Environnement
et développement dans les régions côtières et les petites îles |
Rapport sur les progrès accomplis 2
2. NATURE DES CONTRIBUTIONS AU FORUM
22. La définition suivante des pratiques éclairées pour le développement humain durable des régions côtières a été mise au point durant l’atelier à Paris en 1998 :
Les pratiques éclairées sont des actions, des principes ou des décisions qui contribuent de manière significative à la réalisation d’un développement des régions côtières et des petites îles, qui soit socialement équitable, culturellement approprié, économiquement viable et durable pour l'environnement.
2.1 Pratiques éclairées et non-éclairées
23. Depuis sa création, le Forum (username: csi; password: wise) s’est intéressé plus particulièrement aux pratiques éclairées, ayant la conviction qu’encourager les gens à penser de manière constructive, en termes de pratiques éclairées (par opposition à des pratiques non-éclairées) et de moyens de les mettre en œuvre, est une façon d’agir en faveur de l’avancement de la pratique de la gestion intégrée des régions côtières (GIC) et de la réalisation d’un mode de vie durable dans les régions côtières. Ceci ne veut pas dire qu’il ne soit pas possible de tirer des leçons des pratiques non-éclairées, en fait nous le pouvons et nous le devrions, car elles apportent une quantité d’informations sur ce qu’il ne faut pas faire, et sur la façon d’améliorer les pratiques actuelles.
24. Pendant la première phase du Forum (username: csi; password: wise), entre avril et septembre 1999, il a été demandé aux participants de proposer des pratiques éclairées exemplaires (PEE), sur la base de leur expérience personnelle et d’analyser ces exemples à l’aide des caractéristiques des pratiques éclairées. Depuis novembre 1999, l’attention s’est portée sur une discussion des PEE, bien que de nouvelles PEE aient aussi été proposées. Parmi les 52 principales contributions au Forum, 49 relataient des pratiques éclairées et 3 des pratiques non-éclairées. Les 49 PEE peuvent être regroupées dans les quatre catégories suivantes :
pratiques éclairées conceptuelles (4 PEE), y compris celles au premier stade de leurplanification, et dont la mise en œuvre doit encore commencer ;
pratiques éclairées au premier stade de leur mise en œuvre (39 PEE) ;
pratiques éclairées qui ont été mise en œuvre avec succès depuis plus de 8 ans (3 PEE) ;
pratiques éclairées qui ont échoué après quelques années de mise en œuvre (3 PEE).
Puisque ces PEE sont au cœur du Forum (username: csi; password: wise), et puisque 43 (83%) sont soit de type conceptuel, soit au premier stade de leur mise en œuvre, les idées et les concepts qui émergent du Forum sont d’une nature PRELIMINAIRE.
25. Les 4 PEE conceptuelles (18, 39, 74, 89)2 ont abordé différents aspects de la GIC, dont l’éducation, la télédétection, la planification et la réglementation.
26. Les 39 pratiques éclairées qui en sont au premier stade de leur mise en œuvre couvraient toute l’étendue des thèmes de la GIC et concernaient des projets de toutes tailles et tous coûts.
27. Les 3 PEE considérées comme réussies sur une longue période traitent du changement d’attitude vis-à-vis des maisons traditionnelles (22), du rétablissement de l’horticulture locale (23) et de l’implication du secteur privé dans la conservation marine (185).
28. Les 3 PEE qui ont fonctionné pendant un certain temps mais qui ont échoué par la suite concernent : la cogestion des pêches artisanales (12), l’érosion côtière (43), l’extraction de sable de plage (88). Ces PEE sont particulièrement intéressantes car on peut apprendre beaucoup des raisons de leur échec. Par exemple, en Uruguay (12), l’un des partenaires dans le projet de cogestion des pêcheries a pris une décision unilatérale de réouverture des pêcheries sans consulter les autres partenaires. La pêche s'est alors effondrée. Au Nigeria (43), une pratique éclairée pour certaines parties prenantes (un ouvrage de protection contre la mer) s’est avérée une pratique non-éclairée pour d’autres, ce qui amène la question de “Pratique éclairée, mais pour qui ?”. A Montserrat (88), une éruption volcanique a interrompu la mise en œuvre d’une pratique éclairée. Quand “l’urgence” de la situation s’est faite moins pressante, il est devenu clair que les leçons tirées des pratiques éclairées n’ont pas été mise en œuvre sur une période suffisante pour que les attitudes changent. Le fait que ces pratiques éclairées aient échoué ne veut pas dire nécessairement qu’elles sont non-éclairées, bien que dans le cas de l’exemple du Nigeria (43) il se pourrait qu’elles le soient. L’exemple des pêcheries en Uruguay (12) indique une rupture dans le processus de participation, des facteurs politiques étant peut-être intervenus. Le cas de Montserrat (88) montre qu’une période bien plus longue que trois ans est nécessaire pour changer les attitudes.
2 Toutes les contributions au Forum sont indiquées par leur numéro d'adresse internet; voir les Annexes III et IV pour la liste des contributions par numéro d'adresse internet et par ordre alphabétique.
2.2 Thèmes principaux
29. Le but de cette section est de décrire et de rassembler les contributions liées aux thèmes principaux abordés dans le Forum (username: csi; password: wise) ainsi que de mettre en valeur les thèmes d’un intérêt plus particulier. Cette section inclut toutes les contributions au Forum, c’est-à-dire toutes les PEE, ainsi que les réponses.
