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Les professionnels de la musique et de l’audiovisuel au Niger se forment à la législation sur le droit d’auteur – L’impact du FIDC

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Festival sur le Niger 2007; Segou, Mali.

Encourager les professionnels de la créativité au Niger à davantage d’autonomie en leur fournissant des informations-clés sur le droit d'auteur contribue à renforcer l'industrie et l'économie créatives du pays. Les statistiques montrent que les exportations de biens culturels au Niger sont en augmentation. En 2013, elles représentaient un montant total de 220.000 US$, alors qu’elles s’élevaient à 50.000 US$ en 2012.

Toutefois avec la généralisation d’internet, les problèmes liés à la piraterie augmentent sensiblement : aujourd’hui, son taux représente plus de 90% dans la majorité des pays africains.

Le Niger a su se doter d’un appareil législatif efficace qui encourage les professionnels culturels et créatifs à travailler dans un cadre juridique sécurisé et valorise en particulier la législation sur le droit d’auteur.

De l’adoption du premier instrument pour légiférer le droit d'auteur au niveau national à la création du Bureau du droit d'auteur du Niger (BNDA), et plus récemment à la mise en œuvre de la législation renforçant la protection du droit d'auteur, des efforts considérables ont été faits pour renforcer les industries créatives du pays.

Mais sans une communication forte auprès des publics, ces dispositifs demeurent inefficaces. BAL'LAME, une ONG locale, a entrepris de changer la donne et de sensibiliser le public au droit d'auteur en le considérant comme la condition nécessaire à l'émergence d'un secteur créatif dynamique et rentable.

Le programme de BAL'LAME se traduit concrètement par l'organisation d'événements culturels, d’ateliers de formation dans les arts et la culture, et de campagnes de sensibilisation auprès des communautés, ainsi que par le partage d’expériences avec d'autres ONG actives dans le domaine de la culture. L'ONG a reçu une subvention du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) en 2011 pour un projet qui comportait deux volets : la formation et la sensibilisation des artistes et des professionnels de la création et une campagne de communication dans les médias de masse.

BAL'LAME a aussi réalisé une série de trois sessions de formation dans la capitale, Niamey, qui ont été animées par des experts locaux. La première session a réuni 40 auteurs, producteurs, gestionnaires, propriétaires de studios et distributeurs de produits culturels. La deuxième a ciblé les directeurs de radios locales et de chaînes de télévision privées pour qu’ils agissent comme relais de l'opération de sensibilisation. La troisième session de formation s’est adressée aux personnes directement concernées par l'application du droit d'auteur, à savoir les juges, les magistrats et les membres d’associations de défense des droits de l'homme. Ces formations ont donné un aperçu du droit d'auteur, ses concepts de base et les traités et conventions internationales sur le sujet. Plus particulièrement, elles ont examiné la législation du droit d'auteur au Niger, et donné des exemples de violation des droits d'auteur et les pénalités qui y sont liées. Enfin, des conseils pratiques pour créer son entreprise ont également été proposés pour apporter un soutien aux entrepreneurs créatifs.

La campagne médiatique de BAL'LAME a agi auprès des directeurs de radios locales et chaînes de télévision privées en les encourageant à relayer les messages-clés au grand public, alors que les juges, les magistrats, les membres des associations et les journalistes culturels ont été formés sur la mise en œuvre de la législation du droit d'auteur. Les auteurs, les producteurs et les investisseurs ont été formés, quant à eux, aux concepts juridiques de base pour assurer la meilleure diffusion et la vente de leurs œuvres.

BAL'LAME a également organisé six débats télévisés, deux en français et quatre dans les langues nationales (Zema et Hausa entre autres) : tous les débats ont été rediffusés à plusieurs reprises. Des spots télévisés sur le droit d'auteur ont également été retransmis dans les médias nationaux, tels que Télé Sahel, Télé Ténéré, Voix du Sahel et Radio Ténéré et 16 stations de radio locales.

Le résultat de cette opération de sensibilisation sans précédent ? Tout d’abord un accroissement notable du nombre des auteurs et artistes qui adhèrent volontairement au Bureau Nigérien du Droit d’Auteur (BNDA), preuve s’il en est de la prise de conscience opérée sur cette question. Autre impact positif : l’augmentation du nombre des demandes d’autorisation préalable adressées à la direction du BNDA par les usagers soucieux de se mettre en règle. C’est le cas des vendeurs de cassettes et CD, mais aussi des sociétés de téléphonie, et les concepteurs de sites Web.

Pour Doudou Hassane, Président de l’Association des vendeurs de K7 et CD, « ce projet nous a donné l’occasion d’être davantage sensibilisés sur la question des droits des artistes. Désormais, nous avons une idée précise de la démarche à adopter pour exercer leur commerce en toute légalité, donc en toute quiétude. Nous avons aussi compris qu’il est possible d’investir dans le domaine culturel à moindre risque ».

Le FIDC a été institué sous l’égide de la Convention de 2005 de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et son objectif est d’investir dans des projets qui conduisent à un changement structurel, démontrant la valeur de la culture et sa contribution aux processus de développement durable. Depuis 2010, le Fonds international pour la diversité culturelle a investi environ 5,8 $US millions pour le financement de 84 projets dans 49 pays en développement.

Plus d'informations sur les activités du FIDC : http://fr.unesco.org/creativity/fidc

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