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MUSEUM International N°241-2
 
Retour des biens culturels: la conférence d'Athènes

Museum241-242 Fr Large.jpgTable des matières

Editorial par françoise Rivière

Avant-propos par Dr George W. Anastassopoulos

Chapitre 1 : les etudes de cas

La réunification de l’oiseau du Grand Zimbabwe

UTIMUT – Le retour

Le rapatriement des dépouilles ancestrales Ngarrindjeri

Le retour de l’Obélisque d’Aksoum

La réunion des deux parties d’une statue sumérienne

La réunion du masque kwakwaka’wakw et de son âme culturelle

Chapitre 2 : Aspects juridiques éthiques

Chapitre 3 : Médiation et diplomatie culturelle

Chapitre 4 : Musée, site et contexte culturel

Chapitre 5 : Recherche et coopération international

Chapitre 6 : Synthèse finale et Recommandations de la Conférence d’Athènes

  • Synthèse finale et Recommandations de la Conférence d’Athènes par Elena Korka

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La réunification d’un symbole national Dawson Munjeri

L’affaire de l’oiseau en pierre à savon a mobilisé beaucoup de parties prenantes en Belgique, en Allemagne et au Zimbabwe et illustre certaines dynamiques impliquées dans le rapatriement et la restitution de propriétés culturelles à leurs pays d’origine. En tant que Directeur général des Musées et Monuments Nationaux du Zimbabwe (NMMZ), l’auteur a été un des acteurs-clé dans les efforts qui ont culminé dans la restitution par l’Allemagne au Zimbabwe  de l’oiseau en pierre à savon du Grand Zimbabwe, bien qu’il s’agisse d’un « prêt permanent aux Musées et Monuments Nationaux du Zimbabwe ». Les questions de la « permanence du prêt » et de la « propriété légale » doivent encore être réglées à l’échelle mondiale et cet article en explore quelques unes. Retour Sommaire

L’exposition de 1997 et le processus de réunification Christiane Tytgat

En 1997, l’exposition temporaire Zimbabwe. Témoins de pierre était organisée dans le cadre du centenaire du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren en Belgique. L’exposition fut témoin de la réunification des deux parties d’un des célèbres oiseaux de pierre du Grand Zimbabwe. La partie supérieure de l’oiseau fut découverte au début du vingtième siècle et demeura au Zimbabwe. La partie inférieure fut probablement emportée du Grand Zimbabwe à la fin du dix-neuvième siècle. L’artéfact apparut en suite en Allemagne, fut supposé perdu ou détruit lors de la Seconde guerre mondiale et fut  - après la désintégration de l’Union Soviétique – restitué au Staatliche Museen zu Berlin. En 1997, nul n’aurait pu imaginer que la réunification temporaire de ces deux parties – événement qui suscita une attention considérable lors de l’exposition – deviendrait la première étape d’un processus de restitution de la partie perdue à son pays d’origine. Retour Sommaire

Le rapatriement du patrimoine culturel groenlandais Daniel Thorleifsen

Durant sa période coloniale (1721-1953), le Groenland compta dans sa population un nombre assez important de citoyens danois et norvégiens. Dans le même temps, des scientifiques étrangers acquirent des quantités significatives de matériel ethnographique et d’autres objets qui furent acheminés vers des collections royales et des musées au Danemark et dans toute l’Europe, y compris le Musée national du Danemark. En 1979, le Groenland obtint un régime d’autonomie dit le Home Rule. Puis, le 1er janvier 1981, il devint seul responsable de toutes les questions relatives aux musées et à la protection des anciens monuments, ce qui eut notamment pour conséquence la création du Musée national du Groenland. Ce dernier entama ensuite des discussions avec le Musée national danois afin de faire rapatrier une partie de ses collections. La restitution de tels objets répond à un désir partagé des Groenlandais, qui ont perdu des aspects fondamentaux de leur patrimoine culturel durant l’époque coloniale. Elle est inextricablement liée à la restauration de la fierté et de l’identité culturelles du pays. Les instruments juridiques qui définissent la relation entre le Groenland et le Danemark n’englobent cependant pas le rapatriement, si bien que les Groenlandais invoquent à la place des considérations éthiques et postcoloniales. Retour Sommaire