30. Les thèmes majeurs abordés dans le Forum (username: csi; password: wise) à ce jour, par ordre croissant de nombre de contributions, sont les suivants :
Problèmes spécifiques aux petites îles (51 contributions)
Renforcement du pouvoir des communautés (50 contributions)
Tourisme (37 contributions)
Pêcheries (32 contributions)
Systèmes de savoir locales et indigène (30 contributions)
Ressources en eau douce (26 contributions)
Erosion côtière (23 contributions)
Planification (22 contributions)
Questions de sensibilité homme/femme (15 contributions)
Droits de l’homme (11 contributions)
Si l’on garde à l’esprit la nature intersectorielle et interdisciplinaire de toutes les pratiques éclairées exemplaires et les enchaînements de discussion qui leur sont associés, certaines contributions au Forum (username: csi; password: wise) ont été comptées dans plus d’un thème. Ces thèmes sont tous inter-reliés et interdépendants ce qui entraîne des répétitions inévitables dans les discussions ci-dessous.
31. De nombreux thèmes abordés dans le Forum concernent aussi le domaine de la gestion environnementale au sens large. Aussi dans la formulation des pratiques éclairées pour les régions côtières et d’un code de pratique éthique, le futur centre d’intérêt pourrait porter sur les nuances dans les pratiques qui peuvent être le produit du contexte particulier des régions côtières/des petites îles.
Problèmes spécifiques aux petites îles
32. Cinquante deux contributions ont traité des questions spécifiques aux petites îles. Plusieurs sujets sont apparus, dont nombre d’entre eux se chevauchaient, mais un des thèmes les plus dominants concernait le besoin, en fait la nécessité, de travailler au niveau local – que ce soit le village, le communauté ou l’individu. D’autres thèmes peuvent être reliés à ceux développés dans le Programme d’action de la Barbade pour les Etats des petites îles en développement, à savoir le changement climatique, les catastrophes naturelles et environnementales et les variations climatiques, les ressources côtières et marines, l’énergie et le tourisme. Un thème supplémentaire a été soulevé dans le Forum (username: csi; password: wise) : la nécessité de renforcer le développement socio-économique des communautés insulaires.
33. Curieusement, alors que le changement climatique est une préoccupation majeure de nombreux gouvernements des petites îles, il n’est pas encore ressorti comme une question principale du Forum. Il a été fait référence au sujet dans le cas des Caraïbes (212). D’autres contributions ont mentionné la disparition d’îles dans les Kepulauan Seribu en Indonésie (67) et une contribution intéressante (87) décrit la situation inverse dans laquelle, en raison de son soulèvement, une île en Finlande voit sa taille augmenter, ce qui demande le recours à un plan, par le biais d’une étude d’impact sur l’environnement, pour l’utilisation et la propriété de cette nouvelle surface de terres.
34. Les catastrophes naturelles sont une préoccupation majeure de plusieurs contributions, par exemple à Samoa où deux cyclones ont détruit la production agricole (3) et à Montserrat où plusieurs ouragans ont entraîné la perte de plages et d’infrastructures côtières (88). Deux contributions (2, 239) discutent des manières de se préparer aux catastrophes naturelles, telles que les ouragans, en plaçant de nouveaux projets côtiers, en particulier des infrastructures touristiques, à une distance de sécurité par rapport à la zone dynamique de la plage. De nombreuses contributions, reconnaissant que les plages sont des barrières naturelles protégeant les îles des catastrophes naturelles telles que ouragans/typhons/cyclones, ainsi qu’un élément vital de leur offre touristique, se sont intéressées aux moyens d’empêcher le prélèvement de sable de plage – dans les Caraïbes (88, 149), dans l’océan Atlantique (49), dans l’océan Indien (52), dans l’océan Pacifique (142, 151, 158).
35. La nécessité de protéger les ressources côtières et marines est une autre question majeure abordée par le Forum. Plusieurs contributions s’intéressent aux moyens d’améliorer la gestion des pêcheries en articulant savoir local et indigène avec les méthodes scientifiques dans le Pacifique (3, 8, 25, 46, 84, 156, 259) et dans l’Atlantique (20). Cette dernière contribution met en particulier l’accent sur un autre phénomène fréquent dans de nombreuses petites îles – la dépendance vis-à-vis d’une industrie principale, telle que l’exploitation des ressources, par exemple les pêcheries, ou l’offre d’un service, par exemple le tourisme. La conservation d’autres ressources marines, telles que les tortues, a été abordée pour les Comores dans l’océan Indien (59).
36. Le potentiel et le caractère pratique de l’énergie solaire sont abordés dans le cas des Seychelles (251) et des Philippines (254). L'implication de tels efforts par rapport à l’utilisation de combustibles fossiles par l’industrie des transports aériens - un élément majeur de l’industrie du tourisme dont dépend un grand nombre de petites îles - sont décrites (254).
37. Gérer la croissance du tourisme pour protéger l’environnement et l’intégrité culturelle est un autre thème, retrouvé dans plusieurs contributions, dont certaines ont déjà été mentionnées (par exemple la 2). Les thèmes principaux sur le tourisme dans les petites îles sont liés à la croissance incontrôlée (voir aussi le paragraphe 44 dans le thème Tourisme), à l’investissement par le secteur privé dans la conservation marine, aux zones protégées et au développement de l’éco-tourisme : sur l’île de Chumbe en Tanzanie (185, 203, 214), dans les Caraïbes (188, 200), dans le Pacifique (195), dans l’océan Indien (52).
