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Programme d’éducation de la petite enfance, familiale et communautaire

Profil de pays: Palestine

Population

3 900 000 (estimation 2008 ; on estime également que depuis 2003, 1 068 885 Palestiniens vivent en Israël)

Langue officielle

arabe (hébreu et anglais largement utilisés aussi)

Pauvreté (Population vivant avec moins de 1 dollar par jour, %):

60 % (estimation 2003)

Taux net d’admission dans l’enseignement primaire (TNA total, %)

61 (2005)

Taux d’alphabétisme total des jeunes (15 – 24 ans)

99% (2000-2006)

Taux d’alphabétisme des adultes (15 ans et plus, 1995-2004)

Total: 92%
Hommes : 97%
Femmes : 88%

Taux net d’admission dans l’enseignement primaire (TNA total, %)

23 (2005)

Sources

Présentation générale du programme

Titre du programmeProgramme d’éducation de la petite enfance, familiale et communautaire.
Organisation chargée de la mise en œuvreFondation pour les Programmes d’éducation de la petite enfance, familiale et communautaire (The Trust of Programmes for Early Childhood, Family and Community Education).
Langues d’enseignementarabe
Partenairesministère allemand de la Coopération (BMZ), Caritas Allemagne, Misereor, Stichting Kinderpostzegels Nederland – Pays-Bas, The Suisse Friends of Kiriat Yéarim – Suisse, la Fondation Harris – États-Unis, La Fondation Stella et Charles Guttman – États-Unis

Historique et contexte

L’économie de la Palestine (Jérusalem-Est, Cisjordanie et Bande de Gaza) a énormément pâti du conflit de longue date avec Israël. Outre les dommages matériels, la production a presque entièrement été interrompue ; certains rapports indiquent qu’environ 85 % des entreprises ont fermé ou fonctionnent à moins de 20 % de leur capacité. Le taux d’emploi se situe ainsi à moins de 50 % et l’économie ne survit pour ainsi dire que grâce à l’aide internationale. Les effets combinés de la guerre en cours et de l’effondrement économique ont contraint deux tiers des Palestiniens à vivre sous le seuil de pauvreté, avec un accès limité aux services sociaux de base comme la santé et l’éducation ainsi qu’à des moyens de subsistance stables.

Dans le but de promouvoir l’accès à l’éducation et le développement socio-économique global, un groupe d’éducateurs et de travailleurs sociaux palestiniens a créé en 1984 la « Fondation pour les Programmes d’éducation de la petite enfance, familiale et communautaire (la Fondation) », sous la forme d’une ONG à but non lucratif. Elle vise essentiellement à : 1 développer et préserver l’identité palestinienne ; 2 améliorer la qualité de vie du peuple palestinien ; et 3 promouvoir la responsabilité sociale, l’autonomie et le développement communautaires des Palestiniens en Israël et dans les territoires palestiniens par le biais de programmes de formation holistique, intergénérationnelle, scolaire, familiale et communautaire ainsi que de formation à l’exercice de responsabilités. Actuellement, la Fondation pilote des programmes divers mais intégrés, liés à l’éducation de la petite enfance (EPE) , à la santé et à l’éducation civique (ex : exercice des responsabilités parentales, droits de l’homme et résolution non violente des conflits), à la formation professionnelle et à la formation de responsables. Ces programmes sont destinés aux professionnels et aux para-professionnels tels que les enseignants et les responsables de communauté. La Fondation met plus particulièrement en œuvre les programmes suivants :

Programme Mère à mère : le programme soutient et renforce les capacités des mères (et des pères) en matière d’éducation des enfants, ce qui confère aux parents une autonomie accrue sur les plans individuel et collectif et leur permet ainsi de devenir des membres efficaces de la société, tant au niveau de la famille que de la communauté. Le programme couvre donc de multiples thèmes dont le développement de la petite enfance, la puériculture, la santé, l’alimentation, l’éducation préscolaire ainsi que l’engagement social et la responsabilité sociale. Dans le but de renforcer son efficacité et son efficience, le programme est adapté au contexte culturel spécifique, et le personnel para-professionnel est formé pour procurer aux autres membres de la communauté une aide permanente à la formation, via un programme de visite à domicile. Le programme s’est révélé être la pierre angulaire d’autres programmes mis en œuvre par la Fondation et, surtout, il a été adopté par le RAA à Essen (Allemagne) dans l’optique de favoriser l’intégration des migrants arabes dans la cité.

