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La Cinquième Commission examine la situation financière de l’ONU et le financement de la prévention des conflits et de la médiation

11 mai 2016
AG/AB/4199

La Cinquième Commission examine la situation financière de l’ONU et le financement de la prévention des conflits et de la médiation

Soixante-dixième session
37e séance – matin

La Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a examiné aujourd’hui la situation financière de l’ONU et la proposition budgétaire du Secrétaire général pour financer les activités de prévention des conflits et de médiation du Département des affaires politiques. 

La situation financière de l’ONU avait été présentée le 4 mai dernier par le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Yukio Takasu: sur les  2,6 milliards de dollars attendus cette année pour le budget ordinaire, il manque encore 1,4 milliard dû par un petit nombre d’États dont les États-Unis, le Brésil, le Mexique, le Venezuela et l’Iran.  Les représentants iranien et cubain ont expliqué aujourd’hui leurs difficultés à payer en invoquant les sanctions « unilatérales » qui leur barrent l’accès au système bancaire international.  Leur homologue du Brésil a assuré que son pays prend très au sérieux ses obligations financières et réglera ses contributions aussi vite que possible.

À ce stade, a indiqué le Secrétaire général à la gestion, seuls 37 États ont payé la totalité de leurs contributions aux quatre postes que sont le budget ordinaire de l’ONU, les opérations de maintien de la paix, les Tribunaux pénaux internationaux et le Plan de réhabilitation du Siège de l’ONU à New York.  Ce nombre de 37 sur les 193 membres que comptent les Nations Unies a été naturellement jugé trop faible par des délégations qui ont mis le doigt sur les risques d’une telle situation.

Le représentant du Groupe des 77 et de la Chine a dénoncé la tendance de certains pays à conditionner leurs paiements au rythme de la réforme de l’ONU, voyant là « une pression politique artificielle ».  Son homologue de l’Union européenne a tout de même appelé à des mesures « concrètes », à tous les niveaux, pour dépenser « plus sagement », travailler « autrement » et maintenir l’ONU dans les limites du budget approuvé.

Au nom d’un des 37 pays à avoir payé l’intégralité des sommes dues, le représentant de la Chine a lancé le même appel à une utilisation réellement « efficace » des fonds.  Celui du Japon dont le pays s’acquitte de ses obligations « malgré un cycle budgétaire différent de celui de l’Organisation, des difficultés financières et la tendance actuelle des taux de change », a demandé à l’ONU de communiquer des informations complètes et à temps sur l’état des contributions, car « les États doivent rendre des comptes à leurs contribuables. «  

Les représentants du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe CANZ –Australie-Canada, Nouvelle-Zélande- ont soulevé un autre problème, celui des retards dans le remboursement des pays contributeurs de troupes, d’effectifs de police et d’équipements, « dont la motivation à contribuer aux futures missions ne cesse de baisser ».  L’ONU leur doit une somme de 827 millions de dollars dont 60% pour le matériel.

Aujourd’hui, la Commission a été saisie des propositions budgétaires de 945 millions 511 200 dollars pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et de 1 milliard 120 254 200 dollars pour la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

Une autre proposition budgétaire est venue sur la table, celle du financement des activités de prévention des conflits et de médiation du Département des affaires politiques, conformément aux recommandations du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix.  Sur les 41 postes demandés par le Secrétaire général, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande de n’en autoriser que 10, faisant passer le budget de 12 millions 640 200 dollars à 2 millions 516 600 dollars.

Le représentant du Groupe des 77 et la Chine et celui du Groupe des États d’Afrique ont regretté que la proposition vienne en plein milieu des discussions sur les opérations de maintien de la paix et quelques mois après l’adoption du budget ordinaire.  Ils se sont impatientés devant cette « façon fragmentée » de faire les choses et ont appelé à une stricte discipline budgétaire, insistant sur le fait que le rôle des Nations Unies en matière de médiation ne peut venir qu’en complément des efforts régionaux et sous-régionaux. 

