Programme d'éducation non formelle et de formation professionnelle
Profil de pays: Ouganda
Population | 36 573 000 (2013) |
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Langue officielle | anglais et swahili |
Dépenses publiques totales d’éducation en % du PIB | 2,2% (2013) |
Taux net d’admission dans l’enseignement primaire (TNA total, %) | 93,65% (2013) |
Taux d’alphabétisme des jeunes (15-24 ans, %) |
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Taux d’alphabétisme des adultes (15 ans et plus, 1995-2004) |
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Sources |
Présentation générale du programme
Titre du programme | Programme d'éducation non formelle et de formation professionnelle |
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Organisation chargée de la mise en œuvre | UYDEL (Uganda Youth Development Link) |
Langues d’enseignement | Anglais et langues locales |
Partenaires de financement | UNESCO |
Partenaires | Ministère du Genre, du travail et du développement social, Université Makerere (Département de l'action sociale et de l'administration sociale), ARUPIDE (AYIVU Rural Participatory Development) |
Date de création | 2004-05 |
Historique et contexte
L’offre d’opportunités d’éducation à l’ensemble de ses citoyens constitue un élément central des stratégies de réduction de la pauvreté, d’autonomisation sociale et de transformation de l’Ouganda. Ces dernières années, le pays a initié divers programmes et politiques éducatifs comme l’enseignement primaire universel (UPE, 1997), l’enseignement secondaire universel (USE, 2007) et le programme d’alphabétisation fonctionnelle des adultes (FALP, une composante du Plan d’action national d’éradication de la pauvreté – PEAP). Malgré d’énormes défis, tels que le manque de ressources et de volonté politique soutenue, ces programmes ont eu un certain impact positif. Par exemple, l’éducation primaire obligatoire gratuite qu’offre l’UPE a permis de relever de façon spectaculaire le taux national de scolarisation, qui est passé de 2,5 millions en 1997 à 7,2 en 2000 pour le primaire. En 2005, le taux net d’admission (TNA) dans l’enseignement primaire se situait à 66 %. Toutefois, ces programmes ne sont pas accessibles à tous, en particulier aux enfants et aux jeunes des communautés éloignées et marginalisées. Une étude récente révèle que le FALP, qui promeut l’alphabétisation fonctionnelle des jeunes et des adultes, n’est accessible qu’à environ 5 % des bénéficiaires potentiels, et l’enseignement secondaire à seulement près de 37,4 % des enfants qui ont achevé les études primaires dans le cadre du programme UPE. Qui plus est, le système d’enseignement secondaire n’offre quasiment aucune opportunité de formation professionnelle adéquate aux apprenants. Ainsi, la plupart des jeunes – surtout ceux des communautés rurales ou des bidonvilles marginalisés – sont contraints d’abandonner les études ou de les achever sans avoir acquis les compétences pratiques nécessaires pour trouver un emploi et une source de revenus viables. Cette situation a accentué leur vulnérabilité à l’exploitation et aux comportements antisociaux à risques, y compris la toxicomanie et la prostitution qui les exposent au VIH/sida. Fort de ce constat et désireux de créer des opportunités éducatives et économiques viables pour les jeunes vulnérables, l’ONG UYDEL, fondée en 1993, a initié le Programme d’éducation non formelle et de formation professionnelle (NFELSTP) en 2004 avec l’appui financier et technique de l’UNESCO.
Le Programme d’éducation non formelle et de formation professionnelle (NFELSTP)
Le NFELSTP cible les jeunes déscolarisés et socio-économiquement vulnérables (orphelins, enfants de la rue, travailleurs du sexe, travailleurs domestiques, etc.) des communautés rurales et des bidonvilles marginalisés. Depuis son démarrage en 2004, le programme intervient dans les districts urbain de Kampala et rural d’Arua.
