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Première Commission: Les délégations évoquent le désarmement nucléaire et les armes légères et de petit calibre

AG/DSI/3523
13 octobre 2015
Soixante-dixième session 5e séance – après-midi

Première Commission: Les délégations évoquent le désarmement nucléaire et les armes légères et de petit calibre

Au troisième jour de son débat général sur le désarmement et la sécurité internationale, la Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a entendu aujourd’hui 20 délégations qui se sont penchées particulièrement sur deux sujets.

D’abord, sur le désarmement nucléaire, la représentante de la Tunisie a constaté qu’en dépit de l’accent mis sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, aucun processus de démilitarisation n’était en cours ou n’avait abouti.  L’échec de la dernière conférence d’examen du TNP est un des exemples de cette stagnation, ont déploré certaines délégations.  Celle du Qatar, par exemple, qui a attribué cet échec au refus de certains États d’adhérer au Traité sur la non-prolifération nucléaire, de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et de se soumettre au régime de garanties internationales.  Pour sa part, la représentante de la Nouvelle-Zélande, dont le pays est membre de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, a affirmé que l’échec était collectif.  Certains États se satisfont du statu quo, d’autres manquent d’ambitions et d’autres encore ont considéré le libellé du document final de cette conférence comme un pas en arrière, a-t-elle indiqué.  Force est de constater que les puissances nucléaires continuent de justifier la possession de ces armes dans leurs doctrines militaires tout en refusant à d’autres le droit d’en posséder, quitte à mettre en danger le régime de non-prolifération avec cette politique de deux poids deux mesures, a estimé pour sa part le représentant de l’Autriche.  Les armes nucléaires non seulement ne sont pas des gages de sécurité, mais alimentent le péril d’une catastrophe nucléaire, a affirmé le représentant de l’Afrique du Sud.

En tant que puissance nucléaire, la France a souligné les efforts consentis en vertu des traités de désarmement nucléaire et de non-prolifération auxquels elle est partie.  Toutefois, étant donné la dégradation du contexte sécuritaire ces dernières années exige une vigilance constante, a estimé sa représentante.  Dans ce contexte, le processus de démilitarisation nucléaire doit reposer sur une approche graduelle, bénéficiant de l’engagement de tous et une conscience partagée des défis de sécurité actuelle.  La polarisation croissante des débats sur le désarmement nucléaire est contreproductive, a-t-elle prévenu, ajoutant qu’une approche exclusivement juridique n’offrirait aucune perspective réaliste de progrès vers le désarmement nucléaire.  Pour sa part, le représentant du Royaume-Uni a affirmé que son pays ne disposait plus que de 120 têtes nucléaires opérationnelles.  Pour ces  pays, le véritable danger, réside désormais dans la question du nucléaire nord-coréen, qui constitue un défi à la communauté internationale.  C’est pourquoi celle-ci doit continuer de maintenir ses sanctions contre la RPDC, a plaidé le représentant du Royaume-Uni.

Pour sa part, la République populaire démocratique de Corée a justifié la possession d’armes nucléaires pour des raisons sécuritaires.  Si les États-Unis n’avaient pas menacé son pays, la question nucléaire ne se serait jamais posée dans la péninsule de Corée, a affirmé son représentant.  De son côté, la délégation de l’Ukraine a alerté la communauté internationale sur la guerre hybride que lui mènerait la Fédération de Russie.  Selon la représentante de l’Ukraine, la Fédération de Russie a déployé des armes nucléaires et procède à la modernisation de ses infrastructures nucléaires sur le territoire ukrainien, particulièrement dans les villes de Balaklava et Feodoisa.

L’autre sujet de préoccupation évoqué par les délégations a porté sur les armes classiques.  De nombreuses délégations ont souligné les dangers que font peser les armes légères et de petit calibre sur les populations, en particulier en Afrique et en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Ce sont elles, les véritables armes de destruction massive, ont estimé les délégations de l’Uruguay et de l’Iraq.  Dans ce contexte, de nombreuses délégations ont plaidé pour la mise en œuvre complète du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Si l’on veut enrayer la violence armée et renforcer la sécurité et le développement durable, il faut prêter une attention particulière à la prolifération et à la présence excessive de ces armes, a estimé le représentant de l’Ouganda.  Mais comme l’a fait remarquer le représentant du Botswana, ce programme d'action n’est pas suffisamment financé pour permettre sa pleine application. 