Les efforts du Département des affaires politiques pour intensifier son dialogue stratégique avec l’Union africaine et ses mécanismes régionaux sont d’une importance capitale, a insisté le représentant de l’Éthiopie, après que son homologue de la Suisse eut déclaré: « On ne le répètera jamais assez: non seulement il vaut mieux prévenir que guérir, mais cela est bien moins onéreux aussi »

La Cinquième Commission, qui est ainsi saisie de tous ses rapports, entend négocier les budgets des opérations de maintien de la paix jusqu’au 27 mai.

AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES (A/70/433/Add.1)

M. YUKIO TAKASU, Secrétaire général adjoint à la gestion, a fait une mise à jour de la situation financière de l’ONU depuis le compte rendu qu’il a fait le 4 mai dernier.  Depuis le 30 avril dernier, une somme de 20,2 millions de dollars a été versée au budget ordinaire par six États  dont le Mexique et ses 9,3 millions de dollars.  En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, 17 Etats ont versé 133,4 millions de dollars, dont le Royaume-Uni avec 103 millions sur un dû de 111 millions.  S’agissant des Tribunaux pénaux internationaux, 10 Etats ont versé 1,55 million de dollars.

En conséquence, l’Algérie, le Libéria, les Îles Marshall, la Micronésie et le Qatar se sont acquittés de l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, portant à 84 le nombre des Etats qui l’ont fait.  L’Inde, le Libéria, la Micronésie, la Norvège et la Tunisie ont payé l’intégralité de leur contribution au budget des opérations de maintien de la paix, portant le nombre total des États qui ont fait de même à 45.  En outre, 57 États ont payé leur contribution au budget des Tribunaux pénaux internationaux, après les versements que viennent de faire l’Azerbaïdjan, la Belgique, le Danemark, le Libéria et la Micronésie.  Après les paiements du Danemark et de la Micronésie, 37 États sont désormais à jour de toutes leurs obligations financières vis-à-vis de l’Organisation.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme CHULAMANEE CHARTSUWAN (Thaïlande) s’est dite préoccupée par l’augmentation du nombre des Etats qui n’ont pas encore payé leurs contributions au budget des opérations de maintien de la paix.  Elle s’est inquiétée des sommes dues aux États fournisseurs de troupes et d’équipements, une question « prioritaire » pour le Groupe des 77.  Exhortant l’ONU à réduire substantiellement les sommes dues au cours de l’année, elle a aussi réaffirmé l’obligation juridique des États de garantir, en vertu de la Charte des Nations Unies, la stabilité financière de l’Organisation pour qu’elle puisse fonctionner efficacement.

Les États doivent payer la totalité de leurs contributions à temps et sans conditions, a insisté la représentante en dénonçant la tendance de certaines délégations à conditionner leurs paiements au rythme de la réforme de l’ONU.  Suspendre les versements alors que les budgets ont été approuvés crée « une pression politique artificielle » qui sape les principes de l’égalité souveraine entre États. 

Mme SIMONA PILLERI, Union européenne, a répété qu’il est « impératif » que des mesures « concrètes » soient prises, à tous les niveaux, pour dépenser « plus sagement », travailler « autrement » et maintenir l’ONU dans les limites du budget approuvé.  Ceci, a-t-elle insisté, s’applique à toutes les activités de l’ONU, des opérations de maintien de la paix au budget ordinaire en passant par les projets de réhabilitation.  L’Union européenne s’engage à fournir à l’Organisation les ressources nécessaires à son travail et est fermement convaincue qu’il faut poursuivre les efforts pour trouver des moyens « nouveaux et créatifs » de travailler pour pouvoir exécuter les mandats plus efficacement et garantir une utilisation « viable » des ressources. 

