Depuis 1990, le Tchad est engagé dans un processus de démocratisation de sa vie publique. Ce processus se poursuit actuellement non sans soubresauts, à la lumière des différents événements politiques, économiques et sociaux qui ponctuent le rythme de cette évolution. Les médias, malgré leur situation précaire se trouvent parmi les acteurs identifiés comme devant jouer un rôle primordial dans développement intégral et durable du pays. Toutefois, les questions relatives au développement, telles que les changements climatiques, ne reçoivent généralement pas de la part des médias toute l’attention qu’elles méritent. Ceci s’explique en partie par le coût élevé de la diffusion, mais plus encore par les coûts élevés de production des émissions de télévision. De plus, les journalistes formés pour traiter les questions environnementales, en particulier les changements climatiques, sont en nombre insuffisamment. La plus grande partie du contenu des émissions et articles sur l’environnement, est d’origine étrangère. Ces émissions sont plutôt éducatives, informatives, intéressantes et d’assez bonne qualité. Pourtant, les programmes ne peuvent pas systématiquement identifier et traiter les priorités, les questions et les circonstances particulières propres au Tchad.

Les médias au Tchad doivent répondre au besoin pressant d’accorder une importance accrue aux questions environnementales, en particulier les changements climatiques. Il est toutefois admis que cette tâche n’incombe pas seulement aux médias, et que l’école et les initiatives de communication visant à faire changer les comportements requièrent un effort concerté des nombreux partenaires.

Le Tchad a signé et ratifié depuis 1993, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Par cet acte, le pays s’est engagé à respecter les clauses de la Convention notamment l’intégration dans son plan national de développement, des stratégies d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques avec la mise en place d’un Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) aux Changements Climatiques. Le défi reste de développer les capacités des journalistes à analyser pour le profane l’information sur le changement climatique et de concentrer ses reportages sur les causes et les solutions envisageables plutôt qu’uniquement sur les faits bruts, mais aussi de créer des conditions pour la promotion des échanges des contenus liés au changement climatique.

A travers ce projet, l’Union des Journalistes du Tchad (UJT) et le Haut Conseil de la Communication (HCC) formeront des professionnels et des acteurs des médias principaux et des médias communautaires au journalisme environnemental, en mettant l’accent sur l’information concernant les changements climatiques, pour une meilleure compréhension des questions environnementales et du changement climatique et pour produire des articles de presse plus informatifs, plus pertinents et plus exacts sur ces sujets.