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Soutien à l’amélioration de la santé maternelle et infantile et construction d’environnements alphabétisés (SMILE)

Profil de pays: Cambodia

Population

14 805 000 (2009)

Langue officielle

Khmer

Autres langues officiellement reconnues

Chinese, Vietnamese, Cham et Khmer Loe

Pauvreté (Population vivant avec moins de 1 dollar par jour)

99 %

Dépenses publiques totales d’éducation en % du PNB

1,8%

Taux net d’inscription/fréquentation dans le primaire (2000-2007)

90 %

Taux d’alphabétisme total des jeunes (15 – 24 ans)

99 %

Taux d’alphabétisme des adultes (15 ans et plus, 2000-2006)

Femmes : 67 %
Hommes : 86 %
Total : 76 %

Sources

Présentation générale du programme

Titre du programmeSoutien à l’amélioration de la santé maternelle et infantile et construction d’environnements alphabétisés (SMILE)
Organisation chargée de la mise en œuvreThe Ministry of Education, Youth and Sport (MoEYS) and local authorities
Langues d’enseignementKhmer
PartenairesAsia-Pacific Cultural Centre for UNESCO (ACCU) and the Cambodian Women's Development Agency (CWDA)
Date de création2009

Historique et contexte

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Sous le régime des Khmers rouges, dans les années 1970, le système éducatif du Cambodge s'est fortement dégradé. Des écoles ont été fermées ou démolies et de nombreux éducateurs sont morts dans les camps de travaux forcés ou ont été tués par les Khmers rouges. La reconstruction est en cours depuis la chute du régime, mais le manque d'écoles persiste et les établissements publics sont sous-équipés. Très souvent, les élèves n'ont pas de manuels et les enseignants sont sous-payés. Avec tous ces facteurs, il est difficile pour les élèves d'accéder à l'école et de recevoir une éducation de qualité.

D'après les données de la Banque mondiale, le Cambodge a connu au cours de la dernière décennie une forte baisse du nombre d'enfants non scolarisés (de 201 277 en 2000 à 72 886 en 2010) et une augmentation significative du taux net d'admission en première année du primaire (de 71 % en 2000 à 90 % en 2010). Malgré ces chiffres positifs pour le système éducatif cambodgien, le nombre d'élèves arrivés en dernière année n'était que de 54,4 % en 2010 et n'a pas évolué depuis 2000, avec un 54,7 % qui n'incite pas à l'enthousiasme. En outre, les taux d'alphabétisme des adultes étaient de 83 % chez les hommes et de 66 % chez les femmes en 2009, loin derrière la moyenne de la région Asie de l'Est et Pacifique (97 % et 91 % respectivement). La situation sanitaire du Cambodge est préoccupante. Selon l'UNICEF (2012), le taux de mortalité maternelle du pays est le quatrième de la région Asie de l'Est-Pacifique, d'où la nécessité de renforcer l'assistance pour améliorer la santé maternelle.

Le Centre culturel Asie-Pacifique pour l'UNESCO (ACCU)

Conformément aux principes de l'UNESCO, le Centre culturel Asie-Pacifique pour l'UNESCO (ACCU) œuvre depuis 1971 pour la promotion de la compréhension mutuelle et de la coopération éducative et culturelle entre les peuples d'Asie et du Pacifique à travers divers programmes dans les domaines de l'alphabétisation, de l'édition de livres et la culture.

L'Agence cambodgienne pour le développement féminin (CWDA)

Fondée en mai 1993, l'Agence cambodgienne pour le développement féminin (CWDA) est née dans la municipalité de Phnom Penh. C'est une petite organisation non gouvernementale à but non lucratif, sans appartenance religieuse ou politique. La CWDA cible les femmes et les enfants. Elle entretient de solides liens avec les communautés où elle intervient. La CWDA vise à promouvoir l'autosuffisance et l'autonomie des communautés cambodgiennes ainsi que les droits économiques et sociaux de la femme. Elle veut résoudre les problèmes socioéconomiques et psychologiques nés de la guerre civile et de l'instabilité politique en autonomisant les femmes dans leurs rôles productifs et reproductifs à travers l'éducation, l'organisation, le développement personnel, l'accès aux ressources, le plaidoyer et la coopération.

