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07.07.2016 - Education Sector

Les éleveurs de troupeaux du Soudan du Sud vont à l'école pour devenir formateurs communautaires

© UNESCO - New community trainer Michael leads a class

Lorsqu’ils ont pris place pour suivre leur tout premier cours pour devenir formateurs communautaires, les éleveurs de troupeaux se sont sentis très loin de leur campement. Il a fallu de la part des instructeurs quelques efforts pour briser la glace. Les jeunes hommes étaient choqués de voir une femme animer la formation : dans leur exploitation, les femmes doivent être vues mais pas entendues.

Ils se sont vite adaptés à une nouvelle culture qui nécessitait de rester assis pendant des heures, privés de leur famille, de leurs amis, de leurs vaches. Ils sont passés d’histoires de vol de bétail et d'attaques à l'écoute active, aux discussions de groupe, aux jeux de rôle, aux présentations et aux critiques de leurs pairs. Ils ont noué de nouvelles amitiés pour combler le manque des absents. Une famille de formateurs a vu le jour.

Le projet conjoint UNESCO-FAO, “ Renforcement des connaissances et de l’éducation pour des moyens d'existence pastoraux résilients au Soudan du Sud, est mis en œuvre dans 5 comtés de la région de l’État des Lacs du Soudan du Sud, avec l'aide d’un financement de l’UE et le soutien des ministères national et de l’État. Il cible les enfants, les jeunes et les adultes dans une zone qui souffre d’un accès inexistant à des opportunités éducatives et d’un conflit suscité par l'insécurité alimentaire, le chômage des jeunes et les vols de bétail.

Récompensé et accueilli en héros

Michael, qui a décroché une récompense rare pendant la formation et a été accueilli en héros à son retour chez lui, a déclaré : “Je me souviens de tout que j'ai appris, y compris les signes et les symptômes d'un animal malade.”

Il estime que sa plus belle réalisation a été d’apprendre à développer des idées commerciales.

“Sitôt que l’instructeur a commencé à enseigner, j’ai vu pourquoi les gens qui s’essaient aux affaires sur l’exploitation échouent et toutes les opportunités qu’on peut y trouver ”, a-t-il ajouté.

Revenu sur son exploitation, il a pris quelques jours de congé et peut-être ne reprendra-t-il pas sa vie antérieure, car il sera le formateur de l’exploitation. Grâce aux connaissances qu’il a acquises, il participe déjà à la scolarisation à domicile de ses frères et de quelques voisins.

Pour la première fois, de vieilles querelles sont remises en cause

À la question de savoir s’il avait été changé d’une manière ou d’une autre par la formation, Michael a répondu : “J’ai toujours détesté les enseignants et maintenant je veux en être un. Aussi, je n’avais jamais pensé qu’il était injustifié de continuer à se battre et à se venger sur les autres clans pendant des générations. Maintenant je suis capable de remettre en cause ce comportement.”

Il projette d'aider sa communauté pour ce qui concerne l’élevage et de diversifier leurs moyens d'existence par d’autres activités comme le jardinage et la création d'une coopérative villageoise.

Mabut, l'oncle de Michael, a indiqué que le projet était le plus beau cadeau qui pouvait être fait au Soudan du Sud. La plupart des gens ne font aucun cas des éleveurs et ils doivent donc protéger leurs biens avec des fusils.

D’après lui,  l'éducation réduirait le nombre des meurtres insensés dans la région parce que les jeunes qui ont la gâchette facile verraient leurs perspectives de vie élargies, seraient occupés à apprendre et disposeraient d’autres moyens de gagner de l'argent.

Mabut, qui est analphabète, est impatient qu’on commence à apprendre aux adultes de leur exploitation à lire, écrire et compter. Il se voit déjà inscrit et dit que si l'UNESCO et la FAO mettent trop de temps, il dira à son neveu Michael de commencer les cours.

Jasper Okodi, Coordinateur de projet pour l’UNESCO à Juba a déclaré : “La plupart des familles pastorales choisissent les enfants les plus intelligents pour s’occuper des troupeaux, parce qu'ils représentent un atout pour le ménage ; ils n’ont donc aucun accès à l'éducation.”

L'UNESCO et la FAO ont formé un partenariat pour promouvoir le modèle PLEFS d’écoles de terrain qui intègre les moyens d'existence et l’éducation pour atteindre les communautés pastorales dans les élevages. Le projet pilote conjoint de formateurs est conduit à petite échelle, mais des projets existent pour l’étendre à d'autres États lorsque les fonds deviendront disponibles.

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