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Lancement de l'Année internationale de commémoration de la lutte contre l'esclavage et de son abolition
Contact éditorial : Jasmina Sopova, Bureau de l’information du public de l’UNESCO, Section éditoriale. Tél. : +33 (0)1 45 68 17 17
  • Accra, du 7 au 11 janvier, 06 14 69 53 72 - Email
  • 05-01-2004 5:30 pm L’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition sera officiellement lancée par le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, le 10 janvier, à Cape Coast (Ghana), une des plaques tournantes de la traite négrière, aujourd’hui site du Patrimoine mondial. Cette année, consacrée à une tragédie sans précédent, reconnue en 2001 comme crime contre l’humanité à la Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, devra permettre à l’humanité de se livrer à son devoir de mémoire, mais aussi à renforcer la lutte contre toutes les formes d’esclavage et de racisme dans le monde d’aujourd’hui.

    Proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies Année de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition, 2004 marque le bicentenaire de la proclamation du premier Etat noir, Haïti, le symbole du combat et de la résistance des esclaves (unesco.org/culture/unysa).

    « Institutionnaliser la mémoire, empêcher l’oubli, rappeler le souvenir d’une tragédie longtemps occultée ou méconnue et lui restituer la place qui doit être la sienne dans la conscience des hommes, c’est en effet répondre à notre devoir de mémoire», dit le Directeur général de l’UNESCO dans son message1 à l’occasion de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition.

    Dans le cadre de l’Année, l’UNESCO, en tant que chef de file, prévoit une série d’activités, en coopération avec ses Etats membres, les commissions nationales, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, les Clubs UNESCO, la communauté scientifique internationale, des lauréats du Prix Nobel, les Artistes pour la paix et les Ambassadeurs de bonne volonté de l’UNESCO. Elles auront pour objectif d’approfondir les connaissances sur la traite négrière et l’esclavage dans le monde entier, en mettant en relief les interactions qu'ils ont générées, ainsi que les dimensions philosophiques, politiques et juridiques du processus d’abolition de cette « institution particulière » qu’était l’esclavage. La promotion des sites historiques, la célébration des événements et les hommages aux personnalités liés à l’esclavage et à son abolition sont également au programme.

    Au cours de l’année 2004, l’action de l’UNESCO sera articulée autour de trois grands axes : « Recherche scientifique », « Mémoire vivante » et « Rencontres et dialogue ». Elle comprendra des :
    - réunions scientifiques sur l’histoire de l’esclavage, son impact sur les populations touchées par la traite, les conséquences de la traite négrière sur la diversité culturelle et le transfert de savoir, mais également sur l’esclavage contemporain et le racisme. Le 21 Mars, Journée mondiale de lutte contre le racisme, l’UNESCO lancera le projet « Coalition internationale des villes unies contre le racisme », qui comprendra une série de séminaires et conférences régionales pour définir un plan d’action de 10 points pour lutter contre le racisme au niveau municipal ;

    - études scientifiques axées sur la préservation de documents et la numérisation de fonds documentaires, ainsi que la constitution de bases de données. A l’occasion du 15e Congrès international des Archives (Vienne, Autriche, 23-29 août), une conférence internationale sur les archives de la traite négrière aura lieu dans le cadre du projet « Archives du commerce des esclaves » webworld.unesco.org/slave_quest/en/ ;

    - créations de musées et de centres de recherche et d’interprétation sur l’esclavage et la traite négrière, comme celui prévu à l’île de Gorée (Sénégal), lieu de départ vers les Amériques de millions d’esclaves africains et aujourd’hui site du Patrimoine mondial, et restauration de monuments, comme la « Brazil House » à Accra, ou le Bois Caïman à Haïti, en vue d’établir des itinéraires touristiques de mémoire ;

    - expositions, dont « La Route de l'Esclave : les liens africains avec la Jamaïque » (27 février, UNESCO, Paris), « Des Routes de l’esclavage aux chemins de la liberté » (exposition itinérante, organisée en coopération avec le Schomburg Center for Research in Black Culture de New York, qui devrait être présentée au siège des Nations Unies lors de la 59e session de son Assemblée générale, à la fin de 2004), exposition des œuvres du sculpteur français Gérard Voisin, placées sous le signe du dialogue interculturel (septembre, Nantes, France) ;

    - concerts, comme celui, prévu à Paris, en juillet, de Gilberto Gil avec Cesaria Evora et Manu Dibango (à confirmer), dont la recette sera versée à l’UNESCO en faveur de projets relatifs à la réhabilitation des sites sur la Route de l’esclave ;

