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STRATEGIC PLANNING

Discours de S. E. M. Olabiyi Babalola Joseph Yaï, Président du Conseil exécutif à l’occasion de l’ouverture du orum sur “La Crise Financière et Economique Globale: Quel Impact sur le Multilatéralisme et l’UNESCO?”

J’aimerais tout d’abord souhaiter la bienvenue à tous nos invités venus des quatre horizons pour partager avec nous leurs réflexions sur ce forum important sur “La Crise Financière et Economique Globale: Quel Impact sur le Multilatéralisme et l’UNESCO?”. Et je tiens à féliciter le Directeur General pour cette initiative importante pour l’avenir de notre Organisation.

Ce Forum intervient au moment où les conséquences de la crise occupent une place prioritaire dans les préoccupations de tous les pays du monde, comme des organisations et des institutions internationales, des hommes politiciens, des universitaires, des penseurs, des économistes et de toute personne soucieuse des affaires mondiales.

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Discours de S. E. M. Olabiyi Babalola Joseph Yaï, Président du Conseil exécutif à l’occasion de l’ouverture du  orum sur “La Crise Financière et  Economique Globale: Quel Impact sur le Multilatéralisme et l’UNESCO?”

Et chaque jour apporte sa cohorte de dizaines d’ouvrages et de centaines d’articles sur la crise et ses conséquences. La crise préoccupe donc, et occupe le devant de la scène internationale. S’ensuit-il de ce flot de discours sur la crise qu’elle est mieux appréhendée ?

Rien n’est moins sûr, car de l’avis de certains, elle se distinguerait des crises précédentes par sa passable illisibilité et il semble que sa seule certitude est sa propension à générer des incertitudes. Par exemple, la liste des personnes vivant dans la pauvreté à grossi de cent millions depuis le début de cette crise.

Devant cette même tribune, il y a quelques mois, je faisais observer que la pire des crises est celle qui n’a pas ses critiques. Cette assertion demeure axiomatique. Mais aujourd’hui devant tant de spécialistes venant d’horizons et de disciplines si divers, je suis confiant que chacun apportera sa contribution, pour une lecture de plus en plus critique et exhaustive de la crise. L’important est de ne plus naviguer à vue, d’éviter des attitudes et des réactions irrationnelles, primesautières ou chaotiques que ne soutienne aucune analyse basée sur des faits.

Tel par exemple, hier défiait le libéralisme et diabolisait l’Etat, aujourd’hui, sans transition encense les vertus de l’intervention du même Etat. Nous savons aussi que rogner sur les budgets de l’éducation, de la formation et de la culture, serait à terme une réaction désastreuse parce qu’une telle réaction aura pour effet d’aggraver la crise et de la prolonger.

Si nous devons rester fidèles aux idéaux de l’UNESCO – car je rappelle que notre Organisation repose sur un postulat d’idéaux – nous devrons, me semble-t-il, toujours rester sensibles aux CRIS DE LA CRISE. Les parties les plus pauvres de notre globe, qui n’ont pourtant pas contribué à provoquer et façonner la crise, en pâtiront le plus ; ce sont ceux-là que la Banque Mondiale, qu’on ne saurait soupçonner de partialité à leur égard, a nommé, les Victimes innocentes de la crise.

Nos analyses, nos réflexions, nos suggestions ici à l’UNESCO, devraient donc tendre à rendre plus audibles les cris de cette partie importante de l’humanité. De ce point de vue, il n’est pas exact, ainsi que certains l’affirment, que nous avons été surpris par la crise, qu’elle n’était ou ne pouvait être anticipée.

Si la crise financière déclenchée par la cupidité de quelques rapaces et apprentis sorciers de la haute finance a pu surprendre, la crise globale qui signifie famine, pauvreté, analphabétisme, dégradation de l’environnement, besoin d’énergie, est quant à elle plus ancienne, et est vécue par de nombreuses populations ; elle fut annoncée ou même à juste titre dénoncée par plusieurs analystes. Il est vrai que l’autisme des riches a souvent couvert la voix, les cris des pauvres. Je réitère que la mission de l’UNESCO est de faire entendre la voix des sans-voix, dans les domaines de l’éducation, de la culture, des sciences, de la communication, surtout par les temps de crise.

Devant les enjeux auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui, nul ne sera de trop. Certains, et seulement certains, nous ont précipité dans la crise mais la sortie de crise devra être une responsabilité collective, commune et participative. Les réunions et concertations régionales sont nécessaires, utiles et de bonne méthode ; mais elles demeurent des contributions. Les politiques du « sauve qui peut » ou les reflexes du hérisson ne seront donc pas de mise. Nous sommes, plus qu’auparavant « dans le même bateau » et je suis tenté de dire, comme le poète que « la route est cervelle toujours libre….. » (The road in the brain is always open) et « La naïveté est d’attendre qu’une voix, je dis bien qu’une voix vous dise : par ici la sortie » (Naiveté consists in waiting for a voice, a voice, I repeat, telling you : the exit’s over here »). Dans cet exercice global de sortie, il est bon qu’il n’y ait pas de « procuration ».

Je voudrais, pour terminer, évoquer certaines dimensions souvent tues de la globalité de cette crise ; je veux parler de la crise morale, de la crise éthique, et même de la crise du sens. Nos assises d’aujourd’hui ne les aborderont peut-être pas, par manque de temps. Mais ces dimensions ne devraient pas échapper à notre attention, surtout à l’UNESCO, si nous ne voulons pas donner raison et substance, à l’opinion de ceux qui estiment que « l’humanité se détériore ».

Et bien entendu, Mesdames et Messieurs, tout ce que j’ai évoqué ici n’est que l’illustration d’une CRISE DE LA GOUVERNANCE GLOBALE. Il n’y a pas un meilleur forum que l’UNESCO pour enclencher une réflexion sur ce thème de la gouvernance mondiale.

En ma qualité de Président du Conseil exécutif, et dans le prolongement de ce Forum organisé par le Directeur général, dont une fois encore je le remercie, je prendrai l’initiative d’envisager une concertation sur la gouvernance globale, situant ainsi opportunément notre Organisation dans son rôle de veille intellectuelle et d’anticipation.

Je souhaite plein succès à vos travaux et vous remercie.

  • Author(s): Olabiyi Babalola Joseph Yaï 
  • Image: © UNESCO/Michel Ravassard - Olabiyi Babalola Joseph Yaï
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