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Programme d’action d’Istanbul: les États réaffirment leur engagement fort en faveur des pays les moins avancés

29 mai 2016
DEV/3234

Programme d’action d’Istanbul: les États réaffirment leur engagement fort en faveur des pays les moins avancés

Examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moi
5e & 6e séances plénières – matin & après-midi

ANTALYA, Turquie, 29 mai - La Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés (PMA) s’est achevée aujourd’hui, à Antalya, en Turquie, par la réaffirmation de la volonté des États Membres d’aider près d’un milliard d’individus à relever les défis considérables de développement auxquels ils sont confrontés et de « ne laisser personne de côté ».

« Nous, chefs d’État et de gouvernement et hauts représentants… ».  Dans une déclaration politique * de 30 pages, adoptée à l’issue des trois jours de la Conférence d’examen, que présidait le Ministre turc des affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, les États Membres ont ainsi réaffirmé leur attachement à la « mise en œuvre intégrale, effective et rapide » du Programme d’action d’Istanbul et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et leur appui à l’incorporation de ce dernier « dans les politiques et programmes nationaux de développement des pays les moins avancés ».

Depuis le 27 mai, ces hauts responsables de plusieurs dizaines d’États examinaient les progrès accomplis par les 48 pays les moins avancés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.  Ce Programme, adopté en 2011, constitue pour les PMA une feuille de route d’une durée de 10 ans visant à appuyer leur développement durable. 

Dans leur déclaration, les États Membres constatent que si les PMA ont accompli d’énormes progrès, beaucoup néanmoins reste à faire et qu’il est « nécessaire d’agir rapidement dans les domaines liés à la capacité productive, à l’infrastructure et à l’énergie, l’agriculture, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, au développement rural, au commerce et à l’investissement, à la bonne gouvernance à tous les niveaux et au développement humain, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles, au financement du développement, à la science, à la technologie et à l’innovation, à la migration et aux envois de fonds et au renforcement de la résilience ».

En vue d’inverser la tendance au déclin de l'aide publique au développement (APD), la Conférence a jugé « crucial » que les pays développés honorent leurs engagements de consacrer jusqu’à 0,2% de leur revenu national brut aux PMA.  Ces derniers et leurs partenaires de développement ont été exhortés à mettre à profit les initiatives et programmes existants concernant l’accès aux « marchés en franchise de droits et sans contingent » et les règles d’origine préférentielles, ainsi que l’initiative « Aide pour le commerce ».

De même, les États Membres ont-ils convenu d'accroître le rôle du système des Nations Unies dans l'appui des PMA pour attirer un flux accru d'investissements directs étrangers qui favorise la croissance économique et le développement. 

Ils se sont engagés à « rendre pleinement opérationnelle » la banque de technologies pour les PMA, laquelle doit soutenir l'accès et la meilleure utilisation de la science, la technologie et innovation pour attirer les investissements directs étrangers.  Son conseil d’administration a été invité à rédiger un projet de charte juridique afin que l’Assemblée générale puisse l’adopter, avant la fin de 2016

Enfin, les États Membres ont décidé d’entreprendre « une analyse approfondie de l’atténuation des crises et du renforcement de la résilience pour les pays les moins avancés, aux niveaux national et international », l’Assemblée générale étant priée d’en définir les paramètres à sa soixante-onzième session.

Le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, M. Gyan Chandra Acharya, a estimé que cette déclaration politique, qui « énonce un certain nombre de mesures concrètes que les États Membres et leurs partenaires devront prendre aux niveaux national et international » reflétait « la solidarité et l’esprit de collaboration de toutes les parties prenantes » à l’égard des PMA.

Au début de la séance de clôture, les résumés des quatre tables rondes de haut niveau qui se sont tenues en marge de la séance plénière ont été lus par leurs présidents respectifs.  Celles-ci avaient pour thème la capacité productive, l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement rural; le commerce et les produits de base, la diversification économique et le déclassement; le développement humain et social et la bonne gouvernance à tous les niveaux; et les crises multiples et autres défis émergents, de la mobilisation des ressources financières pour le développement et du renforcement des capacités.

Outre la séance plénière intergouvernementale, qui a entendu ce matin les derniers orateurs –Bahreïn, OMPI, IUT, OIM, ONU-Femmes et OMT-, et les tables rondes, la Conférence d’examen comportait également 25 événements parallèles, un forum du secteur privé, un forum de la société civile et un événement pré-conférence organisé par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le Gouvernement du Bangladesh.

* A/CONF.228/L.1

Déclarations

« Il ne s’agit pas seulement d’obtenir une aide, il faut également bien l’utiliser », a affirmé M. EBRAHIM YUSUF AL-ABDULLAH (Bahreïn).  Jugeant les investissements dans l’éducation cruciaux pour le développement durable d’un pays, il a plaidé pour des réformes du secteur de l’éducation visant à le rendre plus efficace.  Il a insisté sur l’importance de programmes de formation adaptés pour les jeunes.  Le délégué a également préconisé que les pays les moins avancés (PMA) s’engagent à réformer leurs administrations nationales pour qu’elles fassent preuve de « créativité et d’excellence », et à promouvoir une culture institutionnelle favorable à l’innovation intellectuelle.  Le délégué du Bahreïn a ensuite souligné l’importance de politiques visant l’autonomisation de jeunes.  Les PMA doivent encourager le renforcement des capacités productives des petites et moyennes entreprises (PME) car, a-t-il souligné, la compétitivité de ces entreprises est un élément clef de la croissance économique d’un pays.  Avant de conclure, il a plaidé pour un tourisme « durable », en insistant sur les retombées positives qu’un tel tourisme peut avoir pour l’économie des PMA.

