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SCIENCES ET SANTE

LE COLON : Les bénéfices d'une nouvelle approche

Ce scanner en 3D (du Dr Rodolphe Gombergh) montre le bassin, le rachis et la tumeur de la prostate traitée par curiethérapie.

En France, 36000 nouveaux cas de cancer du côlon sont recensés chaque année (dont 16000 décès). Il s’agit là d’une maladie longtemps silencieuse car elle débute par la formation d’un polype qui peu à peu va dégénérer. Comment déceler ces polypes? Tout d’abord, grâce à un test très simple qui permet de mettre en évidence des traces de sang dans les selles : l’Hemoccult. S’il se révèle positif, il faut alors se soumettre à une coloscopie. Le premier stade, dit précoce, est généralement décelé lors d’un dépistage: la tumeur est encore bien localisée. Là, le traitement repose sur la chirurgie, avec laquelle on frôle aujourd’hui les 100% de guérison. Aux stades suivants (intermédiaires), la tumeur a déjà infiltré la paroi de l’intestin et envahi les ganglions avoisinants.«Dans ces cas, précise le Pr David Khayat, on pratique habituellement une ablation de la tumeur et on prescrit une chimiothérapie. Avec ce protocole, on guérit environ 70% des patients. Le stade 4 est celui où le cancer a métastasé à distance (au foie, au poumon...). Le traitement commence par une chimiothérapie et, dans un certain nombre de cas, on peut ensuite recourir à la chirurgie. Avec les progrès réalisés en chimiothérapie, on parvient à guérir 20 % de ces malades alors qu’hier ces formes étaient incurables!»

Pour les petits cancers de stade 1 : une nouvelle technique chirurgicale par coeliochirurgie.
«Pour retirer une tumeur du côlon, l’opération classique, dite “à ventre ouvert”, est une chirurgie lourde, reconnaît le Pr Yves Panis, nécessitant dix à douze jours d’hospitalisation. Mais les résultats sont bons. Plus de 70% de guérison pour les premiers stades et lorsqu’un organe est atteint, environ 30%.» Avec la nouvelle technique de coeliochirurgie, on n’ouvre plus l’abdomen et on ne sectionne plus de muscles, ce qui va éviter la paralysie de l’intestin et limiter les douleurs postopératoires. «Le chirurgien pratique quatre ou cinq petites incisions, explique le Pr Yves Panis, de 5 à 10 millimètres de diamètre, par lesquels il introduit dans l’un une caméra (qui permettra de visualiser le champ opératoire sur écran) et par les autres des mini-instruments spécifiques .Il effectuera ensuite exactement les mêmes gestes que ceux réalisés en chirurgie conventionnelle. Les avantages sont importants : moins de douleurs postopératoires, retour du transit plus précoce (l’opéré est réalimenté dans les quarante-huit heures). Comme il souffre peu, sa mobilisation est plus rapide et il déambule plus vite. La durée d’hospitalisation est plus courte et il retourne plus tôt à la vie active. Il n’y a qu’une cicatrice d’environ 5 centimètres sur la partie basse de l’abdomen.»

Pour les cancers plus avancés : deux nouvelles approches médicamenteuses.
La première concerne l’arrivée de nouvelles drogues de chimiothérapie très efficaces et utilisées lors de deux protocoles différents: l’oxaliplatine et la camptothécine. «Dans les stades intermédiaires de ces cancers du côlon, explique le Pr David Khayat, administrés après la chirurgie, ces nouveaux produits augmentent de 25 à 30% les chances de guérison! Et dans les stades métastatiques, ces mêmes protocoles permettent après traitement, quand les tumeurs ont été suffisamment réduites, de les extraire chirurgicalement dans plus de 20% des cas! Ces progrès constituent un véritable bouleversement: voilà quarante ans qu’on cherchait par tous les moyens à guérir ces cancers avancés.» Le deuxième grand progrès a été réalisé grâce à ces nouvelles drogues ciblées (anticorps monoclonaux), missiles ayant appris à reconnaître l’ennemi: les cellules cancéreuses. «Je vous en cite deux particulièrement actifs, précise le Pr David Khayat, le bevacizunab et le cetuximab. Ajoutés à la chimiothérapie, ils augmentent de 20 à 40 % les chances de guérison et dans les stades métastasés permettent d’obtenir une bien plus longue rémission.»

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