Le projet SMILE Cambodge

Le projet SMILE (Supporting Maternal and Child Health Improvement and Building Literate Environment) a été conçu par l'ACCU comme un nouveau modèle qui allie alphabétisation et éducation en santé maternelle et infantile, mais aussi crée un environnement domestique et communautaire alphabétisé, contribuant ainsi à l'acquisition et à la consolidation de l'alphabétisme chez les femmes. Le projet est en cours au Cambodge depuis 2009. La CWDA l'a adapté sous forme de projet pilote dans un quartier de la périphérie de Phnom Penh et dans une zone de la province de Prey Veng. Actuellement, SMILE intervient dans 11 villages de la municipalité de Phnom Penh. Les participantes sont de futures mères et des mères d'enfants de 0-5 ans analphabètes ou néo-alphabètes.

Buts et objectifs

  1. Améliorer la situation de la femme en termes d'éducation et de santé
  2. Créer un environnement domestique et communautaire alphabétisé
  3. Améliorer la situation sanitaire de la mère et de l'enfant

Mise en œuvre du programme : approches et méthodes

Curriculum et matériel

Le contenu du curriculum a été élaboré à partir des trois manuels d'alphabétisation mis au point par le département de l'éducation non formelle du ministère cambodgien de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports (MEJS). Les thèmes ont été choisis en fonction de leur rapport à la santé maternelle et infantile. Ils traitent des aspects suivants : soins maternels et infantiles, hygiène, nutrition et protection contre les maladies. On y trouve aussi des thèmes sur l'agriculture et le développement communautaire. Le curriculum, le guide de l'animateur et le manuel des apprenantes ont été rédigés par la CWDA et approuvés par le département de l'éducation non formelle du MEJS. Les animateurs ont reçu un guide et doivent élaborer leurs propres plans de cours. Le manuel contient des informations sur la santé réparties en deux thèmes (un par leçon). Les apprenantes en reçoivent une photocopie. Chaque leçon comporte une grande image pour illustrer le thème, une introduction, des mots clés et des exercices. Un cahier, un sac et du matériel pour écrire sont également distribués aux apprenantes.

Choix des apprenantes

Une évaluation est organisée pour choisir des apprenantes qui sont

  1. analphabètes ou néo-alphabètes et
  2. mères ou futures mères. Les candidates subissent un petit test de lecture/écriture et de calcul et un entretien avec le personnel de la CWDA.

Sélection et formation des animateurs

Les animateurs ont été sélectionnés sur la base des critères suivants : être alphabète, vouloir aider la communauté, être engagé, être confiant et avoir la reconnaissance de l'autorité locale et des villageois. Au début, il s'agissait de bénévoles recevant des primes mensuelles de la CWDA. Mais, ils ont récemment été engagés par le gouvernement. Les animateurs apprennent les techniques et connaissances nécessaires pour dispenser correctement les cours SMILE. L'atelier d'orientation consacré aux méthodes pédagogiques et à l'encadrement s'est tenu pendant trois jours au siège de la CWDA, en présence des animateurs, des chefs de village et des membres du conseil communal. Il portait sur la théorie et la pratique (groupes de discussion sur la préparation des plans de cours, démonstration de l'enseignement, etc.). En outre, une formation pédagogique de 20 jours a été organisée par le département de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports (DEJS) de la municipalité.

Cours SMILE

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Les cours SMILE sont dispensés par des animateurs dans les villages en 10 mois (2 heures par jour et deux fois par semaine, pour un total de 160 heures). Chaque classe compte 15 à 20 apprenantes. Les cours se tiennent localement (par exemple, à la salle des fêtes du village ou chez l'animateur, le lieu le plus approprié étant choisi par l'animateur, le chef de village et les membres du conseil communal avec les conseils du personnel de la CWDA). Les apprenantes sont en majorité des fermières et ont besoin de temps pour repiquer et récolter le riz en juin, juillet, août, décembre et janvier. Pour cette raison, des cours supplémentaires sont organisés pendant les autres mois afin d'achever le programme. Les cours portent sur l'alphabétisation de base en langue khmère et le calcul auxquels s'ajoutent des informations sanitaires pour la mère et l'enfant. Pour chaque cours, l'animateur présente un thème relatif à la santé à discuter avec les apprenantes. La discussion est suivie d'activités de lecture et d'écriture sur le sujet. L'apprentissage est centré sur l'élève (les apprenantes interviennent plus que l'animateur, des activités favorisant la participation active sont utilisées) et les apprenantes ont l'occasion d'appliquer les connaissances acquises à des scénarios réels. En plus du manuel, des supports supplémentaires sont utilisés afin de promouvoir les acquis en alphabétisme dans la vie quotidienne. Ce sont les carnets de vaccination et de développement de l'enfant, les listes de contrôle des recettes et dépenses et les cahiers des enfants dans lesquels enseignants et parents communiquent par écrit. Les apprenantes sont en outre encouragées à