M. KIFLE SHENKORU, Directeur de la Division pour les pays les moins avancés de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a affirmé que l’OMPI avait intégré le Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020 dans ses différents programmes.  M.  Shenkoru a ensuite énuméré plusieurs mesures mises en place récemment par l’OMPI en faveur des pays les moins avancés.

Ainsi, entre 2010 et 2015, une formation a été fournie à 2 866 personnes issues de ces pays.  Des centres technologiques ont été créés dans 18 PMA, lesquels sont complétés par des programmes de renforcement des compétences.  En coopération avec le secteur privé et le secteur public, l’accès à des informations techniques et scientifiques a été facilité.  Plusieurs projets ont été également lancés pour améliorer l’accès aux marchés des marques de pays les moins avancés.

M. GARY FOWLER, Union internationale des télécommunications (UIT), a affirmé que les télécommunications avaient le potentiel d’accélérer les progrès des pays les moins avancés (PMA).  Il a rappelé l’objectif du Programme d’action d’Istanbul qui est de généraliser l’accès à Internet d’ici à 2020 dans les PMA.  Depuis 2011, des progrès considérables ont été atteints dans l’installation du haut débit dans les PMA, a-t-il poursuivi, en indiquant que les baisses de prix les plus significatives avaient eu lieu dans ces pays.  Toutefois, les difficultés demeurent, puisque 6,7% seulement des ménages dans les PMA ont accès à Internet alors que la moyenne mondiale est de 46% des ménages.  M. Fowler a détaillé l’appui fourni par l’UIT aux pays les moins avancés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul, tout en précisant que les besoins de ces pays étaient intégrés dans tous les projets de son organisation.  Il y a plus de 200 millions d’hommes que de femmes qui utilisent Internet de manière régulière dans les PMA, a-t-il continué, en soulignant que ce fossé entre les sexes était le plus important dans ces pays.  Les télécommunications ne seront jamais aussi essentielles que la nourriture ou l’eau, mais elles ont un potentiel remarquable pour promouvoir le développement durable, a conclu M. Fowler.

M. CHARLES KERWIN, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a mis l’accent sur le lien entre le commerce international et les migrations.  Les inquiétudes sécuritaires sont trop souvent vives, a-t-il fait observer, en notant qu’elles étaient le résultat du chômage et de l’instabilité politique.  En outre, a-t-il ajouté, la plupart des gouvernements ont peur de l’impact des migrants sur l’identité de leurs pays.  Les politiques migratoires sont encore sévères, produisant des réactions non souhaitables, a-t-il déclaré, en mettant l’accent sur les trafics illégaux de migrants dont ces derniers sont les premières victimes.  M. Kerwin a estimé que des frontières mieux contrôlées et de bonnes politiques de gestion contribueraient à réduire les risques auxquels sont exposés les migrants.  Il est important, a-t-il ajouté, de trouver des solutions qui soient bénéfiques pour la situation économique et sociale des pays les moins avancés.

Mme CHRISTINE BRAUTIGAM, Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme (ONU-Femmes), a estimé que la déclaration finale de la Conférence d’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Istanbul réaffirmait l’engagement en faveur de l’égalité entre les sexes, ce qui favorisera, a-t-elle dit, la création d’un environnement permettant aux femmes et aux filles d’exprimer tout leur potentiel et de contribuer au développement de leur pays.  Il est particulièrement bienvenu que l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes soient évoquées comme étant des questions transversales exigeant une action rapide, y compris dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du développement rural, de la science et de l’innovation, a-t-elle soutenu.  Mme Brautigam a rappelé qu’ONU-Femmes était présente dans nombre de PMA et s’attachait à garantir des emplois décents pour les femmes, à défendre la nomination de femmes à des postes à responsabilité ou bien encore à mettre un terme aux violences contre les femmes.  En Afghanistan et en République démocratique du Congo par exemple, ONU-Femmes défend des réformes constitutionnelles visant à garantir l’accès des femmes à la vie publique et politique, a indiqué Mme Brautigam.  En conclusion, elle a assuré de l’engagement d’ONU-Femmes en faveur de la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul.

Mme ZORİTSA UROSEVİC, de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a rappelé que son organisation apportait une assistance technique aux pays du monde entier depuis près de 40 ans.  Elle a souligné que l’Assemblée générale avait décidé que 2017 serait l’année internationale du tourisme pour le développement, une occasion pour faire du tourisme, composante essentielle pour le développement durable pour tous, une priorité nationale et internationale.  Une reconnaissance plus grande doit être accordée au secteur du tourisme, a-t-elle recommandé avant de conclure.

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