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La corruption dans le domaine de l’éducation : un problème mondial selon un nouveau rapport de l’UNESCO

Paris, 27 mai

La corruption dans le domaine de l’éducation : un problème mondial selon un nouveau rapport de l’UNESCO
  • © Claude Croistière

Un ouvrage de l’UNESCO publié aujourd’hui en français tire la sonnette d’alarme : détournements de fonds, appels d’offres truqués, perception illégale de droits d’inscription, fraude aux examens, et autres pratiques malhonnêtes nuisent gravement aux systèmes d’éducation du monde entier.

L’ouvrage intitulé Ecoles corrompues, universités corrompues : que faire ? est le fruit de plusieurs années de recherches sur les thèmes de l’éthique et de la corruption menées par l’Institut International de Planification de l’Éducation (IIPE) de l’UNESCO. Ce document analyse la nature et l’ampleur du problème, ainsi que son coût pour la société, et il propose des solutions pour y répondre. Le rapport qui se fonde sur l’expérience de plus de 60 pays s’appuie sur des informations fournies par les ministères concernés, les organismes de développement et les instituts de recherche nationaux.

L’ouvrage, qui présente plusieurs études de cas menées dans toutes les régions du monde, montre la grande diversité de ces pratiques de corruption qui existent aussi bien dans les pays riches que dans les pays pauvres. Il indique par ailleurs que les détournements de fonds attribués par les ministères de l’Éducation aux établissements scolaires peuvent représenter jusqu’à 80 % du montant total des dépenses non salariales. Il mentionne que 5 % à 15% des traitements versés au personnel enseignant peuvent être destinés à des enseignants fantômes. On y apprend aussi que les pots-de vin et autres pratiques malhonnêtes qui entachent le recrutement et la promotion des enseignants se traduisent par une baisse de la qualité de l’enseignement, tandis que les perceptions illégales de droits d’inscription et autres frais illégaux dissuadent les parents de scolariser leurs enfants et conduisent de nombreux élèves à abandonner l’école.

D’après l’ouvrage, dans l’enseignement supérieur, la corruption se traduit par des pratiques frauduleuses dans le domaine de l’éducation transfrontalière, par l’apparition de fausses universités délivrant de faux diplômes et par des octrois frauduleux d’habilitation d’enseigner. Une pression très forte s’exerce sur le monde académique dans ce cadre, comme s’en est fait largement l’écho la presse française au cours des dernières semaines. Or « la fraude académique met en danger la crédibilité et l’utilité des systèmes d’évaluation en place et la valeur des diplômes, créant une méfiance envers le système universitaire en général ».

Les auteurs du rapport, Jacques Hallak et Muriel Poisson, fournissent plusieurs exemples de pays où l'adoption de mesures relativement simples a permis de limiter ces pratiques. Ainsi, en 2003, en Argentine, lors de l’attribution d’un marché public concernant plus de 3 millions de manuels scolaires, le ministère de l’Education, des Sciences et de la Technologie (MEST) et 48 maisons d’édition ont signé un pacte d’intégrité (PI) dont les règles visent à supprimer toute incitation à la corruption ou à la fraude.

Selon les auteurs, le leadership et la volonté politique au plus haut niveau des gouvernements sont essentiels. Par ailleurs, l’existence de systèmes de réglementation plus transparents, des capacités de gestion accrues visant à une meilleure responsabilité et une meilleure appropriation du processus de gestion peuvent contribuer à éradiquer la corruption au sein des systèmes éducatifs. Ils formulent également une série de recommandations quant à la façon d'aborder ce problème, les principales étant les suivantes :

• L’adoption de normes et de règles claires et de procédures transparentes, ainsi que la définition d’un cadre d’action précisant les responsabilités des différents acteurs en matière d’octroi, de distribution et d’utilisation des ressources destinées à l’éducation. Ainsi, L’Ordre des enseignants d’Ontario (Canada) a édicté des « normes éthiques » et des « standards de bonnes pratiques », dont l’application s’appuie sur une procédure clairement définie.
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• L’amélioration des compétences en matière de gestion, de comptabilité, de suivi et d’évaluation du personnel administratif et des autres acteurs, y compris les associations de parents d’élèves, les syndicats et les autres parties prenantes issues de la société civile. On peut noter en ce domaine la réussite de la réforme de la gestion des enseignants à Bogota (Colombie). Ce succès repose sur la mise en place de processus transparents de nomination et d’affectation du personnel, et de systèmes de vigilance accrus en la matière.

• L’élargissement de l’accès à l’information afin d’encourager la participation, la responsabilisation et la surveillance par la société. Les entités les plus proches du terrain, à savoir les établissements, doivent être suffisamment informées pour être non seulement capables de détecter les pratiques frauduleuses, mais aussi pour réclamer ce qu’elles sont en droit de recevoir. L’exemple de la mise en application du droit à l’information en Inde, offre un exemple concret du succès obtenu par un groupe de paysans et de travailleurs pour exercer un véritable contrôle social sur l’utilisation des ressources publiques.

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  • Author(s):UNESCOPRESSE
  • Source:Avis aux médias UNESCO No. 34, 2009
  • 28-05-2009
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