Le retour du patrimoine culturel du Danemark au Groenland Mille Gabriel

De 1982 à 2001, le Danemark et le Groenland engagèrent une coopération muséale de grande ampleur qui aboutit à la restitution par le Musée national du Danemark d’environ 35000 objets archéologiques et ethnographiques au Nunatta Katersugaasivia Allagaateqarfialu, le Musée national et les Archives du Groenland – processus nommé plus tard Utimut, le mot kalaallisut signifiant retour. Retour Sommaire

Implications et défis du rapatriement et de la réinhumation des Anciens Ngarrindjeri de la ‘Collection d’Édimbourg’ Christopher Wilson

Cet article est basé sur la recherche sur le rapatriement des Anciens Ngarrindjeri. Plus de 100 ans après avoir été exhumées, ce n’est qu’en avril 2003 que plus de 300 individus (appelés la Collection d’Édimbourg) ont été rendus à la nation Ngarrindjeri, établissant une norme nationale pour le traitement des Anciens en Australie. Depuis cet événement hautement significatif, les Ngarrindjeri ont été submergés par le nombre d’Anciens rendus à la communauté, y compris les dépouilles provenant de collectionneurs privés et les soixante-quatorze individus du Musée Victoria en 2004. Cet article propose un aperçu des processus de rapatriement et de réinhumation vécus par la nation Ngarrindjeri et esquisse les implications sociales, culturelles, politiques et économiques du rapatriement de dépouilles humaines sur les communautés indigènes en Australie. Il apporte en outre un éclairage sur la première réinhumation au sein de la communauté Ngarrindjeri et examine certains efforts collectifs inclus dans le processus de réinhumation en tant que tel. Retour Sommaire

De l’Université d’Édimbourg à la nation Ngarrindjeri en Australie-Méridionale Cressida Fforde

À partir du dix-huitième siècle, des institutions européennes ont collectionné des restes humains autochtones australiens, constituant une partie des collections contenant des restes humains d’habitants du monde entier, y compris d’Europe. Acquis dans le but d’étudier de prétendues différences « raciales », leur transfert était profondément ancré dans un paradigme scientifique raciste abandonné depuis longtemps mais qui a joué une part importante dans l’oppression des peuples autochtones par l’état colonisateur. La documentation historique prouve que ces restes humains ont été pris sans le consentement et contre la volonté de la population autochtone. Depuis les années 1980, de nombreux groupes autochtones ont mené campagne pour que les institutions à travers le monde restituent ces restes afin qu’ils puissent être réinhumés. Cet article traite du cas de l’Université d’Édimbourg, qui avait amassé au dix-neuvième siècle une importante collection  de restes humains du monde entier et qui, à la suite d’une campagne menée par le peuple autochtone, a adopté en 1991 une politique pro-rapatriement. Retour Sommaire

Les avantages culturels du retour Haile Mariam

Le Directeur général de l’Office de la Recherche et de la conservation du patrimoine culturel éthiopien expose les avantages culturels du retour de la stèle sur son site d’origine à Aksoum. Retour Sommaire

De l’Italie à l’Éthiopie : démontage, transport et réérection de l’obélisque d’Axoum Giorgio Croci

En 1937, l’obélisque d’Axoum fut transporté en Italie, divisé en quatre blocs. L’obélisque fut ensuite remonté à Rome, les pièces étant assemblées au moyen de mortier et de boulons de bronze. Le projet de démontage et de remontage supposait la solution de problèmes délicats, afin d’éviter aux pierres tout nouveau dégât. À la suite de la décision de restituer l’obélisque à l’Éthiopie, en 2005, les blocs de la stèle furent transportés à Axoum par un avion Antonov, malgré divers problèmes de navigation liés à la piste. Le projet prévoit la construction d’une tour temporaire en acier pour le levage des pièces et l’utilisation de barres de fibre d’aramide pour la liaison des blocs, assurant ainsi la force nécessaire en cas d’action sismique. Lest travaux s’achèveront par une restauration finale et le nettoyage des surfaces. Retour Sommaire