38. Un autre thème qui émerge est le besoin de renforcer le développement socio-économique des communautés insulaires : dans l’océan Indien (71), dans les îles Surin en Thaïlande (70) et en Indonésie (67, 257).
Renforcement du pouvoir des communautés
39. Le renforcement de la capacité des communautés et du public à valoriser et maximiser leurs ressources est un thème dominant, souligné dans plus de 30 PEE, et qui a été développé dans plus de 20 enchaînements de discussions. Ceci peut être comparé au thème de l’approche hiérarchique du bas vers le haut en gestion, thème qui est davantage développé dans le Chapitre 4. Le processus de renforcement du pouvoir tel qu’il est discuté dans les contributions au Forum concerne des communautés entières, des groupes spécifiques et des formes variées de communication.
40. Vingt deux des PEE s’intéressent aux moyens de renforcer la capacité des communautés locales à valoriser et maximiser leurs ressources intellectuelles (par exemple, 77), leurs traditions (par exemple 22), leur organisation sociale (par exemple 41), leurs ressources naturelles (par exemple 19), et leurs ressources économiques (par exemple 20).
41. Six des PEE s’intéressent au renforcement du pouvoir de groupes spécifiques, tels que les pêcheurs (par exemple 12) et les travailleurs immigrés (par exemple, 86). Dans une discussion sur les ONG, suite à une contribution sur la GIC dans l’océan Indien (52), quelques différences régionales intéressantes apparaissent, liées à l’organisation de groupes. Aux Comores (141) les traditions villageoises et un gouvernement central instable ont entraîné une certaine indépendance, de sorte que les villages et les communautés sont organisés collectivement par le biais d‘un grand nombre d’ONG dans différents domaines. En Tanzanie (144), les institutions telles que les ONG sont des structures nouvelles dans la société.
42. Deux PEE (42, 70) argumentent sur le besoin de mettre en place des moyens de communication spécifiques pour renforcer le pouvoir des communautés à valoriser et maximiser leurs ressources. Ce thème de la communication est davantage développé dans le cas du journalisme environnemental en Equateur (210) et en Tanzanie (269).
43. Parmi les 37 contributions qui discutent des nombreuses facettes du tourisme, plusieurs thèmes différents émergent. Il s’agit entre autres de la capacité limitée des petites îles à satisfaire au tourisme côtier, les avantages des investissements du secteur privé dans l’éco-tourisme, des conflits associés au tourisme, des aspects positifs du tourisme associé au patrimoine culturel et de l’importance du tourisme pour les économies émergentes en Europe de l’Est.
44. La capacité limitée des petites îles à satisfaire au tourisme côtier est un autre problème important. Un enchaînement de discussions important s’intéresse à l’hypothèse de « l’auto-destruction » qui décrit les effets sur une population locale à mesure qu’une zone passe d’un marché réservé à une clientèle riche à une destination de tourisme de masse. Cette théorie est abordée dans le cas de Cancún, une petite île au large de la péninsule du Yucatan au Mexique (230, 246, 277) ainsi que d’autres îles des Caraïbes (253). D’autres discussions abordent une approche innovante qui utilise le tourisme côtier pour contrôler les graves problèmes causés par l’extraction du sable de plage dans le cas de Sao Tomé et Principe (49), ainsi que les effets de cette extraction sur le tourisme dans les îles de l’océan Indien (52) et des Caraïbes (88). Une approche de planification anticipée pour assurer la durabilité future du développement touristique dans les petites îles des Caraïbes est aussi décrite (2).
45. Un exemple réussi d’investissement du secteur privé dans la conservation marine par le développement de l’éco-tourisme a été décrit pour l’île de Chumbe en Tanzanie, où les activités de l’éco-tourisme soutiennent la conservation et l’éducation (185). D’autres personnes ayant œuvré dans les régions du Pacifique (195) et des Caraïbes (188, 200) appuient cette approche. Les discussions liées se concentrent sur le tourisme comme outil pour la préservation du patrimoine culturel (249) et du patrimoine naturel (233, 247).
46. Plusieurs débats intéressants sont consacrés aux conflits variés causés par le tourisme, et suivent deux enchaînements de discussions distincts. Les contributions ont couvert des sujets tels que la responsabilité financière vis-à-vis des impacts négatifs du tourisme – appartient-elle à l’industrie du tourisme ou au gouvernement du pays concerné, et la question qui y est associée, à savoir la taxation (206, 207, 214), l’estimation de la valeur des ressources côtières (212), et les différents visages de l’éco-tourisme – moyen durable d’utilisation non consommatrice (214) ou une “accroche“ qui cache les nombreuses activités touristiques néfastes (207). Les objectifs souvent conflictuels entre tourisme et conservation dans une réserve de biosphère aux Philippines sont abordés (78), en particulier les actions hypocrites de certaines “opérations de tourisme environnemental” (174). Le conflit entre tourisme et conservation est aussi traité au cours d’un autre débat sur les moyens de réaliser un tourisme durable, et sur la nécessité de limiter la croissance économique avant que l’environnement ne se dégrade (229, 230). Le recours à des outils tels que l’étude d’impact sur l’environnement pour réduire les conflits potentiels est décrit (37). Un autre type de conflit entre tourisme et activités industrielles existe sur l’île de Krk en Croatie, où le développement du tourisme culturel est en conflit avec la nécessité du maintien de l’industrie pétrochimique (28).