Le débat général sur le désarmement et la sécurité internationale se poursuivra encore demain 14 octobre à 15 heures. 

Débat général sur tous les points de l’ordre du jour relatifs au désarmement et à la sécurité internationale:

M. CHARLES T. NTWAAGAE (Botswana) a souligné que l’adoption du Programme de développement durable pour l’après-2030 avait consacré la vision selon laquelle la paix et la stabilité étaient des conditions du développement durable.  Il a ajouté que la présence excessive d’armes classiques dans de nombreuses régions du monde, et en particulier d’Afrique, menaçait directement l’essor de communautés entières.  Le représentant a déploré que des instruments pertinents tels que le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects et son instrument de traçage soient insuffisamment soutenus financièrement pour en permettre la pleine application.  Ces instruments de sécurité, qui sont donc aussi des moyens d’accélérer le développement, doivent être appuyés en conséquence et éventuellement accompagnés de nouveaux dispositifs, a-t-il dit. 

Mme IRYNA SHUM (Ukraine) a affirmé que l’Ukraine disposait des preuves du déploiement par la Fédération de Russie de systèmes de lancement d’armes nucléaires et de la modernisation en cours de ses infrastructures nucléaires sur le territoire ukrainien, notamment en Crimée.  Une attention particulière doit être accordée aux actions de la Fédération de Russie dans les villes de Balaklava et Feodoisa, a souligné la représentante, précisant que son pays n’a jamais donné l’autorisation à la Fédération de Russie de déployer ces armes sur son territoire et n’a jamais eu d’alliance militaire avec celle-ci.  Elle a estimé qu’il s’agissait d’une violation flagrante du régime actuel de non-prolifération nucléaire.  La représentante a également accusé la Fédération de Russie de transferts massifs et illégaux d’armes légères et de petit calibre vers les territoires ukrainiens sous son contrôle, qualifiant le volume de ces transferts « d’incroyables ».  Les groupes armés illégaux détiennent de ce fait des armes légères et de petit calibre, des armes lourdes et des mines antipersonnel, a déclaré la représentante, indiquant que l’Ukraine étaient devenue victime de l’agression d’un État nucléaire.  Il est temps que la communauté internationale en prenne conscience, a conclu la représentante. 

Mme ROSEMARY MCCARNEY (Canada) a salué l’accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet 2015 et estimé que le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée constituait désormais la dernière violation flagrante du régime de non-prolifération.  Nous exhortons les autorités nord-coréennes à s’abstenir de procéder à tout nouvel essai ou lancement utilisant des technologiques balistiques, a-t-elle ajouté.  Sur la crise syrienne, la représentante a notamment indiqué que son pays avait d’ores et déjà contribué à hauteur de 17 millions de dollars aux activités de destruction des armes chimiques de la Syrie menées sous l’autorité de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques.  S’agissant des armes classiques, Mme McCarney a appelé à l’universalisation de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et rappelé l’engagement du Canada à remédier à l’impact humanitaire des mines et des sous-munitions: « nous avons consacré plus 223 millions de dollars à cet effort depuis 2006 », a-t-elle indiqué.

Mme MAY-ELIN STENER (Norvège) a rappelé que le régime du TNP restait la pierre angulaire du régime multilatéral de non-prolifération.  Elle a estimé que l’Agence internationale de l’énergie atomique devait être dûment financée pour pouvoir mener à bien ses activités de contrôle.  La Norvège est attachée au principe de vérification du désarmement, dont l’application doit découler de l’entière coopération des États dotés et non dotés de l’arme nucléaire, a-t-elle dit.  Plaidant pour des mécanismes qui unissent les pays pour avancer dans la mise en œuvre de l’article VI du Traité de non-prolifération nucléaire sur l’élimination des armes nucléaires, elle a souligné la nécessité de parvenir à la pleine sécurisation de tous les matériaux radioactifs.  Nous devons nous fixer comme objectif l’abandon de l’utilisation de toutes les formes d’uranium enrichi, a, en outre, préconisé Mme Stener.  Concernant les armes classiques, elle a qualifié le Traité sur le commerce des armes d’outil important pour limiter l’afflux d’armes vers les zones de conflits et pour protéger les populations civiles.  Sa mise en œuvre devrait reposer sur celle de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, dont le respect des obligations a conduit à la quasi disparition de ces armes, a-t-elle conclu.