Au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande (Groupe CANZ), M. SCOTT MARSHALL HARPER (Australie) a souligné que les conséquences du non-paiement des contributions sont « claires »: les pays contributeurs de troupes et de police sont contraints d’attendre le remboursement des dépenses qu’ils ont engagées, en devenant de moins en moins motivés à contribuer aux futures opérations.  Le non-paiement, a aussi souligné le représentant, introduit une sorte « d’inégalité » entre ceux qui ont payé la totalité de leurs contributions et les autres.  Il a d’ailleurs appelé à un recours « prudent » au Fonds de roulement, créé pour assurer les financements avant le versement des contributions, et au Compte spécial.  Il faut éviter de trop les ponctionner comme cela a été le cas à la fin de 2015 avec la somme de 217 millions de dollars.  Les États du CANZ continueront à payer leur dû en totalité et à temps et ils encouragent ceux qui ont des difficultés à recourir au mécanisme mis en place pour aider les États Membres à régler leurs arriérés grâce à des plans de paiement pluriannuels, a conclu le représentant.

M. ABBAS YAZDANI (République islamique d’Iran) a expliqué que son pays, qui a toujours eu l’intention de payer ses contributions en totalité et à temps, continue de subir les conséquences des sanctions et des restrictions « unilatérales et illégales » qui lui barrent l’accès au système bancaire international.  Malgré cela, l’Iran n’a épargné aucun effort pour réduire son dû et verser plus de 17 millions de dollars entre décembre 2015 et janvier 2016.  Mais, a précisé le représentant, les canaux utilisés pour acheminer cet argent ont une capacité limitée d’absorption.  L’Iran doit donc regretter une nouvelle fois des circonstances qui échappent totalement à son contrôle.

M. GUO XUEJUN (Chine) a, à son tour, demandé à tous les États de verser intégralement et dans les délais prévus la totalité de leurs contributions, en particulier les pays qui en ont la capacité et parmi eux, ceux qui ont une quote-part importante.  S’agissant des pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), il s’est montré compréhensif face à leurs difficultés économiques et financières.  Il a donc soutenu les efforts de l’Assemblée générale pour continuer à gérer cette situation conformément à l’Article 19 de la Charte des Nations Unies.  M. Guo a fait remarquer que la Chine fait partie des 35 États qui ont réglé l’intégralité de leurs contributions, montrant ainsi leur ferme engagement en faveur de l’ONU.  Il a espéré que le Secrétariat optimiserait la formulation et la gestion du budget et renforcerait le contrôle et la reddition de comptes afin de tendre vers une utilisation réellement «efficace » des fonds.

M. ENRIQUE SANCHEZ AZCUY (Cuba) a dénoncé le fait que l’État qui a le plus de dettes vis-à-vis de l’Organisation soit, de manière « paradoxale et surprenante », celui qui bénéficie le plus de la méthode de calcul des quotes-parts.  Soulignant que les priorités budgétaires doivent être l’exécution des mandats définis par les États Membres et pas les questions administratives, le représentant a expliqué que son pays n’a pas encore versé sa contribution au budget ordinaire de l’ONU du fait des mesures économiques coercitives dont il est, comme certains autres en développement, victime.  L’un des comptes bancaires que Cuba avait ouvert pour effectuer ses paiements a été fermé sans raison par le pays hôte, sans compter que Cuba effectue ses versements dans sa monnaie locale car il ne peut utiliser le dollar. 

Mais, a reconnu le représentant, Cuba a informé, il y a à peine quelques jours, que, grâce à la gestion efficace du personnel du Secrétariat des Nations Unies, il a été possible de résoudre temporairement cette situation.  Cela signifie que, pour effectuer ses versements, Cuba peut de nouveau utiliser, de manière temporaire, un autre compte bancaire des Nations Unies également dans un pays tiers, en utilisant une monnaie tierce.

Le représentant a insisté sur le fait que le processus de normalisation des relations entre son pays et les États-Unis n’est pas encore parachevé et que Cuba est toujours sous le coup des sanctions économiques unilatérales.  Il a aussi rappelé que son pays n’a jamais pris de mesures coercitives contre les États-Unis et a plaidé pour la levée du blocus « le plus long de l’histoire du monde ».

