L’UNESCO organise une table ronde en Turquie pour promouvoir la tolérance et le respect en ligne
L’association pour le changement social (Association for Social Change), en partenariat avec l’UNESCO et le Réseau de l’Europe du Sud-est pour la professionnalisation des médias (SEENPM), a organisé une table ronde sur les questions de la transparence des médias et du discours haineux en ligne à Istanbul le samedi 15 juin dernier. Environ 30 participants se sont rassemblés pour étudier les solutions de lutte contre la multiplication des propos haineux sur Internet.
De nombreux participants ont insisté sur l’effet positif d’Internet sur la liberté d’expression et la participation démocratique, notamment lors des récents évènements en Turquie.
Bien que les médias en ligne aient donné l’opportunité aux internautes de lancer des débats, plusieurs participants se sont montrés inquiets concernant les commentaires d’utilisateurs qui pourraient contenir des propos haineux, et compromettre les débats ouverts et tolérants. La table ronde a principalement abordé les conséquences que peuvent avoir ces propos haineux pour les organisations médiatiques qui s’efforcent de respecter les principes du journalisme éthique.
Des journalistes présents lors de l’évènement ont pu donner des exemples d’incidents dont ils ont été victimes, comme des menaces de mort suite à la publication de reportages sur des sujets controversés. Ces débats ont permis de souligner qu’il est important de définir dans quelle mesure les propos sont protégés par les standards internationaux.
Selon Andrew Smith, juriste pour l’organisation Article 19, « le droit à la liberté d’expression protège clairement les discours qu’ils soient offensant, choquants ou préoccupants, aussi bien sur Internet qu’hors ligne ». « Les textes de lois sur le discours d’incitation à la haine sont souvent très vagues et proposent la limitation excessive de propos parfois légitimes. L’expérience montre que l’autorégulation est essentielle pour promouvoir la tolérance et la non-discrimination, alors que la censure d’opinions contestées a l’effet contraire ».
Plusieurs participants ont insisté sur le fait que compter sur le système judiciaire criminel pour lutter contre la haine n’est pas une solution, mais que l’éducation et la sensibilisation sont la clé pour plus de tolérance et d’égalité dans les débats en ligne.
Cet évènement a été organisé dans le cadre du projet UE-UNESCO intitulé « Transparence des médias en Europe du Sud-est » initié en janvier 2013. Il est le troisième d’une série d’évènements locaux organisés dans la région.
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