Education à la justice entre les sexes pour les femmes marginalisées
Profil de pays: Indonésie
Population | 249.866.000 (2013) |
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Langue officielle | Bahasa Indonesia |
Autres langues parlées | Javanais, soundanais, batak et bugis |
Ratio de la population pauvre disposant de 2 $PPA par jour (% de la population) | 43,3 (2013) |
Taux net d’admission dans l’enseignement primaire (TNA total, %) | 96% (2006) |
Taux d’alphabétisme total des jeunes (15 – 24 ans, 2015) |
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Taux d’alphabétisme des adultes (15 ans et plus, 2015) |
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Sources |
Présentation générale du programme
Titre du programme | Éducation à la justice entre les sexes pour les femmes marginalisées |
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Organisation chargée de la mise en œuvre | The Circle of Women’s Alternative Education (CWALE du Lingkaran Pendidikan Alternative Perempuan et KAPAL Perempuan) |
Langues d’enseignement | Bahasa |
Partenaires de financement | ACCESS-Australia; KAPAL |
Date de création | 2003 |
Historique et contexte
L’Indonésie a fait de grands progrès en direction des objectifs de l’Éducation pour tous (EPT). Outre des taux de scolarisation de 96 pour cent dans l’éducation primaire, le taux d’alphabétisme total des jeunes et des adultes était de 99 pour cent pour la période 2000-2006. Il existe cependant des inégalités entre les sexes dans le domaine de l’accès à l’éducation et, donc, des taux d’alphabétisme, en raison de facteurs socioculturels et économiques. Ces disparités se manifestent clairement dans les taux d’alphabétisme des hommes et des femmes adultes (15 ans et plus), qui étaient de 95 et 87 pour cent respectivement pour la période 2000-2006. Les deux tiers des 15 millions d'analphabètes indonésiens sont donc des femmes.
Bien qu’il soit largement reconnu que l’élimination des inégalités sexuelles dans l’accès à l’éducation est essentielle pour le développement social et économique à long terme, les progrès réalisés en direction de cet objectif ont été limités, comme le montre par exemple la gamme restreinte de programmes d’alphabétisation qui s’adressent aux femmes. Les femmes continuent donc d’avoir un accès limité à l’éducation par rapport aux hommes. Cela les a non seulement tenues éloignées des postes de pouvoir au niveau communautaire et national, mais a également conduit à la féminisation de la pauvreté, car les femmes ont une capacité restreinte à rivaliser avec les hommes dans la sphère économique. De plus, l’analphabétisme limite la capacité des femmes à revendiquer leurs droits essentiels, notamment l'accès aux services sociaux et à la propriété. C’est donc pour répondre aux problèmes que rencontrent les femmes analphabètes et souvent pauvres que le Cercle de l’éducation alternative des femmes (KAPAL Perempuan) a lancé le programme Éducation à la justice entre les sexes pour les femmes marginalisées (Gender Justice Education for Marginalised Women Programme – GJEMWP), qui propose aux femmes marginalisées des moyens alternatifs d’accéder à l'éducation.
Le programme Éducation à la justice entre les sexes pour les femmes marginalisées (Gender Justice Education for Marginalised Women Programme – GJEMWP)
Le GJEMWP a été lancé en 2003 pour proposer alphabétisation, éducation et formation en compétences nécessaires dans la vie courante aux femmes marginalisées des quartiers urbains pauvres et des communautés rurales, ainsi qu’aux travailleuses immigrées. À ce jour, le programme a été mis en œuvre dans les communautés urbaines pauvres de Klender et de Rawajati à Jakarta. Une moyenne de 100 apprenantes en a bénéficié chaque année. Il est prévu d’élargir le programme à d’autres communautés marginalisées. ACCESS-Australie a financé le projet dans sa phase initiale (pour la période 2003-2004), mais le GJEMWP est depuis devenu un projet entièrement axé sur la communauté, financé par des membres de KAPAL Perempuan et deux écoles de femmes. Le GJEMWP est un programme intégré qui offre des opportunités d'alphabétisation de base et fonctionnelle, ainsi qu'une formation en compétences nécessaires dans la vie courante, par exemple l’exercice des responsabilités, la génération de revenus et l’éducation sanitaire. Mais avant tout, le programme propose également des formations en santé reproductive, puériculture, soutien psychologique et autres services de soins. En bref, le projet cherche à promouvoir l’autonomisation et le développement dans un sens global des femmes marginalisées.
