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Vol 10 N° 2 [Avril–juin 2012]

PLEINS FEUX SUR ...
2 Se préparer à un futur incertain

ACTUALITÉS
10 Venise va succomber à l’élévation du niveau de la mer, mais quand ?
11 Un mexicain remporte le prix Kalinga
12 Un regard neuf sur des problématiques anciennes
13 Un cours de sismologie à l’épicentre de la tragédie haïtienne
13 Un diplôme de nanosciences pour les universités arabes
14 Mission accomplie pour le Lady Amber

INTERVIEW
15 Madiodio Niasse sur les risques liés à l'acquisition des terres, à grande échelle, par des investisseurs étrangers

HORIZONS
17 Un club de jeunes trouve un marché pour une mauvaise herbe
20 En marche pour un meilleur avenir à Mujib !

EN BREF
24 Agenda
24 Vient de paraître

Lien direct vers Planète science Vol 10 N°2  (.pdf)
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Éditorial

L’eau aussi a son point de basculement

En 2009, Rockström et ses collaborateurs avancent le concept de « frontières planétaires », audelà desquelles se trouve le point de non-retour, ou point de basculement. Ils estiment que l’humanité a déjà transgressé trois des neuf frontières, celles du changement climatique (par le niveau des gaz à effet de serre), du taux de perte de biodiversité et du cycle mondial de l’azote. Ils n’excluent pas, d’ailleurs, que l’humanité ait transgressé une quatrième frontière, celle de l’utilisation de l’eau douce, ou du moins qu’elle s’en approche, alors que la consommation actuelle, estimée à 2 600 km3 par an, ne cesse de progresser.

Cette étude est citée dans le 4e Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, Managing Water under Uncertainty and Risk, lancé par l’UNESCO le 12 mars au nom des 28 agences partenaires de l’ONU-Eau. Rockström et ses collaborateurs suggèrent que le coût à payer par la société pour avoir transgressé les frontières planétaires dépendra du degré de sa résilience et de sa « verdeur ». « Verdir » nos sociétés ne suffira pas, toutefois, à garantir des politiques respectueuses de l’eau, comme l’ont illustré les controverses sur les biocarburants et les acquisitions de terres agricoles à grande échelle par des étrangers. Surtout, souligne le rapport, il nous faudra reconnaître que la problématique de l’eau traverse tout le spectre du développement. Production d’aliments et d’énergie, industrie, santé humaine et environnementale sont toutes conditionnées par l’eau, toutes absolument indispensables au développement socio-économique et toutes de plus en plus interdépendantes.

Oublier le caractère transversal de la problématique de l’eau peut coûter cher. Le delta du Mississippi, aux États-Unis, a été profondément remanié pour servir l’agriculture et l’hydroélectricité. En réduisant les risques subis par l’agriculture en amont, les aménagements ont amplifié les risques en aval, ce qui a exacerbé l’impact de l’ouragan Katrina sur la Nouvelle Orléans en 2005. Quel rapport ? Le barrage construit sur le fleuve bloque le transport des sédiments. Sans un dépôt constant de sédiments, l’action des marées et des vagues érode progressivement le delta sur lequel est construite la Nouvelle Orléans et fait s’enfoncer la ville, plus facilement inondable. Le pompage des eaux souterraines, du pétrole et du gaz dans le delta n’a fait qu’aggraver sa subsidence.

Cet exemple illustre un problème d’une toute autre ampleur. L’absence de communication entre les secteurs économiques, ainsi qu’entre utilisateurs, décideurs et gestionnaires, fait que les ressources en eau se sont gravement dégradées partout dans le monde, menaçant tous les secteurs dépendant de l’eau et hypothéquant ainsi le développement. Dans la perspective d’un changement climatique susceptible de diminuer les ressources en eau, alors même que les demandes iront croissant, l’humanité se retrouve engagée sur la voie d’un développement non durable.

Alors que l’humanité est confrontée à un futur incertain et périlleux, Managing Water Under Uncertainty and Risk martèle que nous n’avons plus le choix de faire comme si de rien n’était. Il nous faut absolument réorienter notre planification du développement et notre gestion de façon à mieux prendre en compte la situation d’ensemble. Et le temps presse. C’est le principal message du rapport, dont vous trouverez ci-après des extraits. Le Sommet Terre de Rio en juin devrait offrir une occasion idéale pour le faire comprendre.

Gretchen Kalonji
Sous-directrice générale pour les sciences exactes et naturelles

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