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Il manque 30 millions d’enseignants pour parvenir à l’éducation pour tous d’ici 2015. Face à la pénurie, certains pays recourent à des professeurs peu formés et mal payés. Enseignement de qualité et scolarisation du plus grand nombre sont-ils conciliables ? Notre dossier tente de répondre. |
ÉDITO - Si la communauté internationale veut parvenir à l’objectif qu’elle s’est fixé pour 2015, à savoir la scolarisation de tous les enfants de la planète, il faudra que les gouvernements fassent progresser les effectifs et les compétences des enseignants. Or, comme le souligne notre dossier, la pénurie de professeurs atteint un niveau sans précédent dans les pays du Nord comme du Sud. Cette profession, devenue à la fois plus exigeante et moins rémunératrice, a cessé d’attirer les plus doués. Alors que les experts réaffirment que les enseignants sont la clé de voûte d’une éducation de qualité, statuts, conditions de travail, perspectives de carrière et formations régressent avec constance.
On estime à 30 millions le nombre de professeurs qui font défaut pour atteindre l’objectif de l’éducation pour tous d’ici 2015. Afin d’accélérer le recrutement tout en contenant les dépenses publiques, les gouvernements ont recours à des enseignants non fonctionnaires, mal payés et mal formés. Amorcée au cours des années 1980, dans le cadre de politiques d’ajustement structurel, cette pratique est désormais enracinée dans de nombreux pays.
Ne nous berçons pas d’illusions. Sans des enseignants compétents, motivés et performants, l’éducation pour tous restera un vœu pieux. Des principes ont été édictés en la matière. Les recommandations émises en 1996 par l’OIT et l’UNESCO sur le statut des professeurs fixent des règles relatives à leur situation professionnelle, sociale, morale et matérielle. Ce texte a presque 40 ans mais il conserve toute sa pertinence.
Plus récemment, le cadre d’action adopté par 160 pays au Forum mondial sur l’éducation de Dakar, en 2000, a défini les trois ingrédients d’un enseignement de qualité: des professeurs bien formés, des programmes qui s’appuient sur les connaissances et l’expérience des enseignants et des élèves, et enfin des prises de décision et une gestion participatives.
Aïcha Bah Diallo
Sous-Directrice générale par intérim pour l’éducation
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