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POPULATIONS RURALES, LES OUBLIEES DE L’EDUCATION
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Si l’éducation pour tous doit devenir un jour une réalité, il faudra que les systèmes éducatifs couvrent, dans chaque pays, les régions les plus isolées. Mais les gouvernements sont-ils décidés à garantir une éducation aux populations rurales et en ont-ils les moyens ? La réponse dans notre dossier. |
Lorsqu’on me demande où en sont nos actions en faveur de l’Education pour tous, je réponds que beaucoup de pays ont bien du chemin à faire mais que l’organisation de la campagne est en bonne voie. Les quatre grandes catégories d’acteurs de l’EPT, gouvernements des pays en développement, organisations de la société civile, donateurs bilatéraux et organisations intergouvernementales, font désormais un excellent travail d’équipe. A l’intérieur de chaque pays, la coordination s’est améliorée et les intervenants agissent dans un cadre défini par les autorités nationales, au lieu de travailler chacun dans leur coin.
Les différentes organisations internationales se sont réparti la tâche afin de se consacrer aux objectifs qui correspondent le mieux à leurs compétences. La Banque mondiale gère l’Initiative accélérée de financement destinée à promouvoir la généralisation de l’enseignement primaire. Après des débuts hésitants, l’Initiative s’est avérée d’une importance décisive pour répondre au défi de l’EPT. L’UNICEF coordonne les actions en faveur de la scolarisation des filles et celles visant à établir la parité entre les sexes dans l’enseignement.
Pour atteindre les objectifs de l’Education pour tous, il faudra aller là où les populations non scolarisées et sans instruction sont les plus nombreuses. Ce qui nous conduit en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, en particulier dans les zones rurales de ces immenses régions. L’éducation aujourd’hui expose dans ce numéro les obstacles auxquels se heurte l’éducation des populations rurales, au premier rang desquels figure la discrimination, volontaire ou inconsciente, que les citadins pratiquent trop souvent à l’égard des ruraux.
J’observe à travers le monde bien des évolutions encourageantes. Il n’est pas surprenant qu’elles procèdent généralement d’un transfert des responsabilités aux populations rurales elles-mêmes. Certains Etats indiens, comme le Karnataka et le Madhya Pradesh, progressent vers l’EPT à grands pas parce qu’ils ont délégué le pouvoir aux panchayat, les conseils locaux. Autre ingrédient du succès, la volonté politique. La Chine a ainsi placé l’éducation et les communications au cœur de sa politique de développement de l’ouest du pays. De même, à Oman, j’ai constaté que le gouvernement est déterminé à construire des écoles et à recruter des enseignants en appliquant les mêmes critères sur tout le territoire.
L’UNESCO incite tous les pays à mettre au service des populations rurales une vraie volonté politique nationale conjuguée à la délégation de pouvoirs au niveau local. Pendant des dizaines d’années encore, 60 % de la population mondiale vivra en milieu rural. Or l’humanité dépend des populations rurales et celles-ci dépendent d’une éducation
John Daniel
Sous-Directeur général pour l’éducation
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