M. ABDUL SAMAD MINTY (Afrique du Sud) a notamment estimé caduc l’argument selon lequel la détention d’armes nucléaires est indispensable à la sécurité de certains États.  Au contraire, a-t-il soutenu, la possession d’armes de ce type exacerbe l’insécurité en alimentant le péril d’une catastrophe nucléaire.  M. Minty a ensuite appelé tous les pays en mesure de le faire d’aider les États qui en font la demande à mettre en œuvre la Convention sur les armes à sous-munitions, ainsi que le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects. 

Mme ELKHANSA HARBAOUI (Tunisie) a déploré qu’en dépit de l’accent mis sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, aucun processus de démilitarisation ne soit en cours ou n’ait abouti.  C’est pourquoi il faut redoubler d’efforts, la destruction de ce type d’armes étant la seule garantie qu’elles ne tombent pas entre de mauvaises mains, a-t-elle dit, avant d’affirmer que son pays entendait contribué à l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires, afin de libérer les ressources nécessaires au financement des programmes de développement à l’horizon 2030.  Il faut également parvenir à l’objectif de création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a plaidé la représentante.  Mme Harbaoui s’est également félicitée de l’attention portée aux problématiques liées aux armes légères et de petit calibre, en particulier dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies.  L’Afrique, qui est la plus grande zone de circulation de ces armes en paie aussi le prix, a-t-elle déploré, plaidant pour l’élimination de ce type d’armes. 

Mme DELL HIGGIE (Nouvelle-Zélande) dont le pays est membre de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, a estimé que l’échec de la dernière conférence d’examen du TNP en mai dernier était un échec collectif.  Certains États se satisfont du statut quo, tandis que d’autres manquent d’ambition, a-t-elle constaté.  Elle a par ailleurs affirmé que son pays restait favorable à une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et appelé à la tenue d’une conférence visant cet objectif.  S’agissant des armes classiques, Mme Higgie s’est félicitée des avancées en la matière, notamment l’entrée en vigueur du Traité sur le commerce des armes et sa première conférence d’examen.  Elle a par ailleurs salué la tenue de la conférence d’examen de la Convention sur les armes à sous-munitions et l’adoption de la Déclaration de Dubrovnik.  

M. OLOF SKOOG (Suède) a estimé que la communauté internationale avait un  choix à faire : soit poursuivre la construction d’un système réellement collectif de sécurité, soit s’écarter du multilatéralisme.  Compte tenu de l’environnement sécuritaire actuel, la deuxième option serait particulièrement risquée, a-t-il estimé.  M. Skoog s’est voulu optimiste, soulignant la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet 2015 et l’entrée en vigueur en décembre dernier du Traité sur le commerce des armes.  Toutefois, la tragique réalité syrienne et iraquienne montre que davantage doit être fait pour empêcher l’usage massif d’armes lourdes et à sous-munitions, a indiqué le représentant.  Selon lui, les êtres humains devront être au centre des futures mesures additionnelles qui seront prises dans le domaine du désarmement et de la sécurité internationale.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a estimé que les armes classiques continuaient de poser une menace considérable à la paix et à la sécurité.  Nous devons accorder la plus grande importance à la prolifération et à la présence excessive d’armes légères et de petit calibre si nous voulons enrayer l’usage de violence armée et, ce faisant, renforcer la sécurité humaine et le développement durable, a-t-il souligné.  Il a ajouté que les attaques terroristes brutales de l’EI, d’Al-Qaeda, des Shebabs, de Boko Haram, de l’Armée de résistance du Seigneur et du groupe rebelle appelé Forces démocratiques alliées rappelaient l’urgence de mettre fin au fléau du trafic illicite d’armes légères et de petit calibre au niveau régional.

M. AHMED MOHAMED AL-THANI (Qatar) a estimé que c’est le refus de certains États d’adhérer au TNP, de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et de se soumettre au régime de garanties internationales qui sont à l’origine de l’échec de la dernière conférence d’examen du TNP, déplorant l’absence du sens de responsabilité de ces délégations.  Il a par ailleurs exprimé l’espoir que les consultations en cours sur ces questions permettraient de parvenir à l’objectif de la communauté internationale dans ce domaine. 

