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Le projet Tokapu était géré par l’Asociación Cultural Integración Ayllu-Wari et par le cinéaste et anthropologue français Elif Karakartal. Il a été mis en œuvre à Villa El Salvador, quartier de Lima où vivent essentiellement des Quechuas qui ont migré de la Sierra pour s’installer dans la capitale à partir des années 1940.

Le groupe cible du projet était les Quechuas de seconde génération vivant à Villa El Salvador, les enfants des migrants ayant grandi dans un environnement multiculturel essentiellement divisé en deux cultures, celle des peuples autochtones et celle des peuples non autochtones. L’objectif de Tokapu était d’engager un dialogue interculturel entre les populations ‘occidentalisées’ et les peuples autochtones du Pérou, ainsi qu’entre les personnes d’origine ethniques et culturelles variées.

Le projet s’est déroulé en trois phases: la formation, la production et enfin la diffusion des films. Au cours de la première phase, dix jeunes Quechuas ont suivi une formation de 12 semaines sur la production audiovisuelle. Au programme des cours figuraient la culture, l’histoire et les formes d’expression artistique quechua, ainsi que les techniques de narration et la vision quechua du monde. La seconde phase a abouti à la réalisation de huit documentaires vidéos de 20 minutes, deux autres documentaires étant sur le point d’être achevés. La dernière phase, enfin, était consacrée à la diffusion des films. La première projection publique a eu lieu en juin 2005 à Villa El Salvador, en présence des réalisateurs, des participants aux formations, des collaborateurs, des enseignants, des représentants des autorités locales et des médias.

“Les ateliers ont été très intéressants et exaltants. Depuis, je vois les choses autrement. J’ai appris des choses très utiles, les enseignants étaient intéressants et nous ont montré des films super. Pour moi tout était nouveau, j’espère que cette initiative pourra se poursuivre.”
Oscar (Quechua)

“Les cours sur la langue et la culture quechua et sur la façon dont les Quechua perçoivent le monde m’ont permis de mieux connaître ma propre identité. J’ai appris des techniques audiovisuelles et je sais que j’aimerais tourner un documentaire sur les problèmes de ma communauté.”
Miguel (Quechua)

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