Impact et importance de la statue d’Ur-Ningirsu Joan Aruz

La statue d’Ur-Ningirsu, le fils du célèbre prince Gudea de Lagash, a été acquise par le Louvre en 1924 et a retrouvé sa tête cinquante ans plus tard. Le présent article s’intéresse à l’impact des circonstances de sa découverte il y a plus d’un siècle sur l’étude et l’appréciation de l’art antique du Proche-Orient. Retour Sommaire

Le contexte historique de la découverte Annie Caubet

En 1877, le consul français à Bassora entreprit des fouilles sur le site de Tello, dans le sud de l’Irak. Les objets, reliefs et sculptures retrouvés là portaient des inscriptions dans une langue inconnue, ce qui conduisit à une redécouverte de la civilisation sumérienne. Les troubles dans la région s’aggravèrent alors et culminèrent avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Entre 1909 et 1924, des pillages eurent lieu à une grande échelle. Entre 1924 et 1925, une série de statues de la dynastie sumérienne, dont celle d’Ur-Ningirsu, fut vendue à différents musées et collectionneurs européens et américains. En 1974, le Louvre et le Metropolitan Museum of Art de New York signèrent un accord prévoyant que les deux institutions réuniraient la tête et le corps de la statue sumérienne et l’exposeraient à tour de rôle, intacte, durant des périodes de quatre ans. Retour Sommaire

La réunion du masque kwakwaka’wakw et de son âme culturelle Andrea Sanborn

Cet article retrace l’itinéraire d’un masque à transformation kwakwaka’wakw, de son origine à Alert Bay, en Colombie-Britannique (Canada), en 1921, au British Museum de Londres, puis finalement de nouveau à Alert Bay, en 2005. Ce voyage de quatre-vingt-quatre ans a laissé de nombreuses traces sur la culture plurimillénaire des Premières nations Kwakwaka’wakw des îles Vancouver du Nord, au Canada. L’article identifie également les obstacles qui s’opposent aujourd’hui au rapatriement des cultures du monde auprès de leurs propriétaires légitimes. Il défend l’idée que des attitudes coloniales président encore à de nombreuses décisions et qu’elles ne peuvent être éliminées que par une ouverture à un échange culturel se traduisant par un respect mutuel. Les Premières nations Kwakwaka’wakw des îles Vancouver du Nord ont supporté près de 200 ans de contact ave les Européens et sont encore confrontés au défi du processus de rapatriement de leurs objets culturels. En outre, les objets rapatriés au Centre culturel U’mista d’Alert Bay, en Colombie-Britannique, ne représentent qu’une petite partie du processus de rapatriement culturel, qui englobe également des composantes matérielles et immatérielles telles que le territoire, la langue et les ressources naturelles. Retour Sommaire

La déclaration de l’ICOM sur la revendication de biens culturels Udo Gößwald

Les musées ont longtemps connu diverses pressions sur leurs collections, particulièrement de la part de communautés sources (beaucoup appartenant aujourd’hui à des états-nations modernes) qui ont subi une déperdition extrême de leur patrimoine sous le colonialisme. On peut affirmer qu’une grande partie de l’archéologie et de l’anthropologie mondiales des dix-neuvième et vingtième siècles – même exercées de la manière la plus honorable – a progressé dans des conditions scandaleusement inéquitables vis-à-vis de la capacité des peuples et des cultures du monde à pérenniser et à protéger leur propre patrimoine. Au pire, il y eut des violences brutales contre les hommes et des pillages incontrôlés. La destruction culturelle et la dislocation sociale ont prévalu dans nombre des transferts historiques d’objets de leurs communautés d’origine à des collections privées et des musées. Le bilan est particulièrement lourd à travers le continent africain, en Chine avec un million d’objets manquant, et dans toutes les régions du monde liées à des peuples autochtones. Au lieu de s’inquiéter de la « Déclaration universelle des musées », événement politique mal jugé qui a fait plus de mal que de bien, l’ICOM est intéressé par une approche allant au-delà de l’attaque ou de la répression sévère du discours de l’universalisme. Une réponse plus réfléchie est requise – à savoir, mettre ce discours-même au défi de se dégager des dix-huitième et dix-neuvième siècles (où il reste confiné) et de développer sa légitimité et son potentiel constants d’auto-transformation dans l’environnement du vingt-et-unième siècle. Retour Sommaire

