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Quatrième Commission: l’UNRWA doit avoir une assise financière solide jusqu’au règlement définitif du conflit israélo-palestinien

10 novembre 2015
CPSD/600

Quatrième Commission: l’UNRWA doit avoir une assise financière solide jusqu’au règlement définitif du conflit israélo-palestinien

Soixante-dixième session,
22e séance – matin

Au deuxième et dernier jour de leur débat sur l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), les délégations de la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation ont tiré, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme, face au déficit budgétaire chronique de l’Office.

Les délégations se sont montrées d’autant plus alarmées que la situation humanitaire déjà difficile des réfugiés palestiniens est exacerbée par le conflit syrien.  L’UNRWA s’occupe des 5,2 millions de Palestiniens qui tentent de survivre dans les pires conditions, a affirmé le représentant de la Turquie qui a déploré les pressions constantes d’Israël, ses attaques et ses incursions en toute impunité dans les territoires palestiniens occupés.  Malgré tout, les efforts de l’Office ont contribué à éviter une crise humanitaire encore plus grave, ont reconnu les délégations qui ont promis leur soutien à l’Office aussi longtemps qu’une solution politique négociée ne sera pas trouvée au conflit israélo-palestinien.  « Le temps des solutions définitives a sonné, et celui des résolutions biaisées est révolu », a acquiescé le représentant d’Israël, critiquant l’impartialité de la Quatrième Commission et de l’UNRWA.

Le Commissaire général a prévenu que quelle que soit la fréquence avec laquelle on répète les appels à une solution politique, ce sont les actes qui comptent.  « La frustration et la colère visibles à Gaza et en Cisjordanie continueront de gronder », a-t-il souligné.

Le financement de l’UNRWA, rare source d’espoir pour les réfugiés palestiniens, est une « responsabilité collective » et il s’agit maintenant de trouver des nouvelles approches pour parvenir à une assise financière solide, ont reconnu les délégations.  Au représentant d’Israël qui a accusé les dirigeants arabes d’exploiter « cyniquement » la cause palestinienne à des fins politiques et « d’avoir du mal à retrouver leur portefeuille quand il s’agit d’aider les réfugiés palestiniens », le représentant du Bahreïn a répondu que les Émirats arabes unis, le Koweït et l’Arabie saoudite ont, à eux seuls, financé plus de la moitié du déficit de 101 millions de dollars qui aurait empêché l’UNRWA d’assurer la rentrée scolaire de 500 000 élèves inscrits dans ses 685 écoles réparties en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie. 

La Quatrième Commission a également adopté ce matin son projet de résolution sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique*.  Si elle suit sa Commission, l’Assemblée générale conviendrait de reprendre, en 2016, un certain nombre d’ateliers et de colloques.  Elle déciderait que ces activités seront exécutées grâce aux crédits qui avaient été prévus dans le budget de 2015.

Pour les délégations de la France, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, la confusion qui a caractérisé les discussions sur les incidences financières de ce texte** est « regrettable ».  L’adoption du projet ne préjuge en rien du débat qui aura lieu à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires, ont-elles prévenu.

La Commission se réunira à nouveau, demain mercredi 11 novembre, à partir de 10 heures, pour commencer l’examen des pratiques israéliennes affectant les droits du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.

*  A/C.4/70/L.9/Rev.1; ** A/C.4/70/L.13 et Corr.1

OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES RÉFUGIÉS DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT (A/70/13, A/70/13/ADD.1, A/70/379, A/70/308, A/70/340 ET A/70/319)

Suite et fin du débat

M. ANTONIO DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a regretté que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ait à faire face à des défis de plus en plus difficiles et à une crise financière sans précédent, 65 ans après sa création.  Le récent regain de tensions et de violence entre Israéliens et Palestiniens n’a fait qu’accroître la pression sur les activités de l’UNRWA, essentielles contre « le désespoir » des populations dans les territoires palestiniens occupés.  La situation à Gaza, qui est toujours sous blocus, est particulièrement alarmante, a relevé le représentant, soulignant que le travail de l’UNRWA va bien au-delà de l’assistance humanitaire.  L’Office joue un rôle essentiel dans le maintien de la stabilité dans des territoires palestiniens où la pauvreté, l’injustice et le manque d’opportunités prévalent.  Le Brésil a, ces dernières années, accru ses contributions financières à l’UNRWA.  Le Brésil est aussi devenu membre du Comité consultatif de l’UNRWA.

