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Gros plan sur le patrimoine de la Mémoire du monde : l’Holocauste

© AFF Basel, CH / AFS Amsterdam, NL
Journal d’Anne Frank

Le Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO répertorie plusieurs témoignages sur l’Holocauste, au cours duquel le régime nazi extermina six millions de Juifs et des millions d’autres victimes. La Collection de témoignages, les Archives du Service International de Recherches, le Journal d’Anne Frank et les Archives du ghetto de Varsovie font partie des collections de la Mémoire du monde relatives à l’Holocauste.

Le 27 janvier 1945, alors que la fin de la Seconde Guerre mondiale approche, les troupes soviétiques libèrent dans leur progression le camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, et sauvent les prisonniers rescapés. C’est cette date qu’ont choisie les Nations Unies pour la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, afin de ne pas oublier les six millions de Juifs et les millions d’autres victimes exterminés par le régime nazi.

Collection de témoignages, Yad Vashem Jérusalem, 1954-2004

© Yad Vashem - The Pages of Testimony Collection, housed in the Hall of Names, within the Holocaust History Museum at Yad Vashem, Jerusalem.

Aperçu rapide :

Six millions de juifs ont été tués pendant l’Holocauste, leurs noms transformés en chiffres. La plupart n’ont ni cimetière, ni tombe gravée. Les pages de la collection de témoignages représentent un mémorial collectif de grande échelle pour les victimes de l’Holocauste, s’efforçant ainsi de leur rendre leurs noms et leurs visages.

Ceci n’a pas de précédent dans l’histoire de l’humanité tant par ses dimensions que par sa volonté de sauver de l’oubli les noms et les identités des victimes. Constituées de précieux témoignages personnels signés, ces pages se distinguent d’essais plus tardifs utilisant ce modèle pour commémorer les victimes d’autres génocides (comme celui du Rwanda ou du Cambodge).

Archives du Service International de Recherches

Aperçu rapide:

  • Année de soumission : 2012
  • Année d'inscription : 2013
  • Organisation : Commission Internationale pour le Service International de Recherches (CISIR)
  • Lien vers l'inscription

Entre 1933 et 1945, le monde a traversé une période de destruction et de persécution sans précédent, causée par le régime National Socialiste allemand. La seconde guerre mondiale représente le plus grand conflit connu par l’homme avec pour résultat de nombreux morts, internements et déplacements. La collection rassemble des documents sur : les camps de concentration et d'extermination, les ghettos et les prisons de la Gestapo, les déplacements et l’exploitation de travailleurs et le destin des individus déplacés (incluant les survivants cherchant à émigrer d’une Europe détruite).

Depuis 1946, les archives du SIR à Bad Arolsen (Allemagne) ont témoigné de la persécution des minorités, des opposants politiques de toutes sortes, de l’exploitation extrême des travailleurs et de leur déracinement. Le grand volume des archives du SIR illustre l’étendue des crimes Nazis. De plus, comme les témoins ne seront bientôt plus là pour raconter leurs histoires, les documents deviendront encore plus importants.

Journal d’Anne Frank

© AFF Basel, CH / AFS Amsterdam, NL
Premier cahier du journal d’Anne Frank

Aperçu rapide :

Ce sont souvent les enfants innocents qui sont les premières victimes des innombrables guerres et catastrophes qui dévastent le monde. Leur exemple, comme celui d’Anne Frank, est un rappel particulièrement poignant de ces événements tragiques. L’histoire d’Anne Frank oppose la douceur de l’enfance à la cruauté du système nazi, déterminé à détruire tous ceux qui étaient exclus de son ordre social.

Anne avait 13 ans quand sa famille fut obligée de se cacher dans des pièces secrètes situées derrière les bureaux de son père à Amsterdam, alors que les Pays-Bas étaient sous occupation allemande. Ils vécurent cachés avec quatre autres personnes pendant plus de deux ans. Dénoncés par un informateur anonyme, ils furent arrêtés par la Gestapo le 4 août 1944.