Nouveaux modes de coopération entre musées et pays d’origine Paolo Giorgio Ferri

Cet article étudie les changements dans la sensibilité et l’opinion internationale concernant la circulation illicite de biens culturels. L’émergence d’une politique internationale nouvelle et différente implique des transformations dans les apports normatifs et jurisprudentiels, au moins en ce qui concerne la bonne foi et la manifestation de diligence, lesquelles sont enrichies des facteurs qu’une époque donnée et qu’un sentiment social commun leur attribue. L’harmonie et l’équilibre s’atteignent par l’assimilation de différents systèmes juridiques, et en respectant les normes impératives du pays d’origine. Il devient par conséquent possible d’envisager un résultat final unifié, c'est-à-dire la création d’une législation uniforme. Retour Sommaire

Le patrimoine artistique et le retour des chefs-d’œuvre Louis Godart

Le présent article a été rédigé à l’occasion de l’exposition Nostoi : Capolavori ritrovati (Chefs-d’œuvre retrouvés), qui s’est tenue au Palais du Quirinal. Pour la première fois, le public a pu voir des chefs-d’œuvre rendus à l’Italie par quatre grands musées américains : le J. Paul Getty Museum, le Metropolitan Museum of Art, le Museum of Fine Arts de Boston et le Princeton University Art Museum. L’exposition, inaugurée officiellement par le Président de la République et le Ministre de la Culture le 21 décembre 2007, fut un succès sans précédent, au point qu’elle dut être prolongée. Toutes les œuvres exposées étaient le produit de fouilles clandestines réalisées sur des sites de Grande Grèce, d’Étrurie, du Latium, de Campanie et de Sicile. Elles couvrent environ 900 ans d’histoire italienne, du IXe siècle av. J.-C. au iie siècle ap. J.-C. Elles révèlent le caractère généralisé d’un phénomène très préoccupant pour la sauvegarde du patrimoine artistique du pays. Selon le procureur Ferri, entre 1970 et 2000, près de 2 500 personnes ont fait l’objet d’enquêtes pour avoir participé au pillage d’importants sites archéologiques italiens. Retour Sommaire

Les antiquités non désirées Neil Brodie

Le débat international sur le sort des biens culturels volés ou confisqués d’une manière ou d’une autre a tourné jusqu’à maintenant autour des questions liées à leur restitution. Cet article aborde le problème moins connu de ce qu’il convient de faire de tels biens lorsque leur pays d’origine ne réclame pas leur retour. Retour Sommaire

La déontologie et le droit des retours Lyndel Prott

Le droit international aussi bien que les droits nationaux sont applicables pour le règlement des conflits sur les articles du patrimoine culturel. Mais que se produit-il si le droit est incertain, ou inexistant, ou si les droits nationaux applicables se contredisent ? Les principes déontologiques et les arguments culturels sont importants dans toute négociation pour le retour du patrimoine culturel. Retour Sommaire

