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SHSregards 20 |
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Le magazine du Secteur des sciences sociales et humaines de l’UNESCO |
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Mondialisation : laisser la moitié de l’humanité vivre dans la pauvreté coûte cher et coûtera de plus en plus cher / Entretien avec Sylvie Kayitesi Zaïnabo : « La pauvreté est un déni des droits humains » / Dossier - Les sciences sociales et humaines dans les Commissions nationales pour l’UNESCO : Zoom sur le Canada – avril-juin 2008 (English | Français | Русский) |
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La pauvreté n’est pas une fatalité
« 60 ans après la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il faut oeuvrer à intégrer tous les habitants de cette planète dans l’Humanité. »
« L’homme est le remède de l’homme. » Ce proverbe africain souligne l’exigence morale d’entraide et de solidarité pour combattre les différentes formes d’exclusion et d’injustice. Les milliers de personnes qui ont déferlé le mois dernier dans la rue, en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, pour crier leur colère contre la cherté des denrées de première nécessité, en même temps qu’ils font resurgir le spectre de la faim dans le monde, nous invitent à un tel devoir. Ils sont bien la preuve vivante de l’urgence de la lutte à mener contre la pauvreté, si l’on ne veut pas voir la planète s’enliser dans une série de révoltes grosses de tous les dangers.
Aussi est-il important, en cette année de la commémoration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de se référer à l’article 25 qui stipule que chaque individu a droit à un standard de vie lui permettant d’assurer le minimum vital, tant en termes de santé, d’alimentation que d’éducation. On comprend alors que la pauvreté, causant un nombre de morts équivalent chaque semaine à celui occasionné par le tsunami de décembre 2004, puisse être considérée comme un déni du droit humain le plus fondamental, celui de la vie. Lutter contre la pauvreté nous amène donc à militer contre tous les actes attentatoires à la dignité humaine. Il est temps, comme y invite José Saramago, Prix Nobel de littérature portugais, de mettre en oeuvre une « justice globale » susceptible de faire en sorte qu’il n’y ait « plus un seul être humain mourant de faim et de toutes ces maladies guérissables pour les uns, mais pas pour les autres. »
Pour sûr, la pauvreté est loin d’être une fatalité, comme le prouvent les expériences de l’Europe, la Corée du Sud, la Chine, qui viennent ainsi rappeler que la corruption, le niveau d’éducation, les conditions de santé, les termes de l’échange, l’accès aux marchés et les conditions de migrations constituent des facteurs de pauvreté ou de développement, et qu’il est possible d’en venir à bout en mettant le système économique au service des populations les plus démunies.
Il est souhaitable, comme s’y efforce l’UNESCO, de donner à la mondialisation un visage humain en agissant notamment au niveau des leviers que constituent les investissements, les réformes et politiques nationales et internationales. C’est ainsi par exemple que le Secteur des sciences sociales et humaines, par le biais de son Programme pour la gestion des transformations sociales (MOST), apporte aux États membres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), un soutien pour relire et négocier les Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), à la lumière des droits humains.
Notre objectif principal est en effet de « mettre la science au service de la lutte contre la pauvreté, de faire en sorte qu’elle soit au service de la paix. »
Soixante ans après la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il faut oeuvrer à intégrer tous les habitants de cette planète dans l’Humanité. Celle qui se définit par la jouissance et l’exercice de droits innés et inaliénables.
Pierre Sané
Sous-Directeur général
pour les sciences sociales et humaines
Ce numéro de SHSregards couvre l’actualité des mois d’avril à juin 2008 :- Mondialisation : laisser la moitié de l’humanité vivre dans la pauvreté coûte cher et coûtera de plus en plus cher
Un séminaire organisé, à Kingston (Jamaïque), en mars 2008, a permis à d’éminents chercheurs d’Amérique latine de revenir sur les coûts multiples de la pauvreté dans les Caraïbes, mais surtout de présenter les options dont disposent la communauté internationale pour faire face à un phénomène qui concerne près d’une personne sur deux à travers le monde. Continuer … [PDF]
- Entretien avec Sylvie Kayitesi Zaïnabo : « La pauvreté est un déni des droits humains »
Ancienne ministre de la Fonction publique et du Travail du Rwanda, Sylvie Kayitesi Zaïnabo, présidente de la Commission rwandaise des droits de la personne, a été élue à la tête du Réseau des Institutions nationales africaines des droits humains, en 2007. Elle aborde, dans cet entretien, la question des droits humains en Afrique et la situation des réfugiés et des déplacés victimes des conflits internes qui minent le continent et installent les populations dans une précarité qui les empêchent de vivre en harmonie et en paix. Sylvie Kayitesi Zaïnabo invite par ailleurs à lutter contre la pauvreté perçue comme un déni des droits humains, afin de permettre aux plus démunis d’avoir accès à la nourriture, au logement décent, à l’éducation et à la santé. Continuer … [PDF]
- Dossier - Les sciences sociales et humaines dans les Commissions nationales pour l’UNESCO : Zoom sur le Canada
SHSregards poursuit son voyage à travers le monde afin d’explorer la manière dont les sciences sociales et humaines sont appréhendées au sein des commissions nationales pour l’UNESCO. Après les Philippines, ce dossier est l’occasion de faire étape au Canada où la commission nationale pour l’UNESCO développe ses activités en traitant ensemble les sciences sociales, humaines et naturelles. Un mot semble guider son action : l’intersectorialité. Continuer … [PDF] Egalement dans ce numéro de SHSregards [PDF] :
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