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Vol 8 N° 2 [Avril–juin 2010]

 

SOMMAIRE

PLEINS FEUX SUR ...
2 Conservation de la nature au 21ème siècle : huit prédictions

ACTUALITÉS
10 Les lauréates combattent parasites et maladies
10 L’UNESCO vient en aide à Haïti
11 Biodiversité : l'objectif fixé ne sera pas atteint en 2010
12 Les objectifs pour l'après-2010 devront reconnaître les zones clés
12 L’Afghanistan lance son plan pour l’enseignement supérieur
13 Premier karez restauré en Irak
14 L’Irak se joint au campus virtuel
14 Le Scarlet Knight arrive en Espagne

INTERVIEW
16 David Hills sur ce que l'industrie peut apprendre de la nature

HORIZONS
17 Coup de chaud sur la morue en Norvège
20 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la biodiversité…

EN BREF
24 Agenda
24 Vient de paraître

Lien direct à Planète science Vol. 8 n° 2 (document PDF)
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ÉDITORIAL

 

Thon rouge au menu à Doha

Ce mois-ci, tous les regards sont tournés vers Doha (Qatar) et les négociations diplomatiques sur le projet d’interdiction de la pêche au thon rouge dans l’Atlantique et en Méditerranée. La proposition faite par Monaco d’interdire ce commerce lucratif afin de donner aux stocks décimés le temps de se rétablir a reçu le soutien des États-Unis et de l’Union européenne mais est rejetée par le Japon, qui importe 80 % de ses stocks.

À Doha du 13 au 25 mars, 175 Parties à la Convention sur le commerce international de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) passent en revue plus de 40 propositions visant la préservation et la gestion durable de certaines catégories de mammifères, de requins, de coraux, reptiles, insectes et végétaux. La République unie de Tanzanie et la Zambie demandent, par exemple, l’autorisation d’effectuer une vente exceptionnelle de stocks d’ivoire recueillis par le gouvernement sur des éléphants morts de causes naturelles. Emmenés par le Kenya, sept autres pays africains proposent, au contraire, un moratoire de 20 ans contre tout allègement de l’embargo déclaré en 1989 sur le commerce de l’ivoire. Les États-Unis, de leur côté, sont pour l’interdiction totale de la chasse à l’ours blanc. Le Canada soutient que cette espèce est davantage menacée par le changement climatique que par la chasse. L’Égypte désire abaisser les mesures de protection du crocodile du Nil, car les stocks auraient suffisamment augmenté. Le Guatemala et le Honduras proposent l’inscription de quatre espèces d’iguanes à l’Appendice II – ce qui permettrait de les vendre, mais sous un strict contrôle – afin de les protéger des collectionneurs. Le Brésil et l’Argentine demandent une inscription analogue pour le commerce du bois de rose et du Palo Santo, arbres dont les huiles essentielles sont très utilisées dans la parfumerie et les cosmétiques.

Les débats promettent d’être animés, car les enjeux sont capitaux. Le cas du thon rouge, poisson qui peut mesurer 3 m, est symptomatique de l’inquiétude croissante devant la destruction des écosystèmes marins du monde par la surpêche : 81,9 millions de tonnes de poissons ont été capturées en 2006. Un seul spécimen de thon rouge aurait été vendu 120 000 dollars en janvier de cette année.

Les océans « sont dans un état épouvantable » affirment les auteurs de notre article de fond dans ce numéro. « Des pratiques destructrices qui n’auraient jamais été tolérées à terre se sont poursuivies dans les océans ». Selon l’une de leurs huit prédictions, c’est la situation dramatique des océans qui aura la vedette parmi les mesures de protection qui devront être prises au cours du siècle. Il n’y a pas de temps à perdre : environ 52 % des stocks de poissons de mer sont déjà pleinement exploités, 19 % surexploités et 9 % épuisés ou en voie de rétablissement. La CITES estime que « la capacité maximale de capture des pêcheries dans les océans mondiaux est probablement déjà atteinte et qu’une approche plus rigoureusement contrôlée est nécessaire ». À Doha, le sort qui sera réservé au thon rouge donnera la mesure de l’engagement de la communauté internationale pour maintenir la viabilité des pêcheries.

Au moment où nous mettons ce numéro sous presse, la nouvelle vient de tomber, à Doha : la proposition d’interdire la pêche au thon rouge a été rejetée.

W. Erdelen
Sous-Directeur général pour les sciences exactes et naturelles

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