèmes éducatifs, à l’occasion de la journée thématique consacrée à l’éducation, dans le cadre de la COP21, le 4 décembre 2015.

Sans éducation, pas de développement durable. Telle était la devise de cette journée, organisée par la Ministre française de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Madame Najat Vallaud-Belkacem,  et en présence de Ségolène Royal, ministre française de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, de Rachid Belmokhtar, Ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle du Maroc (pays organisateur de la COP22), et de Florentin Moussavou, Ministre de l’éducation du Gabon et Vice-Président de la CONFEMEN.

« Lors du lancement de la COP21, 150 chefs d'Etats ont lancé un cri d'alarme sur l'état de la planète. Ceci doit se traduire en décision politique, en investissements financiers, et appelle un changement profond des mentalités, des comportements. Ce changement passe par l’éducation, car l’éducation apporte à la fois des compétences et des valeurs dont les jeunes ont besoin pour réussir la révolution énergétique et climatique » a affirmé la Directrice générale.

Soulignant que l’UNESCO a construit depuis plus de 20 ans un cadre solide pour renforcer l’éducation au développement durable dans le monde, Irina Bokova a notamment attiré l’attention sur les avancées réalisées grâce à la Décennie des Nations Unies sur ce thème (2015-2014), qui a permis un changement considérable dans les législations et les politiques publiques. Le Programme d’action global, lancé à la conférence d’Aïchi-Nagoya sur l’éducation au développement durable en novembre 2014, vise à enclencher une dynamique nouvelle, par la mobilisation et la meilleure coopération de toutes les parties prenantes.

La Ministre Vallaud-Belkacem a appelé ses homologues du monde entier à mobiliser leurs systèmes éducatifs autour des enjeux du développement durable, et particulièrement ceux liés à l’environnement et au réchauffement climatique. « Plus qu’un défi, c’est une nécessité, une éducation au destin mondial. Le développement durable n’est pas une matière à part, c’est un rapport au monde, un changement profond dans la façon dont nous inscrivons notre action en tant qu’êtres humains dans notre environnement… Cela doit être une véritable politique publique. Ce n’est pas un effet de mode. C’est à la fois un objectif, et un outil pédagogique au service des enseignants…. S’il y a un lieu profondément lié au changement, c’est bien l’Ecole.  » a-t-elle martelé.

Pour Ségolène Royal, le développement doit se faire sur d’autres valeurs que celles qui ont mené au dérèglement présent entre l’humain et la nature, et cela passe par l’éducation. « Pouvoir agir c’est d'abord savoir » a-t-elle affirmé, soulignant le rôle de l’éducation pour sauvegarder la biodiversité tout comme la diversité linguistique et culturelle.  « Autour des écoles se construisent des projets de vie intégrées »,  prenant l’exemple d’un projet des écoles de Polynésie française pour sauvegarder les aires marines protégées par la sensibilisation et des initiatives impliquant toute les communautés, notamment les femmes. De plus, les énergies renouvelables et l’accès à l’éducation sont indissociables, a-t-elle affirmé, invitant les participants à se mobiliser autour d’un projet qui pourrait avoir pour ambition « un panneau solaire, une école. »

Par ailleurs, la Ministre a annoncé que l’article 8bis du projet d’accord et consacré à l’éducation, la formation et la sensibilisation était désormais « un article entier sans crochets…. C'est pour le moment le premier article de l'Accord accepté dans son intégralité par ce groupe et à ce stade. »

Les Ministres de l’éducation du Maroc et du Gabon ont tous deux souligné que leurs pays sont confrontés au quotidien aux conséquences du réchauffement climatique. « Il y a nécessité à préparer les jeunes à faire face, et l’éducation est le fer de lance du développement durable, » a déclaré le Ministre Belmokhtar, exposant les nombreuses initiatives mises en place depuis l’adoption d’une Charte de l’Environnement en 2009. La mobilisation est forte, avec notamment l’ouverture chaque année de quelques 230 éco-écoles et un accent particulier mis sur tout le volet pédagogique.

Evoquant le contexte africain, le Ministre Moussavou du Gabon a décrit l’ampleur de l’impact du changement climatique en Afrique, qui affecte l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, et remet en cause les droits sociaux et environnementaux, soulignant l’importance de connecter l’école à son milieu, pour que les jeunes acquièrent les compétences pour faire face à ces changements.

Pour Nicolas Hulot, « il faut redonner un sens au progrès, replacer l’homme dans sa dimension, redéfinir notre place dans la nature,» et donner conscience aux enfants de ces questions fondamentales.

La Directrice générale a également participé à un événement organisé par l’UNESCO et une alliance d’agences onusiennes dans le cadre de cette journée autour de l’éducation au changement climatique. L’éducation est le fil rouge liant l’Agenda 2030 et l’action sur le climat, a-t-elle affirmé. « Pour réussir, nous avons besoin de sociétés vertes, de citoyens verts. » Pour aller de l’avant, elle a appelé à renforcer l’action à plusieurs niveaux : l’intégration plus profonde des questions de développement durable dans les systèmes éducatifs nationaux ; la formation des enseignants et le développement de ressources pédagogiques adaptées, des partenariats plus solides et innovants.

L’UNESCO travaille avec 13 agences onusiennes dans le domaine de l’éducation au changement climatique. Elle mène un plaidoyer au niveau international et régional, en accompagnant les pays à inscrire le changement climatique dans leurs systèmes éducatifs, en élaborant des directives techniques et des ressources comme des cours en ligne, et des formations d’enseignants.

Dans le cadre de cette journée, la Directrice générale a également visité le Pavillon du Royaume du Maroc consacré à la COP22, qui se tiendra à Marrakesh en 2016, et rencontré la Ministre déléguée à l’environnement Madame Hakima El Haite.  Elle a assuré que l’UNESCO accompagnerait le Maroc pour le succès de la Conférence, et félicité les autorités marocaines pour leur vision élargie, prenant en compte la culture, l’éducation et la diversité, et la recherche des solutions innovantes à visage humain, notamment pour le continent africain et les pays les moins avancés.

L’éducation au développement durable est déjà reconnue dans l’agenda 2030 (objectifs 4 et 13), ainsi que dans l’Article 6 de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.