M. DOUGLAS NICOMEDES ARCIA VIVAS (Venezuela) a rappelé que l’UNRWA avait vu le jour en tant que mécanisme d’assistance temporaire dans l’attente d’une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien.  L’existence de l’Office ne saurait donc être perçue comme « la solution au drame des réfugiés palestiniens ».  Insistant sur la nécessité urgente d’un règlement du conflit pour que le peuple palestinien puisse jouir effectivement de son droit à l’autodétermination en tant qu’État libre, souverain et indépendant, le représentant a renvoyé la Commission à la résolution 242 du Conseil de sécurité, ajoutant qu’Israël doit cesser l’occupation illégale et prolongée des territoires de l’État de Palestine, de même que ses politiques de démolition des habitations palestiniennes et de construction de colonies de peuplement.

L’intensification de la violence dans les territoires est le produit direct de ces actes illégaux et de la situation intenable dans les pays voisins provoquée par des groupes terroristes, a encore indiqué l’intervenant, qui a relevé que toutes ces questions font porter un fardeau plus lourd à l’UNRWA.  Il a, à son tour, plaidé pour des ressources financières suffisantes et jugé paradoxal que c’est au moment où l’Office a un surcroît de responsabilités que ses ressources baissent, même si certains pays arabes ont tenté de résorber le déficit.  Le représentant a appuyé l’appel du « Gouvernement de l’État de Palestine » pour un système de protection internationale garantissant la sécurité et l’intégrité physique des civils palestiniens sur tout le territoire occupé, conformément à la résolution 904 (1994) du Conseil de sécurité et de la Quatrième Convention de Genève.  

M. Y. HALIT ÇEVIK (Turquie) a mis l’accent sur les défis « redoutables » auxquels l’UNRWA doit faire face depuis quelques mois et sur l’importance qu’il y a à apporter un appui à cette agence qui contribue à la stabilité dans la région.  Rappelant que l’UNRWA est l’une des rares sources d’espoir pour des millions de Palestiniens qui tentent de survivre dans les pires conditions, le représentant a déploré les pressions constantes d’Israël, ses attaques et ses incursions en toute impunité dans les territoires palestiniens occupés.  La crise syrienne, a-t-il poursuivi, n’a fait qu’exacerber la situation avec des répercussions directes sur les opérations de l’UNRWA.  Malgré tout, les efforts de l’Office ont contribué à éviter une crise humanitaire encore plus grave. 

Le représentant a tiré la sonnette d’alarme face au déficit budgétaire de l’Office et a demandé une nouvelle approche consistant en un engagement financier à long terme des États Membres et en un élargissement de la base de donateurs.  L’UNRWA, a-t-il relevé, fait aussi face à des problèmes opérationnels dans un contexte d’insécurité.  La Turquie, a rappelé le représentant, a augmenté sa contribution au cours de la dernière décennie, parvenant à un total de 369 millions de dollars, en plus de son engagement de verser 200 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza.  Mais, a prévenu le représentant, la détresse des réfugiés palestiniens continuera jusqu’à la fin de « la plus longue occupation de l’histoire moderne ».  Les derniers événements en Palestine ont une fois de plus démontré l’urgence d’une solution politique négociée au conflit israélo-palestinien. 

M. DAVID FORES RODRIGUEZ (Cuba) a indiqué en préambule que le peuple palestinien a été victime de nombreuses agressions et du déni de ses droits inaliénables par Israël.  Aujourd’hui, quelque 5 millions de réfugiés palestiniens sont dispersés dans tout le Moyen-Orient.  Le représentant a réitéré son appel à la fin de l’occupation israélienne, à la levée sans conditions préalables du blocus de Gaza et à l’ouverture des postes frontières, afin de permettre le libre accès de l’aide humanitaire et la libre circulation des personnes de et vers Gaza.  Il a accusé les autorités israéliennes de faire obstacle au travail de l’UNRWA avec des restrictions aux mouvements et des violations de l’immunité des fonctionnaires et des locaux.  Le représentant a appelé la communauté de donateurs à remplir ses promesses, soulignant que le déficit budgétaire empêche l’UNRWA de remplir pleinement sa mission et aggrave les conditions de vie précaires des réfugiés.

