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La Première Commission réitère son appel en faveur d’une revitalisation sans délais de la Conférence du désarmement

28 octobre 2015
AG/DSI/3535

La Première Commission réitère son appel en faveur d’une revitalisation sans délais de la Conférence du désarmement

Soixante-dixième session,
19e séance – après-midi

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a achevé, cet après-midi, son débat thématique sur le mécanisme de désarmement onusien, appelant de nouveau à la revitalisation de la Conférence du désarmement. 

Paralysée depuis près de 20 ans, la Conférence, qui est chargée de négocier les traités multilatéraux de désarmement, divise les délégations quant aux moyens à mettre en œuvre pour en relancer les travaux.  Un traité interdisant les matières fissiles et un instrument juridiquement contraignant de prévention de la militarisation de l’espace doivent en principe y être négociés.

Les représentants de la Fédération de Russie, de la Turquie ou encore de l’Égypte ont estimé, cet après-midi, que l’inertie de la Conférence du désarmement était due au manque de volonté politique de certains États, en particulier des États dotés de l’arme nucléaire.  Le délégué turc a, quant à lui, souligné que le blocage de la Conférence et le manque de progrès pour en relancer les travaux n’étaient pas « le fait de ses procédures et dynamiques internes ».  

De l’avis du représentant égyptien, « les efforts de revitalisation de la Conférence du désarmement ne doivent pas viser la modification de ses cadres procéduraux ni de ses méthodes de travail »: « la Conférence du désarmement, en adoptant de manière inclusive un programme de travail équilibré, devrait rapidement être en mesure d’amorcer des négociations sur une convention universelle interdisant la possession, le développement et l’usage des armes nucléaires », a-t-il affirmé.  Pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie a salué la reconduite des travaux du Groupe de travail informel chargé de produire un programme de travail acceptable par tous, précisant que sa délégation approuvait l’adoption par consensus du rapport du Groupe figurant dans le rapport 2033 de la Conférence du désarmement.

De son côté, le représentant du Royaume-Uni a rappelé que le mécanisme de désarmement onusien était le résultat d’une détermination partagée de travailler collectivement vers le désarmement sous tous ses aspects.  « Nous devons œuvrer ensemble et non nous opposer si nous voulons préserver l’intégrité et la pertinence du mécanisme de désarmement de l’ONU », a-t-il exhorté.

La Nouvelle-Zélande a présenté un projet de résolution sur la Conférence du désarmement, appelant instamment les États à faire preuve de souplesse afin que des travaux de fond puissent y démarrer sans délais.  La représentante néo-zélandaise a indiqué qu’à cette fin, le projet de résolution demandait au Président de la Conférence de conduire des consultations intersessions.  « La résolution souligne également la nécessité d’affermir la relation entre la Conférence du désarmement et la société civile et la contribution de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement », a-t-elle indiqué. 

La Commission entamera demain, à 15 heures, son débat thématique sur le désarmement régional.

DÉBAT THÉMATIQUE SUR LES QUESTIONS À L’ORDRE DU JOUR ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUS LES PROJETS DE RÉSOLUTION ET DE DÉCISION PRÉSENTÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR

Groupe de questions relatives au mécanisme de désarmement (suite)

Déclarations

M. JANIS MAZEIKS (Lettonie), au nom du groupe informel des États observateurs de la Conférence du désarmement, a déclaré que plus de la moitié des États de ce groupe attendait depuis des années d’être intégrés à la Conférence du désarmement, en tant que membres à part entière, sans comprendre les raisons de cette longue attente.  Le dernier élargissement du nombre des membres de la Conférence du désarmement remonte à 1999, a-t-il indiqué, ajoutant qu’un tel délai entre deux processus d’élargissement n’était pas acceptable, car tous les États ont le droit de participer aux processus multilatéraux de désarmement.  C’est pour cette raison que les membres du groupe des États observateurs à la Conférence du désarmement souhaitent la nomination d’un rapporteur spécial sur cette question, a conclu le représentant.

Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande), présentant le projet de résolution sur la Conférence du désarmement, a rappelé que le projet d’élargissement avait déjà fait l’objet de discussions à Genève et que, par conséquent, devait être adopté par consensus.  Ce projet réaffirme la place de la Conférence du désarmement dans le dispositif de désarmement des Nations Unies, constate son impasse et réaffirme la nécessité de sortir de cette impasse par le biais de négociations, entre autres, a indiqué la représentante. 

