Le Conseil consultatif scientifique et technique de l’UNESCO assiste Madagascar
Paris, 14 juillet 2015 - Une récente mission du Conseil consultatif scientifique et technique de l’UNESCO (STAB) à Madagascar a vérifié l’état des anciennes épaves à proximité de l’île de Sainte Marie. Elle a contrôlé une fouille ayant conduit à l’annonce de la découverte, en mars, d’un lingot d’argent, qui aurait été trouvé sur l’Adventure Galley, une épave liée au pirate William Kidd.
La mission a montré que plusieurs anciennes épaves se trouvaient effectivement dans les baies de l’île de Sainte Marie. Toutefois, ce qui avait été considéré comme l’Adventure Galley du pirate Kidd a été identifié par les experts du STAB comme des morceaux de structure du port de Sainte-Marie. Aucun reste de navire n’a été trouvé. De plus, le lingot de métal, apparemment récupéré sur le site précité, n’est aucunement un « trésor en argent », puisqu’il est constitué pour 95% de plomb. Il ne contient pas d’argent et a été identifié comme un morceau de ballaste.
« En fait la réelle nouvelle n’est pas qu’il n’y a aucun trésor en argent » dit Michel L’Hour, chef de la mission du STAB (UNESCO), « mais que quelqu’un assiste le gouvernement et effectue pour lui des vérifications. La création du conseil consultatif scientifique et technique par les Etats, qui se sont mis d’accord sur les meilleures pratiques d’archéologie subaquatique, en adoptant la Convention de l’UNESCO de 2001, c’est la vraie nouvelle ». Le conseil consultatif est composé des experts les plus fiables en la matière et assiste, à leur demande, les Etats ayant ratifié la Convention.
D’autres conclusions du rapport montrent que ce qui avait été identifié comme les restes d’un navire pirate hollandais, supposément le Fiery Dragon, sont en réalité les restes d’un large navire asiatique, plus probablement construit en Inde, pillé par des pirates puis abandonné dans la baie de l’Ilot Madame. Les objets récupérés dans l’épave asiatique en 2010, en particulier plusieurs pièces d’or, qui auraient pu faciliter l’identification du site, ne figurent pas sur les inventaires du site et du musée. De plus, la récupération, l’inventaire, l’entreposage et la conservation des objets découverts n’ont pas été opérés de manière scientifique, conduisant à la perturbation des sites et rendant plus difficile la compréhension de leur contexte historique.
Pour toute nouvelle recherche, le STAB recommande de respecter précisément les règles figurant à l’Annexe de la Convention UNESCO de 2001 sur la Protection du Patrimoine Subaquatique et de permettre uniquement l’intervention d’équipes compétentes, menées par un archéologue subaquatique qualifié.