47. Le tourisme associé au patrimoine culturel est abordé dans le cas du développement touristique dans une grande zone d’Afrique de l’Est, le Maputaland (39) et dans le cas d’une ville historique, Essaouira au Maroc (29). La renaissance des modèles de maisons traditionnelles a inspiré une architecture moderne touristique en Sardaigne (22), et des styles d’aménagement paysager dans une station balnéaire mondialement célèbre en Sardaigne ont contribué au renouveau de l’horticulture locale dans la région environnante (23).
48. L’importance de l’industrie du tourisme pour les économies récemment émergentes d’Europe de l’Est est démontré en Lettonie (216) et dans la région de Karelia en Finlande et en Russie (100). Dans ce dernier cas, les questions transfrontalières revêtent une importance particulière.
49. La question des pêcheries est discutée dans 32 contributions, et constitue le sujet principal de 8 PEE. Les questions principales traitent des approches en gestion communautaire (cogestion et gestion des zones protégées), de la nécessité d’articuler les systèmes de savoir local et indigène avec les méthodes scientifiques, la préservation des habitats marins et la surpêche.
50. La gestion communautaire des ressources de pêche est un thème majeur que l'on retrouve dans les PEE liées aux pêcheries en Uruguay (12), en Haïti (17), en Jamaïque (53), au Danemark (20), en Nouvelle-Zélande (62) et à Samoa (46). Certaines de ces contributions sont particulièrement intéressantes car elles-mêmes, et les enchaînements de discussions qui leur sont associés, décrivent les différentes manières dont la gestion est menée par la communauté, et discutent des problèmes rencontrés, comme par exemple à Samoa (81, 84, 153, 156 et 259) et en Uruguay (14 et 16). Une autre contribution intéressante (20) décrit des stratégies basées sur le contrôle local des ressources naturelles, financières et sociales, stratégies rendues nécessaires par l’effondrement d'une importante pêcherie dans les îles Féroé. La gestion communautaire dans les zones marines protégées en Jamaïque est abordée (53).
51. Articuler le savoir écologique local et indigène avec les méthodes scientifiques est un autre thème important, en particulier au Sénégal (48), en Haïti (131) et à Samoa (3, 46). Voir aussi le paragraphe 55 dans le thème sur les systèmes de savoir local et indigène qui aborde les contrôles et équilibrages traditionnels ainsi que les moyens d’articuler les savoirs et pratiques tradionnels. La préparation d’un guide ethno-écologique en Haïti (131) aidera à déterminer quelles pratiques traditionnelles sont durables. la conservation des tortues est décrite comme une pratique relativement nouvelle aux Comores (59).
52. La conservation des habitats marins est une autre question importante liée aux pêcheries. Ceci a été mis en évidence dans le cas des habitats de la mangrove au Sénégal (19, 56), ainsi que dans le cas des récifs coralliens de l’océan Indien (52), de l’île de Chumbe en Tanzanie (185, 188, 195, 200) et à l’échelle mondiale (267). Les résultats désastreux de la destruction des habitats dans le lagon de Chilka, en Inde, afin d’implanter la creviliculture, sont aussi décrits (38).
53. Les résultats de la surpêche dans l'Océan Atlantique du sud (271) et dans l'Océan Atlantique du nord (279) ont été décrits, tout comme les mesures de privatisation proposées pour protéger les stocks de poissons en constante diminution dans l'Océan Atlantique nord (279).
Systèmes de savoir local et indigène (SSLI)
54. Les SSLI sont abordés dans plus de 30 des contributions au Forum (username: csi; password: wise). Les thèmes principaux sont la contribution des pratiques traditionnelles à l’utilisation durable des ressources, avec un accent mis plus particulièrement sur les pêcheries, la préservation et le renforcement des modes de vie traditionnels, la promotion et l’utilisation des pratiques traditionnelles dans la société contemporaine. Plusieurs contributions ont remis en cause les pratiques traditionnelles et ont proposé des “nouvelles traditions”.
55. Le caractère durable de l’utilisation traditionnelle des ressources est un thème récurrent. L’articulation entre savoir local et indigène et méthodes modernes afin de développer des pêcheries durables, est décrit pour le Sénégal (48), en Haïti (131), en Nouvelle-Zélande (62) et Samoa (3, 46 et leurs enchaînements de discussions). La plupart de ces contributions ont mis l’accent sur l’utilisation des pratiques traditionnelles comme base de gestion, et leur amélioration par les techniques modernes, quand cela est pertinent et approprié. Les techniques et pratiques ‘modernes’ nécessitent souvent une base économique, que la communauté locale ne peut pas toujours s’offrir. Dans une des contributions (3), les contrôles et équilibres traditionnels décrits, tels que la déclaration de tabous qui limite l’utilisation des ressources de certaines eaux à un moment donné, sont en train d’être grignotés par les pratiques modernes des affaires où l’offre doit répondre à la demande. L’utilisation durable des ressources de mangrove au Sénégal par une gestion traditionnelle qui repose sur la communauté a été discutée (19, 56, 68).