    - célébrations de figures de la lutte contre l’esclavage, comme Toussaint Louverture, Victor Schoelcher, Moreau de Saint-Mery ou Vicente Guerrero. Outre la création d’une médaille UNESCO Toussaint Louverture, l’UNESCO décernera cette année le Prix Toussaint Louverture de lutte contre la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance ;

    - rencontres, comme le Troisième congrès des écrivains africains, américains et caraïbes, dont le thème prévu est « De l’abolition de l’esclavage à la lutte contre le colonialisme et à la place des Noirs à l’heure de la mondialisation » (date et lieux à déterminer), ou le Smithsonian Festival du folklore, qui réunit tous les étés, à Washington, artisans, musiciens, cuisiniers, conteurs traditionnels, et dont l’édition de cette année (du 23 juin au 4 juillet) à laquelle s’associe l’UNESCO sera consacrée à « Haïti : liberté et créativité » ;

    L’UNESCO parraine, par ailleurs, le projet « Esclaves oubliés » du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (France). La découverte récente de l’épave de « L’Utile », un navire négrier travaillant pour le compte de la Compagnie française des Indes Orientales qui a fait naufrage en 1761 sur l’île de Tromelin (Océan Indien), est à l’origine de ce projet, qui sera présenté à l’UNESCO en février 2004.

    Dans son message, le Directeur général de l’UNESCO insiste sur la nécessité que la traite négrière, « cet épisode majeur de l’histoire de l’humanité, dont les conséquences sont à jamais scellées dans la géographie et l’économie mondiales, prenne toute sa place dans les manuels scolaires et les curriculums de tous les pays du monde ».

    C’est précisément pour promouvoir et vulgariser les connaissances sur ce commerce qui a « chosifié l’être humain », pour reprendre l’expression du poète martiniquais Aimé Césaire, et qui a emporté d’innombrables vies entre le XVIe et le XIXe siècle, ainsi que sur ses conséquences et les interactions qu’il a engendrées entre les peuples concernés d’Europe, d’Afrique, des Amériques et des Caraïbes, que l’UNESCO à lancé en 1994 « La Route de l’esclave" (www.unesco.org/culture/dialogue/slave/html_fr/index_fr.shtml). Le volet éducatif de ce projet, intitulé « Briser le silence à l’école », qui réunit une centaine d’établissements scolaires sur les trois continents concernés, vise à inscrire dans les programmes scolaires du monde entier cette page tragique de l’histoire de l’humanité. Les écoles de ce réseau ont déjà commencé à tester un nouveau programme pédagogique, conçu sous forme d’une trilogie élaborée par un comité scientifique de chercheurs sur la base de documents d’époque. Les deux premiers volumes, Voix d’esclaves et Voyages d’esclaves, sont disponibles dans les écoles. Le troisième, Visions d’esclaves, paraîtra au cours de l’année 2004. Un Forum international de jeunes sera organisé en août prochain, à l’issue duquel ces mêmes élèves lanceront une campagne mondiale de mobilisation des écoles dans la lutte contre le racisme (www.unesco.org/education/asp et (www.antislavery.org/breakingthesilence).

    « Universaliser la prise de conscience de la tragédie de la traite négrière et de l’esclavage est donc une exigence qui concerne non seulement le passé, mais aussi le présent et l’avenir », dit Koïchiro Matsuura, pour qui l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition « devrait pouvoir aménager un cadre propice à la promotion d’un dialogue équitable entre les peuples dans le respect de l’universalité des droits humains et sceller l’engagement de lutter contre toutes les formes contemporaines de l’esclavage et du racisme ».

    Aboli d’abord à Saint-Domingue (1793)2 et en dernier lieu à Cuba (1886) et au Brésil (1888), l’esclavage est interdit par la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et par la Convention supplémentaire de l’ONU relative à l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et des institutions et pratiques analogues à l’esclavage de 1956. Il continue cependant d’exister de nos jours, sous diverses formes : servitude pour dettes, travail forcé d’adultes et d’enfants, exploitation sexuelle des enfants, commerce et déplacement d’êtres humains, mariage forcé.
    Selon l’ONG Anti-Slavery, la servitude pour dettes touche au moins 20 millions de personnes dans le monde, alors que l’Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (ODCCP) estime à 700 000 le nombre de personnes faisant l’objet d’une traite entre pays chaque année. L’Organisation internationale du travail (OIT) a publié des estimations concernant le travail des enfants, dont le nombre aurait atteint les 245 millions en 2002. Le trafic des enfants fait, selon la même Organisation, 1,2 million de victimes chaque année. L’OIT a également dénoncé la traite des enfants en Afrique centrale et occidentale : « De 10 000 à 15 000 enfants maliens travaillent dans les plantations de la Côte d’Ivoire. Beaucoup sont victimes de la traite. Au Nigeria, 4 000 enfants ont été vendus à l’intérieur et à l’extérieur du pays en 1996 et au Bénin, 3 000 entre 1995 et 1999 » (Travail, le magazine de l’OIT, n° 39, juin 2001).

