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Gros plan sur le patrimoine de la Mémoire du monde : les inventions et découvertes qui ont changé le monde

© Musée Nikola Tesla/Appareil pour commander le mécanisme des navires ou des véhicules mobiles

Le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO répertorie les archives et brevets de deux scientifiques et inventeurs, l’un Serbe et l’autre Hongrois, dont les découvertes ont révolutionné le développement de la distribution d’électricité et de la télévision. Dans un tout autre domaine, les manuscrits médicaux tamouls sur feuilles de palmier, qui décrivent des traitements et remèdes encore utilisés de nos jours dans l’Inde du Sud, constituent un patrimoine vivant, également inscrit au Registre.

Le mot “science” évoque généralement des images de becs Bunsen et d’expérimentations en cours de chimie, Albert Einstein et sa théorie de la relativité, des laborantins en blouse blanche manipulant des éprouvettes et autres clichés. Mais nous oublions trop souvent les nombreuses inventions et découvertes pratiques que nous ont laissées les scientifiques et qui font désormais partie de notre vie quotidienne.

La Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement de l’UNESCO célèbre les apports de la science qui vont dans le sens du développement durable et de l’établissement de sociétés pacifiques. Le Registre de la Mémoire du monde répertorie les archives des travaux de scientifiques de premier plan.

Demande de brevet Radioskop de Kálmán Tihanyi (1926)

© National Archives of Hungary/Radioskop

Aperçu rapide :

Prenons le cas de Kálmán Tihanyi. Bien que son nom soit pratiquement inconnu, ce physicien hongrois, ingénieur en électricité et inventeur est l’un des pionniers de la télévision électronique. Son brevet “Radioskop” déposé en 1926 représente un grand pas dans le développement de la télévision. Cette invention pose les fondements de la télévision moderne, en décrivant un système d’émission et de réception entièrement électronique et sa production à l’échelle industrielle. Tihanyi introduit également le concept novateur d’un tube qui accumule et stocke des charges électriques pendant chaque cycle de balayage, principe fondamental de la télévision.

Inscrite en 2001 au Registre de la Mémoire du monde, la collection est conservée aux Archives nationales de Hongrie et seuls les chercheurs y ont accès. Elle contient des manuscrits, des dessins et la correspondance officielle avec le Bureau des brevets. Cette collection constitue un rare témoignage d’un des épisodes de l’histoire de la télévision.

Archives de Nikola Tesla

© Musée Nikola Tesla Museum/Croquis d'une ampoule annoté par Tesla

Aperçu rapide :

Mais que serait la télévision sans électricité ? C’est aux travaux du scientifique d’origine serbe Nikola Tesla que nous devons la production commerciale d’électricité, la transmission à longue distance et l’utilisation des courants électriques.

Au cours de sa prolifique carrière d’inventeur au tournant du XIXe et du XXe siècle, Tesla déposa 118 brevets originaux, dont 40 se rapportent aux énergies, 50 au domaine des courants à haute fréquence, 17 à la mécanique et le reste à plusieurs autres domaines technologiques. On considère que ses travaux sont à l’origine d’inventions telles que la radio, le radar, la robotique, la télécommande, la télévision et les ordinateurs, pour ne citer que les plus connues.

Nombre de ses découvertes sont d’une importance capitale. Les archives conservées au musée Nikola Tesla de Belgrade contiennent de la documentation brevetée, des articles, des manuscrits, des dessins techniques et des photographies du plus haut intérêt. Le microfilmage et la numérisation des archives sont en cours et le musée a pour ambition de mettre les documents en ligne. La collection a été inscrite au Registre de la Mémoire du monde en 2003.

La collection de manuscrits médicaux de l'IAS

© Institute of Asian Studies/Texte sur l'anatomie humaine : points de pression

Aperçu rapide :

Dans un tout autre domaine, le Registre répertorie une collection très fragile réunissant d’anciens manuscrits médicaux, la plupart tamouls, qui témoignent du système de médecine traditionnel pratiqué par les yogis, des maîtres de yoga ayant atteint une haute réalisation spirituelle.
Conservée à l’Institute of Asian Studies (IAS) dans l’Etat du Tamil Nadu, la collection contient des manuscrits décrivant la nature et les symptômes des maladies, les thérapeutiques et la préparation de remèdes à partir d’herbes, de racines, de feuilles, de fleurs, de fruits, etc.

Les manuscrits sont écrits en tamoul, l’une des deux langues classiques de l’Inde, sur des feuillets fabriqués avec des feuilles de palmier séchées, poncées et fumées, qui étaient le support d’écriture traditionnel dans l’Inde ancienne.

Les manuscrits sur feuilles de palmier se dégradent progressivement sous un climat tropical. Autrefois, ils étaient recopiés sur de nouvelles feuilles lorsque leur état l’exigeait.

Le prêt des manuscrits de l’IAS n’est pas autorisé en raison de leur fragilité, mais un projet de microfilmage est en cours pour préserver ce patrimoine documentaire et le rendre plus accessible.

A l’heure actuelle, la lecture de l’écriture archaïque sur feuilles de palmier se perd. Seuls quelques érudits spécialement formés sont capables de déchiffrer les textes, que l’IAS est en train de traduire en tamoul moderne.

Les populations de l’Inde du Sud continuent, encore aujourd’hui, à préparer les remèdes décrits dans les manuscrits selon les méthodes traditionnelles et les utilisent pour se soigner.

 

Le Registre de la Mémoire du monde

L’inscription sur le Registre de la Mémoire du monde a pour objectif de susciter l’intérêt du public et de contribuer à la conservation de ce patrimoine documentaire qui nous aide à comprendre notre société dans toute sa complexité.

Au fil des siècles, notre patrimoine documentaire a été durement malmené par les guerres, les troubles sociaux, le pillage, le trafic illicite, la destruction, les mauvaises conditions de conservation et les restrictions budgétaires.

La prise de conscience de cette situation alarmante, associée à la conviction qu’a l’UNESCO que le patrimoine documentaire mondial appartient à l’ensemble de l’humanité et doit être protégé, a abouti en 1992 à la mise en place du programme Mémoire du monde.

Le programme a pour mission d’identifier les collections de bibliothèques et les fonds d’archives présentant un intérêt universel et de contribuer à leur conservation et à leur diffusion. L’inscription d’une collection sur le Registre de la Mémoire du monde, créé en 1995, fait partie de ce processus.

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