56. D’autres contributions abordent la préservation et le renforcement des modes de vie traditionnels. Ceci inclut la vie rurale en Inde (77) et le mode de vie fondé sur la chasse et la cueillette en Thaïlande (70). Dans un enchaînement de discussions déclenché par une contribution sur le développement des infrastructures en Papouasie-Nouvelle-Guinée (13), le thème de l’importance culturelle de la terre pour les peuples indigènes dans le monde entier est développé. Pour les peuples indigènes en particulier, la terre ne peut être réduite à une valeur monétaire, car elle est fortement liée à leur existence et à leur identité.
57. Deux façons de promouvoir et d’utiliser les pratiques traditionnelles dans un contexte moderne sont décrites pour l’île de la Sardaigne en Italie (22, 23), celles-ci ayant trait à l’utilisation de styles architecturaux traditionnels et d’espèces de plantes indigènes dans l’aménagement paysager.
58. D’autres contributions remettent en cause les pratiques traditionnelles. C’est ici qu’il faut être prudent avec le concept de ‘pratique traditionnelle’ car il intègre la dimension du marché/monétaire et devient sujet à des facteurs extérieurs. A l’exception d’une seule, toutes ces contributions provenaient de petites îles. L’extraction de sable de plage est une pratique traditionnelle qui a été remise en cause dans de nombreuses petites îles : dans les Caraïbes (88, 149, 154), l’océan Atlantique (49, 88), l’océan Indien (52) et l’océan Pacifique (142, 151 158). Dans ce contexte, une pratique traditionnelle qui était durable dans le passé en raison des faibles quantités concernées, est devenue non durable en raison de l’augmentation énorme des quantités prélevées sur les plages. Dans ce contexte de changements et de renouvellements sociaux perpétuels, de nouvelles pratiques sont proposées en lien avec la conservation des tortues aux Comores (59) et les pratiques du mariage dans une communauté littorale en Inde, où un afflux important de travailleurs immigrés apporte des modifications sociales (86).
59. Vingt-six contributions discutent des questions liées aux ressources en eau douce dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe. L’eau douce est aujourd’hui considérée comme une question cruciale à l’échelle mondiale. Les principales questions abordées ont été : le choix d’un contrôle- qu’il soit public, privé ou réalisé par des petits utilisateurs- de l’alimentation en eau dans des pays tel que l'Inde, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Tanzanie ; l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’approvisionnement au niveau communautaire au Sénégal, la non-disponibilité ou l’insuffisance en eau potable dans de grandes zones de l’Inde ; enfin, la prise de dispositions nécessaires pour assurer un approvisionnement en eau.
60. Un des thèmes centraux concerne le contrôle de l’approvisionnement en eau, et le fait de savoir si un tel contrôle devrait être entre les mains des gouvernements, des ONG, des compagnies privées ou des utilisateurs. Les contributions à ce sujet concernent l’Inde (41, 51), la Tanzanie (211), la Papouasie-Nouvelle-Guinée (213) et l’échelle mondiale (205). Dans certaines petites îles et régions côtières éloignées, l’approvisionnement en eau peut être contrôlé par des groupes de pouvoir locaux. Le consensus général issu des discussions est que dans ces pays l’approvisionnement en eau devrait être contrôlé entièrement ou partiellement par les utilisateurs.
61. Des solutions à faible coût pour améliorer la qualité des réserves en eau souterraine sont discutées au Sénégal (26, 162) et en Inde par (41). L’action communautaire est au cœur de ces contributions et des solutions sont proposées pour réduire la pollution et assurer un approvisionnement en eau fiable qui tienne compte des contraintes liées à la pauvreté.
62. En Inde, de grandes étendues de l’état du Gujarat sont sujettes à la non-disponibilité ou à des insuffisances en eau potable. Les problèmes liés à un pompage excessif de l’eau pour desindustries telles quela production du sel et les intrusions d’eau salée qui en résultent sont discutés (par exemple, 5, 6, 7). Des solutions de faible coût et de coût élevé sont proposées. Elles incluent le développement de mesures de conservation de l’eau au sein du tissu social (208), l’imposition de limites d’extraction du sel à l’industrie (32), et l’installation de régulateurs de marées pour contrôler l’avancée de la salinité dans les deltas des rivières (45). Une autre discussion intéressante concerne aussi les conditions de vie des travailleurs du sel et des communautés dans la zone (160, 164). Des problèmes similaires dusà l’intrusion de l’eau salée sont identifiés dans d’autres villes côtières, par exemple à Djakarta en Indonésie (33).
63. La prise de dispositions nécessaires pour assurer l’approvisionnement en eau dans une zone en train de se développer en Afrique de l’Est (39) et l’amélioration de l’approvisionnement en eau dans les villes d’Europe de l’Est sont des thèmes également abordés (215).
64. L’érosion côtière fait l’objet de 23 contributions et est aussi abordée dans les thèmes sur le “Tourisme”, les “Problèmes spécifiques aux petites îles” et les “Systèmes de savoir local et indigène”. Les principales questions traitent des mesures de réduction de l’érosion côtière, de l’extraction de sable de plage en particulier dans les petites îles, et des façons de résoudre les conflits entre la variation du littoral et les infrastructures côtières.
65. Plusieurs mesures de réduction de l’érosion côtière sont discutées. Il s’agit des différents types de structures à Essaouira au Maroc (178) et à Lagos au Nigeria (43 et enchaînement de discussions). Dans l’exemple du Nigeria, la nécessité d’une étude d’impact avant de construire est discutée (129). Les avantages et les inconvénients de solutions alternatives d’ingénierie “plus douce” sont traités pour Maui à Hawaii (55) et dans les Caraïbes (239). Des méthodes de lutte contre les inondations littorales sont décrites pour le Nigeria (240).