Pour autonomiser les jeunes vulnérables marginalisés, UYDEL leur offre une formation professionnelle qui les dote d’un savoir-faire ou d’un métier comme la coiffure, la couture, la mécanique, la menuiserie, l’électronique, le soudage et la cuisine.
En outre, UYDEL dote les participants de compétences de la vie courante, principalement axées sur des questions sanitaires comme le VIH/sida, la santé procréative, la nutrition, l’éducation des enfants, le conseil par les pairs, la toxicomanie et l’alcoolisme. Le NFELSTP est donc un programme intégré de formation professionnelle et d’acquisition des compétences de la vie courante qui vise principalement à autonomiser les jeunes socio-économiquement marginalisés et vulnérables et, à travers eux, leur famille et leur communauté tout aussi défavorisées.
Buts et objectifs
- Doter les jeunes vulnérables issus des communautés marginalisées du savoir-faire entrepreneurial et des compétences connexes en alphabétisation fonctionnelle
- Créer des opportunités d’apprentissage durables qui favorisent l’autonomisation et l’insertion socio-économique des jeunes
- Doter les jeunes déscolarisés des communautés marginalisées de compétences professionnelles négociables en vue d’accroître leurs opportunités d’emploi (formel et / ou informel)
- Habiliter les jeunes à initier des projets générateurs de revenus (réduction de la pauvreté)
- Briser le cycle de la marginalisation et de la vulnérabilité des jeunes qui hypothèque les perspectives de développement individuel, communautaire et national
- Sensibiliser sur le VIH / sida et lutter contre sa propagation
Mise en œuvre du programme : approches et méthodes
Collaboration institutionnelle
Des professionnels, dont des universitaires et des spécialistes du développement, jouent un rôle critique dans la conception et la mise en œuvre des programmes d’UYDEL. De même, pendant la conception du NFELSTP, l’ONG a travaillé en étroite collaboration avec des professionnels de l’Université Makerere, de l’UNESCO, du ministère du Genre, du travail et du développement social (MoGLSD) et de diverses ONG et OCB. Il convient de noter que les professionnels ont participé de façon déterminante à l’élaboration du curriculum du projet, des supports d’enseignement-apprentissage et des stratégies de mise en œuvre, mais aussi au suivi et évaluation de l’ensemble du projet. Cette collaboration a permis à UYDEL de renforcer sa capacité de mise en œuvre du programme. Outre les professionnels, des citoyens « ordinaires » et des activistes ont été activement consultés et associés à l’identification des apprenants, des artisans et à la mise en œuvre du programme.
Recrutement des animateurs et des artisans locaux
UYDEL a recruté deux travailleurs sociaux professionnels qui sont ses animateurs principaux. Ils sont notamment chargés de la mobilisation communautaire, des activités de coordination et de suivi du programme, de l’exécution des campagnes de sensibilisation publique et de l’identification et du placement des apprenants auprès d’artisans locaux qualifiés dans les métiers sélectionnés. Les jeunes locaux, leurs tuteurs et les groupes communautaires d’appui parental participent également à l’identification d’artisans compétents dans leur quartier. Les travailleurs sociaux se rendent chez ces artisans pour évaluer leur disponibilité et leur aptitude à former les jeunes. Sur la base de leur évaluation et de leurs recommandations, UYDEL signe avec les artisans un protocole d’accord qui indique la formation, les frais, la période et les attentes de chaque partie. Les artisans recrutés suivent une formation initiale avant de recevoir les apprenants dans leur atelier pour une période de formation pratique de trois à cinq mois dans un domaine ou un métier de leur choix. En plus de la formation professionnelle, les artisans enseignent aux jeunes les compétences de la vie courante (mentorat). D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’UYDEL sélectionne souvent des artisans d’une haute probité, très respectés de leur communauté.
