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18.11.2014 - Secteur des sciences sociales et humaines

Le Prix UNESCO-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence 2014 a été décerné à Ibrahim Ag Idbaltanat (Mali) et Francisco Javier Estévez Valencia (Chili)

© UNESCO - Ibrahim Ag Idbaltanat, Getachew Engida, Francisco Javier Estévez Valencia

Le Directeur général adjoint de l’UNESCO, Getachew Engida, a remis le Prix UNESCO-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence aux deux militants pour la paix et les droits de l'homme Ibrahim Ag Idbaltanat du Mali et Francisco Javier Estévez Valencia du Chili, au cours d’une cérémonie qui s’est tenue au siège de l’UNESCO le 14 novembre 2014.

« La règle d'or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu'une partie de la vérité et sous des angles différents » Mahatma Gandhi

Le Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2014 a été décerné à Ibrahim Ag Idbaltanat (Mali) en reconnaissance de son dévouement et de l’engagement exceptionnels en faveur du dialogue et de la non-violence comme moyen de résolution des conflits dans la société et à la cause de la lutte contre les inégalités sociales.

Son engagement en faveur de la défense des droits humain et la paix a commencé avec la prise de conscience que sans l’éducation des communautés rurales, le progrès de son pays, pourtant riche en valeurs spirituelles et diversité culturelle dont Tombouctou où exista l’une des premières universités du monde, n’était pas possible. Depuis, à travers son travail comme militant de la société civile, Ibrahim Ag Idbaltanat contribue à élargir l’accès aux services sociaux de base et à l'éducation des groupes défavorisés, des femmes, des enfants, des descendants d’esclaves. Il est également fortement engagé dans la résolution pacifique des conflits du Nord du Mali, entre les populations sédentaires et nomades et pour la fin de stigmatisations contre la population touareg.

En 1987, il a fondé l'organisation GARI (le Groupement des artisans ruraux d’Intadeyné), qui crée des écoles dans toute la région afin d'ouvrir aux enfants touaregs marginalisés de nouveaux horizons. Il a fait campagne contre la stigmatisation et la discrimination liée à l'identité de caste des descendants d’esclaves et a aidé les communautés à reconsidérer et à redéfinir ce que signifie être touareg.

En 2006, il a créé TEMEDT, qui a développé des activités multiples sous sa direction, visant à faire prendre conscience des inégalités entre les communautés touchées par l'esclavage. Ces actions, ayant atteint un grand nombre de personnes, ont directement contribué à libérer et à soutenir des dizaines de personnes à travers des conseils juridiques aux victimes des pratiques esclavagistes, la formation des magistrats sur la législation anti-esclavage et des campagnes en faveur de la réforme juridique pour criminaliser les pratiques esclavagistes.

En acceptant le Prix, Ibrahim Ag Idbaltanat a souligné que la force de son activisme se repose sur l’action commune de beaucoup des personnes des communautés du Nord du Mali : ses collègues des organisations Temedt et GARI, ainsi que sa famille et tous ses partenaires qui ont soutenu son travail.

Le Prix UNESCO-Madanjeet Singh 2014 a également été décerné à Francisco Javier Estévez Valencia (Chili) en reconnaissance de son engagement de longue date et de son travail infatigable visant à promouvoir le respect des droits de l'homme, fondés sur les principes de tolérance et de non-violence, afin de construire une société plus harmonieuse et inclusive, garantissant la paix et la prospérité, et un monde avec l'égalité des chances pour tous.

Francisco Javier Estévez Valencia, un éminent activiste de la société civile, historien et professeur à l'Université du Chili, a commencé sa lutte non-violente pour les droits humains et la démocratie pendant les années de la dictature d'Augusto Pinochet et est devenu l'un des dirigeants renommés de la résistance démocratique de jeunes Chiliens.

Après le retour de la démocratie au Chili, il a joué un rôle important au sein de la Commission nationale de la vérité et de la réconciliation en tant que vice-président de la campagne citoyenne « Para créer en Chile ». Pendant de nombreuses années, il a enquêté et a dénoncé les violations des droits de l'homme et a travaillé pour la préparation de l'accusation constitutionnelle du général Pinochet, qui a été rejetée par le Parlement, mais pris en considération au cours de la procédure judiciaire à Londres.

Fondateur, en 1994, de l’association chilienne Fundacíon Ideas, depuis lors, il a apporté une contribution importante à la construction d'une culture des droits de l'homme, de la démocratie et de la paix aux niveaux national, régional et international par le moyen de l'éducation et des activités de sensibilisation, ainsi que des campagnes publiques qui permettent à ceux dont les voix ne sont pas écoutées à se faire entendre dans leur lutte pour la dignité et la justice. En tant que coordinateur de la campagne citoyenne « Cinta Amarilla » il a contribué à l'abolition de la peine de mort au Chili en 2001, ainsi qu’à la suppression de l'espace publique des monuments symbolisant le régime militaire.

Dans son discours, Francisco Javier Estévez a souligné l’importance de la solidarité et fraternité dans la lutte pour la liberté et l’égalité dans le monde. « La fraternité est une science, un art, et la culture », il a affirmé. « Tous ceux qui souffrent aujourd’hui de l'intolérance, de la discrimination et de la violence sous toutes leurs formes doivent savoir qu'ils ne sont pas seuls, comme ne sont pas seuls tous ceux qui luttent dans des conditions très difficiles, car il y a une très grande communauté de personnes, des mouvements citoyens et des institutions telles que l'UNESCO, qui ne les laisseront jamais seuls, parce qu'ils partagent tous le même combat et les mêmes valeurs ».

La cérémonie de remise du Prix a été symboliquement liée à la Journée internationale pour la tolérance, qui est célébrée chaque année le 16 novembre, la date de la création de l’UNESCO, qui commence cette année les célébrations marquant son 70e anniversaire.

La cérémonie était pour l’UNESCO l’occasion de rappeler l’importance de la tolérance comme un principe cardinal de la vie en société, qui est le socle de la construction de la paix, la concorde sociale et le développement humain.

A travers un message vidéo projeté pendant la cérémonie, Michelle Bachelet, Présidente de la République du Chili, a félicité M. Francisco Javier Estévez Valencia et M. Ibrahim Ag Idbaltanat pour leur désignation comme les lauréats du Prix.

Cette année marque la première édition du Prix en l’absence de son bienfaiteur, Monsieur Madanjeet Singh, qui nous a malheureusement quittés en janvier 2013. Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, Madanjeet Singh était un grand humaniste, écrivain et diplomate qui a consacré sa vie à approfondir la compréhension mutuelle et la paix à travers le monde et en Asie du Sud en particulier. Le prix a été créé en 1995 pour marquer le 125e anniversaire de la naissance de Mahatma Gandhi, qui était une grande source d’inspiration pour M. Singh, qui lui-même a inspiré de très nombreuses personnes de cultures et de religions différentes. En hommage à la vie de Madanjeet Singh, une vidéo avec des témoignages de personnalités éminentes a été projetée en présence de Mme. France Marquet, administratrice de la Fondation Madanjeet Singh, donateur du Prix.

Pour célébrer la Journée internationale pour la tolérance, les 96 choristes du Chœur Philharmonique International, artistes de l’UNESCO pour la Paix, ont interprétés plusieurs intermèdes musicaux pendant la cérémonie, sous la direction de leur Chef d’orchestre Monsieur Mustapha Kaïd.




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