D’après le nouveau rapport de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), l’intégration de la technologie dans les classes d’Afrique subsaharienne demeure insuffisante pour répondre aux besoins du marché du travail du 21ème siècle, ceci en dépit du développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les politiques éducatives.
Il est largement admis que les TIC en éducation favorisent l’apprentissage et préparent les élèves à occuper un emploi dans un milieu professionnel à forte composante technologique. Mais en Afrique subsaharienne, les obstacles – notamment le manque de politiques efficaces, d’infrastructures de base (électricité, accès internet, ordinateurs et appareils mobiles), de financement et de formation des enseignants – signifient que l’utilisation des TIC en éducation en est encore à un stade embryonnaire dans la plupart des pays.
L’obstacle majeur est le manque d’électricité, en particulier dans les régions rurales et reculées. On a plus de chance de trouver des ordinateurs dans les écoles urbaines, où l’accès à l’électricité et à internet permettent l’enseignement assisté par l’ordinateur et l’apprentissage en ligne.
L’accès à l’électricité dans les établissements d'enseignement primaire et secondaire publics, 2013
Cliquez pour agrandir le graphique

Toutefois, les défis ne se limitent pas au manque d’électricité. Dans plusieurs pays, très peu d’écoles disposent d’ordinateurs ou d’une connexion à internet. Par exemple, en Guinée et à Madagascar, plus de 500 élèves en moyenne, voire davantage, partagent un seul ordinateur. En d’autres termes, le temps de travail sur ordinateur de la plupart des enfants est négligeable.
Le Rwanda semble être une exception notable dans la région. Les données indiquent que le ratio d’élèves par ordinateur est relativement faible, 40 pour 1 dans les cycles primaire et secondaire, mais l’accès à internet reste un défi important. Moins de 6 % des écoles primaires et de 18 % des écoles secondaires sont connectées.
Lorsque les infrastructures existent, les écoles secondaires sont plus susceptibles d’être équipées que les écoles primaires. Ceci est compréhensible étant donné que dans de nombreux pays, les politiques visant à soutenir l’intégration des TIC encouragent l’investissement aux niveaux supérieurs de l’enseignement.
En l’absence d’accès généralisé à internet ou d’une source fiable d’électricité, certains pays trouvent des moyens novateurs d’utiliser la radio communautaire, peu coûteuse, combinée avec le service SMS du téléphone portable pour promouvoir l’apprentissage participatif. Au Liberia, pendant la crise d’Ebola, la radio a atteint les enfants qui ne pouvaient pas aller à l’école dans les régions infectées.
Comme le rapport l’indique, les données sur les TIC en éducation dans la région sont rares. Recueillir davantage de statistique, et de meilleure qualité, sera une priorité de l’Agenda de développement post-2015 compte tenu du rôle croissant des TIC en éducation.
Dans cette perspective, l’ISU travaille avec les pays en vue de mettre en place des mécanismes appropriés pour traiter et déclarer les données, et mieux mesurer l’impact de la technologie sur la qualité de l’éducation.
Ressources supplémentaires :
11/03/2016