66. L’extraction de sable de plage est une préoccupation importante, en particulier pour les petites îles : Sao Tomé et Principe (49 et enchaînement de discussions), Montserrat (88 et enchaînement de discussions), Kosrae (142 et l’enchaînement de discussions), les îles de l’océan Indien (52). L’intérêt pour cette pratique ne se limite toutefois pas aux îles, mais représente aussi une question grave au Nigeria (43). Toutes ces contributions ont proposé des moyens de contrôler et de gérer cette pratique néfaste.
67. Plusieurs contributions décrivent et discutent des manières de résoudre les conflits actuels et futurs entre la variation du littoral et les infrastructures côtières. Un thème important traite de la manière de créer une zone tampon suffisante entre l’océan et les infrastructures côtières. Les exemples sont donnés pour les îles Caraïbes (2 et 239) et l’Inde (40). Une contribution intéressante au sujet de l’île d’Hailuoto en Finlande (87) décrit la situation inverse dans laquelle l’élévation des terres conduit à une augmentation de la surface de l’île, d’où la nécessité de planifier l’utilisation de cette nouvelle surface par le biais d’une étude d’impact sur l’environnement.
68. La planification est un thème dans 22 contributions au Forum (username: csi; password: wise). La discussion se concentre sur la planification régionale (internationale), nationale, les zones spécifiques de planification et les outils de planification tels que les études d’impact sur l’environnement.
69. Puisque les zones côtières transgressent les frontières politiques, il n’est pas surprenant que la planification à l’échelle régionale (internationale) soit une question importante dans le Forum (username: csi; password: wise). La planification pour la GIC à l’échelle régionale est abordée pour les îles de l’océan Indien occidental (52) et au Maputaland (39, 184). Une contribution qui décrit la planification touristique à Karelia (100) discute certaines des questions transfrontalières en Finlande et en Russie.
70. La planification pour la GIC à l’échelle nationale est décrite pour Madagascar (190). Une approche coopérative impliquant plusieurs municipalités est proposée pour la planification en Lettonie, pour des systèmes de gestion de l’eau (215) et pour un développement durable (216). Dans le cas de l’île de Krk en Croatie, des recommandations en développement durable sont en train d’être développées (28).
71. Plusieurs contributions traitent de la planification des zones spécifiques. Certaines d’entre elles décrivent des mesures et des politiques de planification pour les terres adjacentes au littoral, aux Caraïbes (2, 239) et en Inde (40). D’autres contributions discutent de la planification pour des projets spécifiques comme le développement de ports en Inde (10) et la préservation de l’héritage culturel du port d’Alexandrie en Egypte (72).
72. L’utilisation de l’étude d’impact sur l’environnement comme outil de planification est le sujet de plusieurs contributions en Papouasie-Nouvelle-Guinée (13, 21, 30, 47), aux Philippines (37), en Finlande (87), et au Nigeria (129). La télédétection est un autre outil important de la planification (89).
Questions de sensibilité homme/femme
73. Les questions liées aux genres, en particulier celles concernant les femmes, sont mises en évidence dans plusieurs contributions au Forum. Elles couvrent les rôles de la femme dans la société, leurs rôles dans la famille, leur rôle économique, et la nécessité de traiter les femmes en tant que groupe spécial. Car, comme l’indique Boina (71) :
“…Au delà de différence des genres, c'est la trame de la sociologie, de la culture et du "pouvoir local" qu'il faut tenir compte par dessus tout.”
74. Le rôle des femmes dans la société, en particulier leur importance vitale dans les communautés rurales, est reconnu dans le cas du Maputaland (39). Leur rôle dans le système indien des castes et la tradition des mariages arrangés sont discutés (86).
75. Le rôle important que les femmes jouent dans la famille est décrit en relation avec le modèle de conception des maisons traditionnelles qui renforcent les liens familiaux (22), et les efforts entrepris par les femmes pour l’utilisation de plantes indigènes dans la décoration de leurs maisons (23). Dans les zones rurales des pays en développement, les femmes sont souvent les premières à être affectées par la destruction des ressources naturelles, car leur rôle consiste à trouver du combustible, du fourrage et de l’eau pour la famille (223).
76. Plusieurs contributions se sont intéressées au rôle économique joué par les femmes dans la société. Leur importance dans l’industrie de la pêche, particulièrement dans la transformation et la vente, a été mise en avant au Sénégal (48) et en Haïti (17). Leur rôle dans l’industrie d’extraction du sable de plage dans les Caraïbes (88) nécessitera la mise en œuvre de moyens d'existence alternatifs si l’on veut pouvoir stopper l’extraction. La nécessité d’améliorer le rôle économique des femmes est discuté dans le Kepulauan Seribu en Indonésie (67) et plusieurs initiatives – réussies ou non – sont décrites. Ce thème de l’amélioration du rôle économique des femmes a également été abordé dans le cas de la baie de Djakarta en Indonésie (73).