Recrutement des apprenants
L’identification, l’évaluation et le recrutement de jeunes vulnérables se font de différentes façons et par diverses parties prenantes, y compris les jeunes eux-mêmes, qui recommandent le programme à leurs camarades, mais aussi les groupes communautaires d’appui parental, les leaders communautaires, les artisans et les activistes, qui identifient les jeunes vulnérables. En outre, les animateurs (travailleurs sociaux) se rendent régulièrement sur le terrain pour organiser des discussions avec les jeunes des communautés rurales et des bidonvilles marginalisés et leur présenter les programmes d’éducation non formelle d’UYDEL. Lors de ces visites, ils apprécient le niveau de vulnérabilité socio-économique, d’éducation et d’intérêt des jeunes identifiés en vue de les orienter vers la formation professionnelle appropriée. Avec l’évaluation préalable à l’admission, le conseil et le mentorat des apprenants, le programme s’assure de ne recruter que les jeunes les plus défavorisés, donc les plus méritants, et les aide à faire un choix éclairé en matière de formation professionnelle.
Méthodes et approches d’enseignement-apprentissage
En vue de doter effectivement les apprenants de compétences professionnelles pratiques durables, le NFELSTP offre une formation reposant principalement sur les méthodes participatives (c’est-à-dire fondées sur l’action). À cet effet, tous les apprenants sont placés sous le mentorat de maîtres-artisans et, de ce fait, la formation se caractérise par trois approches principales : apprendre par la pratique, apprendre en produisant et apprendre en gagnant sa vie. Ces deux dernières approches sont des éléments centraux de la formation, car la plupart des jeunes ont déjà commencé à gagner de l’argent à bas âge pour avoir vécu (et vivant encore) dans des conditions difficiles, y compris en tant que sans-abri ou chefs de ménage. Cela explique aussi leur tendance à préférer les formations courtes. Par ailleurs, les méthodes d’enseignement-apprentissage participatives sont indispensables, car le niveau d’éducation formelle de la plupart des artisans et apprenants ne dépasse pas le cycle primaire.
Cependant, si la formation des jeunes par les artisans est en grande partie informelle, UYDEL et/ou ses partenaires offrent souvent une instruction formelle. Celle-ci, qui inclut séminaires, discussions thématiques/débats, contes et conférences, sert essentiellement à faciliter l’intégration de l’éducation sanitaire au programme. À cet effet, des supports faciles à lire, tels que brochures, dépliants et affiches, ont été réalisés pour aider les animateurs à enseigner efficacement l’éducation sanitaire. Ces supports incluent les suivants:
- Feed the Children – Uganda : manuel de formation sur le VIH/sida pour les jeunes, conçu pour aider leaders communautaires, personnel de santé et travailleurs sociaux à sensibiliser la jeunesse aux questions liées à la pandémie
- Programme de formation à la santé sexuelle et procréative des adolescents (produit par le ministère de la Santé, le FNUAP et l’OMS)
- Programme de formation à l’éducation par les pairs (Pathfinder Ouganda) : identifie des activités pouvant être confiées aux pairs, à qui il explique leurs rôles en matière de promotion de la santé procréative des adolescents
- Peer-to-Peer Drug Abuse Prevention Handbook (UYDEL), un manuel de prévention de la toxicomanie par les pairs
Évaluation des apprenants
Les animateurs du programme, les superviseurs d’UYDEL et les maîtres-artisans assurent l’évaluation continue des apprenants et des résultats d’apprentissage/formation. Les travailleurs sociaux et les superviseurs d’UYDEL se rendent régulièrement chez les maîtres-artisans pour évaluer l’état d’avancement de la formation et les éventuels défis rencontrés, mais aussi pour s’assurer de la capacité des artisans à former les jeunes. Ils profitent également de ces visites pour identifier les changements de comportements des jeunes et apporter un conseil psychosocial, un appui et une orientation continus. De leur côté, les maîtres-artisans évaluent régulièrement le comportement global des jeunes, leurs performances et progrès et présentent des rapports à UYDEL.
