L’évènement, “ODD 4 – Education 2030: Quelles politiques et quelles données pour que personne ne soit laissé pour compte?”, organisé par l’UNECO et l’UNICEF en marge du premier Forum politique de haut-niveau (HLPF), a réuni la Première ministre de Norvège, Mme. Erna Solberg, le Président du Conseil Economique et Social des Nations Unies, M. l’Ambassadeur Oh Joon, ainsi que des hauts représentants du gouvernement, des agences des Nations Unies et du Partenariat Mondial pour l’Education. Il était parrainé par la République de Corée, le Maroc et la Norvège.

“Nous avons besoin d’un engagement politique, d’une action coordonnée et de ressources pour nous montrer à la hauteur de cette tâche » a déclaré Mme Bokova. De nouvelles données publiées par le Rapport Mondial de Suivi sur l’Education (GEMR) et l’Institut de Statistiques de l’UNESCO (UIS) montrent que 263 millions d’enfants de 6 à 17 ans, dont la plupart sont des filles, ne sont toujours pas scolarisés. Les enfants les plus pauvres sont quatre fois plus susceptibles d’être déscolarisés que les plus riches et ont cinq fois plus de chance de ne pas terminer leur éducation primaire.

Mme Bokova a souligné les points positifs d’engagement autour de l’Agenda 2030, et a notamment cité l’intégration des ODD dans les politiques nationales, l’engagement exemplaire des pays donateurs comme la Norvège et la République de Corée, le lancement du Fond « Education Cannot Wait » au Sommet Humanitaire Mondial d’Istanbul et la création du Comité de pilotage ODD4-Education 2030 établi par l’UNESCO comme un mécanisme clé pour la coordination mondiale.

Soulignant l’augmentation de l’aide au développement apporté par la Norvège dans le domaine de l’éducation, en particulier pour les filles et en situation d’urgence, la Première Ministre Erna Solberg a affirmé : « L’équité face à l’éducation est la clé pour développer des opportunités permettant à tout le monde, à travers le globe et quel que soit le pays, de jouir d’une vie meilleure »

Elle a également mentionné le rapport à venir de la Commission Internationale sur les Financement des Opportunités pour l’Education, lancé par la Norvège et co-organisé avec l’UNESCO pour plaider en faveur des investissements prioritaires dans l’éducation, et elle a exprimé « l’espoir que ce rapport permettra de mobiliser une plus grande volonté politique et plus de ressources financières ».

M. Oh Joon, Ambassadeur de la République de Corée auprès des Nations Unies et président d’ECOSOC, a souligné le rôle central de l’éducation inclusive pour le développement et a attiré l’attention sur l’initiative de son pays « Better Life for Girls » pour lutter contre l’inégalité des sexes par l’éducation et l’amélioration des compétences. Il a également souligné la pertinence de l’agenda pour l’éducation dans le cadre du thème « leaving no one behind » de la session en cours du Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC.

L’importance de la formation professionnelle des jeunes pour éradiquer la pauvreté a été soulignée par Guy Ryder, Directeur-général de l’Organisation Internationale du Travail. M. Ryder a également insisté sur l’éducation gratuite, inclusive et équitable comme l’un des moyens les plus efficaces pour mettre fin au travail des enfants,  et sur le rôle clef joué par l’éducation dans la réalisation de l’ensemble des ODD.

Jo Bourne, Directeur Adjoint de l’UNICEF pour l’éducation, a déclaré : “Pour que l’ODD 4 puisse se traduire par un changement significatif et durable, les laissés pour compte traditionnels du monde du travail – les enfants handicapés, les enfants affectés par des crises, les migrants et communautés ethniques, les enfants vivant dans la pauvreté et les filles – doivent être la cible d’un effort urgent pour qu’ils puissent être scolarisés, rester à l’école, et apprendre. »

Le représentant permanent de la Tanzanie auprès des Nations Unies, M. Tuvako Manongi, a insisté sur la haute priorité accordée par la Tanzanie à l’éducation inclusive et équitable, incluant l’enseignement et la formation technique, et il a détaillé la politique mise en place par son pays en la matière.

Insistant sur les politiques nationales, Roberto Iván Aguilar Gómez, Ministre de l’Education de la Bolivie et vice-président du Comité de pilotage ODD-Education 2030, a détaillé les stratégies mises en place par son pays pour progresser vers plus d’équité, d’inclusion et d’égalité des sexes. En sa qualité de vice-président du Comité de pilotage ODD-Education 2030, il a souligné le rôle clef du Comité de pilotage dans la détermination d’une orientation stratégique pour les Etats Membres, leur permettant de mettre en œuvre l’ODD 4 et les cibles des autres objectifs liés à l’éducation, sur la base du Cadre d’Action pour l’Education 2030.

Pour tenir les promesses de l’ODD4, les participants ont souligné le besoin d’intensifier l’aide, à travers de nouvelles sources. « Veiller à ce que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité requiert plus que de l’argent, cela demande de dépenser les ressources existantes en se concentrant davantage sur les plus marginalisés » a déclaré Alice Albright, Directrice du Partenariat Mondial pour l’Education.

Ils ont également souligné l’importance de données de qualité pour remédier aux inégalités et aider à façonner des politiques efficaces. « Tout le monde est d’accord sur l’urgence d’atteindre des millions d’enfants et d’adultes qui restent exclus de l’éducation et manquent des compétences les plus basiques nécessaires tout au long de la vie » a affirmé Silvia Montoya, Directrice de l’Institut de statistiques de l’UNESCO. « Mais nous ne pourrons jamais atteindre ces personnes sans l’accès à des données qui montrent précisément qui ils sont, où ils sont et pourquoi ils sont incapables d’obtenir une éducation de qualité »

Le groupe a également souligné le rôle clef du mandat de l’UNESCO dans la conduite et la coordination de l’ODD4-Education 2030.