77. La nécessité de traiter les femmes en tant que groupe spécial est une discussion en cours. Par exemple, sur l’île de Krk en Croatie (28), il n'est nul besoin de de traiter les femmes séparément, car la participation desdeux sexes a été équilibrée tout au long du projet, en grande partie en raison de la contribution stimulante d’un maire qui était une femme. Par contre, dans un certain projet de gestion des déchets aux Comores (71), il est nécessaire de promouvoir les femmes de manière spécifique, afin d’atteindre les autres femmes. De même, dans un projet de pêcheries à Samoa (46), il y'a un besoin d’organiser des rencontres séparées pour les femmes, les hommes sans titres, les pêcheurs et les hommes titrés, de sorte que chaque groupe ait la liberté d’exprimer sa propre opinion sans se sentir intimidé par les autres. Dans le même ordre d’idées, dans un projet de restauration de la mangrove au Sénégal (19), les besoins spécifiques des femmes, ainsi que d’autres groupes, ont dû être déterminés et analysés complètement afin d’assurer le succès du projet. Dans la culture islamique les femmes ne nagent pas, de sorte qu’offrir aux filles des cours de natation et de plongée en tuba dans l’île de Chumbe en Tanzanie (185) a eu le double d’effet d’offrir une éducation environnementale et de développer un futur soutien politique pour la conservation marine. Tout compte fait, les contributions montrent qu’un besoin existe de traiter les femmes, de même que d’autres groupes, de manière spéciale, et que ceci dépend largement du contexte social et culturel.
78. Alors qu’un des thèmes énoncé dans la constitution de l’UNESCO est
“… d’assurer le respect uni-versel … des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous ”
seul un nombre limité d’intervenants a abordé la question des droits de l’homme, bien que ce soit un repère clé du développement durable. Le préambule à la Déclaration universelle des droits de l’homme énonce très clairement
“…reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.”
Les raisons de ce manque d’intérêt ne sont pas claires. Certains participants pourraient avoir jugé que les éléments clés des droits de l’homme tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme’ et inclus ici dans l’Annexe V, sont présents dans le cadre de leur propre projet ou activité. Il est possible que certains participants n’associent pas la GIC aux questions des droits de l’homme. En fait, il se peut que la situation dépende des attitudes, du traitement donné et de l’attention portée à ce sujet dans les politiques nationales.
79. Les droits collectifs des groupes minoritaires sont discutés en rapport avec les peuples indigènes de Thaïlande (70) et de Papouasie-Nouvelle-Guinée (13, 21), ainsi que les groupes de travailleurs migrants (85).
80. La question des droits de l’homme est discutée dans le cadre d’un projet de développement durable dans l’île de Krk en Croatie (28). Dans ce cas, l’implication de tous les acteurs a été stimulante du point de vue des droits de l’homme dans une jeune république qui vient juste d’engager un processus de démocratisation. Un point de vue semblable est perceptible en Lettonie (216), en Finlande et en Russie (100).
81. Plusieurs questions ont été soulevées par le Forum, concernant des considérations d’ordre éthique et moral en matière de continuité de l’humanité. La question importante du contrat social – la responsabilité envers le bien-être collectif par rapport aux libertés et droits individuels – est soulevée (3 et enchaînement de discussions). La question de la continuité de l’humanité soulève des questions d’ordre éthique et moral d’un niveau bien plus élevé que le contrôle social ou politique (44). Les études inter-culturelles pourraient aider à délimiter les valeurs partagées et les pratiques éclairées pourraient alors être considérées comme des instruments internationaux et de conduite éthique sur la base desquels les développements proposés devraient être analysés et évalués
“… afin d’essayer de faire entrer la raison dans le thème de la foi en la survie de l’homme” (3 par Voi).
2.3 Distribution géographique des contributions au Forum
82. Les principaux thèmes discutés dans le Forum étant maintenant présentés, il est intéressant de s’attarder sur leur distribution géographique, et ainsi d’évaluer la représentativité des participants au Forum par rapport à la communauté mondiale. Ceci est particulièrement important étant donnée la constitution de l’UNESCO qui fait référence aux “…peuples du monde”.
83. Au 30 septembre 2000, un total de cinquante-deux PEE ont été envoyées au Forum (username: csi; password: wise), ainsi que 118 réponses/réactions. Il faut souligner que les contributions clés, les PEE, sont listées dans le Forum par région géographique. En raison de la façon dont le Forum a été structuré au départ, les réponses et les réactions à une PEE sont listées, pour la plupart, dans la même catégorie géographique que la PEE d’origine, bien que souvent elles fassent référence à une autre région du monde. Le tableau ci-dessous et la Figure 2 (ainsi qu’un tableau plus détaillé avec groupement par pays dans l’Annexe VI) présentent la distribution géographique réelle des réactions/réponses.
Résumé de la distribution géographique des contributions au Forum
Régions | Nombre
de pratiques éclairées exemplaires |
Nombre
de réponses/ réactions |
Nombre total de contributions |
Afrique-Est/Sud | 4 | 21 | 25 |
Afrique-Nord (Pays arabes) | 2 | 8 | 10 |
Afrique-Ouest/centrale | 5 | 13 | 18 |
Amérique du Nord | 0 | 1 | 1 |
Amérique-Sud/centrale | 2 | 8 | 10 |
Asie-Sud | 10 | 14 | 24 |
Asie-Sud-Est | 6 | 11 | 17 |
Iles Caraïbes | 4 | 10 | 14 |
Europe | 8 | 1 | 9 |
Iles de l’océan Indien | 4 | 3 | 7 |
(Petites) îles du Pacifique, Australie, Nouvelle-Zélande | 5 | 19 | 24 |
Mondial* | 2 | 9 | 11 |
Total | 52 | 118 | 170 |
* Les contributions qui ne concernent pas des contextes et des activités dans un pays ou une région en particulier ont été classées dans la catégorie ‘Mondial’. |
84. Avant de discuter les contributions dans le détail, il faut reconnaître qu’au début du Forum (username: csi; password: wise), il a été demandé aux responsables des projets pilotes et des chaires universitaires de fournir des PEE. Aussi, la localisation géographique de ces activités en particulier influence-t-elle la distribution géographique des contributions dans leur ensemble.