Mme SEO EUNJI (République de Corée) a estimé que la Commission du désarmement ne pourrait achever son prochain cycle triennal, qui démarrera en 2016, sans formuler de recommandations concrètes.  Tous les efforts doivent être engagés par les États Membres pour relancer la discussion au sein de cet organe délibérant de l’Assemblée générale, les délégations devant faire preuve de souplesse et d’esprit de coopération, a-t-elle estimé.  Concernant la Conférence du désarmement, elle a affirmé que le rapport du Groupe d’experts gouvernementaux constituait une base solide de négociations des futurs traités de désarmement et, à terme, pour la revitalisation de la Conférence.

M. ABDULAZIZ A M A ALAJMI (Koweït) a souligné que la Conférence du désarmement devait être en mesure d’honorer son mandat et de coordonner des négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles.  Les États Membres doivent également actualiser l’ordre du jour international du désarmement à l’occasion de la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacré au désarmement, a-t-il ajouté.  À cet égard, nous appuyons le projet de résolution pertinente de la Première Commission appelant à l’organisation de cette session, a indiqué le représentant.

M. SARMAD MUWAFAQ MOHAMMED AL-TAIE (Iraq) a déploré l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, en dépit de tous les efforts déployés pour l’en sortir et de la situation inquiétante que connaît la communauté internationale en matière de prolifération d’armes, y compris les armes nucléaires.  Le représentant a réaffirmé donc la nécessité de redynamiser cette instance afin de parvenir aux objectifs communs de désarmement et, en particulier, ceux contenus dans le document final de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 1978 et dans l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) de 1996 sur les armes nucléaires.

M. GHANA SHYAM LAMSAL (Népal), au nom des coauteurs du projet de résolution sur le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, a estimé que les objectifs de paix et de sécurité ne seraient pas réalisés sans l’appui de ces centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement.  Il a indiqué que le Centre de Katmandou, au Népal, avait besoin d’une aide financière pour continuer de jouer son rôle en matière de désarmement dans la région d’Asie Pacifique.  C’est pourquoi, a-t-il indiqué, les coauteurs espèrent l’adoption du projet de résolution par consensus.

M. VLADIMIR YERMAKOV (Fédération de Russie), s’exprimant d’abord à titre national, a dit partager les inquiétudes de nombreuses délégations sur la paralysie de la Conférence du désarmement.  Pour sa part, a-t-il déclaré, la Fédération de Russie est opposée à toute modification des travaux complexes et du mode de vote à la Conférence du désarmement, ajoutant que la seule manière de parvenir aux objectifs du désarmement est le multilatéralisme et le consensus.  Il est illusoire de croire que l’on peut parvenir aux objectifs d’un monde exempt d’armes nucléaires sans la participation des puissances nucléaires, a indiqué le représentant russe, estimant par ailleurs que toute initiative, et notamment les tentatives de créer des groupes de travail à composition non limitée chargés de discuter du désarmement nucléaire, « n’avaient aucun avenir ».  Par contre, a-t-il poursuivi, son pays jugeait « prometteuse » l’idée d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale, à condition de s’entendre sur le calendrier et les modalités de cette session. 

S’exprimant cette fois au nom d’un groupe d’États partageant le même avis, il a estimé que toutes les questions relatives au désarmement ne devaient être examinées que dans le cadre de la Conférence du désarmement, tenant compte des intérêts légitimes de sécurité de chacun.  Le groupe est opposé à tout autre mécanisme qui serait mis en place, en dehors de cet organe multilatéral.  Les membres du groupe demandent la poursuite des négociations, en vue d’adopter un programme de travail équilibré, qui abordent les questions pour lesquelles la Conférence du désarmement a reçu un mandat, notamment les garanties de sécurité négative, les matières fissiles, le désarmement nucléaire et les activités dans l’espace extra-atmosphérique.  Les membres du groupe appellent en conséquence les États à prendre leurs responsabilités et à déployer tous les efforts pour sortir la Conférence du désarmement de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis trop longtemps, a conclu le représentant.  