M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a salué le travail « capital » de l’UNRWA dans des conditions toujours plus difficiles, y compris les efforts menés dans les domaines de l’éducation et de la santé, « qui relèvent du développement ».  L’action de l’Office contribue également à la lutte contre l’idéologie extrémiste dans la région, a-t-il ajouté.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à s’attaquer aux causes profondes de la crise « sans fin » des réfugiés palestiniens.

M. ALI ABDULRAZZAQ Al-HAMASHI (Qatar) s’est félicité des efforts pour préserver les activités de l’Office « dans un contexte de diminution constante de son budget ».  Le seuil limite a été atteint, puisque l’UNRWA a failli ne pas rouvrir ses écoles, a-t-il déploré, soulignant que « mobiliser les soutiens dont l’Office a besoin, c’est répondre aux besoins humanitaires de base des réfugiés palestiniens et, au-delà, c’est œuvrer en faveur de la cause palestinienne ».  Le représentant a, à son tour, appelé à combler d’urgence le déficit de l’Office, en mettant l’accent sur la situation à Gaza, « qui devient intenable ».  « Sans l’UNRWA, où vivraient celles et ceux qui ont perdu leur maison lors de la dernière agression israélienne? » a demandé le délégué.  Il a indiqué que le Qatar avait décidé d’accorder une aide de 5 millions de dollars, versée en cinq ans, pour améliorer la mise en œuvre des programmes de l’UNRWA.  En consacrant 1 milliard de dollars à la reconstruction de Gaza, le Qatar donne la moitié des fonds que l’ONU estime nécessaire, a souligné le représentant.

M. RIADH BEN SLIMANE (Tunisie) a félicité l’UNRWA pour son travail « exceptionnel » dans des circonstances difficiles ainsi que les pays qui accueillent les réfugiés palestiniens pour leur coopération.  Quant à la situation financière « sombre » de l’Office, il a exhorté la communauté internationale à agir « fermement » pour aider l’UNRWA à surmonter ses problèmes financiers et à poursuivre sa mission de manière efficace.  Le problème des réfugiés découle directement de l’occupation et des pratiques israéliennes qui ont provoqué un profond sentiment de désespoir et de frustration parmi les populations palestiniennes, a-t-il souligné.  Il a demandé à la communauté internationale d’œuvrer « fermement » en faveur d’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien conformément à la Charte des Nations Unies, aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Initiative de paix arabe.

M. BENJAMIN SHARONI (Israël) a affirmé que depuis le début, il y a 66 ans, Israël coopère avec l’UNRWA pour soutenir sa mission humanitaire, notamment par les centaines de projets conjointement coordonnés pour apporter les services de base au peuple palestinien.  Israël reconnait la contribution importante de l’UNRWA mais s’oppose profondément à son agenda « politique » qui « jette une ombre » sur sa mission humanitaire ».

Comment peut-on expliquer que le nombre de réfugiés palestiniens soit passé de quelques centaines de milliers de personnes à plus de 5 millions aujourd’hui  alors que le mandat de l’Office était de le faire baisser?  Pourquoi n’applique-t-on pas aux Palestiniens le principe du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), créé en 1950, selon lequel une personne perd son statut de réfugié une fois qu’elle acquière la nationalité d’un autre pays?

M. Sharoni a accusé l’Office de partialité comme en atteste son rapport.  Ce n’est un secret pour personne que le Hamas, l’autorité de facto dans la bande de Gaza, fait souvent obstacle aux efforts humanitaires et que, par certains de ces actes, il met en danger les civils palestiniens, a souligné le représentant.  Mais, a dénoncé le représentant, le rapport d’activité et les déclarations publiques de l’Office évitent d’en faire mention.  Ils sont prompts à condamner Israël, mais quand il s’agit du Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens, les employés de l’UNRWA se montrent beaucoup plus « frileux ».  Affirmant que certains membres du personnel de l’Office auraient activement incité à la violence sur les réseaux sociaux, le représentant a exigé une enquête « indépendante et transparente » suivie de mesures disciplinaires.