Retour d’une génération volée Tristram Besterman

Cet article se préoccupe des personnes – plutôt que des objets – et de leur retour. Les restes humains soustraits illégalement à leurs communautés sources à destination des musées du Royaume-Uni pendant la période coloniale, sont aujourd’hui rapatriés à un rythme sans précédent. Pourtant, quelques institutions du Royaume-Uni restent sourdes à la voix des descendants, dont le sentiment de viol peut être aggravé par un traitement non-averti et inconsidéré des institutions détentrices. Au moins deux principes devraient guider les musées dans la gestion des demandes : le contexte et le consentement. Pour l’analyse du contexte, aussi bien les circonstances historiques dans lesquelles les restes des personnes ont quitté leur communauté source et sont entrées au musée, que les circonstances actuelles de la demande, devraient être examinées avec sensibilité. L’esprit et la conduite de l’enquête doivent inclure un dialogue entre le musée et la communauté source qui reconnaisse l’équité et soit bien informé, en signe de respect, afin d’éviter un troisième niveau de viol. Par extension, le consentement – ou son absence – est un facteur fondamental dans la dépossession passée et la possession actuelle. Les constructions raciales de la science et de la pratique muséale du dix-neuvième siècle peuvent résonner désagréablement au vingt-et-unième, si les institutions détentrices échouent à dialoguer convenablement avec les communautés revendicatrices. Retour Sommaire

Les voleurs de Bagdad : Une nouvelle manière d’envisager la réunion des sculptures du Parthénon Matthew Bogdanos

Responsable de l'enquête menée par le gouvernement américain sur le pillage du Musée de l'Iraq en 2003 et lui-même Américain d'origine grecque, Matthew Bogdanos suggère que la tragédie que représente la perte du patrimoine iraquien peut être mise à profit de trois manières différentes pour donner de nouvelles perspectives et une plus grande force affective à la question de la réunion des sculptures du Parthénon. Il suggère tout d'abord que toutes les personnes participant à ce débat mobilisent l'intérêt et le soutien de l'ensemble de la société par un recours plus large aux médias, étant donné que la publicité se traduit par une plus grande prise de conscience, laquelle a pour effet d’accroître l’attention, la pression et les ressources en faveur de la récupération et du rapatriement des biens culturels. En second lieu, il défend l'idée que, si l'ensemble de la société considérait les déplacements de biens culturels opérés aux XVIIe et XIXe siècles moins à travers les brumes des temps lointains qu’à travers le prisme d'avril 2003 et du pillage du Musée de l'Iraq, le citoyen, l’électeur et le contribuable moyens pourraient revoir l'image de bénins gentlemen aventuriers traditionnellement associée à ceux qui se sont emparés de ces biens. Enfin, tout en reconnaissant pleinement que l’analogie n’est pas parfaite, le colonel Bogdanos évoque la protestation qui se ferait entendre si certains pays refusaient de rendre les antiquités qu’ils détiennent et qui ont été volées en Iraq en 2003, notant qu'un grand nombre de ces pays ne disent mot de la restitution des sculptures du Parthénon. Retour Sommaire

Médiation et diplomatie culturelle Irini Stamatoudi

Cet article examine les avantages de la médiation et de la diplomatie culturelle, et examine comment des progrès peuvent être réalisés à cet égard dans le cadre de l’UNESCO. La question de la culture peut servir d’outil à de nombreuses fins, plus dans certains pays que dans d’autres. Elle recoupe de nombreux domaines et peut servir de monnaie d’échange sur beaucoup de questions, particulièrement avec les pays qui apprécient son importance. L’internationalisation des idées et des concepts a fait ressortir que la culture est peut-être le seul véhicule permettant aux nations de travailler ensemble plus étroitement et de parvenir à partager des intérêts communs. Donc, même si un État ne donne pas forcément son accord au retour d’un objet particulier sur son lieu d’origine, il peut rester en position de profiter des avantages d’un tel retour. Ceux-ci peuvent être constitués d’échanges d’exposition, de coopération dans la recherche et les fouilles, de la création d’annexes de musée, et ainsi de suite. La médiation et de la diplomatie culturelle sont les meilleurs moyens pour faire apparaître ces avantages. Retour Sommaire

Musées et justice réparatrice : patrimoine, rapatriement et éducation culturelle Moira Simpson