  1. lire des livres et d'autres documents sur la santé, qu'elles peuvent emprunter des bibliothèques tenues par les animateurs,
  2. lire et raconter des histoires à leurs enfants et aux autres membres de la famille et aider les enfants à faire leurs devoirs et
  3. se rendre à leur centre de santé pour des visites médicales et utiliser les carnets de vaccination et de développement de l'enfant.

Les animateurs se rendent chez les apprenantes pour suivre leur apprentissage et encourager celles qui ont raté des cours à continuer de venir en classe.

Certificat

Un certificat est délivré aux apprenantes qui ont obtenu la moyenne aux tests d'alphabétisation administrés en cours de projet. Il est délivré par le département de l'Éducation, de la Jeunesse et des Sports de la municipalité.

Suivi et évaluation

Le suivi et l'enregistrement réguliers des activités du projet ont été effectués tout au long de sa période de mise en œuvre. Le personnel de la CWDA se rend dans chaque classe une fois par semaine et tient des réunions mensuelles avec les apprenantes, les animateurs et les membres de la communauté. Les membres du conseil communal et les chefs de village contrôlent les classes 2 ou 3 fois par mois.

Le suivi et l'enregistrement portent sur les aspects suivants :

L'évaluation des résultats du projet est menée à mi-parcours et en fin de projet. Elle porte sur les activités suivantes :

  1. entretien avec le groupe cible, l'animateur et les parties prenantes (chef de village, responsable communal des affaires féminines, membre du conseil communal) et
  2. vérification de l'effectivité de toute action évoquée par les apprenantes (liste de contrôle des recettes et dépenses, cahiers des enfants, carnet de santé).

Impact

Le nombre moyen annuel de participantes est de 150 apprenantes. De 2009 à 2012, 710 participantes ont suivi les cours SMILE. L'impact du projet sur le niveau d'alphabétisme des apprenantes, leur attitude vis-à-vis de la lecture et de l'apprentissage, l'état de santé de la mère et de l'enfant, la pratique des soins maternels et infantiles sont évalués par rapport à des données de référence recueillies en début de projet. Il en ressort un net bienfait de SMILE pour les apprenantes.

Récemment, trois autres tests d'acquisition des compétences en écriture/lecture mis au point par le département de l'éducation non formelle (DNFE) ont été intégrés. Les notes de ces tests seront utilisées à l'avenir pour valider les performances des apprenantes équivalant au niveau de la quatrième année de l'enseignement formel. L'impact sur les apprenantes et la communauté, basé sur les observations du personnel du projet et des membres de la communauté et sur les comptes-rendus des apprenantes, est décrit ci-dessous.

Apprenantes

Alphabétisme

Au terme du cours SMILE, les apprenantes savaient lire, écrire et calculer. Maintenant, elles savent :

Témoignage d'une apprenante :

« Après le cours SMILE, je sais à présent lire un livre religieux du Bouddhisme et des livres illustrés. J'emprunte des livres du coin de lecture de la classe SMILE. Je sais maintenant écrire les mots simples ».

Connaissance des soins de santé

Les participantes ont appris à prendre soin d'elles-mêmes en période de grossesse et après la naissance d'un enfant et à reconnaître l'importance des visites médicales régulières au centre de santé. Elles ont appliqué les connaissances acquises en cours SMILE chez elles avec les membres de leur famille (par exemple, sensibiliser les enfants à l'assainissement et les amener en consultation au centre de santé lorsqu'ils sont malades au lieu d'acheter des médicaments dans un magasin).