Quant à la reconstruction de Gaza, il a accusé le Hamas de faire tout son possible pour empêcher les progrès alors qu’Israël travaille avec l’UNRWA pour répondre aux défis humanitaires sur le terrain.  Des centaines de camions entrent tous les jours par les points de passage entre Gaza et Israël, a-t-il affirmé, notant que « bizarrement », ce sont là des faits dont on ne parle beaucoup dans ce débat.  Le représentant a fait le même reproche au rapport d’activité de l’Office dans lequel le « régime de Bashar al Assad » est plutôt remercié pour ses « efforts » visant à faciliter le travail de l’Office en Syrie.

Ne nous trompons pas, a dit le représentant.  Israël partage l’espoir d’une vie meilleure pour le peuple palestinien.  Mais, a souligné M. Sharoni, ce débat ne parle pas des causes profondes de l’impasse actuelle, à savoir le manque de volonté du leadership palestinien de reprendre les pourparlers directs avec Israël et sans conditions préalables.  Le représentant a aussi reproché aux dirigeants arabes d’exploiter « cyniquement » la cause palestinienne à des fins politiques, au lieu de venir réellement en aide aux Palestiniens.  Il en a voulu pour preuve le fait que 9 des 10 plus grands donateurs de l’Office soient des pays occidentaux.  « Il semble que quand il s’agit d’aider les réfugiés palestiniens, certains pays arabes ont du mal à retrouver leur portefeuille », a-t-il taclé.  Pour un avenir meilleur que « nous voulons tous », le représentant a encouragé l’UNRWA à s’engager sur « une voie plus constructive et un agenda plus réaliste ».  Le temps des solutions définitives a sonné, celui des résolutions biaisées est révolu, a conclu M. Sharoni.

Mme CAITLIN WILSON (Australie) a rappelé le rôle de l’UNRWA dans le soutien au secteur privé, son programme de microfinancement ayant permis quelque 20 000 crédits à des petites et moyennes entreprises (PME) palestiniennes.  Une initiative telle que celle-ci appuie l’activité économique et génère des bénéfices à long terme qui profitent directement au peuple palestinien, a-t-elle dit.  Après avoir salué l’engagement continu de l’Office dans la reconstruction de Gaza, elle a annoncé qu’à la fin de cette année, l’Australie, « l’un des plus anciens de ses contributeurs », lui aura fourni 19,3 millions de dollars australiens.  Il s’agit là de notre financement le plus important depuis 5 ans, a-t-elle précisé. 

M. MAHLATSE MMINELE (Afrique du Sud) a déclaré que, l’an dernier, les opérations militaires dans Gaza avaient causé des dégâts d’une valeur estimée à plus de 720 millions de dollars.  Il a rendu hommage à la réaction salutaire de la communauté des donateurs qui, en sortant l’UNRWA de la paralysie, lui a permis de répondre aux besoins humanitaires du peuple palestinien.  Quant aux réfugiés palestiniens jetés sur les routes ou assiégés dans des camps en Syrie, le représentant a exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour aider l’UNRWA à poursuivre ses activités humanitaires et les pays hôtes à prévenir la marginalisation des Palestiniens sur leur sol.

M. PONGPISOOT WONGVEEERASIN (Thaïlande) a souligné l’importance de l’UNRWA et exhorté toutes les parties à respecter le caractère civil des camps de réfugiés.  Compte tenu de l’énormité de la tâche de reconstruction de Gaza et des besoins croissants de la population palestinienne, l’UNRWA a besoin de l’appui de la communauté internationale, a aussi souligné le représentant qui a appelé tous les États Membres à faire des contributions financières et à solidifier la base budgétaire de l’Office pour qu’il puisse s’acquitter de son mandat.  L’année dernière, la Thaïlande a répondu à l’alerte en débloquant une somme de 100 000 dollars pour l’UNRWA et un montant similaire pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a indiqué le représentant.  Il a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur de l’Office et a appelé à la paix, au dialogue et à la réconciliation dans la région.