Voulant remettre les choses dans leur contexte, après avoir remarqué que le niveau des ressources approuvées pour 2016-2017 est comparé à celui des derniers budgets, le représentant s’est dit fier des négociations du mois de décembre dernier.  Les délégations se sont montrées pragmatiques et ont pris des décisions sages, a-t-il commenté.  Il a fait observer que grâce à l’actualisation des coûts, on réalise une économie de 241 millions de dollars.  Si le niveau du budget n’est pas idéal, il correspond néanmoins au niveau des besoins mis en avant par le Secrétariat.  Le représentant a d’ailleurs avoué à ce dernier, qu’il aurait vouloir plus de dynamisme dans la présentation du budget ordinaire. 

Mme PATRÍCIA BARBOSA LIMA CÔRTES (Brésil) a assuré que son pays prend très au sérieux ses obligations financières envers l’ONU et réglera ses contributions aussi vite que possible.

M. KATSUHIKO IMADA (Japon) s’est dit particulièrement « fier » que, malgré un cycle budgétaire différent de celui de l’ONU, le Secrétaire général adjoint à la gestion ait cité son pays parmi ceux qui se sont acquittés de toutes leurs contributions au budget ordinaire et à ceux des opérations de maintien de la paix, des Tribunaux pénaux internationaux et du Plan-cadre d’équipement.  Nous avons effectué ces versements à temps car nous savons qu’il en est de notre responsabilité d’État Membre de payer nos contributions intégralement et dans les délais.  Ainsi, une nouvelle fois, le Japon s’est acquitté de son engagement à contribuer à la paix et à la prospérité internationales, malgré ses difficultés financières et la tendance actuelle des taux de change. 

Le représentant s’est plaint auprès du Secrétariat de l’ONU des difficultés à recevoir des informations complètes et à temps sur l’état des contributions, dont est chargé la Division de la comptabilité financière et des contributions.  Le représentant a rappelé que les États doivent rendre des comptes à leurs contribuables pour pouvoir payer leurs contributions à temps.  Il a insisté sur l’importance qu’il y a à utiliser le  budget approuvé par l’Assemblée générale de manière « efficace et responsable ».

Mme LOLWA SAOUD A. ALRASHEED (Koweït) a rappelé que la santé financière de l’Organisation dépend de la rapidité avec laquelle les États Membres s’acquittent de leurs obligations.  Il est injuste, a-t-elle estimé, de demander à l’ONU de mettre en œuvre ses divers mandats sans lui fournir les capacités nécessaires.  Elle a salué la bonne santé financière de l’Organisation et a fait observer que le Koweït est l’un des États « modèles » pour ce qui est du versement en totalité et à temps des contributions.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. JUSTIN KISOKA (République-Unie de Tanzanie) s’est enorgueilli de ce que son pays figure depuis de nombreuses années sur la liste des pays qui s’acquittent effectivement de leurs obligations financières.  Il a demandé une meilleure actualisation de la situation financière sur le site internet, le solde indiqué ne reflétant pas la réalité.  Les États se fient à ces informations, a-t-il insisté.

Reprenant la parole, le Secrétaire général adjoint à la gestion a affirmé que les deux priorités de son Département seront une utilisation efficace du budget ordinaire et le remboursement des pays contributeurs de troupes, de police et d’équipements auxquels l’ONU doit 827 millions de dollars dont 60% pour le matériel.  Le Secrétariat compte signer des mémorandums d’accord avec ces pays sur des échéanciers de remboursement.  Il a enfin promis au Japon et à la Tanzanie une mise à jour de l’état des contributions sur le site Internet de l’ONU qui se fera désormais en temps réel.

FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali dont le rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/742/Add.2)

Le projet de budget de la MINUSMA pour la période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 se monte à 945 511 200 dollars (montant brut), ce qui représente une augmentation de 22 205 400 dollars, soit 2,4% en montant brut par rapport aux crédits ouverts pour l’exercice 2015-16.  Le projet de budget prévoit le déploiement de 40 observateurs militaires, de 11 200 militaires des contingents, 320 membres de la Police des Nations Unies et 1 120 membres des unités de police constituées de 729 membres du personnel recruté sur le plan international et 814 sur le plan national, dont 144 administrateurs et 2 agents dont les emplois seront financés au moyen des crédits prévus à la rubrique Personnel temporaire, ainsi que de 182 Volontaires des Nations Unies et 16 membres du personnel fourni par des gouvernements.

Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 611 700 dollars l’enveloppe proposée. Aussi, le Comité consultatif note-t-il que les ressources demandées pour l’utilisation du Groupe de centralisation du renseignement sont considérablement plus élevées dans la deuxième moitié de l’exercice 2016-17.  Il espère que de nouvelles négociations déboucheront sur des conditions plus favorables pour l’Organisation et recommande donc de réduire de 5%, soit 379 200 dollars, le montant total des ressources demandées.

Le Comité consultatif rappelle aussi que, depuis 2011, l’Assemblée générale a approuvé un certain nombre de mesures visant à mieux utiliser les ressources consacrées aux voyages en avion. Il regrette donc que des informations détaillées concernant la classe réellement budgétisée pour les frais de voyage n’aient pas été communiquées en même temps que d’autres informations détaillées.  En conséquence, il recommande une réduction de 10%, soit 132 500 dollars, des frais de voyages à l’extérieur de la Mission et de 100 000 dollars des frais de voyage des comités de recrutement d’experts.

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud dont le rapport sur l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/742/Add.15)

Les prévisions de dépenses de la MINUSS pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 se montent à 1 120 254 200 dollars, ce qui représente une augmentation de 34 485 000 dollars (3,2%) en chiffres bruts, par rapport au crédit de 1 085 769 200 dollars ouvert pour l’exercice 2015-16. Ayant demandé des précisions, le Comité consultatif a été informé que les prévisions de dépenses représentaient une augmentation de 42 377 500 dollars (3,9%), déduction faite des ressources nécessaires pour financer les 91 postes et emplois de temporaire inscrits au budget de la Mission pour l’exercice 2015-16 au titre du Centre de services régional d’Entebbe.

L’augmentation des ressources demandées pour 2016-17 tient à l’augmentation de celles au titre: des effectifs militaires et de police; (32,4 millions de dollars, soit 7,1%); et du personnel civil (10,3 millions de dollars, soit 4,3%), en partie compensée par la diminution des ressources demandées au titre des dépenses opérationnelles (8,2 millions de dollars, soit 2,1%).

Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 3 240 400 dollars l’enveloppe proposée. Aussi, tout en reconnaissant l’importance des activités d’information, le Comité consultatif estime-t-il que les activités proposées devraient être menées par le personnel actuel de la Mission.  Il recommande donc une réduction de 20 000 dollars.

Il recommande aussi de réduire de 100 000 dollars les frais de voyage connexes alloués à la MINUSS de manière à ce que l’ensemble des frais prévus pour les groupes d’experts ne dépassent pas les niveaux effectifs de 2014-15.  Le Comité consultatif constate également que sur la base des informations qui lui ont été communiquées, les prévisions de dépenses aux fins de voyages autres que la formation étaient englobées dans les ressources devant servir à financer des voyages à New York aux fins de la présentation du budget. Il recommande donc de ne pas inclure ces ressources dans le budget.  Il note en outre que de nombreux séminaires sont prévus dans le budget de divers bureaux de la Mission et rappelle que, depuis 2011, l’Assemblée générale avait approuvé un certain nombre de mesures visant à améliorer l’efficacité et l’efficience de l’utilisation des ressources destinées aux voyages en avion. Il recommande de réduire de 10% (120 400 dollars) les prévisions de dépenses au titre des voyages non liés à la formation hors de la zone de la Mission.

Le Comité consultatif note en outre l’incertitude liée à l’éventuel déploiement d’un système de drones aériens et, partant, le fait que la planification de ce déploiement en est à un stade préliminaire. Il note également que le coût estimatif de 20 millions de dollars qui a été utilisé comme référence à cet effet n’avait pas été calculé compte tenu des besoins spécifiques de la MINUSS.  Manquant d’informations pour étayer l’inscription de ces 20 millions de dollars, le Comité recommande en conséquence que le montant de 10 millions de dollars demandé au titre des transports aériens pour l’acquisition du système de drones soit réduit de 2 millions de dollars.