Mme ALICE GUITTON (France) a estimé que l’objectif majeur de la Première Commission devait être l’édification d’un monde plus sûr.  Or, à son avis, l’environnement sécuritaire de ces dernières années s’est plutôt dégradé, avec notamment « l’annexion de la Crimée » et la violation du Mémorandum de Budapest, ou la progression des groupes armés terroristes sur de nombreux théâtres d’opération.  Face à ces réalités, on ne peut ni baisser la garde, ni manquer aux obligations, a-t-elle dit, soulignant que la France restait pleinement engagée à contribuer à la paix et à la sécurité internationales, comme elle le fait aujourd’hui en Syrie, au Mali et en République centrafricaine.  En outre, a-t-elle poursuivi, la France s’est impliquée dans la résolution des crises de prolifération nucléaire, en prenant part aux négociations qui ont abouti à l’accord sur le programme nucléaire iranien.  La représentante a en revanche déploré la récente annonce des autorités nord-coréennes d’un prochain lancement spatial, en violation des résolutions du Conseil de sécurité, estimant que la décision de la République populaire démocratique de Corée de choisir la confrontation plutôt que le dialogue poserait un nouveau défi à la communauté internationale.  

S’agissant des questions de désarmement nucléaire, la représentante a souligné que le processus devait reposer sur une approche graduelle.  Ce n’est qu’avec l’engagement de tous et une conscience partagée des défis de sécurité actuelle que l’on pourra progresser vers l’émergence d’un monde plus sûr, a-t-elle affirmé La polarisation croissante, d’année en année, des débats sur le désarmement nucléaire est contre-productive et une approche exclusivement juridique n’offrirait aucune perspective réaliste pour faire progresser le désarmement nucléaire, a-t-elle déclaré, ajoutant que sa délégation était disposée au dialogue tant que la Première Commission évitait ces écueils.  

La représentante a également estimé que l’absence de consensus à la dernière conférence d’examen du TNP ne devait pas faire perdre de vue que ce traité et ses trois piliers restaient la pierre angulaire du désarmement nucléaire.  La France restait donc attachée à ses objectifs et au consensus atteint en 2010, a-t-elle assuré, réitérant que l’entrée en vigueur du Traité pour l’interdiction complète des essais nucléaires et le lancement des négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires restaient en outre des priorités pour son pays.  C’est pourquoi elle a salué l’adoption par consensus du texte qu’elle a présenté à ses partenaires sur le sujet et a encouragé la Première Commission à poursuivre ces discussions au sein de la Conférence du désarmement.  

M. AN MYONG HUN (République populaire démocratique de Corée) a estimé que l’approche adoptée par certaines puissances en matière d’élimination de l’armement nucléaire allait à l’encontre des objectifs de la communauté internationale.  La réalité est qu’il y 20.000 armes nucléaires sur la planète, a-t-il dit, ajoutant que cette réalité justifiait la priorité accordée à la question du désarmement nucléaire.  Certains pays bloquent les institutions onusiennes du désarmement, comme c’est le cas de la conférence du désarmement, a-t-il déploré.  Si les États-Unis n’avaient pas menacé la RPDC, la question nucléaire ne se serait jamais posée dans la péninsule de Corée, a poursuivi le représentant, affirmant que des bombardiers nucléaires américains survolaient régulièrement l’Ile de Guam, et des  sous-marins nucléaires naviguaient aux larges des côtes coréennes.  Le représentant de la RPDC a rappelé qu’il avait proposé en janvier dernier aux États-Unis de suspendre leurs manœuvres militaires en échange de quoi la RPDC renoncerait à son programme nucléaire.  La réponse a été négative, a affirmé le représentant, enterrant ainsi définitivement toute issue à cette question.  La force de dissuasion nucléaire de la RPDC n’a pour but que de répondre à la menace que représentent les États-Unis et ne constituent aucun danger pour les États non dotés, a assuré le représentant en conclusion.  