85. Si l’on prend en compte les régions continentales, la distribution indique l’Afrique-Est-Sud et l’Asie-Sud comme les régions aux plus forts scores. Bien que l’on trouve un grand nombre de PEE en Europe, elles ont suscité peu de réactions et de réponses. Le faible nombre de contributions de l’Amérique du Sud/centrale reflète l’absence de projets pilotes et de chaires universitaires dans cette région et peut aussi indiquer une contrainte liée à la langue, bien que les contributions originaires de cette région soient affichées sur le Net en anglais et en espagnol.
86. Si l’on considère les îles des régions océaniques du monde, le plus grand nombre de contributions vient de la région Pacifique, suivie de près par celles de la région Caraïbes. Alors que les îles de l’océan Indien et des Caraïbes ont généré un nombre identique de contributions clés, les réactions et les réponses ont été beaucoup plus nombreuses dans la région Caraïbes. Ceci peut être lié à des contraintes de langues, comme cela a été noté pour la région Amérique du Sud/centrale, bien que les contributions de cette région soient affichées sur le Net en anglais et en français.
87. Toute analyse plus approfondie de la distribution géographique des contributions, et de sa signification, doit attendre une future réorganisation du Forum (username: csi; password: wise).
2.3.1 Contributions au Forum provenant des petites îles
88. Depuis le début des années 90, on considère qu’il faut traiter les petites îles comme un groupe spécial. Les îles sont des microcosmes, leurs dynamiques sociale et environnementale sont plus facile à cerner et ce sont les régions du monde qui dépendent le plus de leurs ressources littorales. Toutes les questions de la GIC sont accentuées dans le cas des petites îles. Comme le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan l’a dit durant la rencontre des petits états insulaires en développement à la Barbade + 5 (N.U., New York, septembre 1999) :
“Les petits états insulaires en développement sont des zones de front où, de manière concentrée, nombre des problèmes environnementaux et de développement majeurs sont révélés.”
89. Un rapport récent (Secrétariat du Commonwealth/Banque Mondiale, 2000) résume les caractéristiques qui entraînent des défis particuliers au développement des petites îles :
Eloignement et isolement
Ouverture et vulnérabilité au marché mondial
Sensibilité aux catastrophes naturelles et au changement environnemental
Diversification limitée
Pauvreté
Capacité limitée des secteurs public et privé
Volatilité des revenus
Accès limité au capital externe
90. Le critère à utiliser pour définir une petite île pose problème. Les regroupements variés existants tels que celui des Petits états insulaires en développement (PEID) et celui de l’Alliance des petits états insulaires (APEI), sont plutôt difficiles à utiliser dans le cadre de ce Forum, principalement en raison de leur nature politique.
91. Le même rapport cité au paragraphe 89 indique qu’aucune définition pour les petits états, qu’elle soit basée sur la taille, la population ou le produit intérieur brut (PIB), ne risque d’être entièrement satisfaisante :
“car dans la pratique un continuum existe, avec des états dont la taille dépasse n’importe quel seuil choisi et qui partagent toutes ou partie des caractéristiques des plus petits pays.”
92. Dans ce document et dans le cadre du Forum (username: csi; password: wise), un seuil de taille arbitraire a été choisi, de sorte que le terme ‘petites îles’ fait référence à des îles dont la superficie est inférieure à 1 000 miles carrés (2 560 km2). Cependant, vu les paragraphes précédents, il est admis que les conclusions tirées dans le cas des petites îles peuvent aussi s’appliquer, au moins à un certain degré, aux grandes îles.
93. Les îles suivantes, auxquelles il est fait référence dans le Forum (username: csi; password: wise), appartiennent à cette catégorie des petites îles :
Antigua et Barbuda (2)
Bonaire, Antilles néerlandaises (188)
Ile de Chumbe, Tanzanie (185)
Iles Féroé, Danemark (20)
Iles d’Hailuoto, Finlande (87)
Kepulauan Seribu (Mille îles), Indonésie (67)
Ile de Krk, Croatie (28)
Maui, Hawaii (55)
Montserrat (88)
Nevis, St Kitts et Nevis (2)
Réunion (52)
Sainte-Croix, Iles Vierges E.U. (253)
Sainte-Lucie (2)
Sao Tomé et Principe (49)
Iles Surin, Thaïlande (70)
94. La plupart de ces îles, à l’exception de Bonaire, Cancún, Kosrae et Sainte Croix, ont fait l’objet de PEE particulières (les Comores sont représentées dans 3 PEE et Samoa dans 2 PEE). Ainsi, sur les 50 PEE concernant des régions spécifiques du monde (par distinction vis-à-vis de la catégorie “mondial”), 15 PEE s’intéressent aux petites îles. Les 35 PEE restantes concernent des régions côtières plus grandes ou des continents.