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Les médias communautaires pour promouvoir l'égalité des genres auprès des réfugiés en Ethiopie

Atelier de vidéo participative, Ethiopie, juillet 2015. © UNESCO/E. Joubeaud

L'Ethiopie est le pays africain accueillant le plus grand nombre de réfugiés sur son sol. Plus de 630 000 réfugiés en provenance de l'Erythrée, de Somalie, du Soudan et du Soudan du Sud sont hébergés dans 23 camps de réfugiés répartis dans tout le pays.  Le gouvernement maintient un politique d'accueil, et continue d'autoriser l'accès humanitaire et d'assurer la protection de ceux qui cherchent refuge sur son territoire. La majorité des demandeurs d'asile sont des femmes et des enfants.  Pour cette raison, les violences fondées sur le sexe et l'inégalité des genres restent des préoccupations importantes dans les camps de réfugiés.

 

 

En réponse à la crise des réfugiés et afin de promouvoir l'égalité des genres à travers les médias communautaires, l'UNESCO a organisé, en coopération avec le Comité international de secours (IRC) et InsightShare, un atelier de vidéo participative dans le camp de Mai-Aini et dans la ville de Shire, en Ethiopie, en juillet 2015. L'objectif de l'atelier était de former des facilitateurs issus de 12 camps de réfugiés à la vidéo participative afin de développer les activités de la communauté portant d'une part sur la prévention et la protection contre la violence basée sur le genre, et d'autre part sur l'autonomisation des filles et des femmes dans différentes communautés de réfugiés.

L'utilisation de la vidéo à des fins d'enseignement en Ethiopie a été identifiée comme l'un des moyens les plus efficaces pour communiquer au sein de divers rassemblements et cérémonies communautaires. Cela permet en effet de créer des opportunités pour s'adresser à l’ensemble des groupes présents dans les camps de réfugiés. En raison du faible niveau d'alphabétisation dans certains camps, de nombreuses langues qui restent non écrites, des fortes traditions orales, et de la capacité de responsabiliser les dirigeants communautaires et religieux, la vidéo participative constitue un outil essentiel pour sensibiliser sur les questions liées à l'égalité des sexes en Ethiopie.

Atelier de vidéo participative, Ethiopie, juillet 2015. © UNESCO/E. Joubeaud

La vidéo participative est un ensemble de techniques qui permet d'impliquer un groupe ou une communauté dans l'élaboration et la création de leur propre film. L'idée sous-jacente est que la réalisation d'une vidéo est facile et accessible, et constitue un moyen efficace de rassembler les gens pour soulever des problèmes et exprimer des préoccupations. Le processus vise à l'autonomisation, afin de permettre à un groupe ou une communauté de communiquer leurs besoins et leurs idées aux décideurs, à d'autres groupes et communautés. En tant que tel, la vidéo participative est un outil très efficace pour engager et mobiliser les gens - elle les aide à mettre en œuvre leurs propres formes de développement durable basées sur les besoins locaux.

Pendant les dix jours de formation à la vidéo participative à Shire et au camp de Mai-Aini, trois films ont été conçus, filmés, et montés par les participants. A travers la fiction, ils abordent les violences domestiques et émotionnelles, et présentent les ressources existantes sur la protection et la prévention de la violence basée sur le genre, notamment les services de conseil et d'information accessibles dans les camps de réfugiés. Les participants des 12 principaux camps de réfugiés en Ethiopie ont été formés aux techniques de préparation, de tournage et de montage de vidéos participatives et à l'animation des discussions  sur les façons d'utiliser les médias communautaires pour sensibiliser davantage sur les questions d'égalité entre les sexes.

Atelier de vidéo participative, Ethiopie, juillet 2015. © UNESCO/E. Joubeaud

Suite à la formation de dix jours, les participants ont organisé une projection dans le camp de Mai-Aini ainsi qu'une discussion de groupe suite au visionnage. Lors de cet événement, les participants qui ont produits les vidéos ont tenu un rôle de premier plan : ils ont invité d'autres personnes du camp à la projection et ont présenté eux-mêmes leurs films.  La projection publique finale s’est tenue dans le camp de réfugiés de Mai-Aini ; elle a permis de prouver que les médias communautaires constituent un outil puissant pour promouvoir l'égalité des sexes et sensibiliser concernant la violence fondée sur le sexe.   Après avoir visionné les trois vidéos, les participants ont divisé le public en quatre groupes afin de discuter des principales problématiques soulevées dans les films, en relation avec la violence basée sur le genre. Les participants ont fait part de la satisfaction du public qui, dans l'ensemble, a recommandé l'utilisation des vidéos auprès d'un public plus large dans le camp.

« Je tiens à vous remercier pour votre message, vos commentaires positifs, votre engagement et soutien, et pour nous avoir offert un atelier crucial et d'une grande qualité », a souligné Rozina, l’une des participantes. Suite au succès de cette formation organisée dans le camp de Mai-Aini en juillet 2015, il est prévu d'étendre cette initiative pilote à 11 autres camps de réfugiés dans les années à venir avec plus de 230 000 bénéficiaires indirects. Les médias communautaires et la vidéo participative sont devenus des outils essentiels pour promouvoir l'égalité des sexes et la culture de la paix au sein des populations de réfugiés en Ethiopie.

Atelier de vidéo participative, Ethiopie, juillet 2015. © UNESCO/E. Joubeaud

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