Anne commença à rédiger son journal le jour de son 13ème anniversaire, le 12 juin 1942, et continuera d’écrire pratiquement jusqu’au jour de son arrestation. Le journal d’Anne Frank retrace la vie dans l’annexe secrète, mais témoigne aussi des restrictions que subissaient les Juifs pendant la guerre.

Son père sera le seul membre de la famille qui reviendra des camps. Quand il retourne à Amsterdam à la fin de la guerre, un couple qui faisait partie du groupe de six personnes qui les avaient aidés pendant les années de clandestinité, lui remet les écrits laissés par sa fille.

En lisant le journal, où Anne revient à plusieurs reprises sur son désir de devenir écrivain ou journaliste, il décide de le publier et en 1947 paraît la première édition sous le titre Het Achterhuis (L’Annexe). Le journal d’Anne Frank a depuis été traduit dans plus de 65 langues. 

Le cahier à carreaux rouges et blancs dans lequel Anne a commencé à écrire son journal et d’autres documents sont inscrits au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO. Tous ces documents originaux sont exposés à la Maison d’Anne Frank, Prinsengracht 267, à Amsterdam, l’annexe secrète reconvertie en musée.

Archives du ghetto de Varsovie (Archives Emanuel Ringelblum)

© Institut de recherches historiques juif
Dr Emanuel Ringelblum (Archives du ghetto de Varsovie)

Aperçu rapide :

A côté de ce récit personnel figure dans le Registre le témoignage de toute une communauté, les habitants du ghetto de Varsovie, en Pologne.

A partir d’octobre 1940, tous les Juifs de la région de Varsovie furent regroupés dans le ghetto, clôturé par un mur surmonté de barbelés et surveillé par des gardes armés. Environ 500 000 personnes vivaient dans cet espace confiné, où sévissaient la maladie, la faim et le chômage. En dépit des conditions extrêmement difficiles, les habitants organisent la vie du ghetto, créant des écoles, des soupes populaires et même des journaux locaux.

Sous la direction de l’historien Emanuel Ringelblum, un groupe clandestin décide de réunir des documents sur la vie quotidienne dans le ghetto, au départ dans l’intention d’en faire un livre après la guerre. La collection regroupe des documents de diverses sources (journaux intimes, documents officiels, correspondance privée) et contient aussi des informations sur les communautés juives du reste de la Pologne.

Dès le milieu de l’année 1942, quand il devint évident que les nazis déportaient la population dans des camps d’extermination, la plupart de ceux qui restaient s’engagèrent dans la lutte. Mais l’insurrection du ghetto de Varsovie, au début de 1943, sera écrasée par les Allemands, qui envoyèrent des milliers de soldats et rasèrent le ghetto.

Lorsque tout espoir semblait perdu, le groupe cacha les documents, qui constituent aujourd’hui les Archives Ringelblum, dans des bidons de lait et d’autres boîtes en métal qu’ils enterrèrent dans des caves du ghetto. A la fin de la guerre, Hersz Wasser, un des membres du groupe qui revint des camps, aida les chercheurs à retrouver deux cachettes. La troisième partie des archives est restée introuvable.

Les Archives Ringelblum sont considérées comme la plus importante collection de récits et de documents sur l’Holocauste provenant des témoins directs : les victimes.

Le Registre de la Mémoire du monde

L’inscription sur le Registre de la Mémoire du monde a pour objectif de susciter l’intérêt du public et de contribuer à la conservation de ce patrimoine documentaire qui nous aide à comprendre notre société dans toute sa complexité.

Au fil des siècles, notre patrimoine documentaire a été durement malmené par les guerres, les troubles sociaux, le pillage, le trafic illicite, la destruction, les mauvaises conditions de conservation et les restrictions budgétaires.

La prise de conscience de cette situation alarmante, associée à la conviction qu’a l’UNESCO que le patrimoine documentaire mondial appartient à l’ensemble de l’humanité et doit être protégé, a abouti en 1992 à la mise en place du programme Mémoire du monde.

Le programme a pour mission d’identifier les collections de bibliothèques et les fonds d’archives présentant un intérêt universel et de contribuer à leur conservation et à leur diffusion. L’inscription d’une collection sur le Registre de la Mémoire du monde, créé en 1995, fait partie de ce processus.

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