Par ailleurs, au vu des difficultés que la Mission ne cesse d’enregistrer, le Comité consultatif juge peu réalistes les dates prévues pour l’achèvement des projets de construction et recommande en conséquence de réduire de 1 million de dollars le montant des ressources proposées.

PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2016-2017

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires  sur les prévisions révisées concernant le rapport du Secrétaire général intitulé « L’avenir des opérations de maintien de la paix des Nations Unies: application des recommandations du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix » (A/70/7/Add.49)

Dans son rapport (A/70/745), le Secrétaire général propose de renforcer les capacités du Département des affaires politiques en matière de prévention des conflits et de médiation. Il énonce des objectifs et des stratégies, précisant que les ressources demandées répondent à un objectif premier, à savoir rendre le Département plus efficace et plus à même de mener des interventions rapides, ce qui lui permettrait de mieux appuyer les États Membres et les organisations régionales et sous-régionales dans leurs activités de prévention des conflits et de médiation. À cette fin, le Secrétaire général propose de renforcer les effectifs des six divisions régionales du Département, ainsi que ceux de la Division des politiques et de la médiation et de la Division de l’assistance électorale.

Le Comité consultative est d’avis que toute demande d’augmentation des effectifs doit s’appuyer sur une analyse de l’incidence des ressources supplémentaires qu’il est proposé de mobiliser et être accompagnée d’éléments d’information pertinents. Les ressources supplémentaires demandées s’élèvent à 12 640 200 dollars (montant brut; pour financer 41 postes au Département des affaires politiques et d’autres objets de dépense connexes.  Vingt-deux des 41 postes dont la création est proposée sont actuellement financés par des ressources extrabudgétaires.

Le Comité note cependant un manque d’analyse et rappelle qu’il importe d’améliorer la transparence et la clarté des informations figurant dans les projets de budget, tout particulièrement en ce qui concerne les variations de ressources proposées d’un exercice à l’autre.  Il importe aussi de présenter de façon plus détaillée les variations résultant de mandats nouveaux ou élargis et d’autres changements proposés dans l’affectation des ressources.

Le Comité consultatif souligne que l’établissement de propositions relatives au renforcement des capacités est l’occasion d’affiner les méthodes de travail, d’obtenir des gains d’efficacité et d’examiner les capacités et les structures ainsi que les modalités de coopération avec les autres entités des Nations Unies. Étant donné l’augmentation considérable qui est proposée, il estime qu’il convient aussi de hiérarchiser et d’échelonner la mise en œuvre des mesures

Il recommande donc que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’établir une proposition pleinement justifiée même s’il estime que les capacités du Département des affaires politiques devraient être quelque peu renforcées.  Il recommande donc d’approuver 10 postes sur les 41 proposés et un taux de vacance de 50% pendant une période de 21 mois. Il rejette aussi les ressources autres que les postes proposés.

Le Comité consultatif rappelle par ailleurs que dans sa résolution 70/6, l’Assemblée a décidé que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, la Quatrième Commission, la Cinquième Commission et d’autres organes compétents examineraient plus avant, au cours de cette session, les recommandations découlant de l’initiative du Secrétaire général qui relèvent de leurs domaines de compétence respectifs. Le Comité recommande que le Secrétaire général soit prié de prêter une attention particulière à la cohérence des propositions qu’il met au point et de veiller à obtenir un effet de synergie et une complémentarité concernant l’action du Secrétariat et celle d’autres entités des Nations Unies.