    Pour le Directeur général de l’UNESCO, un des objectifs de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition est de « connaître et reconnaître l’empreinte majeure des cultures africaines sur la formation des cultures et civilisations du monde ». Des études ont été réalisées à ce sujet montrant que les millions d’esclaves africains, arrachés à leurs foyers, déportés vers le continent américain et vendus, ont véhiculé non seulement des idées et des valeurs spirituelles et culturelles, mais également tout un savoir-faire traditionnel, comme le montrent une série d’ouvrages publiés par l’UNESCO, tels que : L’Histoire générale de l’Afrique, Tradition orale et archives de la traite négrière (2001), Déraison, esclavage et droit : les fondements idéologiques et juridiques de la traite négrière et de l’esclavage (2002), Montesquieu, Rousseau, Diderot : du genre humain au bois d’ébène, les abolitions de l’esclavage (2002), Les Sources orales de la traite négrière en Guinée et en Sénégambie (2003), Tradition orale liée à la traite négrière et à l’esclavage en Afrique centrale (2003), Lieux de mémoire de l’esclavage et de la traite négrière (Angola - Cap Vert - Guinée Bissau - Sao Tome et Principe) et d’autres. Dans le cadre d’un autre projet qui vise à valoriser la contribution africaine aux principes de tolérance, de compréhension mutuelle et de dialogue, « Les Routes du fer en Afrique », lancé en 1995, l’UNESCO a publié en 2002 l’ouvrage Aux origines de la métallurgie du fer en Afrique : Une ancienneté méconnue, Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (www.unesco.org/publishing).
    Afin de retracer les itinéraires de la traite négrière, le projet « La Route de l’esclave » a lancé, en 1995, avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), un programme de tourisme culturel sur la « Route de l’esclave » pour l’Afrique, dont la mission est d’identifier, réhabiliter, restaurer et promouvoir les sites, bâtiments et lieux de mémoire de la traite négrière. Cette conception économique, historique et éthique du tourisme est en même temps un enjeu de mémoire (www.unesco.org/culture/dialogue/slave/html_fr/tourism.shtml).

    Une dizaine de sites significatifs faisant partie de la Route de l’esclave sont déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : l’île de Gorée au Sénégal (webworld.unesco.org/goree/fr/visit.shtml), les forts et châteaux de Volga et d’Accra au Ghana, l’île de Mozambique, les ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara en Tanzanie, les palais royaux d’Abomey au Bénin, la citadelle Sans Souci en Haïti et plusieurs centres et villes historiques au Brésil, à Cuba, en République dominicaine et au Panama. Robben Island en Afrique du Sud, sans être directement lié à la traite, reste l’emblème le plus fort de ses conséquences durables, à savoir la diffusion de la mentalité raciste, systématisée par le régime de l’Apartheid.

    C’est sur un de ces lieux de mémoire, le fort de Cape Coast, situé à 170 km d’Accra, la capitale ghanéenne, que l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition sera lancée, le 10 janvier, par le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, en présence d’Isaac Adumadzie, Ministre régional de la région centrale (Cape Coast), ainsi que des ministres responsables de la culture du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria et du Togo. La cérémonie traditionnelle qui ouvrira le lancement de l’Année sera placée sous les auspices de « l ’Osabarima » Nana Kwesi Atta II, président du « Gua Traditional Council ». Vingt autres chefs traditionnels africains seront également présents à la cérémonie. C’est la première fois que des chefs traditionnels s’associent à l'action de la communauté internationale concernant la commémoration de la lutte contre la traite négrière.

    Le 9 janvier, Koïchiro Matsuura inaugurera également à Accra la Conférence des ministres de l’Education des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

    1. Le message intégral du Directeur général de l’UNESCO est disponible à l’adresse suivante : www.unesco.org/dg

    2. C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu'a commencé à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti et République dominicaine) l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique. Le 23 août a été proclamé Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (www.unesco.org/culture/dialogue/slave/html_fr/day.shtml).






    Source Communiqué de Presse No 2004 - 01
    Auteur(s) UNESCOPRESSE


     ID: 17850 | guest (Lire) Mise à jour: 12-01-2004 3:05 pm | © 2003 - UNESCO - Contact