M. YUSUKE SHIMIZU (Japon) a indiqué que son pays avait, en 2014, consacré la somme record de 45 millions de dollars aux besoins humanitaires des réfugiés palestiniens.  Le mois dernier, le Japon a fait une contribution additionnelle de près de 6 millions de dollars à l’UNRWA, a-t-il ajouté, notant en outre l’appui que son pays continue de fournir aux pays hôtes des réfugiés jetés sur les routes par la crise syrienne.  Nous exhortons également ces pays, y compris la Jordanie et le Liban, à maintenir leurs frontières ouvertes aux Palestiniens qui fuient les conflits régionaux, a-t-il lancé. 

M. FAISAL EBRAHIM ALZAYANI (Bahreïn) a dénoncé les pratiques israéliennes et le blocus de Gaza.  L’UNRWA, a-t-il reconnu, à son tour, aide les réfugiés dans des conditions difficiles.  Il a dénoncé les pressions qui entravent la faculté de l’Office à s’acquitter de sa mission.  Notant que la réforme soutenue par le Comité consultatif de l’Office a permis des résultats positifs, le représentant est revenu sur la « crise financière aigue » de l’Office « qui a une incidence sur son bon fonctionnement ».  Le Bahreïn, a dit le représentant, réclame des efforts supplémentaires pour combler le déficit chronique.  Il a salué le fait que le Koweït, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite aient versé plus de la moitié des 101 millions de dollars de déficit, cet été.  La question de Palestine, a-t-il conclu, est avant tout « une question politique ».  Il a prévenu que l’UNRWA sera une instance « permanente » tant que cette question ne sera pas résolue de manière juste et durable.

M. DESRA PERCAYA (Indonésie) s’est dit profondément préoccupé par le fait que l’UNRWA ait à travailler dans des conditions de plus en plus dangereuses et instables.  Il a, une nouvelle fois, condamné l’agression israélienne à Gaza, qui, l’an dernier, a causé la destruction de plusieurs écoles de l’Office et la mort de réfugiés et d’employés de l’UNRWA.  Nous encourageons tous les efforts de la communauté internationale pour que les autorités israéliennes soient tenues pour responsables de leurs actes, a-t-il dit.  Le représentant a par ailleurs estimé qu’il serait utile d’évaluer les besoins des groupes vulnérables au sein de la population des réfugiés, pour pouvoir réagir plus rapidement dans un contexte où l’UNRWA fait face à des contraintes budgétaires.  Il a souligné qu’en 2014, lors de la deuxième réunion de la Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine, son pays s’était engagé à fournir des ressources humaines pour appuyer plusieurs programmes de développement en Palestine.

M. EINAR GUNNARSSON (Islande) a souligné que la crise en Syrie, qui exacerbe les besoins humanitaires des réfugiés palestiniens, avait durement affecté l’environnement opérationnel de l’UNRWA.  Rappelant que le monde faisait actuellement face à la plus importante crise des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, il a précisé que plus de 3 millions d’enfants syriens étaient désormais en décrochage scolaire.  Nous ne pouvons accepter que des enfants soient privés de leur droit à l’éducation, un droit devant leur permettre de décider de leur avenir, s’est-il indigné.  Dans de telles circonstances, la présence de l’UNRWA est plus importante que jamais et nécessite des mesures exceptionnelles de la part de la communauté internationale.  Le représentant a ainsi annoncé que le Gouvernement islandais avait décidé d’allouer 16 millions de dollars supplémentaires « aux institutions de l’ONU qui se trouvent en première ligne ».  Ces fonds aideront également l’Islande à accueillir dans des conditions dignes un nombre croissant de migrants, a-t-il ajouté.

M. CHARLES T NTWAAGAE (Botswana) a réaffirmé l’attachement de son pays au droit à l’autodétermination des peuples vivant sous occupation étrangère et s’est dit préoccupé par le fait que les Palestiniens n’aient toujours pas pu l’exercer à cause de la puissance occupante, Israël, qui lui nie ce droit.  Il n’y a pas d’autre alternative que celle de deux États souverains vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, a estimé le représentant qui a dûment dénoncé les violations des droits de l’homme au Moyen-Orient.  Le travail de l’UNRWA reste donc « indispensable » pour quelque 5 millions de réfugiés palestiniens.  Le représentant a encouragé Israéliens et Palestiniens à revenir à la table de négociations pour trouver une solution durable à ce conflit « qui n’a que trop duré ».

