L'événement s’est déroulé dans le cadre de la 38e session de la Conférence générale de l'UNESCO, organe directeur qui réunit les représentants de tous les États membres de l'Organisation et qui prendra fin le 18 novembre.
 
La Directrice générale, Irina Bokova, a réaffirmé la solidarité de l'UNESCO à l’égard de la France et des victimes de la terreur partout dans le monde lors de la présentation du programme de la soirée. A l’affiche, un spectacle donné par l'Orchestre mondial pour la paix, qui a été désigné Artiste de l'UNESCO pour la paix.
 
« Paris incarne tout ce que les extrémistes haïssent et craignent : une ville de lumière,  une ville libre dans un pays libre, la France, qui a une passion pour le débat et pour les choses de l'esprit. Les extrémistes ont peur de la culture. Ils ont peur de l'histoire, de la diversité culturelle et de la liberté qu’elle représente, de la liberté de vivre et de penser.  Voilà pourquoi ils ont détruit Palmyre, Mossoul et Hatra. Voilà pourquoi ils attaquent les journalistes, les communautés religieuses et la capacité des gens à vivre ensemble. » a déclaré la Directrice générale.
 
La Directrice générale a rendu hommage aux artistes de l'Orchestre pour la paix qui n'ont pas hésité à venir jouer à Paris : « Chacun de vous a insisté pour être ici ce soir, dans cette ville de lumière, dans cette ville de musique, dans cette ville de la vie. Ensemble, ce soir, nous sommes unis. Pour rendre hommage aux victimes de ces attentats. Pour exprimer notre sympathie, notre solidarité, notre soutien à leurs amis et familles, au peuple de France, aux femmes et aux hommes du monde entier. »
 
Le concert s’est suivi d’une projection, sur les bâtiments du Siège de l'UNESCO, d'un spectacle son et lumière conçu pour déclarer à celles et ceux de Paris et du monde entier que l'UNESCO reste fidèle à sa Constitution, adoptée il y a 70 ans aujourd'hui, pour construire la paix dans l'esprit des femmes et des hommes. Un mémoire qui est aujourd'hui, plus  pertinent que jamais.
 
Lors de l’ouverture du Forum des dirigeants d'aujourd'hui, le Président de la Conférence générale de l'UNESCO, Stanley Mutumba Simataa, a déclaré que « malgré les événements tragiques de vendredi dernier, nous sommes réunis ici aujourd'hui, en tant que nations sous la bannière de l'UNESCO, pour notre 70e anniversaire, afin de proclamer au monde que l'esprit humain ne doit jamais être réprimé. Que l'aspiration de l'humanité à la paix, à la tolérance et à la coexistence mutuelle doit être ressuscitée. »
 
Les Présidents de la Bulgarie, du Cameroun, de l'ex-République yougoslave de Macédoine, de Lituanie, et le Chef d'État par intérim de la Libye, ont tous parlé du rôle clé de l'UNESCO dans la lutte contre l'extrémisme dans leur région.
 
Rosen Plevneliev, le Président bulgare, a indiqué que « l'idéologie du terrorisme ne peut être vaincue par les armes » et a estimé qu'« il pourrait être défait par de meilleures idées, par l'éducation et par des sociétés tolérantes." [...] C’est seulement en nous unifiant contre cette menace mondiale que nous remporterons ce combat, » a-t-il dit.
 
« La guerre contre le terrorisme concerne chaque nation qui intègre le respect de la personne humaine et de la vie au sein de ses valeurs fondamentales. Il incombe à chaque pays d'apporter sa contribution », a déclaré le président Paul Biya du Cameroun en proclamant le soutien de son pays à « l'idéal humaniste de l'UNESCO, dont le but ultime est de promouvoir le développement humain et l'harmonie entre les peuples. »
 
Agila Saleh Essa Gwaider, Chef d’État par interim de la Libye, a parlé de la souffrance du peuple libyen, aux mains de groupes terroristes et a souligné « l'importance que la Libye accorde à la diversité culturelle, au dialogue inter-religieux et à la culture de la paix ». Il a insisté sur le rôle de premier plan de l'UNESCO dans la lutte contre les problèmes auxquels le monde est  aujourd'hui  confronté et  il a appelé à un plus grand soutien à l'Organisation.
 
Se référant à la propagation du terrorisme et de l'instabilité, la Présidente de la Lituanie, Dalia Grybauskaitė a souligné que : « le radicalisme et la haine prospèrent là où l'éducation échoue » et a appelé à accroître les efforts internationaux pour promouvoir la paix, les droits de l’homme et la démocratie. « Une paix durable, un développement durable et une éradication de la pauvreté dépendent de l'accès à l'éducation, » a-t-elle ajouté.
 
Gjorge Ivanov, Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine, a déclaré que « ce Forum aujourd'hui est un réponse au terrorisme et aux ennemis de la diversité. Nous ne devons pas laisser le terrorisme prendre le pas sur la paix, sur la liberté et sur la justice, » appelant l'Organisation à « aider à rétablir l'ordre mondial et à substituer le monologue au dialogue en particulier au dialogue interculturel et au dialogue interreligieux. »
 
Le Forum des Dirigeants continuera demain après-midi (de 15h à 17 h) avec les allocutions du Vice-Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères de la République slovaque, et des Présidents d'Azerbaïdjan, de Malte et de la France.
 

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