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Programme Apprendre en s’amusant : il constitue la pierre angulaire des programmes communautaires intégrés pilotés par la Fondation et vise à promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie. Il a pour objectif de favoriser le développement des compétences d’alphabétisation ainsi que d’améliorer les résultats scolaires des jeunes, en réduisant le taux d’abandon scolaire et en remédiant aux difficultés d’apprentissage liées à la situation éprouvante dans laquelle vivent les enfants palestiniens. Dans le cadre de ce programme, de jeunes bénévoles sont formés pour devenir les tuteurs d’enfants ayant des difficultés d’apprentissage.

Programme d’autonomisation des jeunes femmes et de prévention des mariages précoces : il cherche à faire de l’éducation un outil favorisant le développement de personnalités positives, la conscience de soi et la confiance en soi chez les écolières et les jeunes femmes,et à renverser la tendance en matière de mariages précoces en sensibilisant les familles et les communautés aux conséquences (négatives) de ces pratiques sociales. Le programme fournit également aux jeunes femmes ayant abandonné l’école l’occasion de reprendre et de poursuivre leur éducation. Associé au programme Mère à mère, il a encouragé les parents à accepter que leurs filles quittent la maison pour étudier, travailler et participer à d’autres activités mises en œuvre par la Fondation.

Programme d’autonomisation des femmes : il a pour objectif d’encourager les femmes à devenir des partenaires qualifiés, constructifs et proactifs dans les activités de développement de la communauté. À cette fin, il leur dispense les compétences nécessaires à la mise en place de programmes et de services au sein de leur communauté. Il s’agissait à l’origine d’un module du programme Mère à mère, devenu un programme à part entière en 1996.

Programme de lutte contre la violence familiale : le programme est né de l’augmentation du taux de violence familiale contre les femmes et les enfants. Un centre de conseil familial a récemment ouvert à Biddo ; pionnier en la matière, il vise à lutter contre la violence familiale en dotant les couples des compétences, des valeurs et des savoir-faire techniques permettant de faire face aux difficultés posées par ce type de violence et de résoudre les conflits de façon pacifique. Il vise également à informer la population sur les droits des femmes et des enfants ainsi que sur les dangers sociaux de la violence familiale.

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Programme de formation des enseignants : il forme les enseignants du préscolaire et les accompagne dans leur travail avec les enfants, les parents et la communauté. Il a pour objectif de renforcer les compétences professionnelles des enseignants du préscolaire et d’augmenter l’implication des parents dans l’éducation de leurs enfants.

Initiative internationale en faveur des enfants palestiniens (International Palestinian Child Initiative, IPCI), ) : la Fondation et les Initiatives internationales pour le développement des enfants, aux Pays-Bas (International Child Development Initiatives, ICDI), ) ont mis en place l’IPCI dans le but de doter les communautés locales de moyens favorisant la création d’environnements propices au bien-être et au développement des enfants, grâce à la mobilisation des ressources, des compétences et de l’engagement à la fois au sein des ONG palestiniennes et de la communauté internationale œuvrant pour le développement humain.

Ces programmes sont nés pour traiter les besoins divers et pratiques des communautés palestiniennes vivant dans un contexte de conflit permanent, et leur sont donc adaptés. Bien qu’ils soient destinés à bénéficier à l’ensemble de la famille, les femmes et les enfants sont particulièrement ciblés car ils sont plus vulnérables à la violence actuelle ainsi qu’aux systèmes sociaux fondés sur le patriarcat souffrant d’ un stress et d’une pauvreté endémiques. En outre, comme dans la plupart des sociétés, les femmes et les enfants sont également les principaux agents du développement de la communauté et du changement social.