M. SURYANARAYAN SRINIVAS PRASAD (Inde) a indiqué qu’outre l’appui politique de longue date qu’elle apporte à la question de Palestine, l’Inde contribue aussi, financièrement et techniquement, aux efforts d’édification « d’une nation de Palestine ».  Lors de sa dernière visite à Ramallah, a rappelé le représentant, le Président indien a inauguré un Centre d’excellence indo-palestinien de technologies de l’information et des communications, lequel est basé à l’Université Al-Quds.  Au cours de cette même visite, l’Inde avait remis un chèque de 5 millions de dollars à l’Autorité palestinienne.  Après avoir rappelé que son pays contribue chaque année à hauteur d’1 million de dollars au budget de l’UNRWA et qu’il s’est engagé à verser 4 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza, le représentant a déclaré que seul le dialogue permettrait de trouver une solution juste, durable et globale à la question de Palestine.

M. ABDULLAH AL KHUBAIZI (Koweït) a salué, à son tour, le travail et le personnel de l’UNRWA.  Les conditions difficiles que vivent les réfugiés palestiniens ne sauraient être évoquées sans dénoncer Israël qui viole le droit international.  Le fardeau de plus en plus lourd qui pèse sur les épaules de l’UNRWA en est une conséquence directe, en particulier à Gaza qui a été fortement détruit lors de l’agression israélienne de l’été dernier.  Pendant cette période, l’UNRWA, a souligné le représentant, a connu des difficultés dans la poursuite de sa mission, lesquelles difficultés sont imputables à Israël.  Le représentant a donc exigé de la communauté internationale qu’elle réagisse face à ces violations.  Il a pointé la responsabilité « éthique » de cette dernière vis-à-vis du peuple palestinien qui subit « des crimes de guerre », dont la multiplication des colonies de peuplement en Cisjordanie. 

Le représentant s’est dit préoccupé par l’impact des mesures d’austérité et de réforme par l’Office sur sa faculté de s’acquitter pleinement de sa mission.  Le Koweït n’a cessé de contribuer à l’Office depuis 1969, à la fois au Fonds général et à ses appels d’urgence, dont celui de cet été qui a reçu 50 millions de dollars pour assurer la rentrée scolaire.  Le représentant a réitéré l’engagement de son pays à honorer sa promesse de 200 millions de dollars sur 3 ans pour surmonter les destructions causées par « les criminels d’Israël » au cours de l’été dernier.  Le Koweït s’engage en outre à poursuivre sa contribution annuelle à l’Office qu’il augmentera de 2 millions de dollars.

M. RAJA SHAH (Malaisie) a notamment déploré que les récentes violences à Jérusalem-est et en Cisjordanie aient eu pour conséquence « dramatique » d’arrêter la livraison du matériel de construction à Gaza.  L’aggravation délibérée de la situation dans le Territoire palestinien occupé menace la survie même du peuple palestinien, y compris les réfugiés qui sollicitent l’UNRWA.  Le représentant a réclamé la levée des restrictions à la libre circulation du personnel de l’UNRWA et demandé à la communauté internationale de placer Israël en face de ses responsabilités, en vertu des accords de coopération le liant à l’UNRWA et à « l’État de Palestine ».

M. ANTHONY BOSAH (Nigéria) a salué l’assistance humanitaire apportée par l’UNRWA et regretté que le conflit syrien ait exacerbé les difficultés des 5 millions des réfugiés palestiniens, tout en mettant une pression supplémentaire sur les faibles ressources de l’Office.  Le représentant a dénoncé le niveau élevé de l’insécurité alimentaire, du chômage et de la pauvreté qui caractérisent la réalité quotidienne des réfugiés et a rendu hommage à l’œuvre de l’UNRWA qui apporte 30 000 emplois dans la région ainsi que des services de santé et d’éducation.  L’UNRWA dépend à 97% de contributions volontaires, et ses ressources limitées sapent sa capacité de parvenir aux objectifs stratégiques qu’il s’est fixé sans pour autant compromettre ses services de base, a noté le représentant.  Il a encouragé la recherche de nouvelles voies pour mobiliser des ressources et la poursuite des réformes pour optimiser leur utilisation.  Le financement de l’UNRWA et son bon fonctionnement sont une responsabilité collective, a insisté le représentant, en remerciant les donateurs.

