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Changer le récit africain. Former les journalistes de demain

© UNESCO/Edouard Joubeaud

Le développement autodéterminé passe par l’autoreprésentation. « La capacité de l’Afrique à réécrire ses propres récits dépend en partie des compétences de ses écrivains. Les médias sont le quatrième pouvoir de la société. L’activité de collecter, interpréter et présenter les actualités ou les opinions peut être mal reçue dans certains contextes et à certaines époques, mais les médias restent une force puissante et indispensable dans la société », déclare Eliza Anyangwe, journaliste indépendante pour CNN et The Guardian.

Les médias professionnels continuent de jouer un rôle crucial pour garantir la démocratie, le dialogue et le développement durable à travers tout le continent africain. Dans le cadre du soutien constant de l’UNESCO à la liberté d’expression et à la formation des journalistes en Afrique, l’Atelier panafricain sur la professionnalisation de la production médiatique s’est tenu du 19 octobre au 13 novembre à l’Alliance Ethio-Française d’Addis-Abeba. Organisé par l’UNESCO en association avec l’institut de formation Blue Nile Film and Television Academy et avec le soutien de l’Union africaine, l’atelier avait pour objectif de renforcer les compétences des professionnels des médias éthiopiens et d’autres pays africains dans le domaine du photojournalisme, du film documentaire et de la rédaction d’articles, afin d’encourager des représentations positives du continent africain et faire en sorte que les contenus et les voix locales soient mis en avant sur la scène internationale. En tant que principale agence des Nations Unies assurant le renforcement des capacités des médias, l’UNESCO a formé plus de 250 participants originaires d’une dizaine de pays africains, avec le soutien du ministère de la Culture et du bureau de la Communication du gouvernement éthiopien.

« Cet atelier a été très utile pour le développement professionnel des jeunes éthiopiens dans différents secteurs des médias. Nous espérons qu’il y aura beaucoup d’autres occasions comme celle-ci de développer les compétences des professionnels des médias. Nous pouvons ainsi raconter nos histoires à nos concitoyens et au reste du monde de manière professionnelle. En l’absence de professionnels des médias qualifiés capables de mettre en lumière les questions sociales importantes pour nous, le changement sera un long processus et il ne pourra pas y avoir un changement positif », a déclaré une jeune femme de Blue Nile Film and Television Academy qui participait à l’atelier. « Comment exprimer les inspirations et les motivations que j’ai tirées de l’atelier ? Tout simplement, je suis un autre homme », dit Feysel Amin, étudiant en journalisme à l’université d’Addis-Abeba.

Dans le cadre de la promotion des échanges internationaux et de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) proclamée par les Nations Unies, l’atelier a réuni en Ethiopie 11 formateurs – dont des journalistes ayant reçu le prix Pulitzer ou un Emmy Award ainsi que d’éminents journalistes de la diaspora africaine – pour une formation intensive d’un mois dans ces trois domaines. Les étudiants étaient issus du ministère de la Culture et du bureau de la Communication du gouvernement éthiopien, de Ethiopian Broadcasting Corporation, de l’Union africaine, de Blue Nile Film and Television Academy, de l’université d’Addis-Abeba et de centres de relations publiques de tout le continent. « Cela a été une expérience incroyable pour moi. Une source d’inspiration qui m’a ouvert plein de perspectives », dit un des étudiants.

Organisé en partenariat avec des institutions éthiopiennes et de la diaspora, le projet avait pour objectif de créer des échanges internationaux durables dans le domaine du journalisme à travers l’Afrique et la diaspora africaine. L’atelier panafricain est un partenariat entre différents acteurs internationaux et locaux, dont le ministère de la Culture et le bureau de la Communication du gouvernement éthiopien. Parmi les autres partenaires, on compte le gouvernement français et l’Alliance Ethio-Française, Blue Nile Film and Television Academy, la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), KAMOINGE, l’Association nationale des journalistes noirs, l’université d’Addis-Abeba et l’Association des cinéastes éthiopiens. L’atelier a également bénéficié du soutien financier du gouvernement de la Suède et du Public Diplomacy Innovation Fund du gouvernement des Etats-Unis.

© UNESCO/Edouard Joubeaud

« L’atelier de renforcement des capacités en photojournalisme, réalisation de films documentaires et rédaction d’articles a été un immense succès. L’assistance et la participation en disent long sur le nombre de journalistes prêts à apprendre, travailler et changer le récit africain », a déclaré Russell Frederick, formateur de l’organisation Kamoinge. « C’était un programme incroyable et les répercussions positives de la formation des étudiants se feront sentir dans le paysage journalistique éthiopien au cours des prochaines années », a ajouté Whitney Richardson, formatrice et rédactrice image au New York Times.

CNN African Voices et le New York Times, entre autres, ont montré le travail effectué par les étudiants au cours de l’atelier et d’autres expositions sont prévues à Londres, en Finlande, à Paris et à New York.

« Personne ne peut raconter votre histoire comme vous pouvez le faire, avec la même passion, avec les mêmes connaissances », a expliqué Robert Naylor, formateur du cours de rédaction, membre de l’Association nationale des journalistes noirs et ex-directeur du développement professionnel de la division Actualités de l’agence Associated Press. En renforçant les capacités des journalistes professionnels de demain, l’atelier panafricain renforce le lien entre la démocratie et la liberté d’expression à travers le continent.

Dans le cadre de ce projet, une plate-forme de ressources éducatives libres pour promouvoir la formation au journalisme dans le continent a été développée à partir des formations données pendant cet atelier d’un mois. Elle peut être consultée en anglais et en français sur le site : http://www.mediaproafrica.org/pro/?language=fr. En offrant une formation sous licence libre en anglais et en français dans le domaine de la photographie, la réalisation de films et la rédaction d’articles, cette plate-forme va permettre de compléter les programmes d’enseignement des écoles de journalisme à travers le continent. Le programme met l’accent sur les manières de raconter les histoires positives du « récit » de développement africain par les professionnels des médias africains, afin de porter le contenu local africain sur la scène internationale.

Pan-African workshop in Addis Ababa: Group photo. © UNESCO/Edouard Joubeaud

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