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Quel pourrait être l’impact du Brexit sur la science au Royaume-Uni et dans l’Union européenne ?

24 Juin 2016

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Vue du Parlement, de l&#039;horloge Big Ben et de la Tamise à Londres
Vue du Parlement, de l'horloge Big Ben et de la Tamise à Londres
© Iakov Kalinin / shutterstock.com

Le 23 juin 2016, les Britanniques ont voté en faveur du départ de l’Union européenne (UE) lors d’un référendum populaire pour décider du maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE). Le Rapport de l’UNESCO sur la science : vers 2030 avait analysé les conséquences potentielles d’une telle hypothèse et avait conclu qu’un Brexit aurait de très vastes répercussions sur la science au Royaume-Uni et en Europe.

Le Royaume-Uni est un pôle d’attraction pour les étudiants des universités et les chercheurs. En 2013, la valeur des exportations de services éducatifs a été estimée à 17 milliards de livres, et le Royaume-Uni a accueilli plus de boursiers du Conseil européen de la recherche, ainsi que plus de chercheurs étrangers travaillant sur des projets financés par cet organisme que ses partenaires de l’Union européenne. En dépit d’une faible intensité de recherche persistante, au regard des normes européennes – 1,63 % du PIB en 2013, par rapport à une moyenne européenne de 2,02 % –, le Royaume-Uni jouit d’une réputation d’excellence scientifique : le pays produit 15 % des articles les plus cités au monde, alors qu’il représente à peine 4 % des effectifs mondiaux de recherche. Une sortie du Royaume-Uni de l’UE aurait un effet sur l’ouverture du pays à la circulation internationale des connaissances, affirmait le rapport. Les pierres angulaires du marché unique européen sont les « quatre libertés » : libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Le mécontentement des Britanniques s’est cristallisé sur la libre circulation des personnes.

Le Royaume-Uni est l’un des plus gros contributeurs nets au budget européen. Les négociations sur les divers types de relations possibles après sa sortie seraient complexes. Il existe plusieurs « modèles de relations » pour les pays européens non membres de l’Union. Le « modèle norvégien » ou le « modèle suisse » sont les deux possibilités qui semblent actuellement les plus adaptées au Royaume-Uni. Ces modèles sont présentés dans le chapitre du Rapport de l’UNESCO sur la science consacré aux membres de l’Association européenne de libre-échange, à savoir l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

« Si les futures relations entre le Royaume-Uni et l’UE se calquaient sur la Norvège, qui appartient à l’Espace économique européen, il continuerait à verser une contribution financière importante à l’Union, potentiellement proche de sa contribution nette actuelle (environ 4,5 milliards d’euros), soulignait le rapport. Dans ce cas, il serait assujetti à un grand nombre des lois et des politiques européennes, mais jouirait d’une influence limitée sur l’Union. »

« En revanche, si le Royaume-Uni optait pour le modèle suisse, il quitterait l’Espace économique européen. Il serait moins contraint par la législation européenne et sa contribution serait moindre, mais il devrait négocier des accords distincts dans de nombreux domaines, notamment le commerce des biens et des services ou la circulation des personnes entre le Royaume-Uni et l’UE. »

L’impact d’un « Brexit » sur la science et l’innovation au Royaume-Uni comme dans l’UE dépendrait fortement de leurs relations ultérieures, précisait le rapport. À l’instar de la Norvège et la Suisse, le Royaume-Uni voudrait probablement demeurer membre associé de l’Espace de recherche européen afin de continuer à participer aux programmes-cadres de l’Union pour la recherche et le développement technologique. Ceux-ci sont considérés de plus en plus importants au Royaume-Uni pour le financement de la recherche, la formation des doctorants et l’échange des idées et des personnes. Il faudrait cependant négocier séparément l’accord de coopération relatif à chaque programme-cadre, notamment en cas de retrait du Royaume-Uni de l’Espace économique européen. Ces négociations pourraient s’avérer difficiles, comme la Suisse a pu le constater, puisque le renforcement de ses lois sur l’immigration à l’issue du référendum d’initiative populaire de 2014 a incité l’UE à ne lui concéder que des droits limités à participer [au dernier programme-cadre] Horizon 2020. »

« Par ailleurs, le Royaume-Uni n’aurait plus accès aux fonds structurels européens s’il quittait l’Union. Sa sortie pourrait également inciter les entreprises internationales à revoir à la baisse leurs plans d’investissement dans la R&D au Royaume-Uni. Le pays ne ferait plus office de porte d’entrée sur les marchés européens et ses lois sur l’immigration, probablement plus strictes, ne seraient pas très favorables à ce type d’investissement. Enfin, une sortie de l’Union risquerait de rendre plus difficile et moins attractive la circulation internationale des chercheurs universitaires entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe, ou du monde, du fait de l’hostilité accrue à l’égard de l’immigration dans le pays. »

« Dans ses déclarations publiques, la communauté des chercheurs britanniques semblait clairement opposée à une sortie de l’UE, soulignait le rapport. À quelques jours des élections législatives de mai 2015 avait été créé un site Internet favorable au maintien dans l’Union européenne baptisé Scientists for the EU. Un courrier signé par des scientifiques de renom avait également été publié par le Times le 22 mai 2015, précédé par des articles dans The Guardian le 12 et dans Nature News le 8.

Le Rapport de l’UNESCO sur la science concluait que « Si le Royaume-Uni venait à sortir de l’UE, quelle que soit sa relation ultérieure avec elle, le pays perdrait son rôle moteur dans la recherche et l’innovation européennes, ce qui serait regrettable pour les deux protagonistes ».

Source: Rapport de l’UNESCO sur la science : vers 2030, Box 9.5