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Promouvoir les industries créatives au Pakistan pour favoriser le développement à long terme

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Pakistan's rock band Junoon performing with the Indian Ocean band at a special concert in Delhi organised by UNESCO's Mahatma Gandhi Institute for Peace and Sustainable Development

À travers tout le Pakistan, des entrepreneurs, des responsables des politiques culturelles et des experts participent avec l'UNESCO à des discussions visant à redynamiser le soutien apporté aux industries créatives du pays, au travers d'un projet financé par le Centre danois pour la culture et le développement (CKU).

Intitulé « L’engagement dans les arts et la culture », ce projet se déroulera en deux ans et portera sur les avantages que le Pakistan peut tirer de la Convention de 2005 de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles pour renforcer ses industries créatives et favoriser son développement durable.

Une série de consultations, de séminaires et d'ateliers ont eu lieu en juillet 2016 dans trois grandes villes du pays : Islamabad, Karachi et la capitale culturelle, Lahore. Ces événements ont rassemblé environ 150 personnes travaillant dans les industries des arts numériques, du cinéma, du jeu vidéo et de la musique, ainsi des personnalités du monde universitaire et des responsables des gouvernements provinciaux et du ministère fédéral de l’Information, de l’Audiovisuel et du Patrimoine. Cela faisait suite à une première évaluation de la scène créative du Pakistan menée au début de l'année par Andrew Senior, membre de la Banque d'experts sur la Convention de 2005.

Des représentants ont collaboré dans les trois villes hôtes pour identifier les forces et faiblesses des politiques concernant le secteur culturel et d'autres domaines pertinents, et pour élaborer des plans visant à promouvoir la ratification de la Convention de 2005.

Selon M. Mohsin Haqqani, Secrétaire de la division de l'histoire nationale et du patrimoine littéraire au ministère de l’Information, de l’Audiovisuel et du Patrimoine qui s'est exprimé à l'occasion des consultations d'Islamabad : « On s'attend à ce que ces réunions donnent lieu à des recommandations politiques et à la création de groupes de travail qui présenteront des résultats permettant d'encourager le gouvernement du Pakistan à ratifier la Convention de 2005. »

Alors que 21 % de la population du pays vit sous le seuil de pauvreté, la croissance économique stable des industries créatives pakistanaises est de bonne augure. Selon un récent rapport de l'ISU sur la mondialisation du commerce culturel, le montant total des exportations de biens culturels est passé de 60 millions d'USD en 2004 à 437 millions d'USD en 2013. Pour illustrer cet essor commercial, pendant les débats organisés dans les trois villes, des entrepreneurs ont présenté des études de cas mettant en avant la contribution que l'économie créative du Pakistan peut apporter au développement économique et social du pays. Les participants ont reconnu le potentiel de ces industries, mais aussi les défis auxquels elles sont confrontées, notamment en ce qui concerne la jeunesse : 39,1 % des Pakistanais ont moins de 15 ans et représentent un important marché pour les biens et services créatifs divers produits dans le pays.

« Nous n'accordons pas à nos jeunes créatifs assez de soutien ou de visibilité. Auparavant il était inenvisageable pour les jeunes, et en particulier pour les jeunes femmes, de travailler dans les industries culturelles, mais les choses évoluent et le moment est venu d'enclencher le processus de ratification de la Convention de 2005, car elle peut être une source d'emploi et de développement pour notre pays. Le Pakistan doit aussi se doter d'une politique culturelle forte, car nous avons de la créativité à revendre », affirme Michelle Tania Butt, de l'association artistique Kuch Khaas basée à Islamabad.

« Nous avons également organisé des échanges créatifs avec nos voisins afghans : de jeunes chanteurs pop venus du Pakistan et d'Afghanistan se sont produits ensemble sur scène l'année dernière, pour promouvoir la paix et l'entente entre les deux pays », ajoute-elle pour souligner l'impact de la créativité sur la transformation des sociétés.

Au cours d'ateliers rassemblant de jeunes entrepreneurs de la création, l'expert international Andrew Senior a expliqué aux participants la raison d'être de la Convention de 2005, et il les a aidés à identifier les obstacles à la croissance et au développement du commerce.

« L'économie créative pakistanaise a un potentiel considérable, mais son cadre doit être mieux adapté aux besoins du secteur. L'expansion rapide des réseaux mobiles 3G et 4G a créé de nouvelles opportunités sur un nouveau marché gigantesque, mais à l'heure actuelle les structures existantes n'offrent tout simplement pas la souplesse dont les entreprises ont besoin pour réaliser leur potentiel. Le cadre juridique – relatif à la structure, aux taxes, aux droits d'auteur et à une multitude d'autres aspects – dans lequel ces entreprises opèrent ne reflète pas la réalité de leurs activités. Le pays risque de laisser passer des opportunités, alors qu'il est possible de mettre en place une situation dans laquelle tout le monde est gagnant, aussi bien pour le développement économique et que pour le développement social », explique Andrew Senior.

Par le passé, les talents pakistanais ont déjà fait les gros titres de la presse internationale : le groupe de rock Junoon a notamment joué aux côté d'artistes reconnus tels que la pop star Sting. Le groupe a également reçu le prix « Réalisations exceptionnelles pour la musique et pour la paix », décerné par l'UNESCO, ainsi qu'un prix remis par la BBC pour leur contribution à la culture indo-pakistanaise. En 2001, Junoon est aussi devenu le premier groupe à se produire lors d'un concert pour la paix devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Plus récemment, la célèbre documentariste pakistanaise Sharmeen Obaid a porté haut les couleurs de son pays sur la scène internationale en remportant deux Oscars.

Les experts et entrepreneurs participant aux ateliers ont convenu de la nécessité de s'appuyer sur ces réussites et de trouver de nouveaux moyens de mettre en lumière les professionnels de la création du Pakistan.   

« La Convention de 2005 garantit la mise en œuvre de politiques et de mesures stimulant la créativité, et elle permettra aux artistes pakistanais d'accéder aux marchés nationaux et internationaux où leurs œuvres et leurs expressions artistiques seront reconnues et estimées à leur juste valeur. Elle veille aussi à ce que ces expressions soient mises à la disposition du grand public », remarque Mme Vibeke Jensen, Représentante de l'UNESCO au Pakistan.

Les conclusions des ateliers de consultation organisés en juillet sur l'ensemble du territoire seront présentées cet automne au gouvernement, dans le cadre de réunions et d'une conférence, afin de rassembler les éléments permettant de soutenir la ratification de la Convention de 2005 par le Pakistan.

[Fin]

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Informations complémentaires:

REPENSER LES POLITIQUES CULTURELLES 

Industries culturelles et créatives au Pakistan (en anglais)

Rapport sur la mondialisation du commerce culturel (en anglais)

Bureau de l'UNESCO au Pakistan (en anglais)