Impact
Le NFELSTP a eu un impact significatif sur les compétences professionnelles, les sources de revenus et le comportement psychosocial des jeunes marginalisés, mais aussi sur le développement et le niveau de vie global de leurs communautés. Le programme est, de ce fait, devenu un des principaux instruments de promotion de l’autonomie et de la transformation individuelles et collectives (sociales). En particulier, un rapport d’évaluation de l’UNESCO a identifié les principaux bienfaits suivants en termes de développement et de bien-être des jeunes et de la société :
- Création d’emplois, réduction de la pauvreté et changement de comportements : la majorité des jeunes qui ont achevé la formation à différents métiers ont maintenant un emploi salarié. Ainsi, ils ont pu non seulement s’autonomiser, mais aussi améliorer leur qualité (niveau) de vie, comme en témoigne un bénéficiaire : « J’ai été choisi par le personnel d’UYDEL à une époque où j’étais si pauvre que cela se lisait sur mon visage. Mais, à présent, j’ai retrouvé le sourire. Je suis très heureux de pouvoir me prendre en charge et aider ma famille ». La capacité des jeunes à se prendre en charge et à participer à la subsistance de leur famille a, fort logiquement, relevé leur niveau de vie et leur a donné de l’estime de soi, des attitudes positives et des perspectives d’avenir tout en améliorant leur statut social. En outre, l’intégration de l’éducation sanitaire, du conseil psychosocial et de l’orientation à la formation professionnelle pratique a renforcé l’estime personnelle et l’assurance des jeunes. Elle a permis aux jeunes de changer de mode de vie et leur a évité de (re)plonger dans les comportements antisociaux à risques, comme l’indique un sortant du programme : « J’ai abandonné le travail du sexe [après ma formation en couture], et je mène une vie fantastique à présent. Je reçois de nombreuses commandes et je gagne environ 150.000 shillings par mois ». Un artisan-formateur corrobore ce témoignage : « Nous avons reçu des enfants insoumis, retardataires et difficiles à former. Mais, maintenant, ils ont beaucoup changé. Au point qu’il nous arrive de leur confier de l’argent ».
- Autonomisation des jeunes et des communautés : le programme a doté les jeunes de compétences pratiques et professionnelles (négociables) et, de ce fait, ils sont devenus moins vulnérables à la manipulation et à l’exploitation par les employeurs puisqu’ils savent désormais mieux négocier leurs conditions de travail, notamment leur niveau de rémunération. Par ailleurs, il leur a permis de créer leurs propres entreprises et de multiplier ainsi les opportunités d’emploi pour les autres jeunes de leurs communautés. De même, la sensibilisation concernant le VIH/sida a entraîné des changements visibles de comportement sexuel chez les jeunes.
- Transformation et cohésion sociales : le recours aux artisans locaux comme formateurs et mentors sociaux (pour la réhabilitation des enfants vulnérables) a favorisé la cohésion sociale. De plus, le programme a inculqué aux jeunes le sens de la responsabilité sociale ou civique, qui a stimulé la cohésion familiale et empêché certains jeunes de céder aux comportements antisociaux, y compris à la criminalité.
- Le programme a également stimulé l’activité économique des maîtres-artisans qui peuvent désormais employer plus de jeunes et offrir des services de meilleure qualité à leur communauté.
Défis
Malgré son impact positif sur la vie des jeunes marginalisés et vulnérables et sur leurs communautés, le programme a rencontré d’importants défis comme en atteste le rapport d’évaluation de l’UNESCO susmentionné :
- Manque de ressources : le financement de l’UNESCO est faible. Par exemple, il ne suffit pas à couvrir le coût des outils de formation, de l’habillement, des équipements de protection et du transport jusqu’aux centres de formation. Ce problème a influé négativement sur la capacité des jeunes à suivre les cours puisqu’ils sont pour la plupart très pauvres et incapables de supporter ces charges. Le programme manque également de ressources pour aider les sortants à initier des activités génératrices de revenus.