En conséquence, l’Assemblée générale devrait approuver un montant de 2 516 600 dollars dont 1 781 600 dollars pour les affaires politiques et 735 000 dollars pour le Bureau des services centraux d’appui qui sera imputé sur le fonds de réserve.  Un autre montant de 183 000 dollars pour les  contributions du personnel sera aussi imputé sur le fonds de réserve et compensé par l’inscription d’un montant identique aux recettes provenant des contributions du personnel.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. DHISADEE CHAMLONGRASDR (Thaïlande) s’est dit préoccupé par la présentation tardive de cette proposition budgétaire, en plein milieu des discussions liées aux opérations de maintien de la paix et quelques mois après l’adoption du budget ordinaire.  Nous sommes préoccupés, a poursuivi le représentant, par le fait que le Secrétaire général maintienne une approche fragmentée dans la présentation de ses propositions budgétaires.  Mon Groupe voudrait, une nouvelle fois, souligner la nécessité pour le Secrétaire général de s’en tenir strictement à la discipline budgétaire.  Mon Groupe, qui s’impatiente de voir enfin des progrès, examinera dans le détail les propositions du Secrétaire général, en scrutant l’impact de chaque mesure sur le travail et les résultats attendus, a promis le représentant.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. KISOKA (République-Unie de Tanzanie) a d’emblée émis quelques réserves sur les commentaires du CCQAB et a promis de demander quelques explications.  Il a souligné que le rôle des Nations Unies en matière de médiation ne devrait que compléter ce que font déjà les mécanismes régionaux et sous-régionaux, et ce pour garantir l’appropriation et l’efficacité.  Le Groupe entend donc voir comment les propositions du Secrétaire général s’alignent avec les arrangements et efforts régionaux et sous-régionaux et souligne déjà la nécessité d’éviter les doubles-emplois et les chevauchements, comme le demande l’Assemblée générale laquelle demande aussi que les ressources allouées le soient de manière efficace.  Regrettant à son tour que la proposition budgétaire vienne au moment où la Commission est concentrée sur l’agenda du maintien de la paix, le représentant a prévenu que cette « manière fragmentée » de faire les choses rend difficile une bonne compréhension de la somme globale dont l’ONU a besoin.  Le Secrétaire général devrait renoncer à cette approche fragmentée pour les autorisations d’engagement et s’en tenir à une stricte discipline budgétaire, a-t-il prévenu. 

Au nom du Liechtenstein, de la Norvège et de la Turquie, M. OLIVIER MARC ZEHNDER (Suisse) a salué l’appel lancé par le Secrétaire général pour renforcer les capacités de l’ONU en matière de prévention de conflits et de médiation, soutenant « pleinement » les recommandations qu’il a formulées dans son rapport.  Compte tenu de la nature transfrontalière de nombreux conflits et du rôle croissant que jouent les organisations régionales, il a salué la proposition d’axer les efforts sur les dynamiques régionales et sous-régionales, et de développer une coopération plus étroite et stratégique avec ces organisations.  Saluant également la proposition du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur « les femmes, la paix et la sécurité », le représentant s’est dit convaincu qu’il est grand temps d’investir davantage de ressources dans la prévention des conflits et la médiation. « On ne le répètera jamais assez: non seulement il vaut mieux prévenir que guérir, mais cela est bien moins onéreux aussi »

M. DAWIT YIRGA (Éthiopie) a jugé « inévitable » le renforcement du Département des affaires politiques à la fois en termes financiers et humains si l’on veut donner à l’ONU les moyens d’anticiper les conflits avant même qu’ils ne s’aggravent.  Les propositions concrètes dont est saisie la Cinquième Commission sont conformes aux recommandations du Groupe de haut niveau et à celles du Secrétaire général pour renforcer la capacité de l’ONU à faire des analyses politiques plus pointues et plus intégrées, en tenant compte des dynamiques régionales, en coopération avec les organisations régionaux et sous-régionales, et en renforçant les fonctions d’alerte rapide et de bons offices.  Dans ce contexte, les efforts du Département des affaires politiques pour intensifier son dialogue stratégique avec l’Union africaine et ses mécanismes régionaux sont d’une importance capitale pour avoir des analyses communes sur les situations de crise et renforcer les capacités africaines.  Le représentant a donc espéré que la Cinquième Commission débloquera les ressources qu’il faut au Département des affaires politiques.

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