Dans le but de favoriser une réelle autonomisation communautaire et de garantir la pérennité de ses programmes, la Fondation travaille en étroite collaboration avec les organisations communautaires (OC) et les municipalités. En règle générale, elle dispense une formation initiale et finance l’élaboration de projet. Les communautés sont ensuite encouragées à participer activement à la mise en œuvre du programme et à y assumer des responsabilités de premier plan, avec le soutien et l’assistance du personnel qualifié fourni par la Fondation.

Le présent document analyse le programme Apprendre en s’amusant de façon plus détaillée.

Le programme Apprendre en s’amusant

Contexte

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Le programme Apprendre en s’amusant a été lancé à Jérusalem en 1996 en réponse à la demande de certaines écoles d’un programme d’alphabétisation destiné à leurs élèves, dont bon nombre avaient des problèmes en la matière. Des études préalables au lancement du programme avaient révélé que 85 % des élèves ayant des difficultés dans ce domaine étaient issus de communautés extrêmement pauvres. Au sein de ces communautés, les taux d’abandon scolaire et d’analphabétisme fonctionnel des élèves étant parvenus aux études secondaires étaient très élevés. Les problèmes d’alphabétisme étaient également dus à de faibles niveaux de soutien et d’implication des parents dans l’éducation de leurs enfants, au manque de ressources adéquates et au ratio élève-enseignant élevé dans la plupart des écoles de la communauté. Ainsi, tandis que les compétences manquaient aux parents pour accompagner l’éducation de leurs enfants, les écoles n’étaient pas bien préparées aux besoins de ces derniers et n’y étaient pas non plus sensibles, ce qui a engendré chez les enfants un sentiment d’aliénation. La Fondation a donc décidé de travailler avec des élèves de niveau élémentaire – essentiellement des niveaux 2, 3 et 4 (équivalent des CE1, CE2 et CM1) – dans le but de tisser des liens entre l’école et l’environnement communautaire, et de développer les compétences d’alphabétisation des enfants dans un environnement non formel.

Le programme est actuellement mis en œuvre dans la plupart des régions rurales et des communautés urbaines pauvres dans la Palestine, dont les régions peuplées par les Bédouins, la Cisjordanie, Jérusalem et la région du Néguev. Plusieurs acteurs de la communauté – essentiellement les écoles , les enfants et les familles – sont impliquées dans cette mise en œuvre.

Buts et objectifs

Le programme vise à :

Mise en œuvre du programme : approches et méthodologies

Le programme est fondé sur des principes de formation pédagogique holistiques, intergénérationnels ou intégratifs, et cible donc les parents (généralement les mères), les enseignants, les jeunes bénévoles et les enfants (apprenants). Pour renforcer son efficacité et garantir sa pertinence au sein du système éducatif dans son ensemble, le programme Apprendre en s’amusant est basé sur des modules ou des documents de travail simplifiés et faciles à comprendre, adaptés du programme scolaire officiel. En outre, il est également intégré à d’autres programmes, en particulier au programme Mère à mère et au programme de formation des enseignants.

Implication des parents

L’implication des parents dans le programme part du principe qu’un enfant mérite de vivre dans un environnement familial sain et de bénéficier d’un soutien parental dans son éducation, conditions de la pleine réalisation de son potentiel. Le programme travaille donc en partenariat étroit avec les parents d’élèves et d’autres membres de la communauté afin de les encourager à participer activement à l’éducation de leurs enfants. Ce type de partenariat est également essentiel pour jeter des ponts entre l’école et l’environnement communautaire, qui permettent à leur tour aux enseignants et aux parents de soutenir le processus d’éducation des enfants. À cette fin, des réunions d’étape parents-enseignants visant à évaluer la progression de l’élève ont lieu chaque mois. En outre, les familles participent à la planification et au suivi du programme ; à ce titre, ils ne sont pas simplement des destinataires de l’information mais sont également des partenaires à part entière de la mise en œuvre du programme.

