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Vol 7 N° 2 [Avril–juin 2009]

 

SOMMAIRE

PLEINS FEUX SUR ...
2 Le frisson du forage

ACTUALITÉS
10 Les pôles se réchauffent plus vite que prévu
10 Le Danemark appuie l’éducation au changement climatique
11 Dix années pour sauver les récifs coralliens
12 Prix scientifiques pour femmes d’exception
12 2011 sera l’Année de la chimie
13 Inauguration de l’observatoire Pierre-Auger
13 Un Iranien remporte un prix d’optique

INTERVIEW
14 Jacques Weber explique pourquoi la crise financière peut être une opportunité

HORIZONS
16 Au chevet du fleuve « mère de la Chine »
19 Épaves, mondes engloutis et pilleurs de tombes

EN BREF
24 Agenda
24 Vient de paraître

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Voir aussi : ARCHIVES de Planète science

 

ÉDITORIAL

L'autre crise

L’eau est trop importante pour être abandonnée à ses seuls gestionnaires. Tel est le message de L’eau dans un monde qui change, troisième édition du Rapport mondial sur l’évaluation des ressources en eau, présenté par l’UNESCO le 16 mars au Forum mondial de l’eau, à Istanbul (Turquie), au nom de 26 organismes des Nations unies.

Le rapport espère convaincre les gouvernements de s’intéresser davantage à leur « or bleu ». Les investissements actuels dans l’eau sont minimes, comparés aux sommes consacrées à la crise financière et à la réduction des émissions de carbone – alors que les ressources en eau vont être victimes du changement climatique. « L’eau doit être placée au coeur des politiques agricoles, énergétiques, sanitaires, éducatives et d’infrastructures » souligne le coordonnateur du rapport, Olcay Unver de l’UNESCO.

Les auteurs expliquent que la crise de l’eau s’aggravera dans les prochaines décennies si les problèmes prévisibles ne sont pas traités à temps. Déjà situés à un niveau inégalé, les besoins en eau s’accroîtront encore lorsque la population mondiale aura atteint les 9 milliards en 2050, avec des urbains plus nombreux que les ruraux, une production énergétique accrue, l’élévation du niveau de vie et l’évolution des modes alimentaires. En 2030, près de la moitié de l’humanité (47%) vivra dans des zones soumises à un important stress hydrique.

Les pays riches consomment beaucoup de viande, donc beaucoup d’eau, car notre consommation doit se mesurer à l’eau que nous mangeons et non à celle que nous buvons. La production d’1 kg de blé nécessite de 800 à 4 000 litres d’eau, celle d’un kg de boeuf entre 2 000 et 16 000. En 2002, un Suédois consommait 76 kg de boeuf par an et un Américain 125 kg. Les pays émergents, eux aussi, développent leur goût pour la viande et les produits laitiers. On estime que le Chinois qui mangeait 20 kg de viande en 1985 en consommera 50 kg en 2009, ce qui nécessitera 390 m3 d’eau en plus. Or, nous le verrons dans une étude de cas tirée du rapport, gérer la pénurie d’eau est devenu la priorité pour le fleuve Jaune, deuxième fleuve de Chine par sa longueur.

Puis, il y a l’énergie que nous « cultivons ». Il faut entre 1 000 et 4 000 litres d’eau pour produire un seul litre de biocarburant. Cette production reste faible – la part de l’éthanol utilisée par les transports était estimée en 2008 à 4,5 % aux États-Unis, 40 % au Brésil et 2,2 % dans l’Union européenne – mais elle augmente constamment. Après avoir triplé entre 2000 et 2008, elle devrait passer de 77 à 127 milliards de litres en 2017.

Les besoins énergétiques pourraient augmenter de 55 % d’ici 2030, provenant, à elles seulles, pour près de la moitié, de la Chine et de l'Inde. En dépit de leur forte empreinte écologique et de leur impact social, les barrages ont donc de l’avenir : la production hydroélectrique devrait progresser de 1,7 % par an entre 2004 et 2030, soit une augmentation cumulée de 60 %. Le rapport estime qu’en Afrique, où les retenues d’eau n’atteignent que 4 % du potentiel – contre 70 % dans la plupart des pays industrialisés – elles devraient absolument être développées pour répondre à la production d’énergie ainsi qu’à tous les autres besoins en eau du continent.

Comment convaincre les gouvernements d’agir ? Pour l’économiste Jacques Weber : par l’argument économique. Dans ce numéro, il explique pourquoi la crise financière actuelle découle de la pénurie croissante des ressources naturelles, et pourquoi cela en fait une occasion rêvée de « verdir » l’économie mondiale.

W. Erdelen
Sous-directeur général pour les sciences exactes et naturelles

2009 Année internationale de l'astronomie (AMA2009) –

Liens utiles :

 

 

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