Centre d'actualités de l'ONU

Des enfants Roms en Serbie. Photo OSCE/Milan Obradovic

2 août 2016 – A l'occasion du 72e anniversaire de l'Holocauste des Roms, aussi appelé « Pharrajimos », deux experts des droits humains de l'ONU ont appelé mardi tous les gouvernements à reconnaître officiellement le droit au souvenir pour les Roms et à prendre des mesures plus fortes pour mettre fin à leur stigmatisation.

« Sous le régime nazi, les Roms ont été soumis à l'internement arbitraire, au travail forcé et à des meurtres de masse. Cette Journée de commémoration de l'Holocauste des Roms nous rappelle l'importance d'embrasser pleinement les leçons du passé afin de construire un avenir dans lequel une telle barbarie n'est plus possible », a déclaré le Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Adama Dieng, et la Rapporteuse spéciale sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsák-Ndiaye, dans un communiqué de presse conjoint.

« Malheureusement, la haine, la peur, la déshumanisation et la stigmatisation de la population Rom existent encore aujourd'hui sous d'autres formes », ont-ils ajouté, soulignant que la violence contre les personnes et les communautés Roms continue dans de nombreuses régions du monde.

Les experts ont appelé les États à adopter une législation relative aux crimes motivés par la haine visant les Roms et à poursuivre comme il se doit la violence contre les Roms lorsque la haine est un motif.

« Pour répondre à cette stigmatisation et à cette haine il faut avoir une action concertée entre les différents niveaux de gouvernement et un soutien spécial aux efforts déployés par les acteurs politiques et sociaux au niveau local », ont précisé les experts.

« Face à la montée de l'extrémisme politique et social, nous appelons tous les acteurs politiques et sociaux - y compris les fonctionnaires de l'Etat, aux niveaux régional et local - à prendre des mesures pour protéger leurs populations Rom », ont-ils ajouté.

Bien qu'il reste beaucoup à faire pour établir le droit et la possibilité pour que les Roms puissent commémorer cette journée avec dignité, Adama Dieng et Rita Izsák-Ndiaye appellent les États à identifier et à préserver les tombes et les fosses communes Roms, y compris celles qui n'ont pas encore été marquées, doivent être identifiées et préservées pour permettre aux survivants de se souvenir et pleurer leurs proches en toute dignité.

Les experts ont appelé les pays, en particulier ceux où les Roms ont été victimes de l'Holocauste, à faire du 2 août une journée officielle pour commémorer les victimes de Pharrajimos.