Recrutement et formation des formateurs

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La mise en œuvre du programme est réalisée par des animateurs et des tuteurs bénévoles qui font office de conseillers d’éducation (« grandes sœurs ») des élèves des classes élémentaires au sein de leur communauté. En moyenne, le programme recrute et forme un total de 50 jeunes tutrices par an, mais les animateurs formés « plus âgés » sont autorisés à poursuivre leur participation au programme si cela les intéresse encore. Les animateurs sont recrutés au sein de leur communauté, doivent avoir au moins un niveau d’éducation secondaire et être motivés. De plus en plus d’étudiants d’université souhaitent se former au rôle d’animateur et occuper cette fonction bénévolement.

Après une formation intensive de cinq jours (22 heures), les animateurs doivent obligatoirement suivre des ateliers de formation bihebdomadaires en interne dans le but d’enrichir leurs connaissances et leur savoir-faire dans divers domaines comme les compétences de communication et les techniques d’entretien, ainsi que de partager leurs expériences de terrain et d’apprendre de celles des autres. De manière générale, ils reçoivent une formation sur le programme scolaire de base, les méthodologies centrées sur l’enfant et les principes du programme Apprendre en s’amusant, le développement de l’enfant, les droits des enfants et les difficultés d’apprentissage.

Après la formation, les tuteurs travaillent avec des groupes de sept ou huit élèves, et donnent des leçons de trois heures, deux jours par semaine.

Méthodes d’enseignement

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Les enfants qui participent au programme sont choisis au moyen d’un processus d’évaluation des besoins mis en œuvre par les enseignants, et en fonction de leurs résultats scolaires. Comme l’indique le nom du programme, l’apprentissage passe essentiellement par le jeu. Le programme met par conséquent l’accent sur des méthodologies d’enseignement qui stimulent la créativité ludique mais éducative des enfants : jeux didactiques, théâtre, débats, chant et danse. Le recours à ces méthodes centrées sur l’enfant remplace les approches rigides d’apprentissage axées sur l’enseignant et fournit aux élèves des occasions de s’exprimer librement et avec créativité dans un environnement familier qui facilite la compréhension des concepts abordés. En outre, ces stratégies sont décisives car elles incitent aussi les élèves à poursuivre leur cursus et leur engagement dans le programme Apprendre en s’amusant. Elles revêtent également une importance en matière de construction de relations sociales fonctionnelles entre (1) les élèves eux-mêmes ; (2) les élèves et leurs tuteurs ; et (3) les élèves, les tuteurs et l’ensemble de la communauté.

Les jeux sont complétés par des supports/manuels d’étude simplifiés, des supports pédagogiques visuels tels que documents audiovisuels, bulletins d’information et magazines, une formation et des ateliers d’orientation formels, ainsi que par des réunions communautaires.

Impacts et défis du projet

Évaluation

L’évaluation du programme est réalisée de manière continue par le biais de rapports et de réunions périodiques (généralement tous les trois mois) entre les coordinateurs du programme, les tuteurs, les enseignants et les parents. En outre, les animateurs rédigent des rapports hebdomadaires sur les progrès des élèves qui, associés aux réunions parents-enseignants, sont utilisés pour évaluer leur progression globale, les effets du programme ainsi que les difficultés rencontrées. Le volet de visite à domicile du programme permet aux coordinateurs et aux tuteurs d’obtenir des réactions directes des parents ainsi que d’évaluer le rôle de ces derniers dans l’éducation de leurs enfants. Enfin, l’école fournit également un retour d’information sur la performance des élèves participant au programme.

Impact/réalisations

Défis

En dépit de l’énorme demande émanant de nouvelles régions et de nouvelles écoles ainsi que des écoles déjà participantes mais souhaitant inscrire plus d’élèves, l’expansion du programme est entravée par une insuffisance de financement et de personnel qualifié. La Fondation essaie actuellement d’inciter de nouveaux professionnels à rejoindre le programme et de recruter plus de tuteurs pour soutenir sa mise en œuvre.

Sources

Contact

M. Farid Abu Gosh
P.O.Box 51303
Jérusalem
Tél. : +972 (02) 6260836
Fax : +972 (02) 6260837
Email : trust@trust-programs.org