M. VINICIO MATI (Italie) a salué la conclusion du Plan d'action global commun sur l’Iran, cet accord démontrant que « la diplomatie fonctionne ».  Nous saluons l’approbation de l’accord par le Conseil de sécurité et appelons la communauté internationale à faciliter sa mise en œuvre, a ajouté M. Mati.  Le représentant italien a également estimé que le Traité de non-prolifération nucléaire restait la pierre angulaire du régime de non-prolifération et le rouage essentiel vers un monde exempt d’armes atomiques.  Pour renforcer le Traité, commençons par mettre pleinement en œuvre le Plan d’action de 2010, a proposé le représentant, qui a en outre affirmé que l’élimination des armes nucléaires devait se fonder sur la reconnaissance partagée des aspects humanitaires autant que sécuritaires de ces armes.  Le représentant italien a par ailleurs appelé à la revitalisation de la Conférence du désarmement, où devraient commencer sans tarder des négociations sur un traité interdisant la production de matières fissiles à des fins militaires, « la prochaine étape logique en matière de désarmement nucléaire ».  M. Mati a aussi souligné l’importance de conserver un environnement spatial sûr et démilitarisé.

Mme GANKHUURAI BATTUNGALAG (Mongolie) a rappelé que son pays avait toujours été un fervent défenseur des zones exemptes d’armes nucléaires, qui constituent  des espaces efficaces de sécurité régionale et de non-prolifération.  Les zones existantes, a-t-elle dit, doivent être renforcées et des efforts supplémentaires engagés pour parvenir à la création de zones de ce type au Moyen-Orient et en Asie du Nord-Est.  La représentante a par ailleurs annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution sur le statut de neutralité permanente de son pays, qui invitera la communauté internationale à appuyer et à reconnaître ce statut particulier.  La neutralité permanente peut nous aider à contribuer activement au renforcement de la paix, de la sécurité et du développement de notre région et au-delà, a-t-elle affirmé.

M.THOMAS HAJNOCZI (Autriche) a estimé que les efforts du désarmement n’ont pas atteints les objectifs de la communauté internationale, certains États continuant de justifier la présence de ces armes dans leur doctrine militaire tout en refusant leur possession à d’autres États.  Cette position affaiblit  la crédibilité du régime de non-prolifération nucléaire et constitue un exemple de la politique du deux poids deux mesures, a affirmé le représentant.  À son avis, le sentiment de sécurité qu’offrent ces armes est illusoire.  Le représentant s’est également inquiété de l’essor des armes létales autonomes qui pose également problème au regard du droit international et plaidé pour la création d’un groupe de travail pour se pencher sur la question. 

M. MWABA KASESE-BOTA (Zambie) s’est déclaré préoccupé par la production constante d’armes légères et de petit calibre en dépit de leurs conséquences, appelant tous les États à adhérer au Traité sur le commerce des armes et à mettre en œuvre le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

M. WILFRIED I EMVULA (Namibie) a affirmé que son pays était un signataire engagé au titre du Traité de Pelindaba, qui a établi un « véritable bouclier » empêchant le déploiement de dispositifs nucléaires explosifs sur le continent africain.  Il a plaidé pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il s’est également félicité de l’attention portée aux conséquences humanitaires potentiellement dévastatrices des détonations d’armes nucléaires, invitant la communauté internationale à respecter le droit international et le droit humanitaire international.

Mme GARCIA MOYANO (Uruguay) a souligné que les armes légères et de petit calibre étaient les véritables armes de destruction massive dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes, affirmant à cet égard que l’application du volet protection du Traité sur le commerce des armes devrait avoir des conséquences positives pour les victimes civiles des conflits.  Le Traité devrait en outre entraver le transfert des armes vers les zones de conflit, a-t-elle ajouté, assurant que son pays consentait déjà d’importants efforts pour permettre la pleine mise en œuvre du traité au niveau national et régional.  C’est dans cet esprit que nous avons organisé la première réunion des États parties, a-t-elle indiqué.  Concernant le Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, la représentante a souhaité qu’il soit renforcé d’obligations relatives aux munitions et au contrôle frontalier.  Enfin, elle a salué l’adoption, cette année, de la résolution 2220 du Conseil de sécurité sur la prévention de l’accumulation et du détournement des armes légères et de petit calibre.