M. LARBI DJACTA (Algérie) a déclaré que le problème persistant de la question de Palestine avait pour première conséquence de faire souffrir « ceux qui vivent parqués dans des camps surpeuplés ».  L’UNRWA a été créé « pour que l’ONU vienne en aide à ceux qu’elle avait abandonnés, il y a des décennies », a souligné le représentant avant de saluer les efforts que l’Office mène dans des conditions difficiles, sa capacité opérationnelle devant être développée jusqu’à la réalisation d’une solution juste et durable de la question de Palestine « qui doit passer par le droit au retour des réfugiés et une indemnisation équitable basée sur les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale ».  Le représentant algérien a jugé que la poursuite de l’occupation israélienne continuait « d’affecter tous les secteurs de la vie quotidienne du peuple palestinien ».  Dans ce contexte, il a jugé capital que les bailleurs de fonds appuient les activités de l’UNRWA afin d’assurer l’accès des Palestiniens aux services de base, en particulier la santé et l’éducation.  En entravant la libre circulation des biens et des personnes, Israël empêche toute possibilité de reconstruction de Gaza, a-t-il dénoncé, appelant à la levée immédiate du blocus « pour que la population puisse réduire sa dépendance à l’égard de l’Office ». 

M. AHMAD ABDUL RAHMAN MAHMOUD (Émirats arabes unis), est revenu sur la crise financière qu’a connue l’UNRWA cet été, en plus des conditions de plus en plus difficiles dans lesquelles vivent des réfugiés palestiniens dont le nombre ne cesse d’augmenter.  Il est aussi revenu sur l’impact de la crise syrienne, en particulier dans le camp de réfugiés de Yarmouk.  Il exhorté les Nations Unies à mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et à tenir Israël pour responsable de ses violations répétées du droit international et de ses crimes.  Il a appelé la communauté internationale, en particulier aux donateurs, à donner des fonds supplémentaires au Fonds général de l’Office pour promouvoir sa stabilité.  Les Émirats arabes unis sont et resteront un important donateur de l’UNRWA avec une contribution annuelle de 1,8 million de dollars au Fonds général, sans compter les 15 millions débloqués cet été pour répondre à l’appel d’urgence et éviter le report de la rentrée scolaire dans les 600 écoles de l’Office en Palestine, en Jordanie, au Liban et en Syrie. 

Les Émirats arabes unis, a insisté le représentant, ont été le troisième plus grand contributeur à l’appel d’urgence pour la Syrie en 2014, mais leur soutien ne se limite pas à des contributions financières.  En effet, le pays a également contribué au Comité consultatif de l’Office.  Il a aussi accueilli en 2014 la première Conférence sur la protection des réfugiés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et a continué de coopérer au programme « éducation » de l’UNRWA, entre autres par la prise en charge psychologique des enfants après les nombreuses guerres qu’ils ont vécues.  Les Émirats arabes unis saluent, une nouvelle fois, le rôle humanitaire « essentiel » de l’Office dans la région et confirment qu’il est important que ces travaux s’accomplissent sous les auspices de l’Assemblée générale.

Mgr BERNARDITO AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a indiqué qu’à l’instar de l’Office, de nombreuses organisations catholiques fournissent des services sociaux aux réfugiés et aux déplacés.  Le Saint-Siège renouvelle son plein appui à la recherche d’une solution juste, durable et globale à la question de Jérusalem, laquelle solution devra assurer la liberté de culte et de conscience à tous les habitants.  Après avoir souligné les souffrances endurées par les Palestiniens de Yarmouk, en Syrie, « littéralement assiégés depuis des années », et rendu hommage à la Turquie, au Liban et à la Jordanie pour l’accueil « héroïque » de millions de réfugiés syriens, Mgr Auza a estimé que la paix devrait remplacer sans délai la logique « futile et contreproductive » de la violence et de la guerre dans la région.

Remarque de clôture

Le Commissaire général, M. PIERRE KRAHENBUHL, a remercié tous les États Membres, les pays hôtes, les bailleurs de fonds, ainsi que la Turquie en tant que Présidente du Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA et la Norvège qui en est le Rapporteur.  Revenant sur le déficit budgétaire qui a risqué de reporter la rentrée scolaire, il a voulu qu’une telle situation ne se reproduise jamais. 