- Certains artisans locaux sélectionnés manquent d’équipements / d’outils. Cette situation a réduit leur aptitude à former efficacement les jeunes, mais aussi ajouté à la charge d’UYDEL qui a dû supporter le coût supplémentaire de ces outils.
- Manque de temps : les stagiaires sont censés achever la formation professionnelle en trois mois (en moyenne). Ce temps est trop court pour leur permettre d’acquérir les compétences pratiques requises, en particulier si l’on sait que certains n’ont pas le niveau d’alphabétisme de base nécessaire.
- Certains métiers, comme la menuiserie et la mécanique automobile, ont une clientèle irrégulière. Cela influe sur le processus d’apprentissage puisque les stagiaires apprennent en fonction des commandes. Finalement, ils en sont réduits au chômage technique et à l’interruption de formation en attendant une nouvelle commande.
- Certains stagiaires sont démotivés parce que certains artisans ne les paient pas bien qu’ils contribuent à l’essor de leur entreprise. Certains en ont déduit que les artisans sont davantage motivés par le profit que par la volonté d’aider les jeunes à améliorer leur existence.
- Les artisans aussi ont relevé que certains jeunes déscolarisés ou jamais scolarisés ont parfois du mal à assimiler les concepts pratiques de base indispensables pour acquérir des compétences. Cette catégorie de stagiaires met souvent plus de temps à acquérir une compétence, ce qui augmente inéluctablement le coût du programme.
Leçons apprises
La mise en œuvre du projet a permis de tirer plusieurs leçons, notamment les suivantes :
- Mobilisation communautaire et participation : l’implication des principaux leaders communautaires, des parents et des jeunes est incontournable pour la réussite et la pérennité des programmes d’éducation non formelle. Mais surtout, une participation communautaire active est indispensable pour identifier les jeunes les plus vulnérables et les plus méritants.
- Réseautage et collaboration professionnels : l’implication de spécialistes de divers domaines est un facteur clé de la réussite des programmes intégrés d’éducation axés sur les jeunes.
- Programmation intégrée : en raison des multiples problèmes socio-économiques des jeunes marginalisés, il est impératif d’instituer un apprentissage holistique et intégré pour y faire face. Par exemple, il est indispensable d’alphabétiser les stagiaires et de leur enseigner des compétences afin de les habiliter à créer des entreprises. De plus, une telle approche intégrée est plus intéressante pour les jeunes et leurs parents.
- Efficacité économique : le recours à des maîtres-artisans locaux en lieu et place des institutions de formation professionnelle constitue une approche plus économique pour mettre en œuvre les programmes d’éducation non formelle des jeunes. Il permet non seulement d’accueillir davantage de jeunes vulnérables, mais aussi d’exposer les stagiaires aux réalités et défis spécifiques du marché du travail. Ainsi, les jeunes apprennent à relever efficacement ces défis. Les stagiaires gagnent un revenu modique qui leur permet d’améliorer leur niveau de vie et les encourage à continuer de participer au programme. Par ailleurs, les artisans locaux comprennent la situation de ces jeunes et sont mieux placés pour leur offrir le mentorat qui convient.
- Suivi régulier : un travailleur social doit se rendre régulièrement chez les artisans locaux et organiser des réunions de suivi de l’état d’avancement de la formation. Ces visites permettent aussi d’identifier et de résoudre les problèmes.
- Conseil régulier : cette activité est indispensable pour inciter les jeunes à changer de comportement.
Sources
- Rapport d’évaluation de l’UNESCO (2006), Non-Formal Education and Livelihood Skills for Marginalised Street and Slum Youth in Uganda.
Contact
Uganda Youth Development Link (UYDEL)
Sir Apollo Kaggwa Road,
BIFRO Hse
P.O. Box 12659, Kampala, Uganda,
Tél : 041-530353
E-mail : uydel@utlonline.co.ug
Dernière mise à jour: décembre 2011