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Gros plan sur le patrimoine de la Mémoire du monde : l’émancipation des femmes

© Université des Indes occidentales
Dame Nita et Javier Perez de Cuellar

Le 8 mars commémore la Journée internationale de la femme. Le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO répertorie des documents relatifs au combat pour l’égalité des femmes, comme l’obtention du droit de vote des Néo-Zélandaises en 1893. Figurent également des archives de femmes remarquables, comme la collection sur la vie et l’époque de Dame Ruth Nita Barrow de la Barbade, une des femmes les plus extraordinaires du XXe siècle.

Pétition de 1893 en faveur du droit de vote pour les femmes

© Archives de la Nouvelle-Zélande
Pétition de 1893, première page

Aperçu rapide :

En 1893, la Nouvelle-Zélande est le premier Etat autonome au monde à accorder le droit de vote aux femmes. Ce fut, pour les suffragettes du monde entier, une victoire majeure. Une vingtaine d’années plus tard, à la veille de la Première Guerre mondiale, trois autres pays seulement avaient reconnu ce droit : l’Australie en 1902, la Finlande en 1906 et la Norvège en 1913.

Même si les Néo-Zélandaises mettront encore 26 ans pour obtenir le droit d’éligibilité, environ 75 pour cent d’entre elles exercent le droit de voter qu’elles viennent de conquérir aux élections de 1893. Pourtant la Loi électorale n’avait été adoptée qu’une dizaine de semaines avant le scrutin.

Cette victoire est l’aboutissement d’années de militantisme intense et de plusieurs pétitions présentées au Parlement néo-zélandais, dont la première remonte à 1891. Plusieurs tentatives avaient été faites pour faire passer des lois accordant le droit de vote aux femmes, mais elles avaient à chaque fois échoué. Ce n’est qu’au bout de la troisième pétition, qui rassemblait près de 30 000 signataires (presque un quart de la population féminine), qu’un changement politique se produit au Parlement, qui aboutira à l’adoption de la Loi électorale.

Cette pétition historique est constituée de 546 feuilles de papier, provenant de tout le pays, qui ont été collées ensemble de manière à former un unique rouleau d’une longueur de 274 mètres. Ce document, dont l’importance dépasse les frontières de la Nouvelle-Zélande, est inscrit au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Il a valeur d’exemplarité pour tous ceux qui défendent les droits des femmes à travers le monde.
 

Collection de Nita Barrow

© Université des Indes occidentales
Dame Nita Barrow

Aperçu rapide :

S’il y a bien une vie qui a valeur d’exemplarité, c’est celle de Dame Ruth Nita Barrow, considérée par beaucoup comme l’une des femmes les plus remarquables du XXe siècle. Née en 1916 à l’île de la Barbade, dans les Caraïbes, Mme Barrow commence son parcours professionnel comme infirmière, l’une des rares professions à laquelle les femmes avaient alors accès.

Après avoir occupé divers postes d’infirmière et de responsable de la santé publique aux Caraïbes, elle est nommée conseillère auprès de l’Organisation mondiale de la santé en 1964. Elle sera amenée à exercer de hautes fonctions à l’échelle internationale, notamment en tant que présidente du Conseil œcuménique des Eglises, de l’Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines et du Conseil international d’éducation des adultes. Ce parcours professionnel est remarquable, car aucune femme, et encore moins une femme noire, n’avait jamais occupé de telles fonctions.

Sous ses nombreuses casquettes (infirmière, responsable de santé publique, diplomate, militante pour l’égalité des sexes, etc.), Dame Nita s’est investie dans le combat pour le progrès des droits des femmes, en particulier le droit à l’accès des soins. Mais elle dénonçait aussi toutes les formes d’injustice sociale et elle fut, en 1986, la seule femme nommée au Groupe de personnalités éminentes du Commonwealth à être envoyée en Afrique du Sud pour encourager le dialogue entre le gouvernement d’apartheid et les leaders de la majorité africaine. C’est cette même année que Mme Barrow est nommée représentante permanente de la Barbade auprès des Nations Unies. Elle exercera ces fonctions jusqu’en 1990, lorsqu’elle devient la première femme gouverneur général de la Barbade, poste qu’elle occupera jusqu’à sa mort en 1995.

La vie de Mme Barrow est un exemple remarquable de dévouement et de service aux autres. Sa mobilisation pour l’égalité entre les sexes et entre les races, son engagement dans la lutte contre la pauvreté et pour l’amélioration de la santé et de l’éducation en font un modèle à suivre.

Une volumineuse collection comprenant des discours, des manuscrits et la correspondance de Mme Barrow est inscrite au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Tous ces documents témoignent de la vie et de l’époque de cette femme extraordinaire.
 

Le Registre de la Mémoire du monde

L’inscription sur le Registre de la Mémoire du monde a pour objectif de susciter l’intérêt du public et de contribuer à la conservation de ce patrimoine documentaire qui nous aide à comprendre notre société dans toute sa complexité.

Au fil des siècles, notre patrimoine documentaire a été durement malmené par les guerres, les troubles sociaux, le pillage, le trafic illicite, la destruction, les mauvaises conditions de conservation et les restrictions budgétaires.

La prise de conscience de cette situation alarmante, associée à la conviction qu’a l’UNESCO que le patrimoine documentaire mondial appartient à l’ensemble de l’humanité et doit être protégé, a abouti en 1992 à la mise en place du programme Mémoire du monde.

Le programme a pour mission d’identifier les collections de bibliothèques et les fonds d’archives présentant un intérêt universel et de contribuer à leur conservation et à leur diffusion. L’inscription d’une collection sur le Registre de la Mémoire du monde, créé en 1995, fait partie de ce processus.

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