L’adoption, cette semaine, des 17 ODD fait entrer la Commission dans une nouvelle phase, avec 22 nouveaux membres issus de plusieurs secteurs, notamment des représentants de l’industrie technologique mondiale, des ministres gouvernementaux, des responsables des domaines de l’éducation et de la santé, et deux nouvelles institutions des Nations Unies qui rejoignent les représentants de l’UIT, du PNUD, de l’UNESCO, du Bureau du Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, de l’OMPI et de la Fondation des Nations Unies déjà membres de la Commission.

S. E. Mme Rumiana Bacharova, Vice-Première Ministre de la Bulgarie, a pris part à cette réunion en tant que nouveau membre. Cette 12^e réunion de la Commission a également accueilli un certain nombre d’invités d’honneur, notamment S. E. M. Luis Guillermo Solís, Président du Costa Rica, M. Tim Murphy, de MasterCard, la baronne Beeban Kidron, éminente réalisatrice et militante britannique, et M. Klaus Schwab, Président exécutif du Forum économique mondial.

S’exprimant lors de l’ouverture de la réunion de la Commission un peu plus tôt dans la journée, M. Kagame a souligné combien il était important de placer la technologie au centre du développement.

« Quatre milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’Internet », a-t-il indiqué. « Il est urgent d’inverser cette tendance. Moins de 7 % des foyers des pays les moins avancés sont connectés. C’est évidemment un problème mais cela signifie aussi que les possibilités de croissance sont gigantesques. En Afrique, nous sommes résolus à saisir cette occasion. L’initiative Smart Africa (Une Afrique intelligente) en est un exemple ; elle encourage les nations à investir davantage dans les infrastructures, l’innovation et l’entrepreneuriat ».

M. Kagame a invité les membres de la Commission à participer au Sommet Transformer l’Afrique qui se tiendra à Kigali du 19 au 21 octobre, ajoutant que ce sommet serait l’occasion de décider de la voie à suivre pour continuer de mettre en œuvre des méthodes rationnelles et durables permettant de tirer parti des TIC au service du développement de l’Afrique.

Le Président du Costa Rica a réaffirmé la détermination de son gouvernement à mobiliser les TIC au service de l’autonomisation de tous les citoyens.

« Pour être couronné de succès, le nouveau Programme fera appel à tous les accélérateurs d’inclusion, à tous les multiplicateurs d’élimination de la pauvreté et de durabilité. Le haut débit est une force de transformation : tel est notre message », a déclaré Mme Bokova, Directrice générale de l’UNESCO.

« Il ne s’agit pas seulement de faire campagne en faveur des réseaux et des services. Il s’agit d’ouvrir de nouvelles voies pour créer et partager des connaissances, de renforcer la liberté d’expression, d’élargir les possibilités d’apprentissage, en particulier pour les filles et les femmes, de mettre au point des contenus adaptés, locaux et multilingues ».

« Les 17 ODD offrent un cadre solide et clair au développement de l’humanité », a déclaré M. Carlos M. Jarque, membre de la Commission, qui représentait aussi M. Carlos Slim, co-président de la réunion. « Le haut débit est un moyen puissant d’accélérer les progrès vers leur réalisation. Nous devons établir des stratégies intersectorielles novatrices susceptibles de tirer parti de la puissance des réseaux à grande vitesse pour améliorer l’éducation, la santé et la prestation de services sociaux de base pour tous, en particulier les plus pauvres ».

« Les objectifs de développement durable de l’ONU stimuleront les actions au cours des quinze prochaines années dans des domaines d’une importance essentielle pour l’humanité et la planète », a déclaré M. Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT.

M. Jeffrey Sachs, membre de la Commission, a déclaré : « Pour mettre en œuvre un programme véritablement universel qui ne laisse personne en marge, nous devons mettre en place des mécanismes spéciaux pour les personnes les plus pauvres. En ce qui concerne la mise en œuvre des ODD, le monde entier compte sur nous ; il ne s’agit pas d’une problématique interne, mais d’une problématique mondiale ».

Le rapport annuel de la Commission sur la situation du haut débit, publié au début de la semaine, indique que l’accès des foyers à l’Internet dans les pays développés est proche de la saturation, avec plus de 81,3 % des foyers connectés. Mais, si la part des foyers ayant accès à l’Internet a augmenté de 31,5 % à plus de 34,1 % dans les pays en développement, elle demeure bien en deçà de l’objectif – 40 % d’ici 2015 – fixé par la Commission. Les chiffres relatifs à la connectivité des foyers masquent aussi de fortes disparités : dans les 48 pays les moins avancés des Nations Unies, moins de 7 % des foyers ont accès à l’Internet, tandis qu’en Afrique subsaharienne seul 1 foyer sur 9 est connecté.

« Tout notre travail se concentre sur les droits de l’homme et la dignité », a déclaré Mme Bokova, « sur l’autonomisation des populations, sur l’édification de sociétés du savoir inclusives pour le siècle à venir. Tels sont les enjeux, et nous devons agir de concert pour gagner notre pari ».