L’UNRWA est prêt à assumer sa part de responsabilités mais il compte sur le soutien constant et renforcé de la communauté internationale, a insisté le Commissaire général.  S’agissant de la sécurité du personnel de l’Office, il a tenu à rappeler que même si le personnel local ne relève pas directement de l’Office, il faut reconnaitre le prix qu’il paye et les efforts auxquels il consent.

En réponse à la délégation israélienne, le Commissaire général a souhaité que le dialogue se poursuive, en dépit des désaccords.  Il n’y a aucune différence entre la manière dont le HCR et l’UNRWA définissent les réfugiés et leurs descendants et à ce propos, la grande différence entre les réfugiés afghans au Peshawar et les Palestiniens est que les Afghans peuvent rentrer chez eux, un choix que n’ont pas les réfugiés palestiniens. 

Le Commissaire général a assuré qu’il n’a aucun problème à condamner les activités du Hamas s’il le faut.  Il a rappelé qu’il l’a fait l’été dernier, s’agissant des tirs de roquette.  L’idée selon laquelle l’Office relèguerait les souffrances des réfugiés palestiniens en Syrie au second plan m’est « totalement étrangère », a affirmé le Commissaire général.  Le véritable test touche à la manière dont on applique soi-même le droit international.  L’établissement des responsabilités commence chez soi et cela s’applique aussi à l’État d’Israël, a-t-il tranché. 

Quant aux allégations sur les incitations à la violence du personnel de l’Office via les réseaux sociaux, le Commissaire général a répété qu’il condamne « systématiquement » tous les cas d’antisémitisme.  Si les enquêtes sont concluantes, je ne manquerais pas de prendre les mesures disciplinaires qui s’imposent, a-t-il assuré.

Partageant les appels à une solution politique, il a prévenu que quelle que soit la fréquence avec laquelle on répète ces appels, ce sont les actes qui comptent.   Malgré certains commentaires, l’UNRWA n’a pas vocation à trouver une solution politique au conflit israélo-palestinien mais tant qu’elle ne sera pas trouvée, la frustration et la colère visibles à Gaza et en Cisjordanie continueront de gronder, a insisté un Commissaire général qui a dénoncé « l’inaction politique ». 

Il a conclu en disant que même si nous rêvons tous d’un monde où l’Office ne serait plus nécessaire, la vaste majorité d’entre vous continue à soutenir notre mandat, ce qui est réconfortant.  S’il faut se souvenir d’une chose, c’est qu’en appuyant l’UNRWA, vous donnez un sentiment de dignité et de stabilité aux populations, a-t-il lancé.  « L’espoir est un ami qui ne vous trahit jamais.  Il peut vous abandonner momentanément mais il revient toujours », a déclaré le Commissaire, en récitant le poème d’une Gazaouite de 13 ans.  Les réfugiés palestiniens et surtout leurs enfants ont les mêmes rêves et les mêmes attentes que tout autre enfant sur la planète, a rappelé le Commissaire général.

Droits de réponse

Réagissant à la déclaration d’Israël, l’observatrice de la Palestine a déclaré que le droit au retour des réfugiés est « précisément cela, un droit, pas une revendication, qui n’est pas différent des autres droits des réfugiés ailleurs dans le monde ».  Le droit et la sécurité ne sont pas « l’exclusivité » d’Israël, a-t-elle argué avant de défendre l’UNRWA.  L’Office ne promeut pas un discours partial et son mandat est aussi clair que les résolutions et déclarations qui le rappellent, a souligné l’observatrice. 

Le représentant de la République arabe syrienne a rejeté les allégations d’Israël, qui, a-t-il ironisé, « a évoqué le siège de Yarmouk, un siège qui n’existe pas ».  Il est étrange qu’Israël parle de la situation des réfugiés palestiniens en Syrie, comme s’il était soudainement préoccupé par le sort des populations qu’il a lui-même expulsées et massacrées par le passé.  Si le représentant israélien est vraiment préoccupé par les réfugiés de Syrie, il devrait, au lieu de verser des larmes de crocodile, œuvrer à la fin de l’occupation et au retour chez eux des réfugiés palestiniens, a conseillé le représentant. 

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