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Irina Bokova : « Il est urgent d’agir pour la diversité culturelle au Moyen-Orient »

08 Septembre 2015

Paris, le 8 septembre 2015 - ‎Plus de soixante-dix Ministres et hauts représentants d'organisations internationales et intergouvernementales dont les Nations Unies, l'UNESCO, le Comité International pour la croix Rouge, l'Union Européenne, l'Alliance des civilisations, l'Union pour la méditerranée et de nombreux représentants des communautés religieuses au Moyen Orient, se sont réunis à Paris pour discuter d'un plan d'action pour soutenir les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient et préserver la diversité culturelle de la région, à l'occasion d'une conférence internationale co-présidée par Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères de la France, et Nasser Judeh, Ministre des Affaires étrangères de la Jordanie.

Dans son allocution d'ouverture, le Président de la République française François Hollande, a souligné l'urgence d'une action conjointe sur les plans politique, humanitaire et judiciaire pour mettre un terme à la violence ethnique et religieuse au Moyen Orient, et sauvegarder sa riche diversité culturelle. « Le Moyen Orient c’est la diversité, le pluralisme, la culture… c’est une conception de l’humanité qui se joue » a affirmé le Président Hollande. Dans le même esprit, le Ministre des affaires étrangères de la Tunisie a souligné que la solution à ces crises ne pouvait être que pluridimensionnelle.

« Le saccage culturel est utilisé comme une arme de guerre, c’est un crime de guerre, et c’est un élément central de la crise humanitaire – car il affecte les besoins vitaux des personnes, leurs identités, leurs repères, leur volonté. Nous devons renforcer le rôle de la culture et de l’éducation pour construire une stratégie de paix durable au Moyen-Orient : ce n’est pas seulement un enjeu culturel éducatif, c’est un impératif humanitaire et de sécurité » a déclaré Irina Bokova.

Les intervenants ont abordé les nombreuses dimensions de la protection de la diversité culturelle et du pluralisme au Moyen Orient dans l’immédiat et à plus long terme.

Le Ministre iraquien des affaires étrangères, Ibrahim Al-Jaafari, a rappelé la mobilisation totale de son gouvernement à lutter contre les fondamentalistes et les extrémismes religieux, en soulignant l’histoire multi religieuse qui a forgé l’identité de son pays. Le Ministre des affaires étrangères du Liban a renchérit : "Nous ne pouvons pas imaginer un seul instant que notre région soit vidée de toutes ses minorités, de sa diversité culturelle et de son essence-même fondée sur les valeurs de tolérance. Il faut garantir la permanence de cette mosaïque culturelle et préserver les fondements même du Liban comme espace de tolérance et d'humanisme." a-t-il notamment déclaré.

La Haute Représentante de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la sécurité, Mme Federica Mogherini, ‎a souligné l’engagement de l'Union pour la mise en place de mécanismes d'accueil des réfugiés, et la responsabilité de l'ensemble des pays de l'Union à leur égard. Elle a en parallèle rappelé l’urgence de définir des politiques d'inclusion au sein de chaque pays européen pour le respect des différences et la lutte contre les discriminations. Le Ministre des affaires étrangères de l’Italie, M. Gentiloni, a de son côté appelé à « une conscience internationale pour le respect des différences », en soulignant que « la diversité culturelle doit être reconnue comme un pilier de la paix et du développement ».

Ils ont souligné l’urgence d’une solidarité internationale renforcée face aux besoins humanitaires sans précédent de millions de Syriens et Iraquiens, réfugiés et déplacés, dont la vulnérabilité est extrême ; ainsi que le besoin d’identifier des politiques soutenant le retour volontaire de ces derniers, lorsque celui-ci est possible, et qui facilite la coexistence entre communautés, sur la base du dialogue et du respect des droits humains. La préservation du patrimoine culturel doit être une partie intégrante de ce processus, par sa forte valeur symbolique et son rôle dans la reconstruction du tissu social et pour la réconciliation entre communautés.

Aussi, la nécessité de s’attaquer aux causes plus profondes de la violence sectaire afin de contenir la propagation de l’extrémisme violent, et notamment la radicalisation des jeunes, a été soulignée par de nombreux intervenants, de même que la nécessité d’investir dans l’éducation et pour l’intégration sociale et professionnelle des jeunes.

Enfin, les participants à la réunion se sont engagés à lutter contre l’impunité des auteurs de violence ethnique et religieuse, y compris la destruction intentionnelle de patrimoine culturel. L’ensemble de ces mesures est intégré dans un Plan d’Action adopté à l’issue de la Conférence.