M. MATTHEW ROWLAND (Royaume-Uni) a déploré que des projets de résolutions de la Première Commission sur la revitalisation de la Conférence du désarmement aient fait l’objet de peu de négociations en vue d’en adapter le libellé aux nouveaux enjeux.  Nous appelons les délégations à renouer avec l’esprit de coopération à l’origine de la fondation même de l’ONU il y a 70 ans de cela, a-t-il dit.  Le représentant a par ailleurs souligné l’importance que les négociations destinées à sortir la Conférence du désarmement de l’inertie abordent les légitimes intérêts nationaux en matière de sécurité, « qui doivent être protégés ».  M. Rowland a par ailleurs déploré que les propositions britanniques de réformes du fonctionnement de la Commission du désarmement aient été rejetées. 

M. TAREK MAHFOUZ (Égypte) a assuré que son pays accueillait favorablement tous les efforts de revitalisation de la Conférence du désarmement, étant entendu que ces efforts ne doivent pas viser la modification des cadres procéduraux de la Conférence ni ses méthodes de travail.  À son avis, la Conférence du désarmement doit rapidement être en mesure d’amorcer des négociations sur une convention universelle interdisant la possession, le développement et l’usage des armes nucléaires.  Sur l’UNIDIR, le représentant égyptien a demandé à la communauté internationale de permettre à cet institut de recherche de continuer à fournir aux États Membres et au grand public des études indépendantes et fouillées sur les questions de désarmement et de sécurité internationale.

M. RAUF ALP DENKTAŞ (Turquie) a estimé que c’est le manque de volonté des États qui était la source du blocage des mécanismes de désarmement, appelant les États à ne ménager aucun effort pour sortir de la paralysie.  La Conférence du désarmement a un mandat, un règlement intérieur et des membres, soit, autant d’outils pour pouvoir s’extirper de cette situation, a dit le représentant.  Il a également observé que la Commission du désarmement, dont le fonctionnement est également bloqué depuis 15 ans, a par le passé adopter par consensus des recommandations.  En revanche, la communauté internationale doit veiller à éviter de créer des mécanismes doublons, a conclu le représentant.

M. RICHARD GALBAVY (Slovaquie) a affirmé que l’impasse de la Conférence du désarmement était inacceptable et pas viable.  À son avis, il incombe à chacun d’étudier les voies et moyens de l’en sortir, y compris les propositions qui ont été faites par le passé.  Les discussions officieuses, à travers des réunions ou des groupes de travail ne peuvent en aucun cas remplacer un travail de fond, a-t-il assuré.  Il a également estimé que la question de l’élargissement du nombre de membres à la Conférence du désarmement devait être confiée à un organe de réflexion, avant de se prononcer contre toute idée de créer un autre organe chargé des questions de désarmement nucléaire, qui ferait doublon à la Commission du désarmement.  Cette dernière instance est le lieu idoine pour aborder les questions multilatérales de désarmement nucléaire, a-t-il déclaré en conclusion.

M. ALVARO MENDONCA E. MOURA (Portugal) a rappelé que le mécanisme du désarmement onusien avait créé, en 1978, « un système intégré d’organes de délibération et de négociation avec l’objectif de poursuivre les efforts collectifs internationaux sur les questions de désarmement, de non-prolifération et de contrôle des armes ».  Il a estimé que ce mécanisme avait échoué, incapable de poursuivre ses mandats, en dépit des tentatives de revitalisation de l’Assemblée générale.  « Il est grand temps d’accepter la réalité: les blocages à la Commission du désarmement et à la Conférence du désarmement ne résultent pas des règles de procédures mais d’un manque de volonté politique », a-t-il déclaré, avant de s’inquiéter en particulier « de l’immobilisme et de l’inefficacité qui menacent la crédibilité » de la Conférence du désarmement. 

Le représentant a, par ailleurs, estimé que le principe élémentaire des Nations Unies -le droit de tous les États à être représentés dans un organe traitant de questions d’intérêt mondial- est « ignoré et bafoué » et que la Conférence du désarmement est « réservée à un groupe de pays » et ne tient plus compte de la volonté d’autres États Membres d’y être représentés.  Dans ce contexte, il a réaffirmé la volonté de son pays d’intégrer cet organe et appelé la Conférence du désarmement à « étudier de manière consistante son élargissement ».  « Cela montrerait que la Conférence est encore capable de parvenir à un consensus », a-t-il affirmé, avant de regretter que le Rapporteur spécial chargé de se pencher sur les modalités d’un tel élargissement n’ait pas encore été nommé.  « Soyons clair, le Portugal n’est pas favorable à un contournement de la Conférence du désarmement, mais nous pensons aussi que cet organe doit répondre efficacement et de manière inclusive aux responsabilités qui lui ont été confiées », a-t-il conclu. 

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