Témoignage d'une apprenante :

« Après 3 mois de cours SMILE, j'ai appris que j'avais de mauvaises pratiques sanitaires. Je ne me portais pas bien, et l'animateur m'a encouragée à aller au centre de santé […] C'est ainsi que j'ai découvert que j'avais la tuberculose. Maintenant, je prends des comprimés prescrits par le médecin »

Autres

On note une participation accrue à la vie communautaire et familiale. Les participantes affirment avoir gagné en amour-propre, en confiance et en possibilités de revenus. En outre, elles sont devenues des éducatrices à travers le partage de leurs connaissances avec les autres membres de la communauté.

La communauté

La communauté aussi a acquis des connaissances sur l'importance d'un environnement alphabétisé et de la solidarité. L'apprentissage a été transmis aux autres membres de la communauté qui n'ont pas pris part au cours SMILE (voisins, époux, enfants de mères non participantes, etc.). Plusieurs apprenantes enseignent désormais à leurs enfants à lire et à écrire et les encouragent à aller à l'école. Grâce à l'utilisation de la liste de contrôle des recettes et dépenses, certaines apprenantes ont pu économiser de l'argent pour envoyer leurs enfants à l'école. On a noté une baisse du taux d'absentéisme dans les écoles locales.

Témoignage d'une apprenante :

« J'ai participé au cours SMILE parce que je voulais acquérir plus de connaissances et enseigner à ma fille. Maintenant, je sais lire, écrire et calculer et enseigner à ma fille. Parfois, nous lisons l'alphabet ensemble, et je constate qu'elle fait des progrès en lecture »

Le projet a aussi donné aux chefs de village l'occasion d'apprendre. Dans un village, sur proposition du chef après une leçon du cours SMILE sur l'importance d'entretenir les routes à des fins d'hygiène et de sécurité, les apprenantes, les animateurs et le chef de village ont mobilisé la communauté pour améliorer l'état des routes locales.

Défis

Pérennité

Actuellement, la CWDA appuie chaque classe SMILE pendant 10 mois. Ensuite, elle en transmet la gestion aux autorités locales. Les 10 premiers mois donnent uniquement le temps aux parties prenantes (par exemple, le chef de village et le conseil communal) de commencer à comprendre le projet. En conséquence, un appui supplémentaire de la CWDA serait le bienvenu pour que le programme se pérennise et se poursuive dans les villages. Malgré cette difficulté, des mesures ont été prises pour promouvoir la pérennité du programme, notamment la rencontre avec le conseil communal pour faire inscrire le financement des cours SMILE dans les plans de développement communautaire. De même, tous les animateurs, autrefois bénévoles, sont désormais des enseignants contractuels du gouvernement, payés par l'État. La CWDA est en train de réfléchir à l'inclusion de la question de la pérennité du programme dans l'atelier d'orientation afin que les animateurs, les chefs de village et les membres de conseil communal sachent planifier la poursuite du projet après son retrait. Les apprenantes, leurs familles et les membres de la communauté tiennent profondément à la poursuite du projet. La CWDA organisera des discussions avec les conseils communaux sur la question.

Leçons apprises

La CWDA a demandé aux autorités locales / membres des conseils communaux d'aider au suivi du projet. Toutefois, les frais de déplacement n'ayant pas été remboursés, leurs visites sont devenues moins régulières que prévu. Manifestement, un suivi plus efficace passe par le remboursement des frais de déplacement. Pour un ancrage profond du programme dans la communauté et sa pérennité, il faudrait réfléchir à un appui durable (deux ans au lieu d'un pour chaque site) aux classes SMILE.

Références

Contact

Hun Phanna
Acting Executive Director, CWDA

19, street 242, Sangkat Boeung Prolit, Khan 7 Makara

Phnom Penh, Cambodge
Tél : 855-23-210-449
Fax : 855-23-210-487
E-mail : cwda (at) online.com.kh
Site Web : http://www.pub22.net/cwda/

Rie Koarai
Programme Specialist, Education Cooperation Division, ACCU
6 Fukuromachi, Shinjuku-ku, Tokyo 162-8484 Japon
Tél : +81-3-3269-4559
Fax : +81-3-3269-4510
E-mail : koarai (at) accu.or.jp
Site Web : http://www.accu.or.jp/jp/en/index.html