Après des décennies de répression et d’injustice sociale, de nombreux peuples autochtones colonisés cherchent à ressusciter les valeurs traditionnelles et les pratiques culturelles en tant que partie d’un processus de renouvellement destiné à renforcer l’identité culturelle, guérir les maux individuels et communautaires et donner une impulsion à une nouvelle créativité. Dans cet article, l’auteur examine la valeur contemporaine des artéfacts sacrés et cérémoniels en tant que ressources pour un renouveau culturel de peuples autochtones qui ont perdu la plus grande partie de leur patrimoine matériel au cours de l’époque coloniale et qui cherchent à surmonter les effets d’un trauma postcolonial. Ce processus implique souvent la restitution d’éléments clés du patrimoine culturel et spirituel de cultures autochtones et ce sont ces types d’items qui sont le plus souvent l’objet de demandes de rapatriement. Cet article explore les liens entre patrimoine, santé et bien-être qui deviennent évidents lorsque les peuples autochtones cherchent à reconstituer leurs valeurs culturelles et leur identité et renouveler la dimension spirituelle de leur culture en tant que moyens de vivre au vingt et unième siècle et examine les implications sur les rôles futurs des musées. Retour Sommaire

Empêcher le pillage par le retour des objets archéologiques pillés Ricardo J. Elia

Ces dernières années, plusieurs pays sources ont négocié avec des musées étrangers pour effectuer le retour des objets archéologiques pillés détenus par ces musées. Ces affaires sont souvent considérées comme de simples controverses sur la propriété des œuvres d’art. Les négociateurs devraient avoir à l’esprit que, si quelques antiquités peuvent être récupérées avec succès dans ces affaires, l’information archéologique, historique et scientifique détruite par le pillage ne peut jamais être récupérée. Les efforts pour récupérer les objets culturels pillés devraient aussi se consacrer à faire pression sur les musées afin que ces derniers cessent d’acquérir des objets d’origine inconnue, pour décourager les pillages à venir. Retour Sommaire

Un premier petit pas dans un long voyage Maurice Davies

Cet article se base sur des conservations entre plusieurs participants à la récente conférence d’Athènes sur la question des Marbres du Parthénon. Il souhaite renouer le fil de la discussion, et espère le faire de sorte que cela serve et soit acceptable aux deux camps. Retour Sommaire

L’histoire de l’art à la rencontre de l’archéologie: prendre en compte le contexte culturel dans les musées américains Lee Rosenbaum

La sensibilité internationale qui s’est accentuée depuis peu à l’égard des questions de biens culturels a affecté la manière dont les antiquités sont présentées dans les musées des États-Unis. Pas seulement en réduisant le nombre d’œuvres dans les collections de ces musées à la suite des restitutions et des acquisitions entravées, mais aussi en changeant la nature des installations et des interprétations muséales (c'est-à-dire les panneaux explicatifs, les étiquettes des objets, les présentations multimédias). De nombreuses présentations muséales aux États-Unis offrent un mélange de l’approche issue de l’histoire de l’art qui souligne la beauté de l’objet et le talent de son créateur, et de l’approche archéologique qui souligne le contexte culturel et géographique, présente des groupes d’objets provenant des mêmes fouilles, et décrit les pertes de l’histoire et des objets eux-mêmes causés par les ravages du temps et des pillards. Étonnamment, l’information fournie sur l’étiquetage muséal ne correspond pas toujours à l’information qu’ils détiennent réellement concernant les objets. Pour une table-ronde récente à Athènes sur « Les musées, les sites et le contexte culturel », j’ai enquêté sur l’état actuel de la présentation d’antiquités dans les musées américains, qui assez souvent ne savent pas où, quand ou comment leurs trésors ont été découverts à l’origine. Malgré cela, il leur faut concevoir des manières de décrire ces objets « rendus orphelins » et de les présenter intelligemment aux visiteurs. L’article passe ici en revue quelques exemples spécifiques des meilleures et des pires pratiques, et conclus par des exemples d’ « objets séparés » qui devraient être réunis pour être vus comme leurs créateurs souhaitaient qu’ils le soient. Retour Sommaire

Retour et restitution des biens culturels à la suite de la Convention de 1970 Mounir Bouchenaki