M. MATHIEW ROWLAND (Royaume-Uni) a estimé que l’absence de consensus lors de la dernière conférence d’examen du TNP n’affaiblissait pas pour autant le régime de non-prolifération nucléaire, car les accords passés restent en vigueur, notamment les consensus et résolutions de 1995 et de 2010.   En ce qui le concerne, le Royaume-Uni reste disposé à parvenir aux objectifs de ces résolutions, avec ses partenaires, notamment à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, a-t-il assuré.  Il a également affirmé  que son pays avait poursuivi son programme de désarmement nucléaire, en réduisant le nombre de ses têtes nucléaires opérationnelles à 120.  Le Royaume-Uni est également engagé à parvenir à un traité sur l’interdiction de production de matières fissiles, qui reste une priorité, a encore déclaré M. Rowland.

S’agissant des défis à la paix et à la sécurité internationale, M. Rowland s’est déclaré préoccupé par les activités nucléaires de la RPDC, contraires à son avis aux résolutions du Conseil de sécurité.  La communauté internationale doit continuer de maintenir sa pression et ses sanctions sur ce pays, afin qu’il se conforme à ses obligations, a-t-il dit.  Les questions en suspens concernant la destruction des armes chimiques syriennes sont une autre source de préoccupation du Royaume-Uni, a ajouté le représentant, invitant la Syrie à apporter toutes les garanties exigées.  S’agissant de l’activité dans l’espace extra-atmosphérique, le représentant a plaidé pour la définition de normes volontaires, tel que le code de conduite proposé par l’Union européenne.

M. MUHAMMAD ALWAN (Iraq) s’est dit convaincu qu’il incombait à tous les États de mettre en œuvre les traités de désarmement et de non-prolifération, ainsi que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  L’Iraq livre une guerre féroce aux forces puissantes du terrorisme international, la communauté internationale devant, dans ce contexte, s’acquitter de ses obligations en matière de prévention du détournement d’armes de destruction massive par des entités terroristes.  Il faut empêcher la livraison de tout type d’armes que ce soit aux factions terroristes, a-t-il insisté.  Des pays, présents dans cette enceinte, n’ont pas ratifié certains mécanismes dédiés à cet effort, a-t-il encore déploré.  Par ailleurs, a-t-il dit, le Traité de non-prolifération nucléaire doit être universel et toutes les parties doivent en respecter l’article VI relatif à la poursuite des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires ».  Il a également demandé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, exhortant Israël à placer toutes ses installations nucléaires sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Les armes légères et de petit calibre ne sont pas différentes quant aux conséquences des armes de destruction massive, a aussi noté le représentant, appelant à l’application du Programme d'action de l’ONU sur ces armes, notamment dans les zones d’accumulation incontrôlée d’ALPC au Moyen-Orient.

Droits de réponse

La Lybie a répondu aux propos du Costa-Rica selon lesquels son pays aurait fait usage d’armes à sous-munitions.  « Nous n’avons jamais utilisé de telles armes », a-t-il affirmé.

La Fédération de Russie a qualifié d’ « affabulations bien connues » certains des propos de l’Ukraine.  C’est un coup d’État qui a entraîné la perte de souveraineté de l’Ukraine », a-t-il dit, ajoutant qu’aucune preuve n’avait à ce jour étayé l’hypothèse d’une agression « prétendue » de la Russie contre le Donbass, Donetsk et Lougansk ».  Dans l’Est de l’Ukraine nous ne fournissons que du gaz, a-t-il affirmé, indiquant que « ce sont les forces ukrainiennes qui bombardent villes et villages ».  « Notre objectif est de faire respecter les accords internationaux pour restaurer la paix dans l’est de l’Ukraine », a-t-il assuré.

La République populaire démocratique de Corée a répondu à la France, au Royaume-Uni et au Canada, que son pays n’avait pas eu d’autre choix que de se doter de l’arme nucléaire.  « Si les États-Unis ne nous avaient pas menacés les premiers, la situation dans la péninsule coréenne serait tout autre », a-t-il déclaré.

Les États-Unis ont répondu à la République populaire et démocratique de Corée que « jamais » ils n’avaient menacé ce pays d’une utilisation, contre lui, d’armes nucléaires. 

La République populaire démocratique de Corée a répondu aux États-Unis qu’ils se livraient depuis des années à des exercices militaires conjoints avec la République de Corée, exercices impliquant notamment des frappes aériennes massives.

Les États-Unis ont répondu à la République populaire démocratique de Corée qu’ils ne reconnaissaient pas la RPDC en tant qu’État doté de l’arme nucléaire.

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