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27.04.2015 - ODG

« La culture est en première ligne des conflits – elle devrait être en première ligne de l’édification de la paix », a déclaré la Directrice générale devant le Conseil de sécurité de l’ONU

© Mission permanente de la France auprès des Nations Unies

New York, 27 Avril : La Directrice Générale de l’UNESCO, Irina Bokova, et le Secrétaire général d’INTERPOL, Jürgen Stock, se sont adressés au Conseil de sécurité de l’ONU sur le thème : « Lutter contre la destruction, la contrebande et le vol du patrimoine culturel » dans les pays où la dévastation, le pillage et le trafic des biens du patrimoine servent à alimenter la haine et à financer le terrorisme.

La réunion organisée par les missions permanentes de la Jordanie et de la France auprès des Nations Unies, coprésidentes du Conseil de sécurité, faisait suite à la résolution 2199 du Conseil de sécurité sur le financement du terrorisme, adoptée le 12 février, par laquelle l’UNESCO et INTERPOL se voient confier la responsabilité d’empêcher le trafic illicite des biens culturels.

« Nous assistons à des tentatives scandaleuses d’anéantir le patrimoine du Moyen-Orient », a déclaré S. E. Mme Dina Kawar, Présidente du Conseil de sécurité, dans son discours d’ouverture.

« Le combat qui nous rassemble aujourd’hui est un combat existentiel », a souligné S. E. M. François Delattre, Président du Conseil de sécurité, en précisant que selon plusieurs sources le trafic des antiquités constituait la deuxième source de financement du terrorisme.

La Directrice générale a rappelé l’ampleur de la tragédie actuelle, tout particulièrement la perte d’une histoire millénaire de l’humanité, ainsi que la détermination de l’UNESCO à lutter contre la destruction, la contrebande et le vol de biens du patrimoine culturel. 

« Ces attaques, ces persécutions et ces actes de destruction s’inscrivent dans une même stratégie, à laquelle j’ai donné le nom de « nettoyage culturel », et qui vise à détruire les identités, à mettre en lambeaux le tissu social et à imposer la tyrannie », a ajouté la Directrice générale.

« C’est une tactique guerrière, une guerre planétaire contre l’esprit », a-t-elle précisé, en expliquant que les extrémismes violents poursuivaient une puissante stratégie de communication d’envergure mondiale aux objectifs clairs : diviser les peuples, recruter des combattants étrangers, attiser la haine.

« Nous devons répliquer », a-t-elle déclaré. « Nous devons changer les mentalités et ne pas laisser l’extrémisme détourner les cultures et les religions. Nous avons besoin de stratégies de communication fortes pour combattre l’extrémisme », a-t-elle ajouté en faisant référence à la campagne mondiale #Unite4Heritage (Unis pour le patrimoine) lancée par l’UNESCO.

« Il est essentiel pour un travail de police efficace de disposer d’informations et que celle-ci soient accessibles au moment voulu, à l’endroit voulu, par l’officier compétent », a rappelé M. Stock, Secrétaire général d’INTERPOL. « La situation actuelle en Syrie et en Iraq constitue un défi de taille, parce que beaucoup de sites vulnérables échappent au contrôle effectif du gouvernement », a-t-il précisé. Il a parlé des enseignements tirés de la Première Guerre du Golfe et des améliorations apportées par la suite à la Base de données sur les objets d’art volés, qui s’est enrichie d’informations sur plus de 1 300 pièces soustraites à des musées et des sites en Syrie.

Des États membres ont également demandé à l’UNESCO d’intensifier ses efforts et de renforcer sa coopération avec la Cour pénale internationale, dans le but de recueillir des données sur les actes de destruction et les crimes de guerre pour que les coupables soient traduits en justice.

La Directrice générale de l’UNESCO a souligné la nécessité d’inscrire la protection du patrimoine dans le mandat des forces de maintien de la paix, en s’appuyant sur l’expérience récente du Mali, où l’UNESCO en coopération étroite avec les soldats du maintien de la paix des Nations Unies s’emploie à reconstruire les mausolées détruits par les extrémistes. 

« La patrimoine doit être en première ligne de l’édification de la paix, un moyen de restaurer la dignité et la confiance. Il est impératif de juguler la radicalisation et de faire barrage aux discours de haine et de division. La lutte contre le trafic des objets culturels doit être intensifiée partout dans le monde », a-t-elle conclu.




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