Au cours des dernières décennies, le trafic illicite des biens culturels est, malheureusement, devenu un problème aux dimensions épidémiques, comparable au trafic international de la drogue avec lequel il partage certaines caractéristiques. Le fait que nous parvenions ou non à mieux protéger les biens culturels à l’avenir dépend de changements d’attitude de grande ampleur. Une manifestation tangible de ce changement d’attitude graduel mais certain, est l’adoption de codes professionnels de déontologie par de nombreux musées et marchands d’arts, qui reflète une conscience accrue des implications et des problèmes liés à ce trafic illicite. Le trafic illicite de biens culturels est un problème international et seule la coopération internationale, en particulier par l’adoption et le respect des conventions internationales, permettra un meilleur niveau de contrôle dans ce domaine. Pour endiguer le trafic illicite des biens culturels, davantage de pays doivent ratifier la Convention de l’UNESCO de 1970 sur les Mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, ainsi que la Convention de 1995 d’UNIDROIT et les autres accords multilatéraux et bilatéraux en rapport. Pourtant, à moins que ces conventions ne soient soutenues par une législation nationale adéquate et par un programme complet de protection et de préservation du patrimoine culturel, les conventions internationales ne peuvent avoir qu’un effet limité. Après la période de décolonisation des années 1970, les États-membres de l’UNESCO ont reconnu que l’absence d’application rétroactive des instruments internationaux existants aboutissait à ce que de nombreux États « victimes » n’aient aucun recours légal pour réclamer le retour ou la restitution des biens culturels acquis de manière illicite. Retour Sommaire

Rapatriement des biens culturels: l’expérience péruvienne Blanca Alva Guerrero

Depuis le début de son existence en tant que nation indépendante, le Pérou a interdit l’exportation de ses biens culturels sans autorisation gouvernementale. Cependant, cela n’a pas empêché la perte ininterrompue de son patrimoine culturel. De nombreuses collections d’objets péruviens existent à l’étranger, en plus de nombreux objets isolés. Autant d’objets ont quitté le pays légalement (en tant que concessions ou que faveurs du régime provisoire) qu’illégalement. En 2007, le Pérou avait un total de quarante-et-une revendications de biens culturels dans onze pays. Cette année-là, pour la première fois dans l’histoire péruvienne, le gouvernement a attribué un fonds spécial à l’Institut national de la culture pour couvrir les dépenses de rapatriement de biens culturels exportés illégalement. Le plus grand nombre de ces rapatriements a eu lieu dans le cadre d’un protocole signé avec le gouvernement des États-Unis d’Amérique, composés d’approximativement 640 pièces archéologiques. Le Pérou encourage la signature de nouveaux accords bilatéraux avec d’autres pays, ainsi que la révision d’accords déjà existants, pour faciliter les procédures de restitution. Ces accords comportent des catégories répertoriées d’objets protégés avec des descriptions génériques, pour surmonter le problème de la restitution d’objets archéologiques mis au jour clandestinement, sans documents officiels. Retour Sommaire

Objets culturels dans les contextes culturels : la contribution des institutions universitaires Angelos Chaniotis

Les cursus universitaires en histoire de l’art et en humanités ont tendance à considérer les objets culturels comme les produits d’un contexte culturel particulier, et à ignorer leur signification ultérieure pour leurs pays d’origine. De ce fait, ils négligent les problèmes de déontologie, de droit et de politique culturelle. Une approche holistique est par conséquent nécessaire – une approche couvrant une gamme de problèmes, de la création des objets culturels à leur signification dans des environnements culturels changeants, en incluant les questions de provenance et le commerce illicite d’antiquités. La coopération en vue du retour des objets culturels à leurs pays d’origine devrait être fondée sur la réciprocité et le respect. Il existe toute une gamme de possibilités par lesquelles les objets culturels peuvent être exposés dans leur pays d’origine sans porter atteinte à la mission des musées internationaux (donations, prêts renouvelables, prêts permanents, échanges et expositions périodiques). Retour Sommaire




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Périodicité Semestrielle
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