Buts et objectifs
Le GJEMWP travaille à :
- lutter contre l’analphabétisme chez les femmes qui vivent dans des quartiers urbains pauvres et dans d’autres communautés marginalisées en leur proposant des opportunités alternatives d’éducation ;
- promouvoir la coopération en réseau chez les femmes afin de réunir et de développer les groupes d’autoassistance tels que les unions de crédit, pour améliorer le niveau de vie de la communauté ;
- promouvoir la justice et l’égalité entre les sexes ;
- donner aux femmes les moyens de participer aux activités de développement de la communauté ;
- promouvoir la réduction de la pauvreté grâce à la participation des femmes aux activités de génération de revenus.
Mise en œuvre du programme : approches et méthodes
La mise en œuvre du programme a été précédée par une enquête qui a identifié les besoins clés des femmes en matière d'éducation de base. Ces besoins essentiels ont constitué la base de la conception et du développement des deux principaux modules du programme. L'enquête a de plus cherché à identifier les femmes leaders formelles et potentielles qui pourraient mener la mise en œuvre du programme au sein de leurs communautés. Cette composante communautaire devait également servir la promotion du programme et inciter les femmes à participer à ses activités. Après l’enquête, des groupes de femmes ont été mis en place dans les communautés. Ils ont servi de points centraux d’apprentissage et d’expansion du programme depuis lors.
Recrutement des animateurs
La mise en œuvre du programme et le suivi des progrès d’apprentissage des participantes sont principalement pris en charge par un réseau d‘animateurs basés dans les communautés. KAPAL Perempuan forme les animateurs aux méthodes d’enseignement pour adultes et aux modules du programme. Ensuite, chaque animateur se voit assigner un groupe de 15 apprenantes, avec la possibilité d’un encadrement individuel pour celles qui ont des besoins particuliers. Les animateurs reçoivent un salaire mensuel de 2 000 000 rupiahs (220 USD). Méthodes d’enseignement et d’apprentissage La formation est structurée en deux modules, qui ont été conçus et développés par KAPAL Perempuan en consultation avec les communautés. Pour favoriser un apprentissage efficace, participatif et axé sur la communauté, les femmes ont été divisées en groupes d'étude. Ces groupes ont tenu des séances d’apprentissage hebdomadaires avec l’aide des animateurs du programme. Le lieu et l’heure de ces séances avaient été convenus au préalable avec toutes les participantes. Les apprenantes ont été évaluées au moyen d’examens mensuels, puis d’un examen final au terme des six mois de formation. De plus, les groupes d’étude ont également servi à encourager le dialogue sur les questions qui concernent la vie quotidienne des femmes, par exemple la santé reproductive, la puériculture et la participation à la communauté, ainsi qu’à apporter un soutien psychosocial aux membres du groupe.
Impact et défis du programme
En général, les évaluations internes annuelles ont révélé que la plupart des femmes désiraient que le programme se poursuive au sein de leurs communautés. Cet enthousiasme est bien démontré par leur décision de continuer à financer le programme avec leurs ressources personnelles. Plus spécifiquement, les évaluations internes ont identifié les impacts clés suivants pour le programme :
- la plupart des apprenantes sont devenues alphabètes après avoir participé aux cours d’alphabétisation pendant six mois ;
- deux écoles de femmes et deux unions de crédit de femmes ont été créées à Klender (Jakarta Est) et Rawajati (Jakarta Sud) ;
- vingt femmes ont été élues à des postes de responsabilité à Klender et Rajawati et mènent actuellement des activités de développement dans leurs communautés ; de plus, des groupes de femmes défendent activement l’amélioration des services sociaux de base dans leurs communautés ;
- le programme a été officiellement reconnu et le gouvernement (département de l’Éducation non formelle) s'est engagé à lui apporter un soutien financier.
Pérennité
La pérennité du programme dépend du soutien enthousiaste qu’il a reçu jusqu’aujourd’hui de la part de la communauté, et tout spécialement de la part des femmes, qui, comme cela est précisé ci-dessus, en sont maintenant les principales bailleuses de fonds. De plus, le programme a été reproduit à Celebes Nord (de juillet 2005 à septembre 2006) et à Aceh (actuellement en activité). L’engagement du gouvernement à fournir une assistance financière est une preuve supplémentaire de la pérennité du programme, car cela pourrait autoriser sa mise en œuvre dans d'autres zones marginalisées.
Sources
Contact Details
Dr Yanti Muchtar
Kompleks Kalibata Baru Blok C no.6, Jl. Rawajati Timur X,
Jakarta Selatan 12750, Indonesia
Tel: (62-21) 7988561
Email: Utilisateur: d_yanti
[AT_HOST]: (at) indo.net.id
Dernière mise à jour: 12 avril 2011